samedi 28 juillet 2012

Les tempéraments selon Hippocrate



LES TEMPÉRAMENTS SELON HIPPOCRATE

Introduction

Nous allons aborder l’étude des corrélations qu’il est possible d’établir entre les FACTEURS ASTROLOGIQUES et les TYPOLOGIES utilisées par les psychologues.
Certes, le sujet est délicat à traiter. D’abord, comme le dit si bien le psychologue Emmanuel Mounier, nous ne sommes “typique” que dans la mesure où nous manquons à être pleinement “personnel”. Aussi, ajoute-t-il, les beaux tableaux typologiques, commodes à lire, à retenir, sont-ils des refuges DANGEREUX contre la compréhension, aventure toujours ouverte, toujours sollicitée au-delà de toute limite.
Ensuite, n’y a-t-il pas danger à tomber dans une autre facilité, et par suite à glisser dans l’ERREUR, en juxtaposant de casier en casier des facteurs avec des types qui, pour leur ressembler en partie, n’en sont pas moins d’une autre VALEUR, d’une autre nature ESSENTIELLE ?
Et pourtant, l’aventure doit être tentée : L’ASTROLOGIE, comme la PSYCHOLOGIE, ne peut se dispenser du secours des TYPOLOGIES.
Chaque typologie est une tentative d’approcher l’être humain, et elle est d’autant plus fondée qu’elle se réfère à un ordre fonctionnel, à une structure qui affecte divers niveaux d’organisation englobant l’homme concret de bas en haut, depuis les dispositions du corps jusqu’à la vie spirituelle.
Aussi, cette GALERIE de PORTRAITS que nous exposent les TYPOLOGIES permet-elle d’effectuer une première reconnaissance dans la masse hétéroclite des innombrables humains, en procédant à des COMPARAISONS et CLASSEMENTS pour extraire et comprendre des FAMILLES d’humains dont le modèle revient constamment devant nos yeux.
Aborder le “Type”, c’est déjà sortir le sujet-cas de la masse dans laquelle il vit, et si ce n’est pas encore le saisir en tant qu’individu SINGULIER, c’est du moins le comprendre comme membre d’une FAMILLE qui lui donne ses premières caractéristiques.
Toute ANALYSE ASTROLOGIQUE qui se veut disciplinée et construite doit passer par ce stade.
Elle devra déjà étudier la STRUCTURE TYPIQUE de l’individu ; cet examen consistera à présenter ce dernier dans la rose des vents des caractères, à l’orienter dans sa formule générale, à lui trouver sa “signature”.
A un RAIMU, par exemple, la structure typique dira qu’il est jupitérien, sanguin, extraverti, colérique…
Cet aiguillage fait, il sera alors possible d’entreprendre la STRUCTURE INDIVIDUELLE qui montrera alors – dans le cadre de son ou de ses types – quels sont les schèmes, dispositions, associations et réactions individuelles, quelle est l’équation personnelle du sujet.
Sans doute, au départ, l’ASTROLOGIE est une PHILOSOPHIE, qui bâtit sa typologie, non sur des données empiriques concrètes ou sur des facteurs physiques structuraux, mais sur des schèmes rationnels, sur des PRINCIPES, essences, énergies vitales, peu importe…
Considérés en tant que tels et non sous l’aspect d’une physique désuète, ces PRINCIPES sont des RÉALITÉS FONDAMENTALES qui demeurent derrière les formes qu’on leur prête.
Hippocrate et Gallien fondèrent sur ces tempéraments naturels une théorie des humeurs, suivant la prédominance de l’une d’elles : lymphe, sang, bile ou atrabile. Théorie aujourd’hui abandonnée…
Il n’empêche que ces quatre mêmes types humains génériques ressurgissent de tous les horizons scientifiques sous les rapports divers de : la Morphologie, la Physiologie, la Biologie, l’Embryologie.
Preuve assurément que la démarche ASTROLOGIQUE traditionnelle, toute PHILOSOPHIQUE qu’elle fût, n’en est pas moins fondée et que cette typologie naturelle s’impose.

Qui est Hippocrate ?

Hippocrate est considéré comme le plus grand médecin de l’antiquité. Il serait né en Grèce, dans l’île de Cos, vers l’an 460 avant J.C et serait mort en Thessalie vers 377 avant J.C.
Initiateur de l’observation clinique, il a laissé un corps de doctrine des plus remarquables dans de nombreux traités : Traité des airs, des eaux et des lieux, Aphorismes, Traité du pronostic, Traité des fractures, Traité des luxations, etc. Littré a donné une traduction française de ses œuvres complètes (1839-1853).
La théorie médicale d’Hippocrate repose sur les altérations des humeurs de l’organisme. Son éthique médicale est à l’origine du serment que prêtent - encore aujourd’hui - les médecins avant d’exercer leur art : le serment d’Hippocrate.
Les tempéraments, qui sont une découverte d’Hippocrate, figurent la réaction entre l’organisme et le milieu ambiant, c’est le point de jonction entre l’homme et l’univers. Hippocrate s’aperçoit que la variété des constitutions se ramène à quatre types constants ; ces quatre types correspondent aux quatre humeurs cardinales. Ce sont les quatre tempéraments suivants : bilieux, atrabilaire, sanguin et lymphatique.
Il en fut ainsi jusqu’au début du XXe siècle ; on trouve d’ailleurs des traces de cette terminologie dans l’œuvre bien connue de Molière “L’Atrabilaire amoureux”
Cependant, au début du XXe siècle, le Docteur René Allendy modifia quelque peu cette terminologie qu’il jugeait désuète. C’est ainsi qu’il conserva les termes de bilieux, sanguin et lymphatique, mais quant à atrabilaire (on dirait aussi le mélancolique), il lui a substitué le terme de nerveux. Par conséquent, les types d’Hippocrate ont pour nom : le Bilieux, le Nerveux, le Sanguin et le Lymphatique.

Que signifie le mot tempérament ?

Dans un ouvrage qui a pour titre “Diagnostic et Conduite des Tempéraments”, le Docteur Paul Carton écrit : -  “Le mot tempérament sert à désigner couramment soit un état physiologique déterminé par la prédominance d’un élément ou d’un système, soit un état morbide du sang, ou des humeurs, ou des organes, soit une particularité de constitution physique, soit un trouble diathésique, soit un ensemble de penchants dans la constitution morale, soit une caractéristique énergétique d’un sujet.” (Page 7)

Historique des tempéraments

Comme nous venons de le voir, Hippocrate distinguait quatre tempéraments fondamentaux : bilieux, nerveux, sanguin et lymphatique, qui engendraient quatre humeurs : la bile, l’atrabile, le sang et la pituite, qui correspondaient aux quatre éléments de la création : le Feu, la Terre, l’Air et l’Eau, ainsi qu’aux quatre qualités de la matière : le Chaud, le Sec, l’Humide et le Froid. 
Galien,  un médecin grec du début de notre ère (vers 131 à 201 après J.C), admit également cette distinction quaternaire fondamentale, à laquelle il ajouta quatre types mixtes. En outre, il assigna un rôle primordial au manque de proportion des quatre humeurs dans le sang, pour expliquer l’apparition des maladies.
Pendant des siècles, cette théorie humorale des tempéraments ou galénisme, régna en maître dans la pathogénie des états morbides, et elle entraîna une thérapeutique souvent abracadabrante, parce qu’elle n’était pas guidée par une connaissance exacte des lois de la nutrition  et de l’hygiène naturelle.
Au XVIIIe siècle, les médecins initiés à la tradition alchimique émirent une théorie chimique des tempéraments, en considérant que l’homme était formé principalement de carbone (Terre), d’hydrogène (Eau), d’azote (Air) et d’oxygène (Feu). C’est ainsi que Baumès décrivit quatre groupes de maladies et Granvogl trois tempéraments : oxygénoïde, hydrogénoïde et carbonitrogène.
Au XIXe siècle, apparut une conception morphologique des tempéraments : Husson (1798) a opéré une classification en trois groupes : crânien, thoracique et abdominal ; Thomas (1826) et Rostan (1850) ajoutèrent trois types mixtes : crânio-thoracique, crânio-abdominal et thoraco-abdominal.
A partir de là, on en vint à distinguer une foule de tempéraments secondaires. Moreau et Jaume classeront les individus en : gastrique, génital, utérin, obèse, anémique, fluxionnaire. De son côté, Luton verra des constituants et des critiques divisés en masculin, féminin, adulte, paternel, maternel, asexuel.
Au début du XXe siècle, l’Ecole française, avec Sigaud et Mac Auliffe, va proposer un classement morphologique avec les types : musculaire, respiratoire, digestif et cérébral. Le Docteur Pende va quant à lui proposer un classement biotypologique avec les types : bréviligne-asthénique, bréviligne-sténique, longiligne-sténique et longiligne-asthénique.
De son côté, le Docteur René Allendy va établir un classement qui s’appuie sur le métabolisme cellulaire avec les types : atoni-plastique, toni-plastique, toni-aplastique, et atoni-aplastique.
Le Docteur Paul Carton fera un classement qui est en rapport avec le milieu naturel, d’où vont découler les types : alimentaire, atmosphérique, physique et mental.
Le Docteur Martiny établira un classement embryologique  avec les types suivants : entoblastique, mésoblastique, cordoblastique et ectoblastique.
Louis Corman opèrera un classement morpho-psychologique avec les types : dilaté rond, dilaté hyper-excitable, rétracté frontal et rétracté de base.
Nous pouvons résumer toutes ces classifications dans un tableau synoptique qui aura l’avantage de nous montrer les correspondances de chacun de ces types avec les éléments astrologiques.


