lundi 28 avril 2014

Morphologie & Tempérament selon Sheldon

William Herbert Sheldon 

Introduction :

Le psychologue américain William Herbert Sheldon, dans son ouvrage : Les Variétés du Tempérament (P.U.F 1942), propose de son côté une typologie tripartite. Il a mis en évidence, plus ou moins nettement, une causalité qui assure l’unité entre la constitution et le caractère. Il établit, en effet, une correspondance nette entre, d’une part, des types morphologiques et, d’autre part, des types tempéramentaux (ce terme étant pris dans un sens caractérologique).
Les recherches de Sheldon sur le tempérament ont été entreprises avant ses recherches sur la morphologie et l’essentiel de sa classification tempéramentale fut réalisée lorsqu’il s’est tourné vers la morphologie. Par conséquent, on ne peut donc pas considérer que les trois composantes tempéramentales aient été définies à partir des trois composantes morphologiques. 

Les trois composantes morphologiques :

Sheldon estima qu’il ne pouvait rien tirer de la diversité in-coordonnée des mesures anthropométriques actuelles. Il conçut ainsi la nécessité d’obtenir une grande diversité de physiques humains et si possible de les avoir en même temps sous les yeux. Il entreprit alors de photographier quatre mille étudiants. Les photographies de chaque sujet étaient faites : de face, de dos et de profil. Elles étaient faites dans des conditions standardisées de telle sorte qu’une grille pouvait faciliter les mesures comparatives.
Les corps examinés furent divisés en cinq régions :

) Tête, face, cou,
) Portion thoracique du tronc,
) Epaules, bras, mains,
) Portion abdominale du tronc,
) Membres inférieurs.

Peu à peu, il commençait à dégager trois composantes qui revenaient constamment au fur et à mesure de ses observations.
Ces trois composantes ont reçu le nom de composante Endomorphique, composante Mésomorphique, et composante Ectomorphique.

La composante Endomorphique :

Ainsi appelée parce qu’elle se traduit par l’importance du développement des viscères et que c’est le feuillet interne, ou endoderme, de l’embryon, qui donne, par son développement, le tractus digestif.
Chez le type endomorphe, la masse du corps prédomine au niveau du tronc, et au niveau du tronc lui-même l’abdomen l’emporte sur le thorax. Les membres sont courts, les racines des membres l’emportent sur les extrémités, les cuisses et les bras ayant un aspect jambonné. Les épaules sont hautes et horizontales avec des contours mous. Le cou est court, la face large. La peau est molle et polie. La pilosité moyenne, les cheveux fins avec une tendance à la calvitie précoce. Les endomorphes sont ordinairement gras, mais on peut les voir maigrir. Dans ce cas, ils ne changent pas en mésomorphes ou en ectomorphes, mais ils deviennent simplement des “endomorphes maigris”.

La composante Mésomorphique :

Ce terme a été choisi parce que c’est le feuillet moyen de l’embryon, ou mésoderme, qui donne le système os-muscles-tissus conjonctif.
Chez le mésomorphe, les structures somatiques : os-muscles-tissus conjonctifs prennent le dessus. Le tronc est large et fortement musclé. Le volume du thorax l’emporte sur celui de l’abdomen. La taille est mince. Les membres sont musclés dans toute leur étendue. Les os sont forts et épais. La masse faciale est relativement grande par rapport à la masse céphalique. Les reliefs osseux sont saillants. La peau est épaisse, rude, ferme et élastique. Le cheveu est généralement rude. La marque principale du mésomorphe est la droiture et la robustesse de la structure générale du corps.

La composante Ectomorphique :

Ce terme a été choisi parce que c’est le feuillet externe de l’embryon ou ectoderme qui forme la peau et le système nerveux.
L’ectomorphe est marqué par l’importance de la surface du corps avec ses appareils sensoriels et par l’importance du système nerveux en général. L’ectomorphisme est marqué par la linéarité, la fragilité et la délicatesse du corps. Les muscles sont légers et fins. Le tronc est relativement court avec prédominance du thorax sur l’abdomen. Le thorax est aplati, la masse viscérale faible. Les épaules sont étroites, sans relief musculaire, sont bombées, portées en avant. Le crâne est plus important que la face. La face, a la forme d’un triangle à pointe inférieure, a des traits menus et fragiles. Les pavillons des oreilles sont détachés et projetés de côté, le front est parfois haut et bulbeux. La peau est fine, sèche, écailleuse, finement ridée, de couleur pâle et cendrée. Le cheveu est fin. Les marques les plus directement apparentes de l’ectomorphe sont la linéarité, l’attitude courbée et la retenue hésitante du mouvement.


