Du déterminisme au libre arbitre
Face aux événements, deux attitudes
se présentent : la première consiste à subir les événements que le ciel nous
envoie, et la seconde à tenter de les dominer. Peut-être y-a-t-il plus de prix
à la première, et peut-être y-a-t-il plus de gloire à la seconde ? La première
forge une âme, et la seconde trempe un caractère.
Quand on adopte la première des deux
solutions, c’est-à-dire qu’on est passif devant l’événement, que nous pensons
que tout est prédéterminé et que nous n’y pouvons rien changer, il n’y a pas
besoin d’astrologie, parce qu’il n’est pas question de détourner les faits,
mais de les subir. Il est évident que si inéluctablement un événement doit nous
arriver à une certaine date donnée, et qui plus est, si cet événement doit être
désagréable, on va passer des mois, voire des années à attendre cet événement
fâcheux, à être inquiet par l’appréhension même de cet événement, et il serait
beaucoup plus sage à ce moment-là de ne pas chercher à lever le voile du futur.
Peut-être bien que cette acceptation
des événements apparents permettra une évolution intérieure à travers
l’épreuve, c’est pourquoi disais-je que cette option forgeait une âme. C’est
subir les épreuves que le ciel est censé nous envoyer pour en tirer une
purification de l’être ; c’est la démarche des saints et des mystiques, c’est
d’ailleurs cette démarche que Charles Baudelaire résumait par ce vers très
connu :
- “Soyez béni, mon Dieu, qui donnez
la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés.” (Bénédiction)
Voilà une option.
Et puis, il y a une seconde option,
un second point de vue qui est tout différent. C’est d’essayer d’empêcher les
choses, de ne pas les croire inéluctables, et de se dire : - “Certes, il y a
le déterminisme des planètes, mais j’ai mon libre-arbitre aussi.” A ce
moment-là, il est bon de connaître toute la gamme des possibles pour s’y
préparer par avance, et par conséquent tenter de ce fait d’y changer quelque
chose. Et c’est au niveau de la seconde option qu’intervient la grande utilité
de l’astrologie, puisque le rôle, en l’occurrence, peut être de prévoir et non
pas de prédire.
Différence fondamentale, parce que
dans “prévoir”, il y a précisément toute l’espérance du libre-arbitre, tandis
que dans “prédire”, il y aurait une espèce d’acceptation d’un déterminisme
absolu.
Par conséquent, vu à travers cette
option, il est bien évident que vouloir connaître les propositions de l’avenir
est de ce fait l’acte le plus raisonnable qu’homme n’ait jamais tenté,
puisqu’il peut donner, par la connaissance qu’il en a, une ampleur aux
événements qu’il souhaite et amortir ceux qu’il redoute, en faisant ce que l’on
nomme : “la part du feu”.
Qu’est-ce qu’un transit ?
C’est le passage d’un astre, soit
sur sa position radicale, ou bien sur l’un des points sensibles du thème. Ce
peut être encore le passage d’un astre en aspect avec sa position
radicale, ou bien avec l’un des points
sensibles du thème. Voilà les quatre possibilités du transit.
Quels sont donc les points
sensibles ?
Il y a deux types de points
sensibles : les planètes et les quatre angles du thème : AS, MC, FC, DS.
Notons cependant qu’il est dit que les transits par conjonction sont plus forts que les
transits par aspects.
Faut-il tenir compte de toutes les
planètes en transit ?
Non. Car toutes les planètes n’ont
pas la même intensité. Les transits des planètes dites majeures, c’est-à-dire
les planètes “excursives” de Mars à Pluton, exercent les influences les plus
importantes et elles déterminent les événements les plus marquants de
l’existence, surtout Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton, c’est-à-dire
les planètes “lentes”. En effet, plus la planète est éloignée du Soleil, plus
longue en est sa révolution, et plus rares sont par conséquent les aspects et
les transits que peut former cet astre avec les points sensibles du thème
natal.
De ce fait, nous comprenons bien
que, puisque ces transits sont rares, ils vont déterminer des événements plus
marquants et plus durables que les événements qui découlent des transits venant
des planètes rapides. Quand je dis plus marquants, cela ne veut pas dire “spectaculaires”. Car quelquefois, un
transit de planètes rapides comme Mars, peut faire un événement spectaculaire
de par sa soudaineté, sa brusquerie, mais il ne sera pas durable, il n’aura pas
une longue répercussion en nous, alors qu’un transit de Neptune, par exemple,
qui va se faire très lentement et qui ne passera à cet endroit qu’une fois dans
la vie, ne sera peut-être pas spectaculaire : il y aura peut-être l’air de ne
rien se passer, mais avec un recul de
plusieurs années par rapport à cette date, on s’apercevra en fait que toute la
vie a changé de direction à travers un transit de cette sorte.
Par conséquent, avec les transits,
il ne faut pas attendre forcément du spectacle, mais quelquefois attendre une
modification interne qui elle, va permettre toute une zone de modification
extérieure. Donc, les
planètes lentes font les transits les plus déterminants, et les
planètes rapides font des transits assez fugitifs (même les
spectaculaires sont fugitifs).
Ainsi, avec les planètes lentes,
l’astrologue va pouvoir situer les étapes de la vie, et avec les
planètes rapides, il va pouvoir percevoir les petits faits de la vie
quotidienne.
D’autre part, il est évident que
lorsque vous avez trouvé la planète dominante, il faut suivre les transits de
cette planète.
Prenons un exemple : Adolphe
Hitler né le 20 avril 1889 à Braunau-sur-Inn (Autriche) à 18h 30 mn, son thème présente un Uranus angulaire à l’Ascendant.
En 1906-1907, Uranus transite sa
conjonction Lune-Jupiter, il se révèle à lui-même. Outre l’apparition de sa
passion pour l’opéra de Wagner, il découvre sa passion politique. Il a seize
ans et l’on peut dire que c’est sa naissance politique.
En 1910-1913, Uranus transite le FC
: le 24 février 1912, il s’installe à Munich. Ce sera à Munich “ses plus belles
années”, dira-t-il dans “Mein Kampf”.