Le symbole répercute le signe dans toutes les directions, comme un point qui se diffuse en étoile… Il n’est donc pas étonnant de retrouver la manifestation d’un type dans toutes les conditions de la vie, rien ne lui échappe, pas même les rêves. Au XVIIe siècle, Lessius, dans un ouvrage intitulé “L’Art de vivre longtemps”, page 54, a écrit un texte très utile pour corréler les quatre tempéraments aux quatre éléments :

- “Les songes des bilieux sont de feu, d’incendies, de guerres, de meurtres ; ceux des mélancoliques d’enterrements, de sépulcres, de spectres, de fuites, de fosses, de toutes choses tristes ; ceux des pituiteux, de lacs, de fleuves, d’inondations, de naufrages ; ceux des sanguins, de vols d’oiseaux, de courses, de festins, de concerts, de choses mêmes que l’on n’ose nommer.”

Outre l’intérêt d’une peinture des quatre tempéraments, nous remarquons une différence au niveau de la terminologie : en effet, Lessius qualifie le nerveux de mélancolique ; donc, qu’il s’agisse d’atrabilaire, de mélancolique ou de nerveux, c’est la même chose, c’est le même tempérament.
De même, Lessius désigne par pituiteux  le tempérament que nous nommons lymphatique. Donc, pituiteux ou lymphatique sont également deux termes qui désignent le même tempérament.

Nous allons maintenant dresser une peinture de chacun des quatre types d’Hippocrate :

Les tempéraments se reconnaissent dans un thème selon le jeu des dominantes et selon que le Chaud, le Sec, l’Humide ou le Froid vient à l’emporter. Etablissons d’abord le postulat de départ :

En cas de dominantes associatives nous avons un type simple ; au contraire, en cas de dominantes simples, nous avons un type composé.

Qu’est-ce qu’une dominante associative ?

C’est le cas d’une dominante par exemple du chaud et du sec, ce qui nous donne un type simple : le Feu, ou bien une dominante du sec et du froid qui va nous donner une dominante simple : la Terre. Ou bien encore une dominante du froid et de l’humide, ce qui donnera comme dominante simple : l’Eau. Enfin, on peut avoir encore une dominante d’humide et de chaud, et on aura une dominante simple : de l’Air.
Si l’on fait appel aux tempéraments, on sait maintenant grâce au tableau synoptique que :

Le Feu correspond au bilieux
La Terre correspond au nerveux
L’Air correspond au sanguin
L’Eau correspond au lymphatique.

Par conséquent, une dominante de sec et une sous-dominante chaude, cela correspond à l’élément Feu. Nous aurons donc un type simple de Feu, ce qui correspond au bilieux.

Qu’est-ce qu’une dominante simple ?

Ici, il s’agit de dominante de qualités élémentales, ou autrement dit des principes élémentaux. De fait, il est évident que lorsqu’on a une dominante simple : humide, sèche, chaude ou froide, on aboutit forcément à un type composé.
Prenons un exemple : supposons que nous ayons une dominante chaude, nous savons que le chaud se présente dans la composition de l’élément Feu et dans la composition de l’élément Air ; en effet, nous savons que le Feu est chaud et sec et que l’Air est humide et chaud. Ce qui les différencie, c’est donc le sec pour le Feu et l’humide pour l’Air. Mais avec cette dominante simple de chaud, on aura un type composé Air-Feu, et si on le transpose au niveau tempéramental, on aura un bilieux-sanguin ou un sanguin-bilieux, c’est un type composé.

Le Bilieux

Le Bilieux est donc Chaud et Sec, il est en rapport avec le Feu.
Au niveau typologique, le bilieux est un sanguin en rétraction (puisqu’il y a du sec) dont la puissance passe de l’extensivité à l’intensivité. En effet, l’association du chaud qui est de l’énergie et du sec qui est rétraction porte la tension intérieure à la plus extrême puissance.
Physiquement, il est caractérisé par la prédominance de l’appareil musculaire et des fonctions de réactivité et de maîtrise. Il se présente un peu comme le type de l’athlète, avec une musculature fortement dessinée, souvent même avec des traits vigoureusement sculptés, un visage énergique, sa fonction dominante étant, rappelons-le, la réactivité.
Le régime dominant est celui du dynamisme de la personnalité engagée vers la conquête, que cette conquête soit celle du monde extérieur ou bien qu’elle soit la conquête intérieure de soi-même, cela dépendra des co-dominantes du thème, et c’est seulement avec la typologie de C.G. Jung que nous pourrons préciser si ce bilieux est lancé à la conquête du monde extérieur ou bien à la conquête de soi, ce qui donnerait le bilieux éteint, refroidi.
Au niveau morphologique, il est dit “rétracté” et “tonique”. Il y a une forte importance de la fonction hépatique (en rapport avec le foie. Bile hépatique).



Au niveau psychologique, c’est le règne réalisateur de la passion tumultueuse, ou de la volonté disciplinée, selon les co-dominantes.
Il y a chez lui une ambition dévorante qui tend à satisfaire un besoin impérieux d’essor, d’affirmation, d’éclat, de supériorité à travers luttes, créations et victoires. Il y a une volonté de puissance qui est engagée vers le combat, vers la domination, vers la conquête. C’est une aspiration à la conquête, mais une fois encore, cette conquête peut être matérielle, physique, intellectuelle, morale ou spirituelle.
De toutes façons, on remarque  chez le bilieux une espèce de fureur d’agir et un besoin de dominer. C’est un être qui est très actif, très entreprenant, il a le goût du commandement, de décider et surtout d’agir. Il est d’un naturel impulsif, rude, cassant, impatient ; il peut avoir des accès de fureur. Sa volonté est puissante, elle n’est pas abattue par les obstacles ; au contraire, l’obstacle le stimule et exacerbe sa volonté et son courage. Il est capable d’être vindicatif, rancunier, mais il est aussi capable d’être très large et généreux, cela dépendra de son niveau d’évolution personnelle. Dans le cas d’une intelligence supérieure, ce type fascine, il a beaucoup de maîtrise et d’ascendant sur les autres, il a toutes les qualités de puissance, de commandement, de direction.
Quelques personnages de type bilieux : Otto von Bismarck, Vincent Van Gogh, Hector Berlioz, Franz Liszt, Richard Wagner, Napoléon Ier, Richelieu.

Le Nerveux

Le Nerveux est Sec et Froid, il est donc en rapport avec la Terre.
Au niveau typologique, le nerveux est un bilieux éteint ; l’association du sec et du froid est contraire à la vie de la matière vivante, contraire à l’instinct et propice à la vie de l’esprit.
Physiquement, il est marqué par la prédominance du système nerveux et des fonctions psychiques, il y a une conductibilité nerveuse dans le sens centripète, donc : prédominance des phénomènes nerveux, tant sur le plan  somatique que psychique. La fonction dominante est la réceptivité.

