LA DOMINANTE
Pour interpréter correctement une carte céleste, deux
pièges sont à éviter.
Le premier, découle d’une méconnaissance des valeurs symboliques de base des Signes,
des Planètes et des Maisons. Cette première erreur éventuelle consiste donc, en
une estimation incorrecte des facteurs considérés. Ainsi, voudrait-on, par
exemple, attribuer à la Lune des valeurs de combativité et de conquête ; un caractère
agressif à Vénus ; une tonalité de douceur et de tendresse à Mars ; etc...
Il serait tout aussi erroné de supposer qu’un amas
planétaire en Secteur XI par exemple, puisse concerner des événements relatifs
au foyer ou qu’une valorisation du Secteur IV puisse se traduire par des
voyages (sauf intervention étrangère justificatrice).
Erroné, serait enfin le fait de considérer qu’une
importance des Poissons et de la Maison XI dans un graphique céleste ait un
quelconque rapport avec les finances etc...
Ce premier piège est simple à comprendre, puisqu’il
tend à égarer l’interprète dans la traduction des valeurs qualitatives. En
effet, chaque élément thématique (Signe, Planète, Maison et Aspect) a son
clavier de tendances qui lui est propre et qui doit être respecté.
Ce premier piège est facile à déjouer, il suffit pour
cela d’apprendre la symbolique de base des Signes, des Planètes et des Maisons.
Le deuxième piège se situe au niveau de
la valorisation des diverses constellations proposées dans une carte céleste.
C’est une erreur qui tend à surestimer ou à sous-estimer la place qu’occupe la
configuration dans le thème. C’est ainsi, que l’interprète est amené à tenir
pour déterminantes, certaines positions de planètes qui en fait, s’effacent
très nettement au bénéfice d’autres positions planétaires, qu’il n’a pas vues.
Par conséquent, le thème ne rendra pas un son juste.
L’interprète est alors comme le peintre chargé d’une reconstitution mais dont
la ressemblance du tableau trahirait le modèle par suite d’une touche, d’un
trait, trop ou insuffisamment appuyé.
L’erreur porte ici sur la valeur quantitative du
facteur considéré. Il importe donc, de savoir l’importance que chaque configuration prend dans l’ensemble du
thème. Il s’agit de la situer à sa vraie place, dans un rapport de puissance au
sein des autres facteurs ; il sied, en un mot, de fixer son degré (au moins
approximatif) d’intensité. Ceci est l’objet de ce présent cours.
Aucune configuration, simple ou complexe, n’échappe à
cette règle de la dominante. Remarquons du reste, que le principe de la
dominante est la règle d’or, il est la marque souveraine de toute création. En
peinture, on parlera de la couleur dominante d’une toile. De même, on évoquera
la tonalité dominante dans une œuvre musicale. Dans une œuvre littéraire, on
parlera de l’idée clé. En psychanalyse, on parlera d’un complexe dominant. Par
conséquent, rien de surprenant si en astrologie on parle de la dominante
planétaire.
En effet, dans la plupart des cas, le facteur dominant
d’une carte du ciel est souvent une planète, voire même un groupe de planètes
lorsque deux, trois ou quatre d’entre elles se démarquent nettement de
l’ensemble thématique.
Cette main mise d’une ou de plusieurs planètes sur un
thème donne le ton à l’ensemble de la carte céleste. C’est la pente générale du
ciel et tout l’ensemble du thème se rattache à cette dominante.
Toutefois, le privilège d’être l’élément dominant peut
ne pas échoir automatiquement à une planète. Il y a des thèmes où la dominante
est impartie à un signe zodiacal s’il est occupé. En effet, plus un signe est
occupé, plus il est fort.
Cependant, la valorisation du signe est plus
intensifiée par l’occupation de l’Ascendant et du Soleil, de la Lune et des
planètes rapides (Mercure, Vénus, Mars), que par les planètes lentes qui
séjournent longtemps dans la même tranche zodiacale. Mais, même dans le cas où
un signe constituerait la note première, le Maître de ce signe n’est pas
forcément la dominante.
Aussi, nous dirons en règle générale, que le privilège
du rôle de dominante est imparti à une planète intégrée dans un ensemble ou
bien, à plusieurs planètes qui forment un tout complexe auquel Signes, Maisons
et Aspects participent.
La première opération de l’astrologue consiste
précisément à dégager la dominante du thème et cela avant toute tentative
d’interprétation.
En effet, rechercher la “formule astrale” - c’est de
cela dont il s’agit - revient à classer le natif suivant les types
astrologiques avec l’irréductibilité propre à un tel classement : tel être
est-il un Jupitérien ? Aussitôt se présente un extraverti, plus ou moins
déterminé par un tempérament sanguin, par un caractère colérique.
Au contraire, est-il un Saturnien ? L’image s’impose
d’un introverti au tempérament plus ou moins nerveux, au caractère plus ou
moins secondaire... Il ne faut surtout pas faire d’un saturnien asthénique un
jupitérien pléthorique... Il s’agit de faire le point dès le départ en donnant
au natif sa formule astrale. La dominante est donc le facteur capital, elle
se présente comme la clé de voûte sur laquelle va reposer
tout l’édifice de l’interprétation.
Par ailleurs, les anciens désignaient la dominante par
le terme de “Maître de la géniture”. Par conséquent, si vous lisez des
textes anciens portant sur l’astrologie, “le Maître de la géniture” représente
la dominante du thème. En ce qui concerne les révolutions solaires, Juctin de
Florence dans son livre qui a pour titre Traité
des Révolutions Solaires, parle du “Maître de l’année”, il s’agit-là de la
planète dominante du thème annuel de Révolution Solaire.
Cette opération délicate, vous vous en doutez, demande
de grands soins et une grande perspicacité de jugement. De tout temps, elle fut
la préoccupation de tous les spécialistes et n’a pas cessé d’être d’actualité.
Déjà, à l’époque de Ptolémée, on s’attache à admettre
que le “Maître de la géniture est l’astre
qui a le plus de prérogatives aux lieux du MC et de l’AS, à savoir celui qui,
de plus près applique ou déflue de corps ou d’aspect”.
Rien de nouveau dans l’esprit jusqu’à Morin de
Villefranche (1583 - 1656). En effet, c’est lui le premier, qui a élaboré une
méthode chiffrée. Seulement, le problème se complique singulièrement, puisqu’il
prend en considération une foule de facteurs : le sexe des signes, la réception
mutuelle, la position vis-à-vis des luminaires, le mouvement des planètes,
leurs diverses formes de prééminence en tenant compte des apogées et des
périgées, de la déclinaison, de la latitude, de la condition diurne ou
nocturne, des aspects mutuels..., c’est-à-dire d’un ensemble de facteurs trop
nombreux et hétérogènes pour porter un jugement synthétique.
Depuis la renaissance de l’Astrologie à la fin du
XIXème siècle, la méthode chiffrée a été reprise, avec quelques variantes en ce
qui concerne les coefficients et les facteurs retenus, en particulier par
Henri-J. Gouchon, Alexandre Volguine, Abbel Wattelier, Jean-Pierre Nicola et
Jacques Berthon, méthodes utilisées d’ailleurs par les logiciels informatiques.
De son côté, Paul Choisnard, qui fut le rénovateur de
l’Astrologie s’est contenté d’une solution approximative mais simple, en
donnant la prédominance aux astres situés à proximité des quatre angles. Cette
solution de bon sens, imparfaite, a été adoptée par le Baron Von Klöckler en
Allemagne et C.E.O. Carter en Grande-Bretagne.
La question est cependant loin d’être épuisée. Parmi
toutes les solutions proposées, il y a aussi l’influx stellaire d’Eugène
Caslant, les chaînes de domination définies par André Boudineau sous le nom de
“chaînes planétaires” que nous avions approché dans le cours qui porte sur Les Planètes en Signes. Il y a encore le
dénominateur tensionnel de Heinrich-Christian Meier-Parm, la gestalthoroscopie
aperçue par Dane Rudhyar et prolongée par le docteur Koch...
La méthode qui satisfait le plus à l’esprit de rigueur
est incontestablement celle qui en appelle au chiffre. Elle serait parfaite si
elle ne présentait pas un vice de forme. Hélas, elle aligne des facteurs
hétérogènes qui ne sont réductibles à une commune opération que si l’on veut
bien additionner veaux, porcs et chevaux... Comment convertir en un coefficient
quantitatif
ce qui est essentiellement qualitatif ? Là est le véritable
problème.
Par exemple, on décide qu’un astre en dignité est fort
par rapport à un astre en débilité, tenu pour faible. Or, quand on y regarde de
près, est-ce bien ainsi que sont les choses ? La charge affective de Vénus
est-elle pour autant diminuée dans le Scorpion, son lieu d’exil ?
L’introversion et la régression affective de Saturne ne sont-elles pas accrues
dans le Cancer, son exil ? Quant à la puissance spirituelle du Soleil, qui
osera dire qu’elle est faible en Verseau, son exil ?
Depuis que l’on sait que les rapports de dignité et de
débilité sont des valeurs dialectiques, la puissance physique allant de pair
avec la faiblesse psychique, et inversement, toute valorisation quantitative
perd son sens, à moins de considérer uniquement la valeur diurne ou la valeur
nocturne de l’humain : singulière amputation ? Et même, en admettant que la
débilité d’un astre en dégrade la nature, une planète ainsi infériorisée,
c’est-à-dire de mauvaise qualité, ne peut-elle pas prétendre, elle aussi, au
titre de dominante ? Toute la gamme des valeurs qualitatives est permise à
celle-ci puisqu’il existe - c’est un fait - toutes les nuances et toutes les
catégories, bonnes et mauvaises, de saturniens, de jupitériens, de martiens
etc...
En fin de compte, peut-on dire qu’un Honoré
de Balzac (Tours, le 20 mai 1799, 11 heures), avec son Jupiter en Gémeaux
(chute), et Victor Hugo (Besançon, le 26 février 1802 à 22 heures 30mn),
avec son Jupiter en Vierge (chute), sont moins
jupitériens que Armand Fallières (Mézin, Lot-et-Garonne, le 6 novembre 1841 à
14 heures) et Edouard VII (Londres, le 9 novembre 1841 à 10 heures 58mn) avec
leur Jupiter en Sagittaire (domicile) ? Cela reviendrait à se demander si le
bleu est plus une couleur que le
rouge.
La planète gouvernante :
A l’opposé de cet esprit d’exploration, il y a les
partisans de l’astrologie automatique des manuels qui érigent d’office, au rang
de dominante, la planète maîtresse du signe ascendant qui est nommée :
“Gouverneur du thème”. C’est une astrologie simpliste puisque c’est oublier que
dans bien des cas, le gouverneur du signe placé à l’Ascendant manque de valeur
individuelle. En effet, compte tenu que la cuspide de l’Ascendant décrit un
signe en une durée de temps qui peut aller de ¾ d’heure, pour les signes de
courte ascension, à 3 heures environ pour les signes de longue ascension, le
Maître du signe ascendant se trouvera donc être le même durant un laps de temps
assez long chaque jour. De telle sorte que tous les enfants qui viendront à
naître avec le même signe ascendant, auront sans exception la même dominante.
Cependant, je ne dis pas qu’il faille négliger ce
gouverneur, puisque c’est une fonction du Moi et nous verrons qu’il joue un
rôle fondamental dans la psyché. Mais vouloir faire de tous les natifs qui
présentent un ascendant Bélier des martiens, c’est une erreur qu’il convient de
ne pas commettre. Tous les Béliers ne sont pas obligatoirement des martiens pas
plus que ne sont vénusiens les Balances, jupitériens les Sagittaires ou
uraniens les Verseaux. Ainsi, le sculpteur Auguste Rodin (Paris, le 12 novembre
1840 à 12 heures) est né avec un ascendant Capricorne. Il serait erroné
d’ériger automatiquement Saturne comme planète dominante. Un examen plus poussé
de son thème montrera au contraire qu’il est marqué d’abord par Jupiter.
L’angularité :
Il y a aussi les partisans de l’angularité planétaire
telle que le préconise l’école conditionnaliste. C’est-à-dire, qu’on érige
systématiquement au rang de dominante la planète la plus angulaire.
L’angularité jouit de nos jours d’un prestige immense,
puisque les acquis de la tradition astrologique, les observations empiriques
des praticiens anciens et contemporains, ainsi que les statistiques portant sur
de très grands nombres de cas sont formels sur un point : lorsque dans un thème
certaines planètes sont “angulaires” (proches des axes ou
angles AS/MC et DS/FC), elles sont nettement plus puissantes que lorsqu’elles
se trouvent éloignées de ces axes.
Que l’on songe par exemple au cas du Docteur Marcel
Petiot (Auxerre, le 17 janvier 1897 à 3 heures) qui présente une double
angularité de Jupiter et de Vénus. Certes, Jupiter fait partie des dominantes,
mais il n’est pas seul. Ce sinistre personnage est-il un charmant
vénuso-jupitérien ? Les faits démentent un tel jugement.
Ajoutons, enfin qu’il est des thèmes qui ne présentent
aucune planète angulaire. Qu’en déduire ? Qu’il n’y a pas de dominantes !
Certes, les astres angulaires bien souvent sont
dominants et nous verrons plus loin qu’ils revêtent une importance
considérable, mais il n’en est pas toujours ainsi.
On comprend bien qu’une méthode définitive soit
impossible à édicter, tant est grand le nombre de facteurs qui participent à un
jugement de valeur.
Principe de recherche :
C’est ainsi que pour faire une recherche correcte de
dominante, il convient de bien comprendre et de ne jamais perdre de vue que le
facteur de valorisation le plus important est celui qui s’inscrit dans une
notion de temps.