En septembre 1930, Uranus transite
le DS. Avec Hitler à sa tête, son parti s’enfle brusquement : il va passer de
12 sièges à 107 au Reichstag.
Uranus transite la conjonction
Mercure/Soleil de 1933 à 1935 : c’est la prise du pouvoir, il est nommé
chancelier le 30 janvier 1933 (Uranus 19° Bélier), puis lorsqu’il arrive à 1°
Taureau, il devient Führer le 2 août 1934.
Uranus transite la conjonction
Mars/Vénus en 1938-1939 : le dictateur se lance dans la guerre.
Uranus transite la conjonction
Neptune/Pluton : il plonge dans l’enfer de la défaite, jusqu’au désastre ultime
lui imposant sa propre mort.
Analysons maintenant les passages
saturniens, dans la mesure où Saturne est son astre le plus haut, et qui plus
est, si on le fait naître à 18 heures 30 minutes comme indiqué sur l’Etat
Civil, Saturne se retrouve angulaire au MC.
Saturne transite le Descendant et
l’amas planétaire en Taureau de 1908 à 1913. Ce sont les années les plus
pénibles de son existence, il est à Vienne, sans foyer, sans amis, sans
ressources, il fait la manche, trouve refuge dans les asiles de clochards et
d’ivrognes, hantant les soupes populaires pour ne pas mourir de faim. Il sera
manœuvre et entrera en conflit pour des raisons politiques avec les autres
ouvriers qui sont syndiqués, et de ce
fait il sera renvoyé, livré de nouveau à lui-même. Il gardera un tel souvenir
de haine de cette ville de Vienne, qu’en décembre 1944, lorsque le gouverneur
von Schirach demanda un renforcement de l’artillerie anti-aérienne pour la
ville qui souffrait beaucoup des bombardements, Hitler répondit qu’il ne
donnerait rien pour Vienne, et que les Viennois n’avaient qu’à faire
l’expérience de ce qu’étaient les bombardements...
Saturne transite le MC, et lui-même
en 1917-1918. Hitler est à la guerre, cette épreuve lui vaut son départ dans
l’existence : décoration, blessure. Le 4 août 1918, il reçoit la croix de fer
de première classe, décoration rarement accordée à un simple soldat dans la
vieille armée impériale, tandis que le 14 octobre 1918, une attaque par les gaz
sur le front le rend provisoirement aveugle.
Saturne transite l’Ascendant : c’est
le putsch manqué du 9 novembre 1923
(Saturne 25° Balance), suivi de son incarcération.
Saturne transite la conjonction
Lune-Jupiter. Fin 1929, Hitler s’installa dans son appartement de neuf pièces,
situé dans la Prinzregentenstrasse. Il prit sa demi-nièce Angela dite Géli avec
lui. Puis, le 17 septembre 1931, Géli Raubal se suicide chez lui au cours de la
nuit.
De 1939 à 1944, Saturne transite le
Descendant et l’amas en Taureau, c’est la guerre.
Tel est, grosso modo, le
tableau des transits d’Uranus et de Saturne qui sont les deux dominantes du
thème.
Les rétrogradations :
Lorsqu’on étudie les transits, il
est très important de regarder les rétrogradations et les marches directes des
astres. En effet, une rétrogradation peut modifier l’ordre d’importance des
planètes, par exemple, Mars est moins important que Saturne car il va plus
vite, de même que Vénus est moins importante qu’Uranus parce qu’elle a une
marche qui est plus rapide, etc. Cependant, une rétrogradation peut modifier
tout cela.
Prenons un exemple : supposons que
l’on cherche les transits de Saturne sur un point sensible d’un thème qui
aurait un Ascendant à 23° du Bélier. Si l’on compulse les éphémérides
concernant l’année 1998, on s’aperçoit que Saturne est passé, du
10 au 19 avril 1998 à 23° du Bélier, mais aussi, par sa marche directe, il
n’est passé qu’une seule fois sur ce point sensible (23° Bélier). Ainsi,
Saturne donnera finalement un événement de moindre importance qu’une Vénus qui
va, par le système de rétrogradation et de marche directe, commencer par être
stationnaire au même point du thème pendant plusieurs jours, et puis va opérer
une marche directe d’abord, puis rétrograde ensuite, puis de nouveau directe,
et qui va en quelque sorte “piétiner”
longtemps ce point sensible.
Prenons un exemple concret :
imaginons que nous ayons un thème qui présente une Lune à 10° Bélier, nous
remarquons que Mercure transita ce point le 14 mars 1998, puis le 27 mars 1998
Mercure était rétrograde, il était à 21° du Bélier. Du 15 au 19 avril 1998, il
était à nouveau à 10° Bélier. Le 20 avril 1998, il est redevenu direct puis il
est repassé de nouveau à 10° Bélier du 22 avril au 26 avril 1998. Par
conséquent, Mercure est resté près de 10 jours sur ce point, et là l’événement
sera plus important que celui qui viendra d’une planète lourde qui passera à
toute vitesse à cet endroit-là.
De même, les différences de vitesse
d’une planète lors d’un transit peuvent entraîner des différences dans la force
de ce transit. Par exemple, Jupiter, lorsqu’il passera en un coin du ciel, fera
un transit beaucoup plus important s’il est dans sa lenteur, c’est-à-dire s’il
est plus ou moins stationnaire. Tandis que s’il file en l’espace d’un mois sur
plusieurs degrés, l’événement attendu sera sans importance. Par exemple,
concernant l’année 1997, du 1er novembre 1997 au 12
novembre 1997, Jupiter sortait de sa rétrogradation, il a occupé le 13e
degré du Verseau (12 jours), alors qu’il n’a occupé le 29e degré du
Verseau que du 1er au 4 février 1998 (3 jours).
Les boucles de rétrogradation
Si l’on prend des éphémérides et que
l’on regarde ce qui se passe en mars 1998, on peut voir que
Mercure rétrograde le 27 mars 1998 à 21° du Bélier, et qu’il reprend sa marche
directe le 20 avril 1998 à 9° Bélier.