Morphologie des trois types : Ectomorphe, Endomorphe et Mésomorphe :





Les trois types caractérologiques :

Par la suite, Sheldon, donna la description psychologique de ces trois groupes.
Ainsi, il établit la correspondance suivante :
Le Type Endomorphe est en rapport avec le Digestif (Lune-Jupiter)
Le Type Mésomorphe est en rapport avec le Musculaire (Mars)
Le type Ectomorphe est en rapport avec le Cérébral (Mercure, Saturne et le Soleil dans certains cas, c’est-à-dire un Soleil de type Apollinien).
Nous allons donc analyser les descriptions psychologiques de Sheldon car elles sont très fouillées et propres à augmenter notre vocabulaire et nos propres observations.

Le Type Viscérotonique :

Le type digestif, Sheldon l’appelle le viscérotonique. La viscéro-tonie (tonie = tonus, tension), est centrée sur les viscères. La digestion et le bien-être sont les buts principaux de l’existence. La gaieté, la gourmandise, le désir d’affection et l’amour des autres dominent.

Astrologiquement : Une dominante Lune, Jupiter un cadre humide Cancer, Poissons etc. Secondairement Vénus et Neptune qui sont des planètes de détente avec un cadre d’Eau et d’Air.

Ce type est très détendu et relaxé dans ses attitudes et ses mouvements. Ses réactions sont plutôt lentes, son sommeil est profond. Amoureux du confort et de la nourriture, il a l’amour de l’alimentation et le plaisir à digérer. Il aime les bons repas pris en commun, ce que Sheldon définit comme une “socialisation de l’alimentation” (ici on voit apparaître la composante jupitérienne).
C’est un amoureux de la matière, du confort, du luxe, des belles voitures, des grandes propriétés, des joies matérielles. Il est social et a le goût des cérémonies courtoises. Il est orienté vers les autres car il ne peut se passer de leur présence d’où son amabilité, sa recherche de la société, son besoin d’affection et d’approbation. D’une humeur égale, sans discrimination, il a un esprit tolérant. Avide d’affection, il communique assez facilement ses sentiments. C’est un jouisseur qui peut manquer de modération car il a tendance aux excès. Sheldon note que sa sociabilité est souvent liée à sa relaxation, ainsi il peut être sensible à l’alcool car elle produit une détente et une certaine sociabilité. Ses relations sociales sont surtout orientées vers l’enfance et la famille (Ici on perçoit une composante Lune-Jupiter, le Cancer…). Notons enfin, son avidité pour l’appropriation (Jupiter, Vénus, Taureau, etc. correspondent très bien à cela).
C’est l’image du type gros au ventre bien dodu (car c’est un viscérotonique d’où l’embonpoint) qui, après avoir fait un repas copieux et bien arrosé dans un cadre luxueux, est assis dans un gros fauteuil, en pleine conversation, le verre de whisky et un gros cigare à la main.
Enfin, ici nous sommes en présence d’un type Sanguin-Lymphatique d’Hippocrate, de l’Extraverti du Jung, du cycloïde de Kretschmer, du Digestif de Sigaud, etc.

Le type Somatonique :

Sheldon nomme le type musculaire : somatotonie qui montre une prédominance de l’activité musculaire. L’action puissante est le but de l’existence.

Astrologiquement : Dominante de Mars, du Feu, de Chaud et de Sec, accessoirement le Soleil héliosien ou un Lion héliosien.

Ce type est caractérisé par une puissance énergétique qu’il lui faut dépenser. D’où son besoin d’exercices physiques, d’entreprises. Goût de domination et appétit de pouvoir (avec l’appétit de pouvoir, on voit poindre des astres comme Jupiter ou Pluton). Il a le goût du risque et du jeu : c’est un casse cou. Il est intrépide. Courageux au combat, assez indifférent à la douleur, il est stoïque. Il est nanti d’une agressivité compétitive qui le fait s’affronter aux autres. Sous l’influence de l’alcool, il peut devenir suffisant et hyper-agressif. En cas de désarroi il se réfugie dans l’action car celle-ci l’aide à surmonter ses difficultés, mais l’action peut être positive ou négative c’est selon. Il n’aime pas les espaces fermés (claustrophobie). L’apparence est mûre, son attitude et ses mouvements sont fermes, il n’est pas hésitant, il est direct, sa voix est sans retenue, il peut même avoir le goût du tapage, pour peu qu’il soit excité, il manque de délicatesse. Il se caractérise aussi par une dureté psychologique et une absence de pitié (ici, il faut des planètes sèches comme Saturne ou Uranus pour venir durcir le climat). Il y a chez ce type une nette coupure entre la vie consciente et la vie inconsciente, alors que le type précédent (le viscérotonique) gardait une certaine continuité entre les deux, au contraire le somatotonique tend à refuser toute dignité à la vie inconsciente, c’est-à-dire au rêve, à la sensiblerie, et tout ce qui en découle, en un mot, il tend vers l’athéisme. Son clivage mental est horizontal et ses buts sont plutôt d’ordre matériel mais souvent orientés vers des activité de jeunesse (d’où ici, une marque mercurienne).

Ce type est en rapport avec l’Extraverti de Jung, le Bilieux d’Hippocrate, le Colérique de Le Senne, le Musculaire de Sigaud.  
  