Le régime dominant est celui d’une nature affinée, délicate (voire chétive). C’est un être qui vit en retrait du milieu ambiant, en dehors de la vie concrète, il vit en quelque sorte en spectateur de la vie concrète et instinctive. Il vise avant tout à affirmer sa vie mentale.
Au niveau morphologique, il est du type rétracté et atone. Extérieurement, deux types de nerveux peuvent de présenter :

1)      Le type hyposthénique : C’est un intoxiqué chronique. De ce fait, il est extrêmement fatigable. Il a un tempérament d’épargne à réflexes lents, à gestes rétrécis, il est triste, chagrin, inquiet, douteur, renfermé, grave, dont l’apparente réserve couvre de brûlantes ardeurs et des passions orageuses. C’est le type vieux. Dans ce cas-là, c’est le froid qui domine sur le sec.
Par la prédominance du Froid sur le Sec, ce type correspond à Saturne.
2)      Le type hypersthénique : C’est un tempérament de dépense, il est hypertendu, brusque, frémissant, instable. C’est un être qui est livré aux désordres de sa sensibilité et de son esprit. Il s’agite sans entreprendre, et brûle sans exécuter. En fait, la volonté oscille entre l’instabilité velléitaire et l’opiniâtre persévérance. Son humeur oscille entre l’effervescence spasmodique et la froide mélancolie. La sociabilité oscille entre une avidité frénétique et un refus méfiant, la sensibilité entre une jalouse exigence et une indifférence glacée… C’est un être indépendant, sélectif, original, mais également compliqué, tourmenté : une vie de l’esprit peut le révéler à lui-même. C’est le type jeune. Ici, c’est le sec qui domine sur le froid.
Par la prédominance du Sec sur le Froid, ce type correspond à Mercure.

De toute façon, il faut bien comprendre que physiquement le nerveux est marqué par une déficience générale des fonctions organiques, c’est la rançon de l’excès d’adaptation aux fonctions cérébrales ; la déficience se porte souvent sur les fonctions digestives avec une insuffisance hépatique (le foie), d’où une intoxication permanente qui amène souvent un  certain pessimisme, un climat de tristesse et parfois même une misanthropie. La respiration est souvent insuffisante et la circulation ralentie.
Le nerveux est quelqu’un qui vit souvent en vase clos, en milieu fermé, il est toujours dans sa bibliothèque ou dans son cabinet de travail, replié sur ses recherches, enfoui sous ses papiers, ce qui n’est évidemment pas propice à la bonne circulation du sang, ni à la respiration, ni à la digestion. Chez ce type, c’est le cerveau qui prend le solo.

Au niveau psychologique, c’est un sélectif, au monde fermé, profond, complexe. Devant la vie instinctive et naturelle qui se retire, l’être s’organise intérieurement en utilisant les ressources de son intelligence, ou bien en prenant le chemin du dépouillement, du détachement, de l’abstraction, de la dépersonnalisation. Sa vie psychique est riche et profonde, mais dans le même temps c’est un être foncièrement inquiet. Très souvent, il est associable ou peu sociable, il est taciturne, mélancolique, maussade. Intérieurement, il est très réceptif, c’est un très grand sensitif. En fait, c’est un émotif profond mais ignoré, car il ne montre pas ses émotions, il n’a pratiquement pas de réactions extérieures, c’est un être réservé, mais néanmoins très émotif et susceptible. Il a certes l’air froid, mais cependant c’est quelqu’un qui a un grand besoin d’estime et d’affection. Mais comme il a du mal à communiquer et que ses efforts pour aller vers les autres sont maladroits, il reçoit peu d’affection et il en souffre.
Il peut paraître indifférent et froid car c’est une protection contre la vie et les autres qui bougent trop à son goût, mais en fait il est muré dans un Moi hypersensible, et s’il n’a pas de personnes compréhensives autour de lui, qui sachent percevoir sa sensibilité et sa revendication, il risque d’être aigri, et quand une affection se dérobe, il devient volontiers misogyne ou misanthrope.
Ajoutons qu’il a peur de la foule dont il redoute la malveillance ; il se présente très souvent comme quelqu’un qui a un certain orgueil, mais un orgueil refoulé : il sait qu’il a des qualités puisque ses qualités cérébrales sont très grandes, il connaît bien son intelligence et en même temps il a comme la conviction de son impuissance, il n’arrive pas à faire passer ses connaissances aux autres. Mais il faut signaler chez lui une très grande aptitude à la réflexion profonde et au labeur.
Bien sûr, des types différents peuvent apparaître, au type inférieur correspondra un être tout à fait verrouillé sur lui-même, sous une forme de nosophobie aggravée par l’imagination. Et au niveau supérieur, on va trouver toute la ligne des chercheurs, des savants et aussi des artistes. Il faut enfin ajouter qu’il y a une certaine tendance à l’obsession ou à la névrose du scrupule.
Quelques personnages du type nerveux : Emmanuel Kant, Alfred de Musset, Frédéric Chopin, Maximilien Robespierre, Michel de Montaigne, Louis Pasteur.

Le Sanguin

Le Sanguin est  Humide et Chaud, il est par conséquent en rapport avec l’élément Air.
Au niveau typologique, c’est un lymphatique chauffé ; l’association du chaud et de l’humide est intéressante car le chaud, c’est l’énergie, et l’humide, c’est l’extension et cette réunion constitue le triomphe de la vie. Donc, à l’intérieur du tempérament  sanguin, il y a toutes les qualités de fertilité, d’exubérance, de prolifération, de luxuriance, qualités que nous allons retrouver sur le plan psychologique.
Physiquement, il est marqué par la prédominance de l’appareil respiratoire d’une part, et par la prédominance des fonctions sanguines d’autre part. La fonction sanguine est une des fonctions dominantes avec la fonction sexuelle. Chez ce type, il y a une espèce d’hyper-fonctionnement respiratoire, il a besoin d’air en permanence. Il étouffe avec un nerveux qui lui vit toujours  portes et fenêtres fermées, et dès que le sanguin arrive, il ouvre tout en disant qu’on “manque d’air ici…”. Le sanguin a besoin de respirer, et de ce fait il y a chez lui une bonne circulation et une capacité cardiaque élevée, mais il faut bien  le dire, il y a aussi une certaine tendance à l’apoplexie à l’âge mûr qui est due aux plaisirs de la table.
Le régime dominant est celui d’une riche nature qui se déploie spontanément dans son milieu physique et dont le grand appétit de vivre va de pair avec d’impérieuses revendications instinctives et de fortes convoitises sensorielles.
Au niveau morphologique, il est dilaté et tonique. C’est le plein dilaté, au volume arrondi, ses formes sont élargies, construites en épanouissement.

Au niveau psychologique, c’est un expansif, un euphorique, un optimiste, il est d’une vitalité joyeuse, il a un caractère jeune, il est amoureux des plaisirs, c’est ce que l’on nomme “un bon vivant”, qui aime la bonne chère, c’est un jouisseur. Il est très sociable ; une telle nature - on le comprend aisément - exige de se répandre, d’ailleurs, il est affable, complaisant, débonnaire, gai, voire altruiste.
Il est facilement enclin à la promesse magnifique, mais bien souvent oubliée… C’est  celui qui fait des promesses mirobolantes, tel un homme politique bien gras avec un cigare aux lèvres, qui lorsqu’on va le voir, dit : -  “mais oui, mon cher ami, il n’y a pas de problème…” puis, dès qu’il a tourné les talons, s’en est fini, tout est oublié.
Quelquefois aussi, il se fait remarquer par une certaine ironie. En fait, c’est un gourmand de la vie concrète, d’où cette indiscipline, ce goût d’aventures, de conquêtes, et c’est un homme entreprenant parce qu’il a confiance en lui.
C’est un expansif qui vit de mobilité et d’échanges, de contacts avec son milieu auquel il s’adapte et s’assimile spontanément.
Il est souvent sujet à des fluctuations assez rapides et intenses de l’humeur.
En résumé, disons que c’est un instinctif total qui s’abandonne à ses impulsions naturelles. A travers la peinture que nous venons d’en donner, il est facile de comprendre qu’il peut être d’une grande bonté souveraine, mais qu’il peut être aussi d’un égoïsme forcené, puisqu’il est du type jouisseur, cela dépendra ensuite des co-dominantes de la structure thématique générale, du niveau d’évolution, du milieu dans lequel il évolue, de l’éducation reçue, etc.…
Quelques personnages du type sanguin : Honoré de Balzac, Gottfried Leibniz, Alexandre Dumas père, Georg Friedrich Haendel.