Supposons que nous ayons un thème
qui présente une Lune à 12°du Bélier, en raison de sa rétrogradation, Mercure
transitera cette Lune à trois reprises :
La première fois le 16 mars 1998.
La deuxième fois le 12 avril 1998.
La troisième fois le 28 avril 1998.
Ceci s’appelle une boucle, et s’applique
à toutes les planètes lorsqu’elles rétrogradent. Bien sûr, les luminaires ne
font jamais de boucles dans la mesure où leur marche ne rétrograde jamais, ils
sont toujours directs.
En ce qui concerne la “boucle”, on
peut interpréter le premier passage comme étant l’amorce d’un événement :
c’est quelque chose qui commence sans en avoir trop l’air ; quelquefois même, ce
peut être l’intervention volontaire du natif qui peut faire une action aux
alentours de la date du premier passage. Et puis, il va y avoir comme un arrêt
de cet événement.
Ensuite, il se peut qu’au moment où
l’astre repasse pour la deuxième fois, il y ait une complication dans les
faits, ce peut être un phénomène réactif ou bien ce peut être un empêchement
comme ce peut être aussi un enrichissement...
Enfin, le troisième et dernier
passage pourra signifier le résultat de cet événement : la conclusion.
On peut voir ceci comme la thèse,
l’antithèse et la synthèse : le premier passage, s’apparente à la thèse, le
deuxième, par rétrogradation, s’apparente à l’antithèse, et enfin le troisième
et dernier passage, se présente comme la synthèse. Ensuite, l’astre s’en va et
l’être passe à un autre événement.
Je tiens à préciser que ceci est du
domaine spéculatif, en effet, pour observer de tels phénomènes,
la plupart du temps il faut que l’individu soit à l’écoute de son ciel. Car il
est des évènements qui nous échappent, dont nous n’avons pas ou ne prenons pas
conscience avec suffisamment d’acuité. En outre, certaines fois il faut un
certain recul pour comprendre ce qu’il s’est exactement passé. Par conséquent,
ne vous jetez pas sur vos éphémérides en cherchant à donner un sens absolu à
toutes les boucles qui ont touché vos points sensibles. Maintenant, si vous
avez un exemple concret d’un transit rétrograde, marquez le sur un carnet avec
d’un côté les transits de la planète et de l’autre les successifs rebondissements
de l’événement. Mais, je le répète, ceci est du spéculatif.
Quelquefois, il peut s’agir, sur les
trois passages, de trois faits qui ne sont pas liés à une même histoire, mais
qui scandent trois épisodes identiques. C’est ainsi, par exemple, qu’une boucle
de Mercure sur Vénus, le premier passage peut indiquer une formulation
(Mercure) avec le partenaire des sentiments (Vénus) ; au passage suivant,
une connaissance viendra se confier à vous sur l’état de son couple ;
enfin le troisième passage peut générer une prise de conscience (Mercure) de la
vie affective (Vénus). Ainsi, nous avons eu trois plans successifs qui sont
indépendants les uns des autres mais qui parlent de la même chose : la
communication et la réflexion sur l’affectivité. Maintenant, la même boucle de
Mercure sur Vénus peut concerner la même situation, par exemple, et ceci d’une
manière prosaïque : au premier passage le natif aperçoit une personne qui
le séduit, au second il la revoit et échange avec elle, puis lors du troisième
passage il entame une histoire affective avec cette personne.
Ainsi, les scénarios sont multiples.
Comment peut agir un transit ?
Avant tout, comprenez bien qu’un
transit en soi ne signifie pas forcément un événement, mais c’est d’abord et
avant tout un état d’âme, un climat psychique. Ce n’est pas parce que vous
allez avoir des transits négatifs qu’un événement du même ordre doit et va
surgir. Certes, en vertu de la loi de synchronicité ceci a plutôt tendance à se
produire durant ces périodes, mais en premier lieu, ce n’est pas de la sorte
qu’il faut concevoir un transit, car ce serait prendre la pyramide par son
sommet et non à sa base. Par conséquent, on doit toujours placer le pronostic
sur le plan intérieur et ne pas le formuler en terme d’évènements
extérieurs au natif, mais le considérer dans ce que le natif ressent, éprouve,
car un transit c’est d’abord et en premier lieu un climat interne.
Cela étant dit, il est évident qu’un
transit peut agir de deux façons : soit en mode interne, et
là où l’on attend un événement, il ne se passe en fait rien sur le plan du
visible, mais au contraire un événement intérieur, c’est-à-dire une prise de
conscience, un changement intérieur, une maturité, etc... Ou bien, un transit
peut agir en mode externe et en ce cas ce seront des évènements
extérieurs qui se feront jour.
Mais comment déterminer si
l’événement sera vécu intérieurement ou extérieurement ? C’est quasiment
impossible à savoir. Et c’est ici qu’apparaît la limite de la part du
déterminisme et dans le même temps que se fait jour le libre arbitre.
Tout au plus, lorsque vous vous
trouvez en présence d’un individu qui a une vie intérieure intense, qui a opté
pour un approfondissement des choses et un retour sur soi-même, il y a des
chances pour que l’événement soit vécu en mode intérieur. Si au contraire, vous
vous trouvez devant quelqu’un qui a une large surface portante de la vie et qui
agit beaucoup, il y a tout lieu de penser que cet homme plongeant peu dans ses
profondeurs subira un événement d’ordre extérieur. Quelquefois ce peut être
aussi les deux : l’un pouvant précéder l’autre indifféremment, c’est-à-dire que
l’événement qui heurte l’individu peut entraîner un état d’âme ou une prise de
conscience, ou bien au contraire, la prise de conscience d’une chose peut entraîner
l’événement : l’être agit.
Pour illustrer ce propos, il y a le
cas de deux hommes qui sont nés à quatre jours d’intervalle, ce sont les cas de
Jean
Mermoz et de Walt Disney.
Jean Mermoz est né le 9 décembre 1901 à
Aubenton (Aisne) à 2 heures.
Walt Disney est né le 5 décembre 1901 à
Chicago, Illinois (USA) à 0 heure 30 minutes.