Le Type Cérébrotonie :

La cérébrotonie, se manifeste par une activité mentale sans cesse en alerte, par un esprit profond et tourmenté. Il a une activité mentale très grande qui est toujours en alerte.

Astrologiquement : dominante de Saturne, Mercure, la Terre, le Sec, le Froid accessoirement le Soleil de type Apollinien ou un Lion Apollinien.

Le cérébrotonique se présente avec une certaine juvénilité des manières et de l’apparence, cependant, son attitude est retenue et ses mouvements plus ou moins contraints. Les réactions sont excessives, trop rapides et souvent imprévisibles. Ici, on le comprend aisément, puisque déjà on sent qu’on est en présence d’un introverti, c’est-à-dire d’une personne qui n’est pas en syntonie avec l’extérieur. Ainsi, il y a souvent un décalage entre ses réactions et le contexte environnant d’où son imprévisibilité. Sa voix est retenue et il craint de faire du bruit, c’est un être silencieux, il a horreur de se faire remarquer car il est timide. D’où son parler à voix basse. Tout tapage lui est insupportable, il apprécie le silence. Les réactions physiologiques sont excessives, par exemple il a de fortes fièvres ou bien il est très sensible aux épidémies. Il est sujet aux troubles du sommeil, à des fatigues chroniques, mais, il résiste à long terme. Il manque totalement de résistance à l’alcool et les drogues le dépriment, il a l’alcool triste. Contrairement, au type précédent (le somatotonie) il est hyper-sensible à la douleur. Il a le goût de la privation et de l’ascétisme (Saturne). Il a peur des espaces ouverts (agoraphobie). Il n’aime pas la vie en société car il éprouve une certaine haine de la société. Son aisance sociale est inhibée, il déteste les réunions et les cérémoniels qui l’ennuient prodigieusement. Il préfère fréquenter des gens d’âge mûr. En cas de désarroi, il se réfugie dans la solitude. Il contrôle ses émotions qu’il ne livre pas car ses sentiments sont dissimulés et refoulés. Le clivage mental du Cérébrotonique est vertical et l’activité mentale est interne. Il est très attentif et peut concentrer sa pensée en profondeur et en durée. Il est secret, et ne se laisse pas percevoir. Il est très résistant à l’habitude et son automatisation est faible, c’est-à-dire, il est de ceux, par exemple, qui ne se laissent pas compter par la publicité qui justement a pour but de créer des habitudes chez les consommateurs, lui, contrairement au viscérotoinique, n’est pas un consommateur. Il est orienté vers des buts de la dernière période de la vie.

Ce type est en rapport avec l’Introverti de Jung, le Nerveux d’Hippocrate, le Schizothyme de Kretschmer et le Cérébral de Sigaud.

D’après Sheldon on peut déterminer à quel type appartient un individu dès l’âge de six ans. Il lui semble qu’à cet âge, le type est déjà en place et visible. Mais, il faut bien avouer que l’astrologue est bien mieux placé, puisque dès la naissance, il peut observer le thème et déterminer quel type caractérologique marque l’enfant.

Travaux Pratiques :



Georges Pompidou, né le 5 juillet 1911 à Montboudif (Cantal) à 7 heures 30 minutes.
Conjonction Lune-Jupiter angulaire au FC au trigone du Soleil. La Lune est maîtresse d’un amas au Cancer : Soleil/Mercure/Neptune. Vénus se lève. Ainsi, avec la Lune, le Cancer, Jupiter et Vénus on est devant un type viscérotonique (Endomorphe). C’est aussi le type Digestif de Sigaud.



Jean-Paul Belmondo, né le 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) à 9 heures.
Son thème présente un amas en Bélier : Soleil/Vénus/Uranus au sextile de l’AS. Cet amas est constitué de planètes chaudes et il est dans un signe de Feu (Bélier). Saturne angulaire au MC est puissant par ses aspects à l’AS et aux luminaires, il apporte, avec Uranus, une note de Sec et de tension. Ici nous sommes face à un type somatotonique (Mésomorphe). C’est aussi le type Musculaire de Sigaud.




Michel Rocard, né le 23 août 1930 à Courbevoie (Hauts-de-Seine) à 9 heures.
Son thème présente un Mercure en Vierge angulaire à l’AS au carré du MC et de Mars en Gémeaux angulaire au MC. Cette constellation est un aspect de Sec et de tension. Saturne en Capricorne est conjoint au FC au carré de l’AS et il aspecte le Soleil, la Lune et Mars, venant ainsi renforcer la note de sècheresse et apportant le Froid. Une telle signature se reconnaît à son visage triangulaire de cérébral où persiste une certaine adolescence, sa silhouette vive, son esprit pétillant et son éloquence volatile. Sa force réside dans la fermeté de ses convictions intellectuelles. Ici, nous sommes face au type Cérébrotonique (Ectomorphe) et aussi au type Cérébral de Sigaud. 


Frédéric MUSCAT

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