Je m’explique : ce qui passe le plus vite dans un
thème est toujours le plus déterminant. Ainsi :
Plus une configuration est spécifique à la naissance,
c’est-à-dire plus elle est propre à l’instantané de la naissance - au
croisement précis de son lieu et de son moment - plus elle particularise, donc
plus elle “signe” l’individu.
Ne perdez jamais de vue cette règle d’or.
Une configuration planétaire qui est susceptible de se
former et de se déformer en quelques heures, voire en quelques minutes, se
présente évidemment comme la configuration clé, la plus propre à signer un
individu.
Par conséquent, la recherche de la dominante, c’est
donc la recherche dans un thème, de l’élément susceptible de se condenser et de
se désagréger dans le plus court laps de temps.
Songeons qu’en l’espace d’une demi-heure, parfois même
encore en 4 ou 10 minutes, une configuration céleste avec ses dominantes et ses
co-dominantes peut s’estomper et disparaître, tandis qu’on assiste en ce même
laps de temps à la formation d’un nouvel ensemble thématique avec de nouvelles
unités structurelles qui entrent en jeu, déterminant de ce fait la création
d’un nouveau groupe de dominantes et de co-dominantes. On comprend alors que
l’on tient dans un thème, avec cette constellation à grande variabilité, la
signature même de la personnalité.
En somme, pour faire une recherche de dominante, il
suffit de faire bouger en imagination ou de tracer le thème que l’on étudie,
puis d’observer quelles seraient les modifications du ciel une demi-heure ou
une heure avant la naissance, d’une part, et une demi-heure ou une heure après
la naissance, d’autre part. Là, nous voyons qu’elles sont les différences
majeures.
Ce procédé est très important, puisqu’il permet de
déterminer ce qui est propre à l’instantané de la naissance. Il nous permet
d’apprécier visuellement ce qui n’existait pas une demi-heure avant et ce qui
n’existera plus une demi-heure après. A partir de là, nous établissons notre
déduction.
Les Angles du thème :
De tous les éléments thématiques, ce qui varie le plus
vite ce sont les angles. En effet, en une durée de temps aussi courte qu’une
demi-heure, la domification est le seul système qui permet d’apporter des
changements notables. Les Maisons mettent 24 heures pour effectuer un tour
complet du zodiaque, alors que de son côté, la Lune, qui est la planète la plus
rapide, va effectuer sa ronde zodiacale en 28 jours.
Ainsi, les points du thème que vont balayer les deux
grands axes, que sont la ligne d’horizon (AS/DS) d’une part, et la ligne
méridienne (MC/FC) d’autre part, deviennent ipso facto les plus valorisés.
Mais ceci ne signifie pas pour autant, ainsi que je le
mentionnais plus haut, qu’il faille donner sans réflexion le nom de dominante à
tout ce qui se trouve situé dans le faisceau de valorisation des deux axes. Si
vous y trouvez des planètes, vous les notez en vous disant qu’elles sont
susceptibles de participer à la chaîne des dominantes mais attendez d’entrer
plus profondément dans le thème. Car si les planètes angulaires ont droit plus
que d’autres au titre de dominante, il peut arriver des cas où les dix planètes
du thème soient angulaires. Il s’agira donc de peser les planètes pour savoir
de toutes qu’elle est la plus importante.
Si plus haut, j’ai mentionné qu’Auguste Rodin était un
jupitérien, il ne le doit pas uniquement à l’angularité de son Jupiter au MC,
mais encore, parce que ce même Jupiter forme un aspect de Sextile avec
l’Ascendant, il est conjoint au Soleil, il est au quinconce de la Lune et enfin
il a maîtrise sur deux planètes rapides (Mercure et Vénus) qui occupent le
Sagittaire qui est le domicile de Jupiter. Par conséquent, voilà autant
d’éléments qui renforcent sa valorisation.
Afin que vous puissiez saisir la grande variabilité de
Jupiter concernant le thème d’Auguste
Rodin, nous allons présenter trois cartes. La première est le thème d’Auguste
Rodin : Paris le 12 novembre 1840 à 12 heures. La seconde sera établie toujours
pour Paris, le 12 novembre 1840 mais une heure avant c’est-à-dire à 11 heures.
Enfin, la troisième sera établie une heure après la naissance de Rodin,
c’est-à-dire pour Paris le 12 novembre 1840 à 13 heures.
Commençons par le thème de naissance d’Auguste Rodin :
Paris le 12 novembre 1840 à 12 heures.
Nous voyons la conjonction Soleil/Jupiter angulaire au
MC, Jupiter forme un sextile avec la pointe de l’Ascendant, il est
simultanément en aspect avec les deux luminaires. Nous avons donc la
conjonction Soleil/Jupiter qui domine. D’autre part, on voit que Mars est en
aspect avec les angles : il est au sextile du MC et au trigone de l’AS. En
outre, il est au sextile avec le Soleil. Enfin, Pluton est au carré de
l’Ascendant, il forme un quinconce avec le Soleil, il est maître du Soleil, du
MC et de Jupiter en Scorpion.
Nous avons donc une chaîne de dominantes qui contient :
Jupiter, le Soleil, Mars et Pluton. Ici, l’analogie est le chaud.
Regardons maintenant le ciel du 12 novembre 1840 pour
Paris, une heure avant c’est-à-dire à 11 heures.
Nous remarquons ici une Lune qui est au couchant et
Saturne qui se lève. Le Soleil s’apprête à culminer et il forme un semi-carré
avec l’AS. Remarquons que Jupiter, Mars et Pluton contrairement à la naissance
pour midi, ne forment pas d’aspect avec l’AS. Par contre, Neptune envoie un
carré au MC et un sesqui-carré à la Lune. Par conséquent, nous sommes ici en
présence d’une chaîne de dominantes qui contient : Saturne, la Lune, Neptune et
le Soleil. Nous avons comme dénominateur commun surtout du froid (Saturne/Neptune/Lune).
Enfin, regardons le ciel toujours pour Paris, le 12
novembre 1840 à 13 heures. C’est-à-dire une heure après la naissance.
Nous remarquons un Neptune puissant. Il est angulaire
sur la pointe de l’Ascendant, il forme un sextile avec la pointe du MC, il est
au sesqui-carré de la Lune, au sextile de Mercure. D’autre part, il y a Mercure
qui est angulaire au MC, il forme un sextile avec l’Ascendant et il a maîtrise
sur la Lune en Gémeaux. Pluton est au sextile de l’AS, au quinconce du Soleil,
il aspecte deux planètes rapides que sont Mercure et Vénus par trigone. La Lune
envoie un sesqui-carré à l’AS.
Ici, nous avons la chaîne planétaire suivante : Neptune/Mercure/Pluton/Lune.
Par conséquent, nous voyons qu’à 11 heures, c’est
Saturne et la Lune qui sont angulaires. Une heure plus tard, à midi Saturne et
la Lune s’effacent pour laisser apparaître l’angularité de Jupiter et du
Soleil. Enfin, une heure plus tard à 13 heures,
Jupiter et le Soleil s’estompent pour laisser apparaître Neptune et
Mercure.
C’est bien là, le cas de dominantes qui se condensent
et se désagrègent en une très courte frange de temps. Puisqu’en l’espace de
deux heures, nous sommes passés de Saturne/Lune à Neptune en passant par
Soleil/Jupiter.
En somme, ces deux lignes que sont l’Horizon d’une
part, et le Méridien d’autre part, qui avancent en moyenne d’un degré toutes
les 4 minutes voient défiler en 24 heures tous les éléments du thème.
Aussi bien, les planètes ou les groupes planétaires
qui sont situés aux abords des 4 angles (AS, MC, DS, FC) sont-ils plus que
d’autres soumis à une valorisation spéciale, due au croisement de l’instant et
du lieu précis de la naissance. Ce sont donc ces astres-là que l’on dit
“angulaires” et qu’il convient de peser minutieusement.
Il s’ensuit donc que l’examen d’une carte céleste
commence par l’examen des 4 angles du ciel.
Lorsqu’on parle d’angularité, il s’agit d’une
conjonction d’un astre avec un angle. Cette conjonction peut être comptée
jusqu’à 12 voire 15° peut-être même dans certains cas jusqu’à 18° d’orbe.
Les statistiques :
A ce stade de notre réflexion sur l’angularité des
planètes, il est bon que nous fassions connaissance avec les statistiques.
La tradition astrologique, depuis la plus haute
antiquité, insiste sur le lever et la culmination des astres. Ainsi, Claude
Ptolémée, à propos de la profession, écrit dans sa Tétrabible :
“Le Seigneur de
la profession se prend du Soleil et du signe du Milieu-du-Ciel. Il faut
considérer la planète qui, plus proche du Soleil, se lève au matin devant lui,
et celle qui est au Milieu-du-Ciel”. Livre IV chapitre 4 (De la
profession).
“Lorsque les
planètes... sont aussi dans les angles, elles donnent à celui qui est ainsi né
une puissance merveilleuse et l’empire du monde”. (Livre IV
chapitre 3 (Des dignités).
A l’aube du XXème siècle, Paul Choisnard (1867 -
1930), fût le premier astrologue qui ressentit la nécessité de vérifier
l’hypothèse astrologique par la statistique pour établir le “fait astrologique” sur une “loi
de correspondance” ainsi définie : “Dans
les ciels de naissance, un aspect astral est dit correspondre à telle faculté
humaine (en caractère ou en destinée) quand cet aspect se rencontre plus
fréquemment chez les hommes doués de cette faculté que chez les autres
individus.”
Ainsi, la tradition déclare que Jupiter à la
culmination (conjonction au Milieu-du-Ciel) est un facteur de succès, de
réussite sociale. Choisnard groupe les ciels de 2000 personnes quelconques et
de 1500 personnes sorties des rangs et devenues célèbres. Dans le premier
groupe, il obtient une fréquence générale de 5,5% (correspondant à la fréquence
théorique) et dans le second, une fréquence spéciale de 12% ; il en conclut que
Jupiter culminant est un “facteur de
célébrité”.
En 1946, l’astrologue Léon Lasson (1901 - 1989),
publie un ouvrage qui a pour titre : Ceux
qui nous guident, dans lequel il présente une série de statistiques, trop
courtes mais suggestives : on y voit Mars se lever et culminer fortement chez
158 chefs militaires, la Lune se lever et culminer également chez 134
politiques “élus du peuple”, Vénus de même chez 190 artistes, Mercure chez 209
orateurs et écrivains, Saturne chez un petit groupe de savants... Lasson
concluait pour chaque résultat comme pour le résultat martien : “Pour les astrologues de tous les temps, un
astre qui “se lève” ou “culmine” dans le ciel a une importance particulière ;
or, nos militaires sont nés justement de préférence alors que Mars venait de se
lever ou venait de culminer (...). Ceux que leur hérédité, ou tout autre cause,
prédispose à devenir militaire, naissent de préférence alors que Mars vient de
se lever ou de culminer dans le ciel (...). Il y a incontestablement un rapport
entre le ciel de naissance et la profession, et ce rapport s’est exprimé chez
nos militaires par le lever ou la culmination de Mars, ce qui est conforme à ce
que nous enseigne la tradition astrologique !” Pages 44 et 46
Le graphique ci-dessous, représente les différentes
positions de Mars chez 158 naissances de militaires. On relève deux
accumulations anormales, l’une au voisinage de l’AS (Secteur XII) ou lever, l’autre
au voisinage du MC (Secteur IX) ou culmination.
Tel est le point de départ d’une singulière aventure
de contrôle : parce qu’à la base rien ne fait supposer qu’il puisse exister un
quelconque rapport entre l’homme et les astres, voilà qu’on se lance dans de
vastes enquêtes.
Michel Gauquelin (1928 - 1991), adversaire déclaré de
l’astrologie, eut le mérite de mettre en œuvre tous les moyens pour obtenir un
bilan statistique.
Il a commencé par tester une première somme de 25 000
dates de naissances obtenues à l’état civil, a recensé systématiquement des
groupes entiers de personnages figurant dans des dictionnaires biographiques, a
porté son contrôle sur les mêmes types de phénomènes astronomiques afin
d’obtenir un résultat en série, et s’est fait contrôler à divers niveaux : dans
des méthodes par les plus grands spécialistes de la statistique, qui n’ont
trouvé aucune erreur technique tout en proposant des contre-épreuves qui n’ont
fait que souligner les écarts obtenus, ainsi que les résultats chiffrés par
divers observateurs qui ont refait séparément certaines statistiques.
Or, Michel Gauquelin a dû convenir que 3 142 grands
chefs militaires européens, dont il lui a été possible d’obtenir les heures de
naissance à l’état civil, étaient nés au lever et à la culmination de Mars
(probabilité de 1/1 million) ; les 3 305 savants des Académies des sciences et
de médecine, au lever et à la culmination de Saturne (probabilité de 1/100 000)
; les 993 hommes d’État et chefs politiques, au lever et à la culmination de
Jupiter (probabilité 1/5 000) ; les 1 485 champions sportifs, au lever et à la
culmination de Mars (probabilité 1/5 millions), etc... Le résultat d’ensemble
sur les 25 000 naissances dépassant 5 fois l’écart probable !
Les graphiques ci-dessus représentent la répartition
des astres dans le mouvement diurne, c’est-à-dire dans les Maisons.
Nous remarquons que les zones de concentrations
anormales des planètes considérées sont juste au-dessus de l’Ascendant (Maison
XII), après le MC (Maison IX), autour du coucher (Descendant) et du minuit
(Fond-du-Ciel).
Ces résultats statistiques confirment les fondements
mêmes de l’Astrologie ou tout au moins, deux parmi les plus importantes bases
de cette connaissance :
1) La valeur des zones privilégiées de la
domification.
Depuis l’antiquité, il est admis que les astres ont
une influence plus grande quand ils
passent aux angles du Ciel et tout spécialement quand ces astres passent à l’Ascendant (lever) et au Milieu-du-Ciel (culmination).