Le 7 décembre 1936, se présentait
dans le ciel une opposition Saturne-Neptune au double carré du Soleil en
Sagittaire, et qui les concernait tous les deux puisqu’ils avaient tous les
deux, dans leur thème natal une conjonction Soleil-Uranus en Sagittaire.
Jean Mermoz a trouvé la mort dans un
accident d’avion, alors que Walt Disney a eu dans le même temps des problèmes
financiers dont il se demandait même s’il allait se tirer d’affaire, car il
était à deux doigts de la faillite.
Il est évident que si Mermoz était
resté au sol, il aurait eu peut-être des problèmes, mais il aurait peut-être
évité la mort...
Et ce transit de Saturne était à tel
point important que trente ans plus tard, le 15 décembre 1966, le même transit
de Saturne, qui était cette fois opposé à Uranus, cette opposition formant un
double carré au Soleil (Soleil qui touchait sa conjonction natale
Soleil-Uranus) a emporté cette fois Walt Disney qui est mort ce jour-là.
Donc, c’est bien ici que l’on sent à
la fois le déterminisme de l’astre et le libre-arbitre de l’homme. Peut-être
bien que si Mermoz avait eu connaissance de ce qu’il y a de néfaste dans ce
transit, et qu’il se fût abstenu de voler, il aurait échappé à la mort...
Malgré tout, il faut bien dire que
tel homme qui met l’accent sur les faits visibles, a de fortes chances au
moment de ses transits de déchaîner des actions extérieures et des événements
visibles, qui auront leur incursion dans la Maison où se passera le transit, et
que tel autre homme qui met l’accent sur les événements intérieurs, ceux du
monde de l’âme, aura certainement des événements à ce niveau-là : des problèmes
de méditation ou des prises de conscience, voire d’anxiété...
Planètes transitantes et planètes
transitées :
En cas de transit, il y a en effet
une planète qui est transitée (la planète du thème natal qui est fixe),
et une planète qui est transitante (la planète qui passe, qui est mobile).
Par exemple, supposons un thème qui
présente une Vénus à 10° du Taureau : c’est la planète fixe. Elle sera
transitée par Saturne le 24 mai 1999, qui était à ce moment-là à 10° du Taureau
; on dira donc, en langage technique, que Vénus est la planète transitée
et que Saturne est la planète transitante.
Il faut évidemment faire une
différence entre ces deux planètes :
Le transit produit des événements internes ou externes pour des raisons de la
planète transitée, et ceci en mode de la planète transitante.
Si nous reprenons notre exemple de
Saturne transitant Vénus, on dira que l’événement se formera pour des raisons
vénusiennes (qui peuvent être des raisons aussi bien affectives,
qu’esthétiques, artistiques, voire financières si l’on prend toute la
symbolique de Vénus) et en mode saturnien (c’est-à-dire en mode
de frustration, d’obstacles, de restrictions, de difficultés, de retards, ou
bien si ces difficultés seront dépassées, on dira en mode de durée, car avec
Saturne il y a aussi la notion de temps).
Par conséquent, pour des raisons
vénusiennes et en mode de Saturne, un événement se formera.
On peut donc considérer la planète
transitante comme un point émetteur et la planète transitée comme un
point récepteur. Dans notre exemple, on dira que Saturne émet
et que Vénus reçoit.
Le point récepteur indique le domaine atteint, et le point émetteur indique
la façon dont s’opère le passage.
C’est donc le point transité qui
donne le cachet du transit, l’événement tel qu’en lui-même,
tandis que la planète transitante donne la teinte de l’événement,
elle oriente l’événement dans une voie donnée.
Par exemple, si c’est Uranus qui
transite Vénus, on dira toujours que pour des raisons affectives (Vénus), il y
aura des événements soudains, inattendus, imprévisibles, brutaux (Uranus).
Si c’est Neptune qui transite Vénus,
on dira que pour des raisons amoureuses (Vénus), il y aura un événement d’ordre
neptunien : idéalisme, communion, ou au contraire brouillage, ennuis, fuites,
illusions, sables mouvants, déceptions, trahisons (Neptune).
Si c’est Pluton qui transite Vénus,
on dira que pour des raisons affectives (Vénus), il y aura une métamorphose ou
une destruction (Pluton).
Tandis que si c’est l’inverse,
c’est-à-dire que si c’est Vénus qui transite Saturne, ici l’événement serait
renversé : il peut y avoir le goût (Vénus) de l’isolement, du
retrait, de méditer, de faire le point (Saturne), ou encore, Vénus peut
apporter un pôle de gaîté à la grisaille saturnienne…
Afin que vous saisissiez bien ce
mécanisme nous allons prendre encore un exemple : Supposons un transit du
Soleil à Mars.
La première chose à faire c’est de
dépouiller la signification d’un transit à son strict minimum, c’est-à-dire,
mentionner le phylum de base. Par conséquent, un transit mettant en cause le
Soleil et Mars c’est la relation de la volonté (Soleil) et de l’action (Mars).
Ainsi, si c’est Mars qui transite le
Soleil on peut traduire un tel transit par une mise en action (Mars) de la
volonté (Soleil). Et si c’est l’inverse, le Soleil qui transite Mars, on peut
traduire ce transit par une mise en lumière (Soleil) de l’activité (Mars).
Quel est le mode de
l’événement ?
Le mode de l’événement est fonction
du symbolisme universel de la planète qui transite. Quelle est sa couleur ?
Elle est noire (Pluton), rouge (Mars), bleue (Jupiter), etc.
Et puis, il faut étudier aussi ce que
représente la planète dans le thème
qu’on étudie. Il y a donc le symbolisme général, et ce
qu’elle représente dans le thème qui est propre à chacun de
nous.
En effet, une planète est inséparable du Signe
et de la Maison qu’elle occupait à la naissance, de même, cette planète
est inséparable des aspects qu’elle formait, elle n’est pas davantage
inséparable du ou des Secteurs qu’elle gouverne. Cela s’appelle la condensation
des tendances. Car une planète a un sens général qui est valable pour
tout le monde (significateur universel), et pour chacun de nous elle a condensé
dans notre thème des choses qui ne sont valables que pour nous, et qui nous
sont propres. La condensation d’une planète, il faut la lire en additionnant
tous les facteurs que je viens d’énumérer.