Le Lymphatique

Le Lymphatique est issu d’une dominante associative du Froid et de l’Humide, ce qui donne l’élément Eau.
Au niveau typologique, l’association du froid qui est la retenue, et de l’humide qui est l’extension, la liaison, cela constitue un état de réceptivité et de passivité : l’être se meut selon les impressions reçues et selon les mouvements de sa vie émotionnelle.
Physiquement, il est caractérisé par la prédominance de l’appareil digestif et des fonctions de nutrition, par conséquent la fonction dominante, c’est ce qui est de l’ordre du nutritif.
Le régime dominant est celui de l’état végétatif, du repos, de l’inertie, du sommeil, de la somnolence. Aussi, la circulation est-elle assez défectueuse, il y a de même une insuffisance respiratoire ; il est tout en abdomen, il a un gros ventre et des petits poumons. De même, physiquement, c’est un visage en forme de poire, avec le bas du visage qui est plus développé que le haut. Il y a souvent une adiposité générale. Il est rempli d’eau.
Au niveau morphologique, c’est le type dilaté et atone.

Au niveau psychologique c’est le règne de l’instinct conservateur qui donne une place importante à la mémoire, aux souvenirs, aux habitudes, aux impressions reçues, à l’acquis. Il y a un manque d’activité chez lui, et par le renoncement à l’action, il y a un abandon à la vie intérieure, mais si l’être est involué, il peut y avoir abandon à l’inconscience, une espèce de somnolence générale. Mais si l’être est de qualité, il y a abandon à la fantaisie, à l’imaginaire, au rêve, aux modulations de la vie intérieure. C’est un contemplatif qui est bien souvent envahi par une sensibilité psychique extrême.
Il a un caractère paisible, dénué d’ambition. Quand il travaille, c’est lentement, il est capable d’application et de mesure. Une de ses grandes qualités c’est la mémoire, l’esprit d’observation ; cela se comprend puisqu’il vit sur l’acquis et que c’est un contemplatif.
Mais bien souvent, il y a une mollesse générale qui l’amène à une certaine indifférence. C’est un être parfois craintif, indécis, peu entreprenant, routinier. Il est facilement dominé par l’entourage car il est influençable. Il est en général bon, mais c’est souvent aussi pour marquer son horreur de la lutte et de la contradiction. Il est souvent agréable, sociable et doux.
Quelques personnages du type lymphatique : Jean de La Fontaine, Paul Verlaine, Franz Schubert, Camille Corot, Louis-Philippe, Aristide Briand.

Résumé

Pour résumer notre propos, et pour mieux comprendre les différences entre ces différents types, on peut dire d’une manière imagée que :

Le bilieux est une flamme
Le nerveux est une pensée
Le sanguin est un oiseau
Le lymphatique est un poisson


Le bilieux décide, exécute, entraîne
Le nerveux cherche, combine, excite
Le sanguin imagine, découvre, émeut
Le lymphatique compare, ajuste, freine

Le bilieux entreprend
Le nerveux s’agite
Le sanguin s’emporte
Le lymphatique attend

En voyage :
Le bilieux explore
Le nerveux inspecte
Le sanguin excursionne
Le lymphatique regarde

On a prise sur le bilieux par la fermeté
On a prise sur le nerveux par le raisonnement
On a prise sur le sanguin par le sentiment
On a prise sur le lymphatique par la douceur

Le bilieux a besoin d’acceptation
Le nerveux a besoin de tranquillité
Le sanguin a besoin de mesure
Le lymphatique a besoin d’élan

Le bilieux, c’est conquérir
Le nerveux, c’est réfléchir
Le sanguin, c’est s’amuser
Le lymphatique, c’est rêver…


Dominantes basiques simples

Comme nous l’avons vu précédemment, une dominante de qualité élémentale simple (chaud, sec, froid ou humide) produit un type mixte ou associé, ainsi :

Le Sec va donner :
Le bilio-nerveux si le chaud l’emporte sur le froid. Si le froid l’emporte sur le chaud, on aura un nerveux-bilieux.

Le Chaud va donner :
Le bilieux-sanguin si le sec l’emporte sur l’humide. Si l’humide l’emporte sur le sec, on aura un sanguin-bilieux.

Le Froid va donner :
Le nerveux-lymphatique si le sec l’emporte sur l’humide. Si l’humide l’emporte sur le sec, c’est le lympho-nerveux.

L’Humide va donner :
Le sanguin-lymphatique si le chaud l’emporte sur le froid. Si le froid l’emporte sur le chaud, on aura un lympho-sanguin.

Il peut y avoir des types opposés, car il est évident que s’il n’y a pas de dénominateurs communs, il y aura dualité intérieure, c’est le cas lorsque apparaît une dominante de chaud et de froid, ou de Feu et d’Eau ; d’un côté, avec le Feu nous avons du chaud et du sec, puis avec l’Eau on a du froid et de l’humide, ce qui donnera un type qui sera double, le bilio-lymphatique ou le lympho-bilieux, selon que le froid ou l’humide, ou l’Eau l’emporte sur le chaud, le sec ou le Feu.
De même, avec une dominante Terre-Air, on aura le nerveux-sanguin, ou le sanguin-nerveux si l’Air domine.
En effet, la nature humaine est ainsi faite qu’elle ne s’embarrasse pas de contradictions, la logique cartésienne n’étant pas ici de son ressort. Car non seulement en elle peuvent coexister les contraires, mais encore ils sont monnaie courante.
Nous avons donc affaire ici à un rapport d’instances qui s’instituent dans le champ global de l’individu. Tantôt ces composantes s’amalgament harmonieusement : elles s’interpénètrent, se dissolvent les unes dans les autres, au point de passer de deux à un, en fondant un tout d’un seul ton, à l’image du fondu des couleurs : jaune entre vert et orange, vert entre jaune et bleu… Tantôt, dans l’exclusion de toute fusion (c’est le cas des types opposés), ces composantes conservent leurs entités  propres, séparées entre elles par leurs différences, comme un vert côtoyant un rouge, et entrent dans un rapport donné, comme deux partenaires, soit pour se marier, soit pour se combattre.
C’est naturellement plus particulièrement dans le cadre des dominantes Eau-Feu et Eau-Terre que se présentent les conflits les plus représentatifs faisant jouer des tempéraments d’opposition institués par des dissonances.

Le conflit intra-psychique 

Il y a un facteur qui est étranger au tempérament lui-même mais qui retentit sur lui, c’est le conflit intra-psychique.
En effet, il faut savoir que le tempérament n’est pas toute la personnalité, car sur la souche tempéramentale, l’ensemble psychologique du caractère se structure selon une configuration qui lui est propre, ce qui est une manière à lui d’utiliser à sa façon les matériaux de ce fond tempéramental. Or, il advient que dans la dissonance, un ensemble de conflits psychologiques peut détourner le cours du flux tempéramental.
On ne trouvera pas toujours que tel lymphatique typique soit caractérisé par une dominante lunaire, neptunienne ou luni-neptunienne. Mais, dans ce cas particulier, on remarquera par exemple, que le Soleil est en opposition à Saturne, tandis que la Lune est au carré d’Uranus (Surmoi).
Que se passe-t-il donc alors ? Eh bien on assiste, dans un tel cas, à un véritable blocage de l’élan vital qui a pour effet de déjouer l’expression du tempérament en en amortissant ou en en altérant le cours. Faute d’être une force d’appui, le nœud d’une dissonance devient arrêt d’élan. C’est ce qui s’observe particulièrement lorsque plusieurs positions fortes (notamment des luminaires) sont frappées de dissonances combinées de Saturne et d’Uranus, à commune manifestation d’inhibition.
En effet, si le froid (comme nous l’avons vu) a une valeur d’inhibition, on peut dire que cette dernière engendre le froid. C’est ainsi qu’une telle configuration d’ensemble incline à déplacer l’accent vital du chaud vers le froid, faisant régresser le sanguin au stade du lymphatique et décaler le bilieux à l’étage du nerveux.
Ceci est d’ailleurs monnaie courante en pratique, car bien souvent vous verrez un beau Jupiter se lever sur un Ascendant Gémeaux au carré d’une Lune, ce qui évoque une personne taillée en armoire à glace, aimant la vie, joyeuse, avec toutes les caractéristiques du sanguin, et vous verrez devant vous quelqu’un de petite taille très tendu, aux caractéristiques du tempérament nerveux. Seulement, dans le même temps son thème présentera une conjonction Soleil/Mercure en Taureau opposée à un Uranus, et au double carré de cette opposition, il y aura un Saturne angulaire au F.C… Ici, la constellation centrale apporte un coefficient de tension et de sec, virant au Surmoi inhibitif et névrotique.