Dans son ouvrage, L’influence
des Astres, Michel Gauquelin écrit : “Tout
au long de nos travaux, nous avons vu se manifester les écarts les plus
improbables dans les mêmes secteurs du ciel, correspondant à des zones
astronomiquement privilégiées (lever, culmination de la planète et points
opposés)”. Et sur ce point, “des
groupes semblables ont donné des résultats semblables, des groupes opposés, des
résultats opposés” (les sportifs, qu’ils soient français, belges, allemands
ou italiens... sont marqués par les passages de Mars, les députés par ceux de
Jupiter et de la Lune, les savants par ceux de Saturne...). D’autre part, “à l’intérieur des groupes, les résultats
varient en fonction de la valeur des individus qui les composent” (Ainsi,
Mars ressort plus nettement aux angles chez les champions sportifs que chez les
sportifs de second ordre, Jupiter chez les chefs d’Etats et ministres que chez
les simples et obscurs députés...). Page 208.
Michel Gauquelin, en vient à présenter comme un fait
scientifique certain : “Lorsqu’une
planète entraînée par le mouvement diurne vient de passer à son lever, sa
culmination et à l’opposition de ces deux points, elle exerce une influence
telle qu’il y a une liaison entre ses positions particulières et la naissance
de certains individus aux caractéristiques bien déterminées”. Op. cit.,
page 209.
2) La valeur symbolique des planètes.
Ptolémée associe déjà Mars à la réussite “par la conduite des armées”, Saturne à “la pensée profonde”, Jupiter à “l’art de gouverner”... La “découverte”
de notre statisticien date donc de plus de deux millénaires : c’est l’astre prévisible
qui est apparu dans le groupe où on l’attendait (Mars chez les militaires, les
sportifs, les médecins ; Jupiter chez les politiques et les gens de spectacle ;
Saturne chez les savants et les prêtres ; la Lune chez les gens qui ont la
faveur publique comme chez les poètes et écrivains...). Les planètes se sont
présentées aux points attendus du ciel, ces gonds que Manilius nommait “pivots” qui sont
l’Ascendant et le Milieu-du-Ciel, lieux de la concentration maximum obtenue à
peu près à égalité ; puis le Descendant et le Fond-du-Ciel zones de
concentration de seconde importance.
Ptolémée disait qu’une planète a une puissance
maximum, lorsqu’elle est située dans une zone qui s’étend de 10° avant à 5°
après pour chaque angle.
Voir graphique ci-dessous :
Ainsi, un Ascendant situé à 15° du Lion, ferait qu’une
planète positionnée de 25° à 10° du Lion serait puissante. De même, un MC à 10°
Sagittaire, ferait qu’un astre situé entre 5° et 25° Sagittaire aurait aussi un
maximum de puissance.
D’après les statistiques, un astre serait plus
important en Maison XII et IX plutôt qu’en Maison I et X. Comme si la planète
était plus active, plus puissante sur l’individu dans son effet rémanent, après
le passage de l’horizon ou du méridien du lieu de naissance.
D’ailleurs, pour comprendre et admettre qu’un astre
est plus puissant en IX plutôt qu’en X, il y a un phénomène naturel qui nous le
démontre bien : c’est celui du Soleil. En effet, ce n’est pas à midi, au moment
où le Soleil est positionné sur le Méridien qu’il fait le plus chaud, mais vers
13 heures, parce qu’il y a un phénomène d’accumulation de chaleur, et à ce
moment-là, le Soleil occupe le Secteur IX.
Ci-dessous, un graphique représentant les zones actives
d’une carte du ciel, d’après les statistiques :
En conclusion, il y a quatre “zones” sensibles : quand
la planète vient de se lever, quand elle vient de culminer (le “midi” de
l’astre), quand elle se couche et quand elle est à sa culmination inférieure
(le “minuit” de l’astre).
Un individu, né avec une planète située dans l’une ou
l’autre de ces quatre zones, a de bonnes chances de présenter un tempérament
psychologique associé avec cette planète. Mais il faut considérer deux
catégories de “zones”. La corrélation la plus forte entre la planète et les
traits de caractère existe quand elle vient de se lever ou de culminer (zones
foncées).
Par conséquent, en ce qui concerne les planètes
angulaires à l’Ascendant, il faut les considérer à égalité de force, qu’elles
soient placées en Secteur XII ou en Secteur I. Idem, il convient de mettre à
égalité de force les planètes entourant le MC, qu’elles soient en X ou en IX.
De même, concernant les planètes angulaires au DS, il
faut considérer à égalité de force celles placées en VII ou en VI. Enfin, les
planètes angulaires au FC, sont à considérer à égalité de force, qu’elle soient
situées en IV ou en III.
Ainsi, si vous voyez une planète qui est positionnée
en Secteur XII à 15° de la cuspide de l’Ascendant, ne la dédaignez surtout pas
sous prétexte qu’elle est franchement en XII. C’est du moins ce que les
statistiques nous ont montré et enseigné.
Les aspects aux angles :
Si aucune planète n’est angulaire, il faut se
retrancher sur l’Ascendant et le Milieu-du-Ciel. C’est-à-dire, on
regarde s’il y a des planètes qui envoient des aspects à l’Ascendant ou au
Milieu-du-Ciel. Que ces aspects soient harmonieux ou dissonants peut importe
puisqu’il est question ici d’un jugement quantitatif et non qualitatif. Comme
nous l’avions vu, l’aspect qui existait une heure avant, se sera désagrégé une
heure après.
Attention, par aspects aux angles, nous entendons
uniquement les aspects à l’Ascendant et au Milieu-du-Ciel, et non
au Descendant ou au Fond-du-Ciel.
Les luminaires :
Une mention particulière revient aux luminaires,
surtout au Soleil chez l’homme et à la Lune chez la femme. De ce fait, les
aspects et positions des luminaires priment toujours, car il suffit que le
Soleil soit dans un signe et en aspect du Maître de ce signe pour qu’apparaisse
déjà une “composante”.
Ainsi, un Soleil situé en Sagittaire en aspect de
Jupiter, va faire qu’il existe déjà une composante jupitérienne. Attention, je
ne dis pas dominante mais composante, ce qui n’est pas la même chose. J’entends
par composante, une marque légère de la planète, qui s’associera avec d’autres
valeurs plus puissantes.
Autre exemple : un Soleil en Balance au
semi-carré de Vénus fait apparaître une composante vénusienne. S’il s’agit d’un
thème féminin, il suffit qu’il y ait une Lune située en Bélier en aspect de
Mars pour qu’apparaisse une composante martienne.
On devine qu’une planète s’érige au rang d’une
composante appréciable lorsqu’elle est en aspect simultané des deux luminaires.
Par exemple : Vénus au sesqui-carré à la Lune et au semi-carré du Soleil, là on
pourra dire que Vénus est valorisée.
Les aspects aux planètes rapides Mercure, Vénus et
Mars :
Ces planètes avec les luminaires font partie des
facteurs biopsychiques de l’individu : Le Soleil représente la conscience
morale ; La Lune, la vie instinctive ; Mercure, l’intellect ; Vénus, l’affect
et Mars, le pôle d’énergie.
Par conséquent, si une planète lente de Jupiter à
Pluton est simultanément en aspect avec plusieurs de ces planètes, elle
“teinte” plusieurs fonctions vitales et acquiert de ce fait, une valeur
particulière.
Les Signes :
Nous savons que ce qui est le plus important ce sont
d’abord les planètes et ensuite les signes zodiacaux.
Les emplacements zodiacaux des planètes rapides : les
luminaires, Mercure, Vénus et Mars, peuvent marquer la tonalité planétaire du
thème. Ainsi, si ces astres rapides occupent le Taureau et la Balance, une note
vénusienne se fait jour ; de même, une note martienne ressort s’ils occupent le
Bélier et le Scorpion.
Cet aspect là, donne une puissance au Maître du signe
considéré, par Maîtrise. Exemple, un Soleil en Gémeaux, va donner une
importance minime à Mercure puisqu’il a sous sa coupe le Soleil.
D’autre part, en ce qui concerne les Signes, ils vont
colorer la planète dominante. Ainsi, supposons un thème qui présente un Saturne
dominant. Ce Saturne occupera forcement un signe. S’il est en Taureau, ce sera
un Saturne-Taureau qui sera dominant. S’il occupe le Scorpion, ce sera un Saturne-Scorpion
qui sera dominant et il en sera différent du premier.
En effet, le premier : Saturne/Taureau, fait un
Taureau au caractère lent, calme, posé, solide, doué pour l’effort tranquille
et continu, persévérant dans la rigueur. C’est un ruminant mental avec des
idées fixes dans un climat taciturne. Nous avons l’image du bovidé attelé au
joug, traçant patiemment et opiniâtrement son sillon.
Tandis que le second : Saturne/Scorpion, fait le
Scorpion refoulé ou réactionnel, se défendant de l’emprise pulsionnelle par la
discipline. Ou bien le démon intérieur subsiste, portant vers le noir, le sale
et le laid, livrant ainsi l’être à ses tourments intérieurs.
Enfin, le signe peut participer sans pour autant que
la planète dominante l’occupe. Ainsi, supposons un thème qui présente une forte
valorisation de la Balance, et que nous ayons pour dominante un Uranus en Cancer ;
nous dirons : ce thème présente un Uranus dominant s’exprimant dans un
cadre Balance.
Les amas planétaires :
En cas d’amas, c’est-à-dire, trois astres au minimum,
il y a une règle importante à respecter qui est la suivante :
Les planètes rapides valorisent les lentes et les
lentes colorent les rapides.
Ainsi, une conjonction groupant : Saturne, Mars et
Vénus, nous dirons que Vénus valorise l’amas, mais que Saturne, astre le plus
lent, va colorer cet amas. C’est-à-dire cette constellation sera saturnisée.
En ce qui concerne les planètes en signe, il s’agit de
bien comprendre qu’un amas planétaire dans un signe, met d’abord en relief ce
signe et cela bien avant son maître. Supposons un thème qui présente un amas
planétaire important dans le Sagittaire, il est bien évident que c’est d’abord
le Sagittaire qui va ressortir du thème,
bien avant Jupiter. Qui plus est, comme nous l’avions signalé ci-dessus, il
peut y avoir une composante jupitérienne, mais nous insisterons sur les
éléments du Sagittaire qui seront
importants dans la psyché, Jupiter n’interviendra que sous condition qu’il soit
puissant par angularité ou autre.
Si dans ce thème qui présente un Sagittaire dominant, nous avons un Uranus puissant, nous
aurons un Sagittaire de type rebelle,
si c’est Jupiter qui est puissant, nous aurons le Sagittaire de type conformiste etc...
Résumé :
En résumé
nous pouvons dire que ce qui compte avant tout, c’est la planète. En effet, la
planète livre le nombre premier, le signe venant derrière elle pour ne fournir
que le chiffre après la virgule. Ainsi, que Jupiter passe du Bélier au Taureau,
ou du Taureau au Gémeaux, cela n’apporte que des modulations de la nature
jupitérienne, du tempérament sanguin, de l’attitude extravertie etc. Il faut “planétariser”
d’abord, “zodiacaliser” ensuite.
Dans un
article des Cahiers Astrologiques n°28 (Juillet-Août 1950), Jean Hiéroz a
écrit : - “L’influence des signes a
pris depuis une trentaine d’années une importance considérable et (je crois)
injustifiée. Ainsi, voyons-nous divers auteurs adopter une méthode que les
essais que j’en fis m’ont démontré désastreuse. (…) Cette méthode qui consiste
à totaliser les planètes par élément : l’élément qui détient le plus,
définit automatiquement la classification du sujet. C’est évidemment très
simple.(…) On peut même fignoler la chose et lui donner un petit air
scientifique en attribuant des coefficients aux diverses planètes …”
Pour
connaître la dominante, il existe deux catégories de facteurs :
1) Les facteurs d’orientation : ce
sont les dix planètes. Par orientation, il faut entendre la qualité de
détermination dans un sens donné, d’engagement dans une certaine
direction : Solaire, Lunaire, Martienne, Uranienne etc…
2) Les facteurs de valorisation qui sont de
deux sortes :
a) En
premier lieu, les axes du thème : l’horizon
et le méridien, en particulier l’Ascendant et le Milieu du Ciel.
b) En second lieu, les deux luminaires, surtout le Soleil chez
l’homme et la Lune chez la femme.
Par
valorisation, il faut admettre la disposition à mettre en relief, à intensifier, à
actualiser les facteurs d’orientation. Une planète est donc puissante dans un
thème quand elle est angulaire ou en aspect d’un angle. De même, quand elle est
en conjonction ou en aspect d’un luminaire.
Voilà la
méthode réduite à sa plus simple expression. Car plus une configuration est
spécifique à la naissance, au croisement précis de son lieu et de son moment,
plus elle particularise et signe l’individu.
Analysons
cette méthode en détail :
Sur le
parcours cyclique, l’acte premier de valorisation, c’est la rencontre même de deux
facteurs : conjonction du valorisant (angle ou luminaire) et du valorisé
(la planète). En effet, il n’y a rien de plus significatif, comme configuration
porteuse, que la conjonction d’un luminaire ou d’une planète avec l’AS
ou le MC.
Cependant, à
un moindre degré, la conjonction du Soleil ou de la Lune avec une planète
constitue déjà une sensible valorisation : l’astre conjoint à un luminaire a déjà une présence dans le thème,
car il est éclairé, mis en lumière.
On peut
ainsi comprendre l’extrême importance d’une planète simultanément en triple
conjonction d’un angle et des deux luminaires.
Le pouvoir
valorisant des planètes intérieures (Mercure et Vénus) sur les planètes
extérieures se cantonne à la sphère de l’astre : localisé à la vie de
l’esprit avec Mercure et à la vie du cœur avec Vénus. On admet aussi le rôle de
valorisation en cas de conjonction avec le Maître d’Ascendant, créant un
complexe d’identification du Moi avec la valeur de la planète en cause.