Prenons un exemple : le thème natal
de François
Mitterrand né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) à 4 heures.
Son thème présente un Pluton au Milieu du Ciel, en Cancer, au carré de l’Ascendant, au trigone du Soleil et au sextile de Jupiter. Lorsque ce Pluton a transité sa Lune en 1981, selon les manuels d’astrologie, cela se présentait plutôt comme un transit maléfique. Mais, après avoir analysé ce Pluton, on s’aperçoit qu’il ne pouvait être que bénéfique :
- Il est au MC, qui est le Secteur
de la vocation et de la reconnaissance sociale du Moi ;
- Il est au sextile de Jupiter et au
trigone du Soleil, les deux planètes les plus sociales, car Jupiter et Soleil
ont trait aux honneurs par excellence ;
- Il transite la Lune qui est
maîtresse du MC Cancer et au sens universel la Lune c’est le peuple.
Par conséquent, nous sommes ici en
présence d’un faisceau de tendances convergentes (avec la X, le Maître de X, le
Soleil et Jupiter qui plus est en rapports harmonieux : sextile à Jupiter et
trigone au Soleil) qui se condensent sur ce transit, ce qui a correspondu au 10
mai 1981, où il fut élu président de la République.
Et si l’on pousse encore plus loin,
on voit que Pluton est Maître de la Maison II et du Soleil. Donc, on peut
penser qu’il y a eu accroissement des acquisitions matérielles et financières,
ce qui fut le cas… en mode plutonien (le silence, le secret et l’occulte).
Ainsi, si vous avez par exemple un
transit de Saturne qui va prochainement arriver, n’analysez pas uniquement
Saturne tout seul comme étant dégagé de toute influence extérieure, mais
transportez-le avec tout ce qu’il fait dans votre thème et au besoin, pour
faciliter la chose, notez-le sur une feuille de papier en mettant : Saturne, il
est dans tel Signe, telle Maison, Maître de tel Secteur, en aspect avec telle
ou telle planète etc. Et là vous avez un Saturne qui vous est personnel, et qui
lui va jouer. Voilà ce que c’est que la condensation : c’est une addition des
forces.
Mais aussi pour bien faire, autour
de la planète il faudrait mettre les réactions propres à chaque individu,
c’est-à-dire faire une condensation psychologique et psychanalytique
approfondie. Car il est bien évident qu’un événement saturnien, quand il passe
dans un thème qui est marqué par un complexe saturnien : complexe de sevrage,
ou complexe de culpabilité, aura beaucoup plus d’importance que s’il n’y a pas
de nœud complexuel autour de cet astre. Il est bien évident que Saturne, qui
tend à retirer quelque chose, s’il entre en vibration chez un être qui est
marqué par un complexe d’échec, il y a tout lieu de supposer (sauf s’il y a eu
une prise de conscience de sa part) qu’il ira vers une séparation ou un échec,
puisque dans la condensation saturnienne il était inscrit : “échec”. Donc, une
fois ce sera l’échec aux examens, une autre fois un échec sentimental, une
autre fois un échec social, un échec dans les relations amicales, une perte
d’argent, une erreur qui conduira à la débâcle etc. Ce sont certes des
événements différents, mais ils sont toujours liés à ce même complexe que
traîne en somme la planète avec elle.
Si au contraire, ce Saturne était
dégagé de tout complexe, il n’y aurait rien à craindre, il causerait peut-être
une frustration, un empêchement, un retard, un obstacle, mais l’individu aura
la puissance intérieure pour dépasser cet obstacle. Alors que s’il a un
complexe d’échec, il n’aura aucune puissance intérieure, puisqu’il tend
inconsciemment vers son échec, il l’attend et le désire. Sauf, je répète, s’il
en a fait une prise de conscience, ou que le psychanalyste ou l’astrologue lui
a insufflé : - “Vous avez droit comme
tout le monde à la réussite, pourquoi voulez-vous échouer ? Bien sûr, vous
aurez des difficultés, mais il ne tient qu’à vous de les dépasser...”
Quel est le moment de l’événement ?
Les phénomènes réactifs sont
fonction de la psychologie et même de l’âge du natif, car la sensibilité aux
transits n’est pas la même chez tous les êtres.
La vitesse de réaction aux transits
n’est pas la même non plus selon les individus, car il y a les sur-primaires
qui réagissent rapidement, puis il y a les secondaires pour qui un
transit va traîner. De même, avec l’âge, il est certain que certaines choses
s’émoussent et que d’autres, au contraire, entrent en vibration. Par exemple,
un transit maléfique qui touche Vénus déchaînera des drames beaucoup plus
violents entre dix-huit ans et quarante-cinq ans qu’à soixante-dix ans...
Quant au moment de l’événement,
c’est bien difficile, car on peut le dater à un an près, mais le donner au jour
le jour, c’est quasiment impossible, parce qu’il est fonction de beaucoup de
choses. Non seulement de la marche d’une planète dans le ciel, c’est-à-dire de
la planète qui est en train de transiter, mais il est fonction aussi de tout le
reste du ciel, et encore de l’orbe qui est propre à chaque planète, il
est fonction aussi de la combinaison des transits avec les autres méthodes prédictives
(directions primaires, progressions, révolutions solaires, voire une lunaison).
Car un transit seul, s’il n’est pas soutenu par une direction ou une
progression, ou par un second transit, ne fera pas l’événement, celui-ci
restera à l’état latent, et il attendra qu’un certain nombre de méthodes
prévisionnelles entrent en ligne de compte.
Les orbes
Selon les uns, il n’y a pas d’orbes,
et puis selon les autres (la majorité), il y a un orbe qui peut même être
large.