Les limites du type

Il est courant de dire que le type pur n’existe pas. En effet, chacun de nous est le produit d’une “signature” composée de plusieurs facteurs allant quantitativement du plus important au moins important. De ce fait, l’humanité n’est pas réduite en quatre catégories d’individus correspondants à nos tempéraments, car dans la réalité on est loin de toujours savoir à quel tempérament appartient un individu donné. Aucune classification psychologique n’échappe à ce sort d’échouer sur des cas limites où, avec des positions au coude à coude, rien ne ressort de façon évidente. C’est pourquoi il faut d’abord commencer par s’entraîner à l’exercice d’identification de types selon les critères mêmes de la typologie employée. Ce n’est qu’à la suite d’un tel entraînement que le diagnostic astrologique est possible ; sans oublier que l’on peut tomber sur une configuration générale complexe d’où rien ne ressort : pas d’épine dorsale du thème, donc pas de tempérament précis.
Si la dominante nous fait passer par la voie d’une structure typique, il n’est pas non plus assuré qu’à travers elle ce soit plus particulièrement la référence du type tempéramental qui ressorte. Car si les valeurs de la dominante se convertissent mal selon cette classification, il convient de rechercher quelle autre typologie est la mieux adaptée au cas étudié. En une telle circonstance, le savoir tempéramental est rendu inopérant, voilà tout.
Au-delà de cette limitation naturelle, se présente le problème d’une incarnation partielle du tempérament. L’idée qu’on s’en fait, c’est qu’il traverse l’individu de bas en haut, de l’organique au spirituel. Cependant, le tempérament n’occupe qu’un espace limité du champ de la personnalité, bien que débordant de son département propre. C’est un fait que les importantes recherches corrélationnelles en arrivent à établir un rapport étroit entre la constitution et le caractère, mais ce complexe psycho-physiologique est loin d’être absolu, car tous les sanguins ne sont pas bâtis “en armoire à glace”, pas plus d’ailleurs que tous les nerveux sont des “gringalets”. On se représente volontiers le jupitérien allant de soi avec un ventre bedonnant et un air d’embonpoint… Ce n’est pourtant pas toujours le cas.
La non-concordance la plus fréquente, c’est quand se présentent des composantes contraires. Ainsi, lorsqu’ensemble Jupiter et Saturne sont dominants, sanguin et nerveux cohabitent de différentes façons. Dans un tel cas, la morphologie est jupitérienne (c’est le cas de Tycho Brahé), et dans tel autre saturnienne (c’est le cas de Robespierre). Ici, la doctrine des signatures peut demander à être particularisée : le corps, le visage, peuvent n’en présenter qu’un aspect, sous l’angle de l’Ascendant ;  un autre avec l’écriture, selon la force du secteur III…

Le facteur âge

Avec l’âge, il y a passage d’un tempérament à un autre. C’est ainsi par exemple qu’un sanguin-lymphatique va devenir de plus en plus lymphatique notamment sur ses vieux jours, car le froid va gagner ; de même, le nerveux-bilieux vieillissant deviendra plus nerveux que bilieux, car le froid va progresser.
C’est un fait naturel, dans la mesure où avec l’âge il y a une baisse de la vitalité. De ce fait, le type chaud tend à se refroidir et le type humide tend à s’assécher.

TYPOLOGIE PLANÉTAIRE

Nous savons que ce sont les planètes qui décident à quel tempérament appartient le natif. C’est ainsi que :

Le Feu = le Bilieux = Soleil, Mars, Uranus et Pluton.
La Terre = le Nerveux = Mercure et Saturne.
L’Air = le Sanguin = Vénus et Jupiter.
L’Eau = le Lymphatique =  Lune et Neptune.
On peut représenter ce classement à travers un tableau synoptique :



On peut remarquer ici la présence de trois axes de couples planétaires fondamentaux qui sont face à face, complémentaires mais en même temps antinomiques, à savoir : Soleil-Lune ; Jupiter-Saturne et Uranus-Neptune.
On peut également noter que si Mars et Uranus sont bilieux, Uranus est un bilieux qui tend vers le nerveux car il est plus sec que Mars ; de même, en ce qui concerne Jupiter et Vénus, ils sont tous les deux sanguins, mais Jupiter tend plus vers le bilieux et Vénus vers le lymphatique. Pareillement, Mercure et Saturne sont tous deux nerveux, mais Saturne tend vers le lymphatique et Mercure vers le bilieux.
Enfin, ne nous laissons pas abuser par ceci, mais on peut voir les différences qu’il y a entre deux planètes de même tempérament, par exemple Saturne tend plus vers le froid, alors que Mercure va tendre vers le sec ; de même, Uranus est plus sec que Mars, et Mars est plus chaud qu’Uranus…
Nous pouvons aussi remarquer l’absence de Pluton. En effet, il fait encore l’objet d’un débat car il est bilieux, mais on hésite entre le bilio-nerveux et le bilio-lymphatique. Pour ma part, j’accorde une préférence au bilio-nerveux, car sur nos tableaux il occupe une place située entre Uranus et Mercure, c’est-à-dire sur la ligne du Sec, à la place charnière du bilieux au nerveux.
D’ailleurs, les grands plutoniens, quand leur thème reste dans le droit fil de Pluton, sont souvent qualifiés de nervo-bilieux ou de bilio-nerveux par les psychologues biographes.

LES SIGNES

On sait maintenant que les signes ne sont que le chiffre après la virgule, car ce sont les planètes qui décident. Mais on peut envisager les signes zodiacaux sous le jour des éléments. Car si dans un thème il y a un amas planétaire qui occupe un signe et qu’il n’y a pas de dominante planétaire ressortant de manière franche, on peut éventuellement  faire appel au signe. D’ailleurs, nous allons voir tout de suite qu’à l’intérieur de chaque signe il y a une ambivalence qui est due justement aux planètes dominantes. C’est ainsi que :

Le Bélier :

Le Bélier n’a pas d’ambivalence il est chaud et sec, c’est un signe de Feu. Il est d’essence soli-martienne, deux planètes de Feu, c’est donc un signe qui appartient au tempérament bilieux.

Le Taureau :

Selon les co-dominantes, cela pourra indiquer des personnalités différentes. C’est ainsi qu’un Taureau à dominante froide comme Saturne, Lune ou Neptune, donne le tempérament lymphatico-nerveux.
Alors qu’un Taureau à dominante chaude comme Jupiter, Mars ou Soleil, fait que ce vénuso-lunaire qu’est le Taureau, se trouve chauffé, ce qui donne le sanguin, qui est d’ailleurs le type qui correspond le mieux au signe. Et là, le sanguin peut passer au sanguin-nerveux, voire au bilio-sanguin.
Le Taureau, c’est un signe de Terre, par conséquent, nous sommes inclinés à dire que nous avons affaire au tempérament nerveux. Seulement, ce serait oublier le propos du cours sur les éléments où nous avons insisté sur le fait que le Taureau appartenait à la quarte d’Air du printemps. De ce fait, il devient nerveux-sanguin ; d’ailleurs, on le comprend très bien puisque Vénus est maîtresse du Taureau, et que Vénus est une planète d’Air appartenant au tempérament sanguin, humide et chaud.
De même, nous avons dit que le signe était d’abord de la qualité de son Maître, c’est pour cela que le Bélier, signe de quarte printanière, reste un signe de Feu, dans la mesure où les planètes rectrices du Bélier sont des planètes de Feu (Mars-Soleil), alors que le Taureau avec Vénus et la Lune, va s’articuler autour du sanguin (Vénus) lymphatique (la Lune).

Les Gémeaux :

Le signe est sous la maîtrise de Mercure, astre de Terre, ce qui le fait pencher vers le type nerveux. Mais il faut dire que ce signe se prête mal au tempérament, il répond mieux à la caractérologie de Le Senne, avec ses types nerveux et sanguin.
Ceci étant, on aura un Gémeaux de type “Castor” qui tendrait vers le tempérament nerveux (Mercure), dominante froide Lune, Neptune ou Saturne.
Et avec l’Air, c’est le type “Pollux” qui tend vers le sanguin, dominante Mars, Soleil ou Jupiter.

Le Cancer :

Le type “Casanier”, c’est à dire le type stable, se présente lorsqu’il y a une dominante saturnienne, ou bien du froid, ou de la secondarité, c’est le type lymphatique-nerveux.
Le type “Vagabond”, c’est à dire l’instable, se présente lorsque dominent la Lune, Mercure ou Mars, voire Jupiter ; ici, c’est l’humide et le chaud, c’est le lymphatique-sanguin.

Le Lion :

A dominante chaude : Mars, Jupiter, c’est le sanguin-bilieux “l’Héliosien”. A dominante sèche : Saturne ou le Soleil, c’est le bilieux-nerveux “l’Apollinien”.