L’acte
second de valorisation est le rapport indirect d’aspect
entre les deux facteurs. En premier lieu, viennent le coucher d’une planète en
tant qu’opposition à l’AS, et son passage au FC en tant qu’opposition au MC. On
conçoit ainsi qu’une planète qui passe (conjonction) au pôle de l’un des deux
axes (horizon-méridien) et aspecte l’autre axe, devienne un astre de gros
calibre qui ait une forte légitimation de dominante.
Et même
déjà, la même planète aspectant en même temps l’AS et le MC, porte en soi un
fort coefficient de valorisation. Chaque aspect isolé prend de la sorte une
place qui lui est propre au sein de l’ensemble.
Il est une troisième
pièce de valorisation qui compte : le phénomène relevant de la
maîtrise. Une planète prend de l’importance en fonction de l’occupation de son
ou de ses signes (domiciles), et
proportionnellement au nombre de positions occupantes, compte tenu de l’ordre
quantitatif décroissant : Ascendant, luminaires, planètes rapides et
planètes lentes. On voit ici à l’œuvre le zodiaque planétaire.
La dominante est ainsi
la résultante de la plus forte convergence
d’indices de même orientation, drainés aux trois niveaux de la Présence,
de l’Aspect et de la Maîtrise.
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Par conséquent, si nous résumons la méthode exposée
ci-dessus, nous devrons tenir compte de :
1) Les Angles :
Premier acte. Regarder
si la planète est angulaire ou bien s’il elle est en aspect d’un angle.
Imaginons un astre angulaire à l’Ascendant et envoyant un aspect au
Milieu-du-Ciel, nul doute qu’il aura une importance notoire.
2) Les Luminaires :
Deuxième acte. Regarder
si la planète est en aspect des luminaires. La conjonction du Soleil ou de la
Lune avec une planète constitue déjà une sensible valorisation : l’astre conjoint à un luminaire a déjà une
présence dans le thème, car il est éclairé, mis en lumière. Supposons que
nous ayons dans un thème un astre angulaire au Milieu-du-Ciel aspectant
l’Ascendant et étant simultanément en aspect avec les deux luminaires, nul
doute que nous tenons là, la dominante.
3) La Maîtrise :
Troisième acte. Regarder
si la planète exerce une maîtrise, sur l’Ascendant, le Milieu-du-Ciel et les
planètes rapides (Soleil - Lune - Mercure - Vénus - Mars).
C’est la planète qui obtiendra le plus de prérogative qui l’emportera.
Il faudra toujours procéder dans cet ordre-là :
1) L’angularité
ou les aspects aux angles.
2) Les aspects
aux luminaires. Enfin, pour départager :
3) La maîtrise
qu’exerce la planète étudiée.
On prend en
compte l’astre qui réunit le plus d’indices : les aspects aux angles, aux luminaires
et la Maîtrise.
Exemples Pratiques
Prenons le cas de l’écrivain Frédéric Mistral : né le 8 septembre 1830 à Maillane (Bouches-du-Rhône) à 15 heures (état civil).
D’autre part, il aspecte le Soleil d’un trigone. Jupiter apparaît donc comme la dominante, seulement il n’est pas seul. Car dans un thème vous trouverez rarement une seule planète qui domine, en général, il y a plusieurs planètes qui ressortent.
En effet, dans le ciel de naissance de Frédéric Mistral, nous voyons que Mercure aspecte l’Ascendant par quadrature et il est au trigone de la Lune. Enfin, il exerce une Maîtrise sur le Soleil en Vierge et sur la Lune en Gémeaux. Nous voyons donc que Mercure remplit les 3 paramètres :
1) Il aspecte un angle (l’Ascendant)
2) Il aspecte un luminaire (la Lune)
3) Il exerce une Maîtrise (sur le Soleil et la Lune)
Cependant, nous accorderons une plus grande importance à Jupiter, puisqu’il est angulaire à l’Ascendant et qu’il aspecte le Soleil.
Ainsi, nous parlerons d’une dominante jupitéro-mercurienne.
D’autre part, nous savons que dans un jugement astrologique il ne faut jamais séparer la planète du signe où elle se trouve.
C’est ainsi que le Signe va teinter la dominante. Conséquemment, chez Frédéric Mistral, nous aurons un Jupiter Capricorne dominant.
Le Jupiter Capricornisé, donne une force d’ambition qui peut se manifester par une passion du pouvoir ou d’une reconnaissance sociale. Le plus souvent, l’être se contente du prestige d’une carrière ou d’un bonheur raisonné.
Frédéric Mistral avait le physique d’un jupitérien : grand et large. Créateur et représentant du Félibrige, prix Nobel en 1904.
En bon jupitérien, de son vivant ses admirateurs lui ont érigé sur la place du Forum, en Arles, une statue due au ciseau de Th. Rivière. Il fut fait chevalier de la légion d’honneur en 1863, officier en 1895 et commandeur en 1909. Il est Doctor philosophiæ honoris causâ de l’Université de halle-sur-Saale, président d’honneur de l’Académie gasconne de Bordeaux, président du Vieil Arles, membre actif de l’Académie de Marseille, membre honoraire de celles d’Aix en Provence, d’Alais, de Dijon et de la société des langues romanes de Montpellier, correspondant de l’Académie de Castres, de la litterarische Gesellschaft de Cologne, des académies de Béziers, Toulon, Porto, Nîmes, Barcelone, Coïmbre, Nice, Madrid, Digne, Apt, etc.
Au niveau de prestige et de reconnaissance sociale, il est difficile de faire mieux !
De son côté, Mercure a signé l’homme de lettres.
Prenons le cas de la comédienne Martine Carol, née le 16 mai 1920 à Saint Mandé (Val de Marne) à 16 heures.
Ici nous avons les Signes vénusiens du Taureau et de la Balance, qui contiennent toutes les planètes rapides et l’Ascendant. En effet, le Taureau contient les deux Luminaires : le Soleil et la Lune, en outre, s’y ajoutent Mercure et Vénus. De son côté, la Balance, contient l’Ascendant et Mars. Par la valorisation du Taureau et de la Balance, nous avons donc un fond vénusien.
Par ailleurs, nous voyons Pluton, qui est angulaire au MC, il aspecte l’Ascendant par quadrature et il est au sextile de la Lune. Nous pouvons ajouter, l’amas planétaire en Secteur VIII, dont Pluton est maître symbolique.
Ainsi, nous avons une dominante plutonienne s’exprimant dans un cadre vénusien (Taureau/Balance).
C’est le charme envoûtant et érotique qui se dégageait de cette personne. Sa carrière était entièrement basée sur son charme et son sex-appeal. Avec Pluton, ce sont toutes ses déceptions affectives, angoissée à l’idée de vieillir, elle a sombré à jamais dans l’alcool et les stupéfiants.
De Lucrèce Borgia à Nana, en passant par Secrets d’alcôve et Madame du Barry, ses charmes ont peut-être éclipsé ses talents. Elle était admirée par le public masculin en déshabillé, en fausse ingénue et en véritable croqueuse d’hommes.
Prenons le cas de l’homme d’affaire Paul Ricard : né le 9 juillet 1909 à 9 heures 20mn à Marseille.
Par ailleurs, nous voyons Pluton, qui est angulaire au MC, il aspecte l’Ascendant par quadrature et il est au sextile de la Lune. Nous pouvons ajouter, l’amas planétaire en Secteur VIII, dont Pluton est maître symbolique.
Ainsi, nous avons une dominante plutonienne s’exprimant dans un cadre vénusien (Taureau/Balance).
C’est le charme envoûtant et érotique qui se dégageait de cette personne. Sa carrière était entièrement basée sur son charme et son sex-appeal. Avec Pluton, ce sont toutes ses déceptions affectives, angoissée à l’idée de vieillir, elle a sombré à jamais dans l’alcool et les stupéfiants.
De Lucrèce Borgia à Nana, en passant par Secrets d’alcôve et Madame du Barry, ses charmes ont peut-être éclipsé ses talents. Elle était admirée par le public masculin en déshabillé, en fausse ingénue et en véritable croqueuse d’hommes.
Prenons le cas de l’homme d’affaire Paul Ricard : né le 9 juillet 1909 à 9 heures 20mn à Marseille.
C’est un jupitérien. En effet :
Acte premier : les aspects aux angles. Jupiter est angulaire à l’Ascendant et au carré du Milieu-du-Ciel.
Acte second : les aspects aux luminaires. Il est au sextile du Soleil.
Acte trois : la Maîtrise. Il est second maître de Mars en Poissons. Certes, on ne peut pas considérer cette maîtrise comme forte.
Par conséquent, nous avons donc un Jupiter en Vierge dominant.
Issu d’un milieu populaire, après ses études et un apprentissage dans l’entreprise de négoce en vins fondée par son père, il mit au point la formule du “Pastis de Marseille” qui porte désormais son nom.
Avec le Jupiter en Vierge, André Barbault dit de cette constellation : “C’est le règne de l’autorité classique : ordre, mesure, contrôle, méthode, autorité organisée, puissance dans les domaines moraux, intellectuel, culturel. C’est aussi celui des valeurs bourgeoises : sens des convenances, sens moral, vertus domestiques, ordre hiérarchisé…”
Son nom reste associé à de multiples entreprises. On pense aux sports mécaniques et au circuit Paul Ricard. En 1961, il lance la grande rencontre de boules du monde : “le Mondiale de la pétanque”.
Fondateur du grand musée d’art contemporain de l’Ile de Bendor, il avait à cœur, par l’édition, de faire connaître et valoir les artistes contemporains de la Méditerranée, peintres et poètes.
La vierge, est en analogie avec, les petits, les faibles, les travailleurs. En effet, cet “Ultra-Libéral” partageux ne distribuait pas de salaires inférieurs à 130% du S.M.I.C. Sa société accordant chaque année de trois à quatre mois supplémentaires de paye au titre de l’intéressement, sans parler de la conversion d’une partie du bénéfice en actions largement distribuées au personnel. Il n’hésitait pas à inviter ses salariés dans ses îles d’Embiez et de Bendor, dans le golfe de Bandol.
“C’était un bâtisseur. Son personnel, c’était la première des choses pour lui ; il a toujours été extrêmement humain, juste, très affectueux. Même si ses responsabilités de dirigeant de la société l’obligeaient à faire preuve de fermeté, il ne faisait pas de différence entre un cadre et un manutentionnaire. Et, surtout, il partageait beaucoup.” L’Humanité du 8 novembre 1997.
Charles Pasqua, qui a gravi tous les échelons jusqu’à devenir directeur des ventes s’est initié, au passage, à la politique, en prenant le pouls de la France dans les bistrots. Il a décrit son ancien patron comme “un Médicis, à l’image de Laurent le Magnifique, qui régnait en partageant tout de façon égalitaire”.
Prenons le cas de l’homme d’affaire Francis Bouygues : né le 5 décembre 1922 à Paris à 9 heures (état civil).
Nous voyons un Jupiter culminant, il est angulaire au Milieu-du-Ciel, il aspecte la Lune d’un sesquicarré, enfin il exerce une maîtrise sur le Soleil et Mercure en Sagittaire.
Mais on a une composante, c’est-à-dire une signature moins importante, neptunienne. En effet, Neptune est au sesquicarré de l’Ascendant et il aspecte le Soleil d’un trigone, la Lune d’un sextile, Mercure d’un trigone et il s’oppose à Mars.
Par conséquent, nous avons donc un Jupiter Scorpion dominant. C’est ici, seulement qu’apparaît le Signe.
C’est l’homme au regard vif et aux sourcils épais. La pulsion vitale est intense, l’être est empreint de volonté, d’ambition et d’un puissant instinct créateur.
A propos du Jupiter en Scorpion, André Barbault écrit : C’est “la conscience d’une grande force de vie au service d’un vigoureux égocentrisme, de la vitalité carnassière d’un Al Capone à la puissance d’un Louis XIV, d’un Napoléon, d’un Laurence d’Arabie, en passant par les grandes orgues des oraisons funèbres de Bossuet, l’individualisme faunesque de Rodin et l’œil de saurien de Jouvet”.
En effet, Francis Bouygues, fut l’homme des grands challenges et des visions grandioses. Il disait : “Ce qui me passionne, c’est le défi, le challenge. J’aime l’action.”
Sa puissance de travail, son autorité de chef et son flair pour les affaires étaient connus. Célèbre pour ses colères terribles, cet homme en bon Jupiter/Scorpion aimait les difficultés et s’attaqua à des domaines variés : le bâtiment, la télévision, le cinéma etc…
Gagneur et gagnant sur tous les fronts, cet homme hors du commun dut affronter en 1976 les affres d’un cancer du poumon. Il s’est battu avec courage sur un autre terrain, celui de son propre corps. Et il lui fallut quatre ans pour retrouver la santé.
Il est emporté par une crise cardiaque dans la nuit du 24 juillet 1993. Il laisse un véritable empire mais aussi un état d’esprit : challenge et art de persuader.
En fait, tous ce que nous venons de développer, repose uniquement sur ce Jupiter en Scorpion. Ensuite, concernant la réussite de ses entreprises, on peut mettre ceci aux aspects que forme ce Jupiter à savoir le trigone à Uranus Maître de II et placé en II, et d’autre part, le trigone à Pluton Maître de X situé en VII. Par conséquent nous sentons ici que tout ce qui relie la vocation sociale (la X), les finances (la II) et les contrats (la VII) sont reliés harmonieusement.
Prenons le cas de la comédienne Romy Schneider qui a vu le jour à Vienne (Autriche) le 23 septembre 1938 à 22 heures 05 mn.
Nous voyons que Vénus, envoie un sesquicarré à l’Ascendant. Ensuite elle aspecte les deux luminaires par un semi-carré. Enfin, elle est maîtresse des deux luminaires qui sont en Balance.