Il semblerait que la planète attende
pour agir que toutes les autres soient prêtes, ainsi cette attente peut mener
la planète un peu avant ou après la position exacte du point sensibilisé
qu’elle transite ; de telle sorte qu’elle est en général un, deux, trois voire
quatre degrés avant ou après l’événement concomitant, car à ce moment-là tout
l’ensemble du ciel est prêt pour que l’événement se produise, ainsi ce serait
le fait, non pas d’un orbe mais, plutôt d’une attente patiente de tous les
corps célestes.
Par conséquent, ce peut être avant
ou après mais, sous condition que d’autres astres arrivent et se mettent petit
à petit en position d’action, ce sera une seconde planète lourde qui viendra en
aspect, puis une troisième planète lourde qui prendra sa position ; pendant ce
temps-là, les deux autres auront peut-être un peu bougé, mais elles seront
toujours sous ce que l’on nommera à tort “l’orbe”, et puis on attendra que le
Soleil soit venu en position, et le jour du mois où la Lune sera en position,
l’événement aura lieu.
Il est bien évident
malgré tout que, nonobstant cette attente des autres astres, on se doute bien
que Pluton attendra moins longtemps que Jupiter; Pluton attendra peut-être
pendant deux degrés avant ou deux degrés après, et puis si les planètes ne se
sont pas mises en position, ce sera terminé, Pluton sera passé sans rien faire.
Neptune attendra deux ou trois degrés, Uranus trois à quatre degrés, et ainsi
de suite en remontant l’échelle planétaire, et il est bien entendu qu’une
planète rapide pourra attendre plus longtemps, puisqu’une Lune qui attendra
quinze degrés avant de jouer, sera finalement circonscrite dans un laps de
temps plus court qu’un Pluton qui attendra lui un degré avant et un degré
après.
De même, en
ce qui concerne les transits par aspects, il est évident qu’un transit par
conjonction peut être valable jusqu’à cinq ou six degrés d’orbe avant ou après,
alors qu’un transit par sextile demandera à être calculé avec un orbe plus
étroit de deux degrés (revoir les aspects planétaires).
De son côté,
André Barbault, qui fut un éminent spécialiste en matière de transit, mentionne
les orbes suivants :
Pour la
conjonction, il prend en compte 10° d’orbe, et il conserve cet orbe de 10° même
pour les transaturniennes comme Uranus et Neptune.
Pour
l’opposition il prend 9° d’orbe ; 7° d’orbe pour le trigone ; 6° pour
le carré ; 5° pour le sextile et 3° pour les semi et sesqui-carrés.
En outre,
concernant le déclenchement des évènements il émet la remarque suivante :
“L’observation
en la matière tient à un rapport de contraste : il ne se passe rien au
moment même où se forme le transit, alors que ce qu’on attendait s’est produit
lorsqu’il n’était pas encore formé ou lorsqu’il était déjà défait. En somme,
l’effet vient à côté du temps fort du moment astral, mais en constitue bien la
manifestation. Un Jupiter en bon état céleste transite-t-il le MC ? Rien
n’arrive à son passage, ni quelques degrés avant ni quelques degrés après. Mais
voilà que survient une valorisation professionnelle deux ou trois mois plus
tard, alors qu’il est déjà une quinzaine de degrés plus loin et qu’aucune
configuration accompagnatrice ne justifie. Nul doute en l’occurrence qu’au delà
de la double anomalie – absence d’effet au passage et apparition d’un effet
inattendu que rien n’explique, mais qui présente une concordance avec l’effet
antérieurement attendu – doit se percevoir la juxtaposition de la donnée
astrale et de l’effet humain ; c’est le principe économique de cette
équivalence qui constitue le critère de la corrélation, légitimant ici un retard
d’effet d’un trimestre (ce qui est acceptable, relativement à un phénomène qui
ne se produit que tous les douze ans).”
Afin que
vous puissiez saisir concrètement comment les choses se passent, nous allons
prendre un exemple concret.
C’est
ainsi qu’à partir du mois d’août 2001
jusqu’à septembre 2002, il y avait une opposition Saturne/Pluton. Il y a eu
trois oppositions exactes : la première eut lieu le 5 août
2001 (Saturne était à 12° des Gémeaux et Pluton à 12° du Sagittaire).
Ainsi, tous ceux qui ont le Soleil ou la Lune, Vénus, Mars, Mercure ou encore le
Maître d’AS qui représente le Moi, situé dans leur thème natal autour de 12°
des Signes mutables (Gémeaux, Vierge, Sagittaire, Poissons) ont ressenti les
effets négatifs de cette opposition, mais également - et c’est là qu’il faut
que vous soyez vigilants – celles et ceux qui ont lesdites planètes, énumérées
ci-dessus, situées autour de 27° des Signes cardinaux (Capricorne, Cancer,
Bélier, Balance). En effet, supposons un Soleil situé à 27° du Cancer, il a
reçu un sesqui-carré de Pluton et un semi-carré de Saturne.
Alors bien
sûr l’effet ne s’est pas produit au moment de l’opposition exacte : le 5
août 2001 à 17 heures 04 (TU), mais on peut fixer une période de quelques mois.
Nous allons
prendre un exemple historique qui est véritablement en relation avec cette
opposition dure et drastique entre Saturne et Pluton, c’est le fameux 11
septembre 2001. Ce jour là, New York allait vivre la terreur : quatre
avions, conduits par des terroristes kamikazes s’écrasent volontairement sur la
ville :
-
Le premier,
touche le World Trade Center à 8 h 46 (12 h 46 TU)
-
Le second,
touche le World Trade Center à 9 h 02 (13 h 02 TU)
-
Le troisième
s’écrase sur le Pentagone à 9 h 43 (13 h 43 TU)
-
Le
quatrième, chute dans le sud de la Pennsylvanie à 10 h 10 (14 h 10 TU).
Comment
était le ciel à 13 heures TU ce 11 septembre 2001, voir figure
ci-dessous :
Nous voyons
qu’au moment des attentats : Saturne était situé à 14°R des Gémeaux,
Pluton à 13° Sagittaire, le Soleil à 18° de la Vierge, au double carré de
l’opposition, et la Lune était à 28° des Gémeaux.