La Vierge :

A dominante froide et sèche, Saturne ou Mercure, c’est le type nerveux.
A dominante chaude et sèche, comme Mars ou Pluton, c’est le type bilieux. A vrai dire, si l’on voulait déterminer cette dualité, on pourrait dire qu’en cas de dominante sèche et froide (Saturne ou Mercure), on a le type virginien tels que les manuels le dépeignent : discipliné, précis, mesuré, avec le goût du détail, de la propreté, analyste, ordonné, c’est à dire le type “Anal Replié”.
Par contre, en cas de dominante de Mars ou de Pluton, on a un type qui s’approche du Scorpion, c’est “l’Anal Relâché” : l’instinct domine, il est désordonné, brouillon, révolté.

La Balance :

A dominante froide : Saturne, Lune ou Mercure, c’est le tempérament nerveux.
A dominante chaude : Soleil, Jupiter, Vénus ou Mars, c’est le tempérament sanguin.

Le Scorpion :

A dominante chaude : Mars, Pluton ou le Soleil, c’est le tempérament bilieux.
A dominante sèche : Saturne, Mercure, quelquefois Uranus (le sec), c’est le type nerveux.

Le Sagittaire :

Lorsque le sec domine, on a un type proche du nerveux : Mercure, ou Mars-Mercure, Soleil-Mercure, Uranus-Mercure, Uranus-Mercure-Pluton. C’est un tempérament “rebelle” qui peut être extraverti lorsque le chaud domine et introverti quand le sec domine. Quand le chaud domine, c’est le bilieux, le “Rebelle Extraverti”, et quand le sec domine, c’est le nerveux introverti, de type “Rebelle Introverti”.
Quand le froid domine, on a une dominante lymphatique, auquel cas nous avons “le Conformiste Introverti”, et lorsque l’humide domine, on a “le Conformiste Extraverti” au tempérament sanguin.
De telle sorte qu’avec le Sagittaire, nous pouvons avoir soit un rebelle, soit un conformiste, et c’est là sa ligne d’ambivalence.

Le Capricorne :

Lorsqu’une dominante sèche et chaude l’emporte, c’est à dire une dominante de Mars, c’est le type “Ambitieux”, la dominante sèche et froide, c’est à dire une dominante de Saturne donne le type “Détaché”. C’est l’ambivalence avidité/renoncement. Mais on peut avoir un Saturne dominant de type “Ambitieux” lorsque Saturne est suivi par une chaîne de co-dominantes qui va faire pré-exister Mars, Jupiter ou des astres de cette sorte, voire des signes comme le Taureau, le Lion.
Si Saturne domine avec Mercure, on a le nerveux type “Détaché”. Avec une dominante Jupiter-Mars, c’est le “nerveux-ambitieux”.

Le Verseau :

L’ambivalence ici peut être la voie de l’aventure, ou bien la voie de la sagesse. Avec Uranus dominant, c’est le type “Aventurier”, révolté, indépendant, attiré par le modernisme, le scandale. Avec Saturne, c’est “le Sage”, l’être est détaché des choses sensibles, il vit en dehors du monde physique et matériel, il est attiré par le passé du monde, et c’est ici que l’on retrouve des historiens, des archéologues… Car un Verseau peut avoir été un aventurier et être devenu un sage, c’est à dire qu’il peut être un avant-gardiste, faire scandale, et puis ensuite s’occuper de symbolisme, de préhistoire etc.
Mais la ligne d’ambivalence est celle que nous venons d’énumérer, selon qu’il est d’essence uranienne ou d’essence saturnienne. Ce qui donne un type nerveux (Saturne)-bilieux (Uranus). C’est pour cela que lorsqu’on a affaire à un Verseau, il faut voir laquelle des deux planètes (Saturne ou Uranus) domine. Lorsqu’elles sont égales, en général c’est d’abord Uranus, à peu près jusqu’à 42 ans (son opposition), ensuite c’est Saturne qui prend le relais.  C’est-à-dire que ce révolté ou cet aventurier s’assagit et entre dans une autre forme de vie.

Les Poissons :

Il y a une ambivalence : on peut avoir affaire à un Poisson de type neptunien, c’est donc un type lymphatique. Ou bien, on peut avoir un Jupiter dominant dans un cadre Poissons, et là c’est le tempérament sanguin.
A dominante saturnienne, c’est le lymphatique-paranerveux, ou bien un nerveux-paralymphatique.

LES MIXOTYPES

Lors du cours sur les éléments, nous avons vu qu’un thème présentait deux, voire trois éléments dominants. Par exemple, si nous analysons le thème de Victor Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon (Doubs), à 22 heures 30 minutes.

On remarque un Jupiter puissant qui est sur le point de culminer, au sextile de l’Ascendant, au trigone de la Lune, et opposé à une triple conjonction Soleil-Vénus-Pluton en Poissons, et qui plus est, il a maîtrise sur la Lune en Sagittaire et sur la triplice en Poissons. Par ailleurs, Neptune vient faire caisse de résonance, il est en secteur I et Maître de la triplice en Poissons. Puis, il y a aussi un Pluton conjoint au Soleil et à Vénus, au trigone de l’Ascendant. Par conséquent, nous avons une dominante Air (Jupiter), Eau (Neptune/Poissons) et Feu (Pluton). Ce qui donnerait un sanguin-lymphatique-bilieux… C’est ce qui arrive souvent.
De ce fait, certains auteurs, comme Paul Carton, entendent définir le tempérament intégralement en relevant les quatre valeurs, évaluées dans un ordre d’importance décroissante : du Lymphatique, Sanguin, Bilieux, Nerveux (L.S.B.N) au Nerveux, Bilieux, Sanguin, Lymphatique (N.B.S.L), à travers le Lymphatique, Sanguin, Nerveux,  Bilieux (L.S.N.B) et en passant par leurs intermédiaires. Mais il y a loin de la rhétorique du théoricien à la complexité de la pratique face au cas individuel. Il est d’ailleurs bon d’épurer pour dégager l’essentiel.
Plus modestement, on peut s’en tenir aux deux valeurs dominantes, et ce n’est déjà pas si mal si l’on parvient à en évaluer les positions d’importance respective. L’essentiel se trouve dit. Il est fréquent aussi que deux types se talonnent sans que l’on puisse préciser lequel l’emporte sur l’autre : tel est le cas du bitype pur.

LES BITYPES

Pour conclure cet exposé théorique sur les tempéraments, il serait bon d’avoir un aperçu sur les bitypes. En effet, en matière tempéramentale, on parle souvent de bilio-nerveux ou de lympho-sanguin etc. mais il n’est peut-être pas si simple de s’y retrouver, car si le type bilio-nerveux incarne des valeurs à la fois du bilieux et du nerveux, ce n’est certes pas évident d’englober ce type d’une manière synthétique et globale. Cependant, il faut s’empresser de dire qu’aucun psychologue n’a dressé de portrait robot concernant cette catégorie d’individus. En général, ils font des tableaux englobant les quatre types à la fois, c’est le cas du Dr. Paul Carton qui fait des portraits sur le N.S.B.L ; L.B.S.N etc. Mais pas de deux types simples.
Cependant, Louis Gastin, dans son livre “Eléments de psycho-diagnostic”, Editions Dangles, 1948, dresse des portraits très succincts sur chacun de ces bitypes, j’ai trouvé intéressant de les rapporter ici :
Tout d’abord, Gastin fait correspondre le “type corporel” au lymphatique et au sanguin, et le “type cérébral” au bilieux et au nerveux. De même, il fait correspondre “le passif” au lymphatique et au nerveux, et “l’actif” au bilieux et au sanguin, ce qui nous donne :

Le bilieux est un actif-cérébral
Le nerveux est un réceptif-cérébral
Le sanguin est un actif-corporel
Le lymphatique est un passif-corporel

Types cérébraux 

Nerveux-bilieux : type du pessimiste volontaire, cérébral, chez qui l’imagination domine, mais qui donne à son intellectualité et à ses aptitudes une orientation vers l’affirmation de la personnalité.
Bilieux-Nerveux : type de l’orgueilleux dont l’énergie mentale domine l’imagination et l’utilise aux fins de son ambition de domination morale ou matérielle.

Types corporels :

Sanguin-lymphatique : type de l’optimiste calme, au caractère gai et dont le travail, tout en se maintenant actif, devient aisément méthodique et patient.
Lymphatique-sanguin : type du sensuel, chez lequel la tendance à une vie végétative s’imprègne de sensualisme affectif, et dont la passivité corporelle s’atténue.