Quant à l’effet planétaire du point valorisé, c’est-à-dire de la dominante, il est naturellement celui de la configuration planétaire : position en signe et aspects.
Ainsi, nous sommes en présence d’un thème qui a pour dominante une Vénus en Scorpion en Secteur V au sextile de Mercure, au semi-carré des luminaires (Soleil/Lune) et opposée à Uranus.
Ceci est la constellation centrale de Romy Schneider. Avec la Vénus/Scorpion, nous avons le côté magnétique et érotique qui se dégageait de cette actrice. Le sextile Mercure/Vénus a donné une intelligence artistique ayant du goût et de la sensibilité. Tandis que les dissonances aux luminaires et à Uranus, ce sont ses échecs amoureux, divorces, opération, mort affreuse de son fils (Vénus est en secteur V).
Prenons le cas de la princesse Spencer Lady Diana née le 1er juillet 1961 à Sandringham à 19 heures 45mn.
Dans ce thème, nous voyons un Uranus de première dimension. Décomposons-le :
Acte premier : les aspects aux angles. Uranus est au trigone de l’Ascendant et au sextile du Milieu-du-Ciel.
Acte second : les aspects aux luminaires. Il est au semi-carré du Soleil et il s’oppose à la Lune.
Acte trois : la Maîtrise. Il a Maîtrise sur la Lune et Jupiter qui occupent le signe uranien du Verseau. Ici, nous rejoignons la notion de composante exposée plus haut à savoir : “Les aspects et positions des luminaires priment toujours, car il suffit que le Soleil (pour un homme) ou la Lune (pour une femme) soit dans un signe et en aspect du Maître de ce signe pour qu’apparaisse déjà une composante”. En effet, La Lune est dans le Signe uranien du Verseau, mais qui plus est, elle aspecte son maître (Uranus) d’une opposition. Par conséquent, il se fait jour une composante uranienne. Enfin, la Maîtrise qu’Uranus exerce sur Jupiter en Verseau est notable dans la mesure où Jupiter est Maître d’Ascendant Sagittaire. De ce fait, Jupiter est le représentant du Moi, et conséquemment, Uranus a maîtrise sur le Moi ce qui n’est pas négligeable non plus.
Diana a su s’imposer en inventant (Uranus) un style. Devenue la première princesse top model, elle parvint à décaper le désuet apparat de la monarchie britannique, se hissant ainsi au rang de reine des cœurs et touchant les foules.
Par ailleurs, cet Uranus est dissoné : conjoint à Mars (révolte), opposé à la Lune ce qui en a fait une femme affranchie et indépendante, enfin il est au carré de Vénus créant ses problématiques sentimentales.
Condamnée à se taire par les sévères contraintes du protocole royal, elle n’avait plus, pour raconter ses peines, ses espoirs, ses désarrois, ses révoltes et ses rêves, que ses choix vestimentaires et la patiente transformation de son apparence physique (Uranus opposé à la Lune).
Par conséquent, il faut prendre en compte l’astre qui réunit le plus d’indices : les aspects aux angles, aux luminaires et la Maîtrise.
Surtout ne nous faisons pas aveugler par l’angularité. En effet, il peut arriver qu’un astre angulaire n’ait pas la priorité et ne joue le rôle que d’une co-dominante. Cela se produit lorsqu’une planète, bien que non angulaire, arrive à totaliser (par aspect et maîtrise) un ensemble de déterminantes qui la rendent finalement plus puissante que la planète angulaire.
Afin d’illustrer le propos, prenons le cas du peintre Maurice Utrillo qui a vu le jour le 26 décembre 1883 à Paris à 13 heures (état civil).
Nous voyons que Mercure et Vénus sont angulaires au Milieu-du-Ciel et Neptune est angulaire à l’Ascendant.
Seulement, regardez Saturne, il n’est certes pas angulaire, mais si on l’analyse de plus près, on s’aperçoit qu’il est au sesquicarré du Milieu-du-Ciel et de Mercure, il est au quinconce du Soleil et il s’oppose à la Lune.
Enfin, il exerce une Maîtrise sur le Soleil, le MC, Mercure et Vénus qui occupent le Capricorne.
De ce fait, Utrillo est d’abord un saturnien. C’est l’homme solitaire, replié sur lui-même, pauvre bougre, mal sevré, livré sans défense à la boisson, au désœuvrement, à la misère, condamné au bistrot, à la prison, à l’asile... Saturnien aussi est le peintre dans la vision qu’il a du monde et qu’il exprime par son pinceau ; peintre de la misère, c’est celle qu’il montre avec ses vieilles maisons fatiguées et lézardées, ses cathédrales souffreteuses, ses quartiers déshérités, ses mornes faubourgs, ses avenues désertes, ses tristes ruelles, ses arbres chétifs, effeuillés, ses herbes malades, ses murs de caserne, d’hôpital, de prison, tout un monde où la chaude présence humaine est bannie et qui compose une amère et étrange tristesse.
C’est ici que nous voyons la limite de la statistique, qui préconise uniquement l’angularité en omettant d’autres facteurs comme les aspects aux angles, aux luminaires et les maîtrises.
Prenons le cas de la psychanalyste Françoise Dolto, née le 6 novembre 1908 à Paris à 20 heures 10mn.
Ce thème présente une angularité étroite de Neptune à l’Ascendant et d’Uranus au Descendant. Si on se laisse aveugler par l’angularité, on néglige une pièce maîtresse de ce thème à savoir le Jupiter en Vierge. Analysons ce Jupiter : il est angulaire au Fond-du-Ciel et il aspecte l’Ascendant par un sextile. Ensuite il aspecte simultanément les luminaires : sextile au Soleil et sesquicarré à la Lune. Enfin, il est au semi-carré d’une planète rapide : Mercure.
Avant d’être une neptuno-uranienne, elle était d’abord une magnifique incarnation jupitérienne humanisant la psychanalyse, d’un généreux dévouement (Vierge) et particulièrement médiatique (Secteur III). Il y a aussi son charisme solaire à ne pas négliger. En effet, le Soleil est au trigone de l’Ascendant et du Milieu-du-Ciel.
En conclusion, il faut bien peser chaque planète et ne pas se laisser aveugler par l’angularité, qui certes a son importance aussi. Chez Françoise Dolto cet aspect Uranus/Neptune, est un aspect de génération : elle a incarné les problèmes de son époque et elle fut le porte-parole d’une génération. Uranus-Neptune ce sont ses idées révolutionnaires (Uranus) et intuitives (Neptune) qu’elle a eu. En effet, elle a révolutionné l’approche psychanalytique et elle a eu l’intuition de données nouvelles comme son apport théorique essentiel : l’élaboration dite de l’image inconsciente du corps.
Par conséquent, il faut prendre en compte l’astre qui réunit le plus d’indices : les aspects aux angles, aux luminaires et la Maîtrise.
Quant à l’effet planétaire du point valorisé, il est naturellement celui de la configuration planétaire : position en signe et aspects.
Par exemple, prenons deux personnages historiques à dominante saturnienne :
Mazarin présente un Saturne angulaire au MC en Scorpion, au trigone du Soleil et opposé à la Lune, avec un Ascendant Capricorne.
Napoléon III présente un Saturne angulaire au MC en Scorpion avec un Ascendant Capricorne, comme Mazarin.
La différence entre les deux hommes réside dans le fait que chez Mazarin, son Saturne est en aspect d’un Soleil-Cancer et d’une Lune, ce qui fait que le complexe Capricorne-Saturne-Scorpion-MC s’intègre à la valeur Eau.
Alors que le complexe Capricorne-Saturne-Scorpion-MC de Napoléon III s’intègre à une valeur de Feu par sa conjonction Soleil-Mars en Bélier, opposée à Uranus.
Les points communs sont que ce sont deux ambitieux partis de rien et arrivés au sommet du pouvoir. Leur caractère se meut dans le secret, l’obscurité, la passion froide et l’expression impassible. Mazarin au caractère aquatique dissimule, biaise, adoucit, accommode autant que possible. Napoléon III avec l’aspect de feu est plus tendu et agressif, il se jette dans des aventures folles pour connaître un destin en dents de scie.
Pour finir, il convient de faire une remarque : Quand le Soleil est angulaire, la note tempéramentale est davantage caractérisée par le Signe que par le Soleil lui-même. Pour que la marque solaire apparaisse, il faut qu’il y ait du Lion.
Ainsi, un Soleil angulaire occupant le Signe du Capricorne, (sans que le Signe du Lion soit valorisé) fait prévaloir davantage la tendance sèche et froide (Terre) du Capricorne, que sa propre constitution de Feu. Ceci n’est pas le cas des autres planètes.
SECONDE PARTIE
Après avoir étudié les facteurs essentiels qui servent
à la recherche de la dominante : les angles, les luminaires, les planètes
rapides et les maîtrises, nous allons approfondir le sujet, en analysant divers
cas de figures.
Les convergences
La recherche de la dominante, nous oblige à procéder à
une analyse spéciale, qui implique essentiellement la recherche des points de
convergence en effectuant une sorte de rapprochement des valeurs analogues. On
obtient ainsi de véritables systèmes constellés
dont on suppute l’ordre d’importance par le nombre de facteurs qui les compose
respectivement ; il faut trouver la constellation de points convergents. La
plus étendue est celle qui l’emporte.
Dans cet ordre de choses, tous les facteurs participent
; par exemple, Vénus, la Lune, le Taureau et le Secteur II forment un complexe de valeurs associées, un tout.
Mais on peut aussi bien partir d’une référence
extra-astrologique ; si l’on voit, par exemple, dans un thème ressortir
Saturne, la Vierge, Uranus, le Secteur VI... on voit aussitôt se présenter,
au-delà d’une dominante unique, une signalisation globale de défense contre
l’instinct, de contrôle et d’inhibition. Il est vrai que là, nous entrons déjà
dans l’interprétation, mais en revenant aux références thématiques, le centre de gravité du thème que
représente la dominante peut aussi bien être dégagé en partant des éléments du
quaternaire (le thème s’articulant autour d’un élément Feu-Terre-Air-Eau, d’une
qualité élémentale Sec-Chaud-Froid-Humide), des facteurs du ternaire
(Cardinal-Fixe-Mutable), de la polarité binaire (Masculin-Féminin), que des
signes ou des planètes, tout comme la classification typologique de l’individu
s’opère en choisissant la typologie (tempéraments, caractérologie, psychanalyse...)
qui
rend le mieux dans le cas particulier. Ici, la clé du problème est de
tendre vers la plus grande concentration de facteurs analogues.
Exemples :
Afin d’illustrer le propos ci-dessus, nous allons
prendre le cas d’une personne du sexe féminin qui a vu le jour le 1er novembre
1959 à Marseille à 15 heures selon l’état civil.
Nous voyons un Pluton angulaire au Descendant qui
aspecte par sextile le Soleil. D’autre part, nous avons le Signe du Scorpion
qui contient les deux luminaires, plus une rapide : Mars. En outre, cet amas en
Scorpion est situé en Maison VIII qui est un Secteur analogue au Scorpion. Nous
sommes donc mis en présence de facteurs analogues à savoir : Pluton, le
Scorpion et la Maison VIII ; tous ces éléments vont dans le même sens. Par
conséquent, la dominante Pluton Scorpion, est incontestable. Tout au moins,
nous pouvons dire que le cadre de ce thème est un cadre scorpionnesque et
plutonien.
Prenons
le cas du comédien Louis de Funès, né le 31 juillet 1914 à Courbevoie
(Hauts-de-Seine) à 1 heure.
Son thème présente une conjonction Saturne/Pluton
angulaire à l’Ascendant et au trigone du Milieu-du-Ciel, en outre, Pluton à
maîtrise sur la Lune en scorpion. Par conséquent, cette conjonction est importante
dans ce thème.
D’autre part, nous voyons un Uranus qui sort de
culmination, qui envoie un sesqui-carré à l’Ascendant et une opposition au
Soleil. Nous sommes en présence, de trois astres : Saturne, Pluton et Uranus.
De prime abord, il n’est pas évident d’interpréter une
telle constellation. Cependant, si nous faisons appel à nos connaissances, nous
avions défini qu’Uranus et Pluton appartenaient à la famille des astres de Feu,
tandis que de son côté Saturne appartenait à la famille des astres de Terre.
Nous savons que le dénominateur commun du Feu et de la Terre, c’est le Sec et la Tension. Par conséquent, nous pouvons dire que ce thème est tendu.
Mais ce n’est pas tout.
En effet, nous avons un Mars qui est au carré de
l’Ascendant, au quinconce du Milieu-du-Ciel, au semi-carré du Soleil (2°
d’orbe) et au sextile de la Lune. Nous avons donc une nouvelle planète de Feu
qui vient s’ajouter.
Enfin, nous avons le Soleil qui occupe le signe du
Lion, apportant ainsi une composante léonienne (le Lion est un signe de Feu).
Par conséquent, nous avons tout un système
constellé qui contient Saturne, Pluton, Uranus, Mars, le Lion et qui
nous mène vers des valeurs de Sec et de Tension.
En effet, Louis de Funès a, en tant qu’acteur, adopté
le style d’un nerveux ultra-tendu à la manifestation hypertrophiée, qui lui
vient d’une valorisation de Jupiter angulaire au MC, au trigone de l’Ascendant
et au carré de la Lune.
Ce Jupiter faisant alliance avec le Signe du Lion,
nous avons l’hypertrophie.
Chez ce petit bonhomme, toute la mimique et les gestes
sont tendus, cassants, survoltés, marqués par des tics et des grimaces, ce qui
est en rapport avec le Sec et la Tension.