Par
conséquent quelqu’un qui a son Soleil dans le deuxième décan des Signes
mutables ou entre 25° et 30° des Signes cardinaux, était concerné durant cette
période. En outre, vous voyez les orbes : 1° entre Saturne et
Pluton ; 4° entre le Soleil et Saturne et 5° entre le Soleil et Pluton.
Quant à la
Lune, certes elle est en fin Gémeaux (28°), elle était opposée à Pluton la
veille (10 septembre 2001 à 9h 02 TU) et conjointe à Saturne également la
veille (10 septembre 2001 à 12h 51 TU), quant au carré Soleil/Lune il eut lieu
aussi la veille (10 septembre 2001 à 19h 01 TU). Les anciens attachaient
beaucoup d’importance à la Lune pour le déclenchement des effets d’un aspect.
Ainsi, lorsqu’on examine le moment exact où se produisent les événements et la
position de la Lune, on remarque très souvent qu’elle sort de l’aspect
considéré, elle est “défluente”, et c’est le cas ici concernant l’événement du
11 septembre, la Lune sortait des conjonction, opposition et quadrature de
Saturne, Pluton, Soleil.
La
contradiction des transits
Il y a
souvent des transits contradictoires dans le ciel. C’est très rare que tout
soit bon ou tout mauvais en même temps. La plupart du temps, il y a un transit
favorable, et puis dans le même temps, il y a un transit défavorable, car on
peut vivre en même temps de bonnes choses dans un secteur de vie, et de
mauvaises dans un autre secteur, on a ce que l’on nomme des moments contradictoires du
destin.
Souvent, on
voit un transit favorable, par exemple, un beau Jupiter qui transite Vénus,
alors on pense aussitôt : “rencontre amoureuse etc.” et puis on n’a pas vu que
dans le même temps, il y avait Saturne qui faisait une quadrature à une planète
affective comme le Soleil ou la Lune, ou qui plus est à Vénus, et donc en
final, il ne se passera rien, ou alors la rencontre tournera court. Le transit
favorable a été en quelque sorte “abîmé” par le transit défavorable.
De même, le
contraire peut se produire : un très mauvais aspect peut être altéré, voire
empêché dans son action par un bon aspect qui se forme ailleurs. Par
conséquent, il s’agit d’être très prudent, de bien regarder les constellations
entièrement, car ce sont des erreurs que commettent beaucoup d'astrologues
débutants.
Regardez
aussi le temps exact où ces aspects viennent à se former, supposons que nous
voyons un mauvais aspect, par exemple un Saturne qui fait une quadrature à Vénus,
et puis on s’aperçoit que quelques semaines après, Jupiter vient former un bon
aspect à cette Vénus : à ce moment-là, vous pouvez dire que les
choses commenceront mal, à cause du mauvais aspect de Saturne, il y
aura des empêchements, des obstacles, mais le bon aspect venant après,
attendez-vous à ce que la situation se détende et s’arrange.
Alors,
peut-être bien qu’il y aura pendant un certain temps une espèce de
neutralisation des aspects : l’un luttant contre l’autre avec une espèce de
situation un peu confuse où le mieux côtoie le pire, et puis les choses
s’arrangeront puisque le transit de Saturne s’éloigne d’abord, et que le
transit de Jupiter le remplace et renverse la situation.
Mais il peut
y avoir aussi le contraire, à savoir que vous notez d’abord un merveilleux
trigone de Jupiter, et quelques mois après, une terrible quadrature, ici, le
bien se change en mal, les choses qui commençaient bien tout à coup
tournent mal. Parce que le mauvais aspect vient remplacer le bon aspect, et ce
qui partait dans l’euphorie devient finalement une épreuve.
Pour
illustrer ce propos, je prendrai un exemple concret : Thème masculin
du 4 janvier 1961 à Marseille à 13 heures 45 minutes.
En septembre
1991, le natif a décidé de monter une affaire, à ce moment-là Uranus et Neptune
transitaient l’amas du Capricorne, de plus, Pluton transitait le deuxième décan
du Scorpion envoyant ainsi un sextile (céleste) à la conjonction Uranus-Neptune
et donc à l’amas du Capricorne.
En septembre
1991, Jupiter entrait dans le Signe de la Vierge, envoyant donc un bon aspect
(trigone) à l’amas en Capricorne, soutenu par Pluton. Donc tout ceci était
excellent. Que s’est-il passé au niveau événementiel ? Il a fallu acheter
du matériel coûteux, et en janvier 1992 le natif a obtenu l’argent nécessaire
et il a acquis le matériel. Tout s’est bien déroulé jusqu’en octobre 1992, où à
partir de cette période tout s’est compliqué jusqu’à la fin décembre 1992 qui
marque la faillite définitive.
Que s’est-il
passé au niveau céleste ?
A la
mi-septembre 1992, Mars est entré en Cancer où il a effectué sa boucle de
rétrogradation, de ce fait il est resté en Cancer de la mi-septembre 1992
jusqu’au 28 avril 1993, se mettant ainsi en opposition céleste de la
conjonction Uranus-Neptune et aussi de l’amas Capricorne.
De son côté,
Jupiter est entré dans la Balance en octobre 1992 où il allait devenir
stationnaire, puis rétrograder en décembre et janvier 1993, c’est-à-dire qu’il
s’est positionné au carré de l’amas Capricorne et célestement il était au carré
de la conjonction Uranus-Neptune qui passait sur l’amas Capricorne et au carré
de Mars céleste en Cancer. Le tout formait un triangle isocèle qui s’abattait
sur l’amas Capricorne, c’est ce qui a fait péricliter l’affaire.
Par
conséquent, deux figures célestes ont touché l’amas natal en Capricorne :
on est passé d’un beau trigone Jupiter-Uranus/Neptune, avec un relais en
sextile de Pluton à partir de l’automne 1991 (figure 1) à un grand triangle
isocèle formé d’une opposition Mars-Uranus/Neptune au double carré de Jupiter
en octobre 1992 (Figure 2). Il est évident que si la personne avait consulté un
astrologue qui aurait remarqué cela, celui-ci aurait pu la mettre en garde en
lui disant : - “Attention, les choses commenceront bien et finiront
mal…”
Enfin, il y
a souvent aussi des cas où l’on voit d’abord, par exemple, une opposition, et
puis vient s’en ajouter une seconde, puis vient se surajouter un carré, et le
ciel se bouche et s’obscurcit petit à petit.