Types actifs :

Bilieux-sanguin : type du volontaire actif ou entreprenant, dont la volonté s’affirme plus bienveillante que chez les cérébraux, mais en même temps plus mobile. Caractère très indépendant.
Sanguin-bilieux : type de l’optimiste volontaire, conscient de sa supériorité physique et mentale ; de ce fait, il est susceptible et “protecteur”. L’action domine la pensée.

Types passifs :

Nerveux-lymphatique : type du pessimiste calme ou mélancolique, à l’idéalisme assez pratique et “bourgeois”. L’intuition se teinte d’objectivité. C’est le rêveur.
Lymphatique-nerveux : type du contemplatif, chez qui la réflexion et la méthode tempèrent l’imagination mais qui souvent songe à la Lune, dans un farniente berceur.

Types objectifs :

Bilieux-lymphatique : type de l’ambitieux tranquille et froid, dont le despotisme est calme et positif, et chez qui la volonté domine, masquée par une apparente douceur : la main de fer dans un gant de velours.
Lymphatique-bilieux : le type du calme volontaire ou persévérant, dont l’ambition demeure cachée sous un travail opiniâtre qui concentre la personnalité.

Types objectifs :

Nerveux-sanguin : type du pessimiste actif chez qui l’intuition s’affirme. Idéalisme peu réalisateur de l’inventeur incompris. Bon artiste travaillant bien, à condition d’aller vite.
Sanguin-nerveux : type du passionné, aux sentiments toujours excessifs, aux colères fréquentes et vite tombées, aux enthousiasmes vite lassés.



THÈMES D’EXEMPLES


BILIEUX :

Otto von Bismarck, né le 1er avril 1815 à Schönhausen (Brandebourg) à 12 heures 30 minutes.




Un Soleil angulaire au MC, au trigone de l’Ascendant Lion, et Uranus vient fermer le triangle par deux trigones : un au Soleil et l’autre à l’Ascendant. Mars est angulaire au couchant, au sextile d’Uranus, puis il est Maître du Soleil et du MC en Bélier. Jupiter est angulaire au FC opposé au Soleil et au sextile de l’Ascendant, il fait caisse de résonance. Quant au coucher de Saturne, cela donne une tension. Le chancelier de fer, au tempérament de lutteur et sûr de sa force. Il fut un des serviteurs les plus rudes et les plus convaincus de la raison d’État, le fondateur autoritaire de l’Empire allemand et de sa prépondérance européenne. “Ce n’est pas par les discours ou des décisions de la majorité que les grandes questions de notre époque seront résolues, mais par le fer et le sang.”  Ou bien, il disait encore : “La vie du chasseur est vraiment la vie naturelle de l’homme” ; de même que la guerre est “la condition naturelle de l’homme.” Enfin, “Si je tiens un ennemi en mon pouvoir, il faut que je l’anéantisse !”

Ludwig Beethoven, né le 16 décembre 1770 à Bonn (Allemagne) à 13 heures 30 minutes.

Uranus est angulaire à l’AS, au trigone du MC, au sesqui-carré du Soleil et au trigone d’un Pluton angulaire au MC. Mars est opposé à l’amas Soleil, Lune Mercure en Sagittaire.
L’homme au caractère indépendant, fougueux, indompté, farouche et même sauvage. L’âme est tourmentée, révoltée, emportée pour finir par s’élever sur les cimes du grand et du sublime. Ne voulant écouter que l’ardent appel de son génie.

Richelieu, né le 9 septembre 1585 à Paris à 9 heures 30 minutes selon Morin de Villefranche qui fut son conseiller astrologue.

Mars en Scorpion conjoint à l’AS, au carré du MC, au semi-carré du Soleil et au sesqui-carré de la Lune.
Homme fort et autoritaire, qui a fait de l’autorité royale la personnification vivante du salut public et de l’intérêt national. Politique de destruction (Scorpion) des  éléments non unifiés du royaume : protestants, nobles, indépendants, ainsi, que les ennemis de la monarchie française.





NERVEUX :

Anton Bruckner, né le 4 septembre 1824 à Ansfelden (Autriche), à 4 heures 15 minutes.

Triangle dominant Soleil-Vierge/Lune-Capricorne/Saturne-Gémeaux proche des angles : Saturne culmine et le Soleil s’apprête à se lever. Ici, c’est le nerveux à l’esprit étroit, enfermé longtemps dans une bigote dévotion à Wagner. Ses symphonies monumentales sont du ressort d’un Jupiter au lever qui vient en compensation.

Camille Saint Saëns, né le 9 octobre 1835 à Paris à 7 heures.


Saturne est conjoint à l’AS, au Soleil, à Vénus maître d’AS, et au carré du MC.
Homme renfermé et mélancolique dont la musique a été jugée par maints auteurs, à la fois trop sèche et trop froide. Aucun musicien ne se voulut plus précis, minutieux et mathématique. Cependant ses œuvres sont “d’une fabrication si solide et si sûre qu’avec la patine du temps on n’arrive plus à les distinguer d’un meuble d’époque.” Considéré comme un parnassien, ce sarcastique, sévère et cassant, est un donneur de leçons d’anatomie musicale et un bâtisseur de cathédrales académiques.

Maria-Luigi Cherubini, né le 14 septembre 1760 à Florence (Italie) à 0 heure 01 minutes !

Saturne est conjoint au MC opposé au Soleil, à Vénus et au sesqui-carré de la Lune. Importance de la Vierge par le Soleil angulaire au FC accompagné de Mercure et de Vénus dans le signe.
Le maestro grincheux et renfrogné à l’esprit intransigeant, étroit et atrabilaire qui règne en despote au Conservatoire de musique de Paris, la personnification de l’académisme de son époque.




SANGUIN :

Edouard VII, né le 9 novembre 1841 au palais de Buckingham à 10 heures 50 minutes.

L’Ascendant est dans le signe du Sagittaire. Jupiter en Sagittaire se lève aspectant la Lune. De son côté, Vénus en Balance culmine au sextile de Jupiter.
Personnalité familière des plaisirs parisiens de la Belle Époque : le prince plein de prestance, appréciant la vie et les joies de la table. Fumant sa douzaine d’énormes cigares quotidiens, et aimant le faste, le jeu, le monde, les spectacles de la scène, de la ville et de la cour, ainsi que les chevaux et les femmes.




Honoré de Balzac, né le 20 mai 1799 à Tours (Indre-et-Loire) à 11 heures.

Jupiter conjoint au Soleil en Taureau qui entre en culmination et qui est au carré de l’AS Lion. En outre, Jupiter s’oppose à la Lune en Sagittaire, dispositrice de trois planètes en Cancer : Vénus, Mars, Saturne. Jupitérien à tonalité Taureau par la présence du Soleil et de Mercure culminant.
L’homme qui “mangeait avec une joviale gourmandise qui inspirait l’appétit, et qui buvait d’une façon pantagruélique”. Le bon vivant : “Il était superbe de pantagruélisme végétal, sa cravate ôtée, sa chemise ouverte, son couteau à fruit à la main, riant, buvant de l’eau, tranchant dans la pulpe d’une poire de doyenné… Alors, sa poitrine s’enflait, ses épaules dansaient sous son menton réjoui. Le franc Tourangeau remontait à la surface.”



Gottfried Leibniz, né le 1er juillet 1646 à Leipzig (Allemagne) à 18 heures 15 minutes.

Conjonction Soleil-Jupiter en Cancer au carré du MC et au quinconce de l’AS en Sagittaire.
C’est tout à la fois, le géant d’une pensée en grandes orgues, embrassant l’ensemble du savoir universel ; un essor de l’esprit aussi ample que profond et puissant que souple, en quête d’un œcuménisme de la culture. Une œuvre grandiose (70 volumes de 500 pages) ; 20 000 lettres écrites à plus de 600 correspondants. C’est aussi l’optimisme leibnizien, le don généreux de la nature, l’acceptation heureuse de la situation de l’homme dans l’harmonie universelle, en quête d’une perfection éclairée, sur une Terre qui est “le meilleur des mondes possibles”, la vie entière y étant une symphonie, une œuvre d’art née de la main divine.

LYMPHATIQUE :

Franz Schubert, né le 31 janvier 1797 à Lichtenthal (Faubourg de Vienne), à 13 heures 30 minutes.