Nous devons ainsi tendre vers la plus grande
concentration de facteurs analogues. Ainsi, les cours qui porteront sur les
classifications psychologiques seront à ce niveau-là de l’analyse, du plus
grand intérêt. En effet, si nous sommes mis en présence d’une dominante qui
s’articule autour de la Lune, de Mars et de Mercure, nous ne voyons pas quel
est le point de convergence. Cependant, en caractérologie, nous apprendrons que
le point commun qu’il y a entre ces trois planètes apparemment sans aucun lien
les unes des autres, c’est la primarité
et l’émotivité. De là, nous aurons
tout un type comportemental qui se fera jour.
DOMINANTE SIMPLE OU COMPOSÉE
Nous connaissons les types planétaires ainsi que les
types zodiacaux : le Martien, le Saturnien, le Jupitérien... comme
aussi bien : le Cancérien, Léonien, le Sagittairien...
Ces deux séries de types sont les matrices du mécanisme
d’interprétation auquel se prête la carte natale.
Naturellement, de ces deux cellules-mères découlent
diverses espèces de secondes souches qui sont le croisement de deux (ou
plusieurs) symboles initiaux. Ce passage du simple au composé au niveau d’une
unité supérieure plus complexe se présente de diverses façons :
A) Le produit Planète-Planète qui peut se situer de deux façons :
1) Comme une dominante mixte. Par
exemple : deux ou plusieurs signatures planétaires se fondent en un ensemble
unique aboutissant à la synthèse d’un produit nouveau. Pour exemple, Louis
Pasteur : Saturne/Mars ; Sigmund Freud : Pluton/Uranus ;
etc.
Louis Pasteur :
Saturne est conjoint au DS, carré au MC, trigone à Soleil : Mercure/Vénus, semi-carré à la Lune et il dispose de Soleil/Mercure/Vénus/Mars/Uranus/Neptune en Capricorne. De son côté, Mars est conjoint au FC et carré à l’AS.
Sigmund Freud :
Pluton est conjoint au DS et à Vénus dispositrice de l’amas en Taureau. De son
côté Uranus est angulaire au DS, au carré du MC et il est conjoint à Soleil/Mercure
2) Comme dominante bipolaire, tripolaire
voir quadripolaire.
Dans ce cas, deux (ou plusieurs) signatures planétaires composent une figure
complexe dans laquelle chacune d’elles (les planètes) conserve son originalité
comme membre autonome au sein d’un groupe. C’est-à-dire que les dominantes sont
en dissonances entre elles. Par exemple :
Alfred de Musset présente
une opposition dominante d’une Lune en Gémeaux à une conjonction
Soleil-Saturne-Mercure en Sagittaire, nous avons donc ici une bi-polarité.
Stéphane Mallarmé présente un
Saturne angulaire au MC au carré d’une conjonction Pluton-Ascendant-Mars. Ici,
c’est donc un cas de bi-polarité.
Paul Verlaine présente
une opposition Lune-Neptune sur le Méridien au double carré d’une conjonction
Vénus-Mars angulaire au Descendant. C’est ici un cas de tripolarisme.
Richard Wagner présente
une opposition Jupiter-Mars sur la ligne du Méridien et une opposition d’Uranus
à une conjonction Soleil-Vénus sur la ligne d’horizon. Par conséquent, nous
avons un cas de quadripolarisme.
B) Le produit Planète-Signe.
En effet, on échappe pas à la relation de la planète
dans le signe qu’elle occupe ; c’est une incarnation zodiacale, une
existentialité particulière de l’astre à laquelle on a affaire.
Par exemple, imaginons une dominante lunaire. Certes,
la cellule première et centrale est lunaire, mais d’emblée, cet indice majeur
prend l’expression particulière d’une lunarité du type zodiacal : type Gémeaux
si la Lune est en Gémeaux, type
Virginien si la lune est en Vierge etc…
Planète

Signe
Par exemple :
Salvador Dali présente
une Lune dominante en Bélier. C’est l’âme fougueuse, à la vie animale
enfiévrée. C’est le royaume des transports vertigineux, de l’excessif, de
l’extravagance, du délire...
Jean Giono, présente une Lune dominante en
Taureau. C’est le goût de la nature végétale, à la sensibilité maternelle
simple, paisible, robuste, saine, faite pour l’amour de la nature, de la vie
rustique, pour un bonheur terrestre...
C) Ce qui conduit au rapport :
Planète ̶ Planète
Signe Signe
Planète/Signe : Planète, dans la relation d’aspect de la dominante avec une planète (qui, elle-même, se teinte de sa nuance Planète-Signe).
Par exemple dans le cas d’un Balzac, d’un Rodin, d’un Raimu : On parlera d’une “dominante jupitérienne” et l’on verra apparaître un type général de tempérament sanguin, d’attitude extravertie, de caractère colérique, qui sont le fait propre de Jupiter. La “dominante jupitérienne” n’étant qu’une première approximation, une définition toute abstraite au regard de formulation qui se veut de plus en plus particularisée. C’est ainsi par exemple que :
Auguste Rodin présente lui un Jupiter en Scorpion conjoint au Soleil et au MC, avec un Ascendant Capricorne...
Raimu présente un Jupiter Lion au MC, avec un Soleil en Sagittaire et un Ascendant Scorpion...
Etant donné que la méthode que j’utilise concernant la dominante, est celle qu’André Barbault a mise au point, je pense que pour concrétiser tout ce qui vient d’être dit, il serait bon de voir une étude qui a été faite par lui-même sur le thème de la comédienne Brigitte Bardot, née à Paris le 28 septembre 1934 à 13 heures 15mn (selon l’état civil).
La Lune est angulaire (7° du DS), elle aspecte le MC et le Soleil. Derrière elle, arrivent Mercure et Jupiter. Mercure est à 12° du MC et il est Maître de la Lune en Gémeaux et de Vénus en Vierge. Jupiter est à 13° du MC et il est Maître de l’Ascendant Sagittaire. Vient ensuite le Soleil à 10° du MC (il plus prés du Méridien, mais n’est rien de plus) en Balance où se trouvent également Mercure et Jupiter ; ce tout valorise Vénus qui sort de sa culmination.
C’est ainsi qu’on peut parler d’un type :
Lune-Mercure-Jupiter
Vénus
C’est-à-dire, d’un type lunaire mercurisé et jupitérisé sur une toile de fond vénusienne. Nous avons donc ici, une dominante mixte.
Ici, cette Lune est en Gémeaux (c’est le propos de C), c’est la rencontre de l’enfance et de l’adolescence, l’émotion à fleur de peau, à la sensibilité primesautière, etc.
Mais à l’intérieur même de cette lunarité de type Gémeaux, que d’expressions différentes de la sensibilité lunaire ! Outre le contexte général de la dominante qui varie chaque fois, il y a les aspects que fait cette Lune. Une dissonance de cet astre avec Saturne ou Uranus (Surmoi) peut suffire à inhiber le courant de la sensibilité ; et voilà que cette composante ou dominante psychique tend à égarer l’individu dans son labyrinthe intérieur, à le dérouter dans la cristallisation de lui-même, par suite d’un sentiment d’impuissance résultant de sa non-maturité psychique, sentiment s’accompagnant de celui de non-existence. Une telle Lune devient dans ce cas un coin de l’être qui s’enfonce aisément, un élément d’orchestration du pathos (de Sénancour à Kafka en passant par Chateaubriand, Mallarmé et Valéry...).
Ici, c’est le propos de D, la Lune est en quadrature à Neptune qui tend à décontracter, détendre, relâcher l’être jusqu’à la limite d’un brouillard. Elle est aussi au trigone du Soleil ; les deux luminaires étant angulaires, c’est l’aspect principal du thème. Or, cet aspect c’est le symbole même du triomphe de la vie dans ses manifestations harmonieuses. C’est l’accord de l’instinct, de la sensibilité, de la spontanéité (Lune) et de la conscience, des aspects élaborés et supérieurs de l’être (Soleil). C’est encore le plein épanouissement de la sensibilité lunaire dans la voie de la toile de fond vénusienne (Soleil-Balance) (C) : c’est l’incarnation de la femme et de l’amour.
Après avoir dégagé le noyau central de la personnalité, il faut embrasser l’ensemble du thème exprimé par la dominante.
Quand la dominante fait 3 ou 4 indices, ou plus, on gagne à fractionner la difficulté en abordant différents aspects les uns après les autres, ce qui est une manière de découvrir l’individu comme si on faisait le tour d’un bâtiment.
Dans notre cas, par exemple, nous pouvons considérer :
Le couple : Lune
Vénus
comme un concentré de femmélité-féminité, une féminisation accusée de l’être.
Nous voyons le duo : Lune
Mercure
comme analogue à la Lune-Gémeaux, ce qui renforce et intensifie ce qui a été dit précédemment.
Le duo : Lune
Jupiter
C’est un indice de richesse instinctive conduisant à s’épanouir dans une euphorique joie de vivre, dans le sentiment d’une abondance intérieure.
Le duo : Mercure
Jupiter
Exprime également une nature expansive, faite de communicabilités, de mouvements, de contacts et d’échanges.
De 2 à 2, nous passons de 3 à 3. Ici, il faut chercher la convergence des indices analogues la plus représentative, le principal dénominateur commun de la constellation, ce qui nous élève à l’expression globale de l’individu.
Dans notre exemple, nous voyons se présenter deux indices de combinaison au sommet :
Le trio : Lune-Jupiter-Vénus concentre un bel ensemble qui met l’accent sur le complexe : instinct-sensibilité-sentiment-sensualité.
Le trio : Lune-Mercure-Jupiter (et Vénus n’y est pas contraire) condense les principaux indices d’une propriété caractérologique connue sous le nom de “primarité”. Disposition qui définit un état de mobilité psychique épousant la vie qui passe. Ni le passé, ni l’avenir ne comptent ; tout l’accent vital se concentre sur l’instant présent pour en éprouver tous les ravissements, en épuiser toutes les sensations et les émotions.
En groupant ces deux trios : la Sur-Primarité et la Sur-Émotivité se présentent. Ces termes de sur-primarité et de sur-émotivité seront étudiés en détails dans les cours qui porteront sur la Caractérologie de René Le Senne.
Exemples Pratiques
Nous allons analyser les astralités dominantes de quelques personnages. Ce travail peut paraître difficile pour l’astrologue débutant. Mais cette démarche délicate vous semblera de plus en plus évidente au fur et à mesure que vous approfondirez vos connaissances.
Honoré de Balzac né le 20 mai 1799 à Tours (Indre et Loire) à 11 heures.
Taureau
Jupiter est conjoint au Soleil qui entre en culmination, il est au carré de l’Ascendant, en outre, il est opposé à la Lune en Sagittaire. Mercure est angulaire au MC opposé à Neptune angulaire au FC.
Nous avons donc un jupitérien du Taureau (Soleil et Mercure en Taureau) à tonalité solaire (Ascendant Lion, Soleil conjoint à Jupiter carré Ascendant). Telle est réduite à sa plus simple expression, la constellation natale de Balzac.
Son biographe Gaëtan Picon, Balzac par lui-même, Editions du Seuil, nous dit qu’il avait “Une vitalité puissante, un entrain d’abord physique, une sorte de concupiscence, de gourmandise insatiable, un appétit de vivre et de jouir qui est avant tout appétit de biens matériels – d’argent, de femmes, de gloire, de réputation, de titres, de vins et de fruits.”
Avec la dominante Soleil-Jupiter, nous avons un complexe de représentation.
Quant à Mercure, Neptune et Pluton qui sont angulaires, ils font partie de la sous-dominante.
Emile Zola né le 2 avril 1840 à Paris à 23 heures
Bélier
Jupiter en Scorpion se lève, il est au quinconce de l’amas du Bélier. Nous avons donc un Jupitérien dans un cadre Bélier, qui contient les deux luminaires ainsi que Mercure et Pluton.
Sa physionomie représente le jupitérien type : bedonnant et tout en rondeurs. Nanti d’une formidable volonté de puissance, auteur d’une œuvre énorme marquant son temps de son prodigieux courage (Bélier) avec l’affaire Dreyfus.
Camille Corot né le 16 juillet 1796 à Paris à 1 heures 30 mn
Cancer
La Lune est angulaire au Descendant, elle est au sextile du MC, au sesqui-carré du Soleil et au quinconce de Mercure (Maître d’Ascendant), ces deux planètes occupent le signe du Cancer, par conséquent, elles sont sous la maîtrise de la Lune.
Bonhomme modeste, effacé, rêveur, évaporé, naïf, bon, attaché à sa famille qu’il ne quitte pas et qui le traite comme un enfant. Il ne quitte le foyer familial que pour parcourir l’Italie. Vie simple et paisible consacrée à la peinture.
Quant à Saturne, Jupiter et Vénus, ils forment des composantes. Jupiter est au carré de la Lune et de l’Ascendant, il est au trigone de Mercure, en outre, il a maîtrise sur la Lune en Sagittaire. Saturne est au lever et Vénus au minuit. Il est à noter que Saturne à joué dans le rôle de fermeture, ce qui a donné le lunaire de type “casanier”.
Alfred de Musset né le 11 décembre 1810 à Paris à 11 heures
Saturne/Mercure/Soleil - Lune
Sagittaire Gémeaux
Avec Musset, nous sommes en présence d’un cas de bi-polarité. Ce thème présente une conjonction Soleil/Saturne/Mercure qui culmine en compagnie de Neptune au MC. Saturne aspecte simultanément les deux luminaires et Mercure, il est maître de Vénus en Capricorne et second maître de l’Ascendant Verseau.
De son côté, la Lune est puissante : elle s’oppose au groupe Soleil/Mercure/Saturne et elle aspecte l’Ascendant par sesqui-carré.
Enfin, je vous livre une règle qui dit :
“un astre en aspect majeur d’un amas planétaire, prend de l’importance comme cet amas lui-même qu’il oriente en fonction de sa nature”.
C’est exactement ce qui ce passe ici : la Lune s’oppose à l’amas (Soleil/Mercure/Saturne).
Nous sommes donc en présence d’un axe de signes mutables (Gémeaux/Sagittaire) puissamment valorisé.
D’autre part, les signes mutables, sont des signes dits : de haute dualité tempéramentale. Cette dualité est d’autant plus accusée qu’elle est marquée d’une opposition. Nous savons que l’opposition indique une dissociation, un écartèlement. Par conséquent, un tel aspect tend à créer un dualisme au sein de la psyché de l’individu.
Ainsi, d’un côté, nous avons une Lune-Gémeaux et de l’autre Soleil/Saturne/Mercure/Sagittaire.
Tous les essais concernant la vie et l’œuvre d’Alfred de Musset, insistent tous, sans exception, sur la dualité qui fut sienne. Mais personne, ni ses intimes, ni ses biographes, n’ont jamais pu donner l’explication d’un tel état de fait.
Ainsi, mieux qu’une étude psychologique si poussée fut-elle, l’astrologie nous en donne les clés. En effet, l’étude astrologique nous permet de voir les racines profondes des motivations d’un être.
Cette dualité se révèlera sur le plan psychologique, donnant un Musset volage, dandy, gai, esthète, joueur et charmant dans ses premières jeunesses (pôle lunaire des Gémeaux). Puis, dans la seconde partie de sa vie, nous voyons se profiler un Musset grave, austère, morose, dramatique et jaloux (pôle saturnien/Mercure/Sagittaire).
Enfin, cette dualité sera présente également sur le plan de la destinée. En effet, sa vie est marquée par deux phases caractéristiques.
Après une période de succès faciles durant l’adolescence et de succès mondains, apparaissent des difficultés d’une sorte de semi-échec dans l’âge mûr.
En fait, tout s’est déroulé, dans sa vie, comme si Saturne avait peu à peu dépossédé cette Lune mercurisée des Gémeaux. Seulement, cette dépossession saturnienne s’est faite au bénéfice d’une profondeur.
Si la Lune/Gémeaux a donné le succès dans la jeunesse, il est certain que l’incursion d’un Saturne puissant a donné la durée du renom de cet homme et la profondeur de son génie. Vous voyez comment nous pouvons suivre à tous les niveaux – psychologie, destinée, affectifs, etc. – le chemin de cette dualité tempéramentale.
Alfred de Musset eut conscience, de cette dualité et il en parla à maintes reprises. Dans la Confessions d’un enfant du siècle, il écrit ceci : “Ma prétention était de passer pour blasé en même temps que j’étais plein de désir, il y avait presque constamment en moi un homme qui riait et un homme qui pleurait”
J’ignore si l’on peut mieux dépeindre Saturne d’un côté avec toute sa gravité dramatique et la Lune mercurisée de l’autre avec toute sa légèreté.
Dans un poème qui s’intitule : “La Nuit de Décembre”, il est hanté par le thème de l’apparition d’un double. Ce poème, nous fait bien comprendre ce qu’est la dualité gémélienne dans une âme. Ici, elle s’exprime d’une part à travers les Gémeaux, de l’autre à travers Saturne.
“Partout où j’ai voulu dormir,
Partout où j’ai voulu mourir
Partout où j’ai touché la terre,
Sur ma route est venu s’asseoir
Un malheureux vêtu de noir,
Qui me ressemblait comme un frère”
Dans Les Caprices de Marianne, il campe deux personnages qui sont la traduction de sa dualité. D’un côté avec la Lune Gémeaux il y Octave, qui est joyeux, bon vivant et de l’autre, avec Saturne il y Cœlio qui est un amoureux transi.
Dans une lettre adressée à Georges Sand, il écrira : “Il y a en moi Cœlio et Octave”. Il était donc bien conscient d’être à la fois l’un et l’autre de ces deux personnages. Il disait encore : “Je ne montre de moi qu’Octave : les tromperies des femmes m’ont rendu méchant et cynique mais je rêve que d’être Cœlio : c’est ma vraie nature”
Il disait à Georges Sand : “Je subis le phénomène que les traumaturges appelaient "la possession" : deux esprits se sont emparés de moi”.
Ceci est une constante chez Musset. C’est pour se désenvoûter de ses fantômes intérieurs qu’il se livre à l’acte magique qu’est l’art d’écrire, c’est-à-dire, il donne corps à ses deux personnages, il leurs prête les voix qui dialoguent dans son âme. Et d’un duel sans espoir, il en a fait un chef d’œuvre. C’est ce que l’on nomme : une sublimation.
Dans Les Caprices de Marianne (Premier Acte Scène I), il y a un court passage où l’on voit ce face à face entre Octave et Cœlio. Octave (Lune/Gémeaux) est léger, libertin, bon vivant, joyeux, il est vêtu de couleur d’arlequin et Cœlio (Saturne) est vêtu de noir. Voilà l’antithèse des deux personnages :
Octave. – Comment se porte, mon bon monsieur, cette gracieuse mélancolie ?
Cœlio. – Octave ! O fou que tu es ! Tu as un pied de rouge sur les joues ! - D’où te vient cet accoutrement ? N’a-tu pas de honte en plein jour ?
Octave. – O Cœlio ! Fou que tu es ! Tu as un pied de blanc sur les joues ! - D’où te vient ce large habit noir ? N’a-tu pas de honte en plein carnaval ?
Cœlio. – Quelle vie que la tienne ! Ou tu es gris, ou je le suis moi-même.
Octave. – Ou tu es amoureux, ou je le suis moi-même.
Cœlio. – Plus que jamais de la belle Marianne.
Octave. – Et moi, plus que jamais du vin de Chypres.
(…)
Cœlio. – (…) Tu te tueras, Octave
Octave. – Jamais de ma propre main, mon ami, jamais ; j’aimerais mieux mourir que d’attenter à mes jours.
Cœlio. – Et n’est-ce pas un suicide comme un autre, que la vie que tu mènes ?
Octave, est un personnage très cocasse et joyeux. Tandis que Cœlio est dramatique. Octave va se dépeindre, c’est très intéressant puisqu’il va traduire, sans le savoir, la mentalité des Gémeaux.
Octave. – Figure-toi, un danseur de corde, en brodequins d’argent, le balancier au poing, suspendu entre le ciel et la terre ; à droite et à gauche, de vieilles petites figures racornies, de maigres et pâles fantômes, des créanciers agiles, des parents et des courtisans, toute une légion de monstres, se suspendent à son manteau et le tiraillent de tous côtés pour lui faire perdre l’équilibre : des phrases redondantes, de grands mots enchâssés, cavalcadent autour de lui ; une nuée de prédictions sinistres l’aveugle de ses ailes noires. Il continue sa course légère de l’orient à l’occident. S’il regarde en bas, la tête lui tourne ; s’il regarde en haut, le pied lui manque. Il va plus vite que le vent, et toutes les mains tendues autour de lui ne lui feront pas renverser une goutte de la coupe joyeuse qu’il porte à la sienne. Voilà ma vie, mon cher ami ; c’est ma fidèle image que tu vois.
Cœlio. – Que tu es heureux d’être fou !
Octave. – Que tu es fou de ne pas être heureux ! Dis-moi un peu, toi, qu’est-ce qui te manque ?
Maintenant, Cœlio va nous transporter de l’autre côté : là où est Saturne.
Cœlio. – Il me manque le repos, la douce insouciance qui fait de la vie un miroir où tous les objets se peignent un instant et sur lequel tout glisse. Une dette pour moi est un remords. L’amour, dont vous autres, vous faites un passe-temps, trouble ma vie entière. O mon ami, tu ignoreras toujours ce que c’est qu’aimer comme moi !
Vous cernez l’apparition du type saturnien ?
Madame Allant-Despreaux, une de ses dernières maîtresses, nous décrit bien les deux pôles respectifs d’Alfred de Musset : “Je n’ai jamais vu de contraste plus frappant que les deux êtres enfermés dans ce seul individu. L’un, bon, doux, tendre, enthousiaste, plein d’esprit, de bon sens, naïf comme un enfant, bonhomme, modeste, sensible, pleurant d’un rien venu du cœur, artiste exquis en tous genres, sentant et exprimant tout ce qui est beau dans le plus beau langage, musique, peinture, littérature, théâtre. Retournez la page ; vous avez affaire à un homme possédé d’une sorte de démon, faible, violent, orgueilleux, despotique, fou, dur, méfiant jusqu’à l’insulte, aveuglément entêté, personnel et égoïste autant que possible, blasphémant tout, et s’exaltant dans le mal autant que dans le bien. L’excès, voilà sa nature, soit en beau, soit en laid. Dans ce dernier cas, cela ne se termine jamais que par une maladie qui a le privilège de le rendre à la raison”.
Johann Wolfgang Gœthe né le 28 août 1749 à 12 heures à Francfort sur le Main (Allemagne)
Soleil / Lune - Saturne
Vierge / Poisson - Scorpion
Avec Gœthe, nous sommes en présence d’un cas de bi-polarité. A sa naissance, trois astres passaient aux angles du ciel : le Soleil dans la Vierge au MC, la Lune dans les Poissons au FC et Saturne dans le Scorpion à l’AS. Par conséquent il y a donc, dominant chez Gœthe, une nature solaire, une nature lunaire et une nature saturnienne.
Dans ce thème, Pluton vient en quatrième lieu, parce qu’il s’apprête à se lever, il est angulaire, il est en aspect du MC, de Mercure qui est Maître du Soleil en Vierge, enfin il a maîtrise sur l’Ascendant Scorpion.
Deux âmes hélas ! habitent ma poitrine
Par la voix de Faust, Gœthe exprime ainsi la dualité de sa nature profonde. Cette dualité apparaît clairement dans son thème avec l’opposition des luminaires sur le méridien, d’une part le Soleil dans la Vierge au Milieu-du-Ciel, et de l’autre la Lune dans les Poissons au Fond-du-Ciel : deux mondes absolument opposés, deux pôles fondamentalement antinomiques. L’opposition est d’autant plus nette que le Soleil est au cœur de la journée, au milieu du ciel, lieu des lumineuses clartés, et que la Lune est au cœur de la nuit, au fond du ciel, lieu des obscurités profondes.
Ici, nous ne sommes pas dans un cas de tripolarisme, puisque la dissonance n’inclut pas Saturne, mais uniquement les deux luminaires. Par conséquent, il s’agit d’un bi-polarisme.
Dès son enfance, il ressent cette ambivalence foncière qui se prolonge même dans le cadre familial. En effet, le père du jeune Wolfgang est un homme exact et rigide, sérieux, grave, tout à ses devoirs et à ses responsabilités (Soleil en Vierge) : “J’ai de mon père, dit-il, la stature, la gravité, l’esprit de conduite” ; il en a aussi le désir de précision et de vérité.
Ici, arrêtons-nous : nous savons que le représentant symbolique du père est le Soleil. Ici, il est en Vierge, il épouse donc les qualités et les défauts de ce signe : l’ordre, la mesure, la discipline, la lucidité, le sens rationnel etc. Or, “l’esprit de conduite” est à mettre au crédit de ce Soleil en Vierge.
Tout à l’opposé, sa mère est femme d’imagination et de sens, rieuse, joueuse, vivante (Lune des Poissons) : “Ma mère, dit-il, m’a donné la sérénité de mon âme et le goût des inventions poétiques.”
Arrêtons-nous ici : nous savons que la symbolique de la mère est représentée par la Lune. Cette Lune est en Poissons, elle intègre (pour lui : Gœthe), l’image des Poissons : sensibilité, rêverie, l’extrême dilatation de la psyché, l’extension, la fusion. Or, “la sérénité de l’âme” et “les inventions poétiques” sont à l’image même de cette Lune en Poissons.
Ces deux tendances fondamentales vont s’exprimer tout au long de son œuvre. Le pôle lunaire cherche d’abord à dominer : c’est le Gœthe romantique, fougueux, enthousiaste, peintre passionné et soumis à tous les élans de son cœur, à tous ses instincts ; il réalise l’idéal du romantisme germanique. Avec cette Lune en Poissons, il n’a qu’à se recueillir, faire silence, pour sentir sourdre des profondeurs de son âme les voix de l’imaginaire et de l’inconscient (songeons aux Lieder, aux Ballades, aux scènes populaires des drames, à Marguerite).
D’autre part, il nous faut aussi regarder les aspects que fait cette dominante. Ici, la Lune est au trigone de Saturne/Scorpion, c’est en rapport avec ses passions dramatiques qui l’ont ravagé, d’où est sortie une œuvre (Werther) peignant le suicide de l’amant infortuné.
Au fur et à mesure que Gœthe surmonte le bouillonnement de sa première jeunesse, il affirme davantage ses valeurs solaires dans sa vie et dans son œuvre. En effet, l’auteur passionné de Werther, ne craint pas de paraître froid, pourvu qu’il réalise l’idéal de la beauté pure : sa muse est l’harmonie et elle le conduira vers l’idéal classique. Ce Gœthe (Soleil au zénith) est amoureux de l’idéal et de la pureté même froide, de l’ordre et surtout de la sérénité (Vierge). Iphigénie en Tauride inaugure cette seconde période où se révèle le pôle solaire de sa personnalité. A la fougue de ses premiers écrits succède un enthousiasme inattendu pour le calme et la majesté des formes. A ce moment-là, ce qui le hante, c’est sa nature Lune/Poissons qui incarne l’inconscient et l’instinct.
En effet, lorsque l’individu est fixé sur un pôle de sa personnalité, le pôle opposé n’en est pas moins absent, seulement, il travaille à l’intérieur, dans l’inconscient. Il écrira à Eckermann : “Plus un homme est grand, plus il est sous l’empire des démons, et il doit toujours veiller à ce que sa volonté rectrice ne se fourvoie pas”.
La “volonté rectrice”, quel meilleur terme approprié pourrait-on donner à un Soleil en Vierge angulaire au MC ! En effet, la volonté rectrice (son Soleil/Vierge au Milieu du ciel) a dû veiller, afin d’équilibrer le pôle lunaire des Poissons qui représente “l’empire des démons” intérieurs.