L’Ascendant est en Cancer, la Lune en Poissons s’approche de la culmination. Cette Lune est conjointe à Jupiter au carré de Saturne qui sort du lever. Tandis que Neptune au Scorpion est au carré du Soleil.
Le tempérament lymphatique est très net dans le portrait de Marcel Schneider : “Au physique, une petite taille, un gros ventre, un visage empâté et rond, face de lune, avec des lèvres épaisses et un nez épaté, un homme s’habillant négligemment. Au moral, un être sensible, doux, timide, naïf, nonchalant, vagabond, contemplatif.” Son existence est une vie de bohème au jour le jour, précaire, effacée, mais libre ; il loge chez l’un puis chez l’autre, fréquente les auberges quand il ne s’évade pas dans la campagne. Sans ambition, indifférent à l’argent comme aux honneurs, “ses véritables possessions, ce sont les ruisseaux de la forêt viennoise, les clairs de lune dans les bois (…). Tout ce qui relève du sentiment de la nature, de l’effusion romantique dans l’âme du monde lui appartient en propre.”

Egard Allan Poe, né le 19 janvier 1809 à Boston (U.S.A.) à 2 heures 30 minutes.

Lune angulaire au FC accompagnée de Vénus, de Jupiter et de Pluton, le tout est dans le signe aquatique des Poissons. En outre, la Lune est au carré, Neptune, Maître de l’amas, conjoint à Saturne, ces deux derniers s’apprêtent à se lever. L’Ascendant étant au Scorpion.
Poète rêveur, sensible, imaginatif, à la fois visionnaire et halluciné.

Charles Daubigny, né le 15 février 1816 à Paris à 20 heures.

La Lune est conjointe à l’AS, au carré du MC, au quinconce du Soleil et au carré de Neptune angulaire au FC. Neptune est conjoint au FC, au sextile du Soleil, au carré de la Lune et au quinconce de Mars. En outre, le Maître d’AS, Mercure, est en Poissons.
Ce peintre va jouer un rôle de premier plan dans la transition de la peinture vers l’impressionnisme ; il fut le premier peintre à travailler entièrement en plein air jusqu’à en arriver à aménager un atelier-bateau lui permettant de suivre l’Oise au fil de l’eau, son parcours de prédilection.


TYPES MIXTES


BILIO-SANGUIN

Auguste Rodin, né le 12 novembre 1840 à Paris à 12 heures.

Une conjonction Soleil-Jupiter en Scorpion angulaire au MC, sextile à l’Ascendant et triangulée à une opposition Mars-Uranus qui est elle-même au double carré d’une conjonction Mercure-Vénus-Saturne en Sagittaire. Type bilio-sanguin.

SANGUIN-BILIEUX :

Emile Zola, né le 2 avril 1840 à Paris, à 23 heures.

Jupiter, Maître de l’Ascendant, se lève au quinconce du Soleil, de la Lune, de Pluton, et de Mars en Bélier. L’Air et le Feu se talonnent : le jupitérien s’impose sur une toile de fond Pluton-Mars-Bélier. Sanguin-bilieux.

NERVO-BILIEUX :

Louis Pasteur, né le 27 décembre 1822 à Dôle (Jura), à 2 heures.





Saturne est conjoint au Descendant, carré au MC, trigone à Soleil-Mercure-Vénus en Capricorne, semi-carré à la Lune, et dispose de Soleil-Mercure-Vénus-Mars-Uranus et Neptune en Capricorne. Mars est conjoint au FC et carré à l’Ascendant.

BILIO-NERVEUX :

Hector Berlioz, né le 11 décembre 1803 à la côte Saint-André (Isère) à 17 heures.




Pluton angulaire au MC et au trigone de l'Ascendant, en outre, une conjonction Soleil-Mercure-Mars en Sagittaire. La part du Feu est renforcée par le sextile de cette triplice à Uranus. Saturne est au carré de l’Ascendant, quinconce au MC, et au carré de Vénus angulaire au DS en Capricorne. Berlioz est typiquement bilio-nerveux.

SANGUIN-LYMPHATIQUE :

Louis XVIII, né le 17 novembre 1755 à Versailles, à 3 heures 30 minutes (version d’Argenson).     

Jupiter est angulaire à l’Ascendant, au carré du MC, au semi-carré du Soleil. Vénus est conjointe au Soleil et elle est maîtresse de l’Ascendant et de Jupiter en Balance, ainsi que de la Lune en Taureau. De son côté, la Lune est au carré de Neptune et ce dernier est au sextile de l’Ascendant.

LYMPHO-SANGUIN :

Gabriel Fauré, né le 12 mai 1845 à Pamiers (Ariège) à 4 heures.

La Lune en Cancer est angulaire au FC et Jupiter se lève. La Lune est à la base d’un triangle aboutissant à Neptune-Verseau et elle est au sextile d’une conjonction Soleil-Vénus en Taureau, le Signe est renforcé par la présence de l’Ascendant et de Mercure.

NERVEUX-LYMPHATIQUE :

Georges Rodenbach, né le 16 juillet 1855 à Tournay dans le Hainaut (Belgique), à 2 heures.

Saturne est en Gémeaux et conjoint sur la pointe de l’Ascendant, au carré de Neptune en Poissons, et au trigone au MC. Son Maître Mercure est conjoint au Soleil en Cancer, et leur maîtresse la Lune passe au FC. L’Eau et la Terre composent une musique en sourdine dans la tonalité d’un saturno-lunaire. Nervo-lymphatique.

LYMPHO-NERVEUX :

Marcel Proust, né à Paris le 10 juillet 1871, à 23 heures 30. 

Une conjonction Lune-Neptune qui est angulaire à l’Ascendant. La Lune est maîtresse d’une quadruplice Soleil-Mercure-Jupiter et Uranus en Cancer, opposée à un Saturne culminant au MC et trigone à la Lune ascendante. Lympho-nerveux.



LYMPHO-BILIEUX :

Guillaume Apollinaire, né le 26 août 1880 à Rome (Italie), à 5 heures.


Une conjonction Lune-Neptune est angulaire au MC, et un lever du Soleil et de Mercure. L’Ascendant ainsi que Mercure, sont dans le Lion. Eau-Feu, lympho-bilieux.

BILIO-LYMPHATIQUE :

Algernon Charles Swinburne, né le 5 avril 1837 à Londres, à 5 heures.


Ce thème présente un amas en Bélier (Soleil-Lune-Mercure-Vénus) prêt à se lever, au trigone d’une conjonction Jupiter-Mars en Lion. Mais, derrière ce Feu qui jaillit de toutes parts, il y a l’Eau, avec un Ascendant Poissons, Neptune aspectant la conjonction Vénus-Mercure et constituant un second pôle par le fait de son opposition à la conjonction Jupiter-Mars en Lion. Son Maître Uranus étant de surcroît en Poissons. Bilio-lymphatique.

SANGUIN-NERVEUX :

Henri Matisse, né le 31 décembre 1869 à Cateau-Cambrésis (Nord), à 20 heures.


La présence en Capricorne de Soleil-Mercure et de Mars, avec une conjonction Lune-Saturne au sextile d’une Vénus en Verseau qui se couche, et au trigone de l’Ascendant, outre un Jupiter qui culmine par angularité au MC  et au trigone du Soleil et au sesqui-carré de la Lune. Matisse a la prestance jupitérienne, avec un climat aérien de santé morale, de bien-être, qui le conduira à célébrer avec sincérité le bonheur de vivre. C’est dans le style de la Terre qu’il y parvient.

NERVEUX-SANGUIN :

Konrad Adenauer, né le 5 janvier 1876 à Cologne (Allemagne), à 10 heures 30 minutes.


Ce thème présente un Saturne en Verseau qui vient de se lever et Jupiter du Scorpion qui vient de culminer, sur fond de Soleil-Mercure en Capricorne au sextile de Jupiter, outre Jupiter qui est au quinconce de la Lune. Nerveux-sanguin.

Conclusion

Ne jamais oublier d’utiliser la classification qui rend le mieux, car à vouloir faire entrer un individu à tout prix dans une classification donnée, on risque d’avoir des surprises. Par exemple, un Alfred de Musset répondra mieux à la caractérologie de Le Senne, un Honoré de Balzac répond bien au tempérament d’Hippocrate etc.
Lorsque l’individu ne répond pas vraiment aux tempéraments, à cause, par exemple, de plusieurs dominantes contraires ou autres, le savoir tempéramental est alors rendu inopérant, voilà tout. C’est pour ces motifs que l’on étudie plusieurs classifications : tempéramentale, caractérologique, typologique… de manière à retenir celle qui rend le mieux au cas étudié.




Frédéric MUSCAT



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