Cependant, avec un puissant Soleil au zénith, comme c’est le cas ici, c’est certes très favorable, mais pour peu que Jupiter participe, il y a un risque de pléthore, de démesure, d’excès, voire de folie des grandeurs. Heureusement qu’ici, Jupiter est faible. De surcroît, le Soleil est dans le signe modéré de la Vierge, tempérant son éclat sans lui enlever de sa force.
Torquato Tasso présente un autre aspect du conflit intérieur : c’est la lutte entre les songes du poète (Lune) et les convenances de la vie (Soleil), où le génie de l’idéal (Soleil) triomphe des révoltes intérieures (Lune opposée Soleil) et se soumet à la réalité (Soleil).
Cette dualité n’est pas sans se traduire par de l’ambivalence. Déjà solaire, mais refoulant le lunaire, Gœthe essaye de ridiculiser la Révolution Française, qui évoque le tumulte des passions du monde d’en bas (Lune) ; plus tard, lorsqu’il aura réintégré son côté lunaire, il glorifiera en beaux vers les émotions de 1789.
Faust, c’est le témoignage de la synthèse de ses natures solaire et lunaire ; cette œuvre contient l’image entière du poète, Gœthe à vingt ans, spontané, passionné, romantique, inspiré de Shakespeare, obéissant à tous les instincts de son cœur (Lune), puis Gœthe à son retour d’Italie, amoureux de l’art antique, sobre, rigoureux et contrôlé (Soleil/Vierge). Il faut dire, en outre, que l’opposition des luminaires s’exprime aussi par le Gœthe éclectique partagé entre la science et l’art, entre la poésie vivante au cœur de l’homme (Lune-Poissons) et l’observation de la nature. L’esprit synthétique, observateur et collectionneur du savant est bien représenté ici par le Soleil en Vierge.
Nous avions vu apparaître une troisième dominante : Saturne du Scorpion à l’Ascendant. En fait, Gœthe a proclamé lui-même que trois hommes bien dissemblables avaient exercé une profonde influence sur son esprit : Shakespeare, Linné et Spinoza ; il est évident que la Lune des Poissons est à Shakespeare ce que le Soleil de la Vierge est à Linné ; Spinoza est une représentation, il est vrai, partielle de Saturne. Le Saturne Scorpion c’est le Gœthe inquiet et avide, tourmenté et ambitieux, porté par une mentalité magique vers la haute philosophie. C’est le Gœthe qui fera des études mystiques, lira van Helmont et Paracelse, commentera les mystiques de l’antiquité et les gnostiques des premiers temps chrétiens ; un Gœthe insatisfait qui cultive et appréhende un drame intérieur (Pluton). Précisément, Saturne est au trigone de la Lune, et le dramatique de cet astre placé dans le signe de mort du Scorpion va se manifester dans sa poésie, sa poésie lunaire. C’est Werther : Gœthe, obsédé par le doute, énervé par le découragement, assiste à une affreuse maladie de l’âme et trace dans son roman les ravages de son mal ; une seule issue : le suicide. “Plaise à Dieu, écrit-il à Eckermann, que je ne me trouve jamais dans une situation d’esprit où j’ai besoin de composer une pareille œuvre !” Jamais roman n’a tant agité les âmes ; c’est que Werther guérit et délivre l’âme de Gœthe, qui, en se guérissant de son mal, l’a inoculé à une génération entière. Saturne et Pluton au Scorpion, c’est assurément le plus pur symbole de la mort et surtout du suicide. Avec Faust, Saturne exprimera son double aspect, incarnation de l’insatiable curiosité, qui vient constamment contrarier l’esprit de négation personnifié par Méphistophélès.
Napoléon 1er né le 15août 1769 à Ajaccio (Corse) à 11 heures
Jupiter Soleil Uranus
Scorpion Lion Taureau
Avec Napoléon nous sommes face à un cas de triplorarisme. Ce thème présente un Soleil/Lion dominant, il est angulaire au MC, et il exerce une maîtrise sur Mercure en Lion. Nous voyons Jupiter/Scorpion qui s’apprête à se lever, il est donc angulaire à l’Ascendant, il aspecte le MC et le Soleil. De son côté, Uranus/Taureau est angulaire au DS il aspecte le MC, Mercure et Vénus.
Napoléon est donc un type triangulé Jupiter-Soleil-Uranus. Avec le pôle Jupiter/Scorpion c’est l’être nanti d’un vigoureux égocentrisme chargé de magnétisme physique à la grande puissance vitale. Avec le Soleil en Lion, c’est l’homme à l’affirmation d’un Moi tendu vers l’autorité, la suprématie, le prestige, la gloire, la grandeur, le théâtral. Avec Uranus-Taureau, c’est le sur-individualisme volontaire, obstiné, exclusivement mobilisé par l’aventure.
Ces trois astres représentent une constellation exceptionnelle de puissance. Ici, nous avons l’ogre, le bourreau de travail dévoré par l’ambition, envoûté par le pouvoir, tendu à l’extrême vers l’autorité, la suprématie, le prestige, la grandeur, le colossal et l’épopée. Il y eut d’ailleurs une évolution dans le rapport de ces puissances : le solarien du Lion, c’est Bonaparte au pont d’Arcole ; le jupitérien du Scorpion, c’est l’empereur empâté des derniers temps et Uranus, c’est la révolution. De ces trois planètes angulaires, en signes fixes, le Soleil exprime l’Empire ; synthèse de la révolution (Uranus : l’ultra – l’extrémiste) et de la contre-révolution (Jupiter : le conservateur – le bourgeois).
André Barbault explique bien la synthèse de ce triangle, il écrit : “Ces trois astres aux principaux angles du ciel forment entre eux un triangle dissonant. Voilà du coup l’image de l’empereur éclatée, porteur de tant de contradictions (autocrate de la république, fils roturier de la Révolution, s’immisçant par mariage en vieille maison royale…) qu’il en devient écartelé, tenant à bout de bras son empire, mais s’usant vite au point d’assister à l’effondrement de son œuvre, épopée épuisée par son envergure même”.
Soleil/Vénus Mars Uranus Jupiter
Taureau Verseau Scorpion Lion
Avec Wagner nous avons un cas de quadripolarisme. Nous voyons une conjonction Soleil-Vénus angulaire sur la pointe de l’Ascendant au trigone du MC. Mars est angulaire au MC, il aspecte l’Ascendant, le Soleil, Vénus et Mercure. Uranus est angulaire sur la pointe du Descendant, il aspecte le MC, le Soleil et Vénus et il tient par maîtrise la Lune et Mars en Verseau. Enfin, Jupiter est angulaire au FC, il aspecte l’Ascendant, le Soleil, Vénus et Mercure.
Ces quatre astres, s’opposent deux à deux. En effet, nous voyons une opposition entre la conjonction ascendante Soleil/Vénus à Uranus et une opposition sur l’axe du Méridien entre Mars et Jupiter.
La personnalité est disséminée dans tous les coins du thème. Nous sommes donc en présence d’une personnalité quadrangulaire. Celle-ci porte à la contradiction et à l’anti-thèse. Sa grandeur et son génie seront davantage le fruit d’une lutte intérieure plutôt que d’un “don”.
Il se découvre multiple, ambivalent et dissocié. Elevé dans le milieu théâtral (Jupiter en IV et Soleil Ascendant), celui-ci l’attire et le repousse à la fois. Les lettres, la musique et la peinture l’attirent, mais il ne sait que choisir. Il va mener une vie de nomade pendant trente ans (Saturne culminant et maître du MC), et grâce à une ténacité surhumaine (Taureau), il va maîtriser la musique et en faire le moyen d’expression de son génie.
La musique seule ne l’inspire pas ; n’étant ni tout à fait un poète ni vraiment un musicien, il trouvera sa supériorité dans l’interdépendance des deux arts : l’alliance et la fusion de la poésie et de la musique (Gémeaux), se transposant, pour la légitimation de sa grandeur, dans des âges anciens de la Grèce où les arts se trouvaient alliés et confondus. Dans sa musique même, il mélange des genres aussi tranchés que le style dramatique et le style symphonique et trouve la solution de son génie dans la complète identification de la symphonie et du théâtre.
Avec cette disposition des astres aux angles de son thème, il cherche son inspiration aux quatre points cardinaux. Il essaie d’abord de conquérir le midi comme le prouvent ses premiers opéras, dont Rienzi. Puis, rebuté, rejeté par le Paris musical italianisé de l’époque, il tourne résolument le dos à la Méditerranée qu’il fuit comme le mal. Le Vaisseau fantôme, Tannhäuser et Lohengrin accusent la nouvelle orientation vers l’ouest et vers le nord. Avec Tristan, ce sont les terres celtiques ; avec Le Vaisseau fantôme, la mer du Nord. Avec L’Anneau du Nibelung, il puisera ses ressources en Islande et même vers une Scandinavie mythique, réserve sacrée de l’idéal allemand.
Mais, la direction acquise, les conflits et contradictions surgissent au sein même de la matière de son œuvre. La force qui anime sa pensée et son expression musicale tend sans cesse à se dissocier, dans une pulsion créatrice tendue (surtout à partir de Tristan), comme des vagues ininterrompues. Son ambiguïté essentielle se divise en éléments antagonistes et en pôles antinomiques : le travail des forces divergentes du pur et de l’impur, du religieux et du profane, de l’esprit et de la matière, de Dieu et de la nature, du Maudit et de la Rédemption (Parsifal), du jour et de la nuit, de la clarté et des ténèbres, de la vie et de la mort (Tristan), de l’amour divin et de l’amour charnel, de la sensualité et de la mysticité, de l’idéal chrétien et de la volupté païenne, mêlant le christianisme à l’ésotérisme occidental…
Marcel Schneider dans son ouvrage, Wagner, Editions du Seuil collection Solfège, écrit : “Énumérer les contradictions de Wagner, c’est se condamner à ne voir qu’une sorte de Protée. Rien de plus simple que d’opposer son agitation révolutionnaire des années 1848-1849, sa démagogie à langage socialiste, son Siegfried brisant avec enthousiasme la lance de Wotan qui représente l’autorité, la tradition, la loi et la foi de nos pères, et d’autre part son admiration pour le régime bismarckien et sa vénération pour la personne de Guillaume II – son goût du confort bourgeois, du luxe tapageur de Wahnfried et ses aspirations à la spiritualité, au dépouillement – son exaltation de vieille Allemagne du type bourgeois de Nuremberg et une conception du monde qui reflète des théories socialisantes du XIXe siècle. La solitude du génie le soutenait en même temps qu’il déclarait qu’il travaillait pour le peuple, contre l’autocratie et la féodalité de l’argent. Sans doute ne faut-il pas omettre ces contradictions qui font la complexité de son caractère, enrichissent sa sensibilité et le rendent un artiste si représentatif de son siècle…”
Wagner eût pu sombrer sous le poids de cet univers intérieur chargé de tendances divergentes, mais il possédait en lui des ressources lui permettant d’en tirer une rayonnante unité. On le voit, avec son Mars culminant, lutteur sans pareil, d’une force indomptable, et, avec son Soleil levant, plein de conviction en sa personne, de superbe, de fierté et même d’orgueil. Jupiter et Uranus, les autres astres dominants, en rajoutent même. Le tout donne une étonnante volonté de puissance, un élan vital et créateur irrésistible. En effet, si nous groupons ces astres : Le Soleil, Mars, Jupiter et Uranus nous avons comme dénominateur commun le Chaud avec une dominante de Sec qui découle du Soleil, d’Uranus et de Mars : trois astres de Feu. Jupiter est Chaud et humide apportant ainsi sa part de Chaud. Avec une telle puissance, il surmontera tous les obstacles, accumulés sur de nombreuses années ; avec une ténacité Taureau, jamais sa confiance en soi ne sera entamée par ses échecs. Il finira par cristalliser son destin dans le théâtre qu’il arrivera à fonder : le drame musical avec le monument de Bayreuth destiné à y jouer ses propres œuvres.
Enfin, notons que les deux oppositions angulaires sont ramifiées harmonieusement. En effet, l’opposition Jupiter Mars est harmonieusement reliée à l’amas Soleil/Vénus/Ascendant par trigone et sextile. Tandis que l’opposition Soleil/Vénus à Uranus peut-être reliée harmonieusement à Jupiter. Notons que le trigone Jupiter-Uranus est limite puisque l’orbe est de 7°57’.
Conclusion
Le principe de la dominante est simple : connaissant le contenu de tous les facteurs thématiques (Planète, Signe, Secteur, Aspect), il s’agit de juger la combinaison qui en résulte et qui forme une unité indissoluble, comme telle sauce gastronomique issue d’une recette où entrent des éléments simples.
En effet, le thème est l’expression de l’individu : comme celui-ci, il est un tout. Les différents facteurs se composent les uns avec les autres pour signifier une seule résultante globale et synthétique. Chaque planète ne peut être séparée du signe qu’elle occupe, elle fait corps avec lui ; de même qu’il est impossible de disjoindre tel astre de tel autre dès qu’ils sont en aspect…
Lorsque nous disons que Gœthe est solaire, par exemple, il nous faut assumer la signification d’une configuration complexe : Soleil en Vierge au Milieu du Ciel, opposé à la Lune en Poissons en IV et trigone à Mars en Capricorne en II, et même “disposant” de Mercure en Lion en IX !
C’est de la sorte que de véritables configurations constituent les formules de la vie affective, de la vie sociale, de la vie matérielle de chaque individu. C’est toute une “figure” qu’il faut déchiffrer.
Il faut assurément posséder, au départ, une connaissance étendue et profonde des symboles planétaires et zodiacaux ; c’est la clef du problème ; la conjugaison des facteurs entre eux n’est possible qu’à cette condition.
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