Par exemple, c’est ce qui arriva à
l’écrivain Henri de Montherlant né le 20 avril 1895
à Paris à 2 heures.
Tout d’abord, analysons le thème en son entier. On
peut remarquer qu’il est constitué de deux structures dominantes qui se
connectent sur le Soleil et sur Saturne (second maître d’AS, donc une partie du
Moi) :
Il y a d’abord une structure négative, signant un
sentiment de culpabilité, c’est le triangle isocèle qui est constitué par le
Soleil opposé à Saturne, opposition qui est au double carré de l’AS. (Figure
n°1)
Ensuite il y a un magnifique cerf-volant qui est
composé par la conjonction Jupiter-Mars (importante puisqu’elle aspecte les
deux angles et les luminaires), au sextile du Soleil, au trigone de la Lune et
de Saturne. (Figure n°2)
Enfin notons au passage l’angularité de la triplice
Vénus/Pluton/Neptune au FC au trigone de l’AS
Le jeudi 21 septembre 1972 à 16 heures Henri de
Montherlant se donne la mort dans son appartement parisien rue Voltaire, en
avalant une capsule de cyanure et se tirant un coup de revolver dans la bouche.
L’agonie dure un quart d’heure et à 16 heures quinze il n’est plus.
Comment était le ciel à ce moment-là ?
Pluton était à 1° de la Balance, il transitait au
carré de la belle conjonction natale Jupiter-Mars, il sape la belle structure
dominante du thème. Jupiter était à 29° du Sagittaire, c’est-à-dire à
l’opposition de la conjonction Jupiter-Mars natal. Mars était à 23° de la
Vierge au carré de sa position natale. Saturne était à 20° des Gémeaux, il
entrait en conjonction de Mars natal. Le Soleil transitait à 28° de la Vierge
au carré de la conjonction Jupiter-Mars natale. Enfin Mercure était à 0° de la
Balance se joignant au Soleil céleste. Par conséquent, le Soleil et Mercure
arrivent à la conjonction de Pluton, de Mars et au carré de Jupiter céleste,
déclenchant ainsi les effets négatifs d’une telle constellation céleste.
Afin que vous puissiez visualiser ce qui se passait le
21 septembre 1972 à 16 heures, nous reproduisons la constellation céleste de ce
moment ci-dessous figure 1 :
La figure 1 ci-dessus, nous montre que ce triangle
isocèle touche de plein fouet la conjonction natale, dominante, Jupiter-Mars
(28° Gémeaux-1° Cancer`).
Par conséquent, ce noyau de force Jupiter-Mars au
sextile du Soleil et au trigone de Saturne et de la Lune du thème natal s’est
inversé en une opposition Jupiter-Saturne au double carré de
Mars/Mercure/Soleil/Pluton. Ainsi on retrouve les mêmes planètes en
cause : Jupiter-Mars-Soleil-Saturne, il ne manque que la Lune.
Ensuite, Neptune transitait le MC puisqu’il était à 2°
du Sagittaire envoyant ainsi une opposition à Vénus et un carré à la Lune
natale. Uranus transitait à 17° de la Balance, c’est-à-dire au semi-carré de Neptune
céleste et au sesquicarré de la Lune et de Vénus natale, puis il s’opposait à
Mercure. Au moment de la mort, la Lune était à 8° Poissons, le carré céleste
Lune-Neptune a eu lieu le matin du 21 septembre à 6 heures 08 minutes (T.U).
Donc cette journée là la Lune activait le transit de Neptune. Cette seconde
figure céleste du 21 septembre 1972 à 16 heures est représentée ci dessus
(figure 2).
En conclusion, on peut voir ici que le ciel s’obscurcit
créant un climat intérieur angoissant trop lourd à supporter que l’être a fini
par craquer et s’est donné la mort.
Ceci nous fait bien comprendre qu’un transit c’est
d’abord un climat intérieur car le natif était libre de vivre et en ce cas, ce
transit aurait été vécu seulement comme une période de souffrance intérieure.
De même, on
peut trouver une accumulation de bons aspects : voilà qu’on voit un beau
sextile, et puis s’y ajoute un merveilleux trigone, et après une magnifique
conjonction...
Bien entendu,
plus
il y a de planètes en cause dans le moment d’un transit, et plus l’événement
est important. Car un transit isolé, même s’il s’agit d’une planète lourde,
peut ne pas faire grand chose.
Chez
Montherlant, Pluton a joué puisqu’il était soutenu par d’autres
planètes, ainsi il s’insérait dans une constellation.
Importance
respective des transits
Il faut
aussi tenir compte de l’importance respective des transits. Par exemple,
supposons un thème qui présente une Vénus au double carré d’une opposition de
Neptune-Saturne. Ainsi, lorsque Jupiter va transiter cette Vénus, et si l’on ne
regarde pas le reste du thème et que l’on ferme les yeux, on dira : - “c’est
merveilleux, il y a un beau transit de Jupiter sur Vénus”, mais seulement, ce
qu’on oublie, c’est qu’au moment où Jupiter va passer sur Vénus, il va être
forcément en quadrature des deux positions natales Neptune et Saturne, et la
merveille ne sera pas une merveille du tout ; peut-être par sa position
adoucira-t-il l’événement malheureux ? Ce n’est pas sûr, car Jupiter fait le
plus souvent tache d’huile, il amplifie la chose soit en bien, soit en mal. Il
faut donc être très prudent.
Modes
d’action des planètes en transit
Les transits de Mars
Au sens traditionnel : Les transits de Mars se reconnaissent par leur caractère dynamique et violent. Mars est une force qui entraîne l’être vers de nouvelles réalisations s’il est positivé, ou bien vers de nouvelles destructions s’il est négatif.
Quand Mars passe en un endroit du thème, c’est en général l’étincelle qui met le feu aux poudres. De telle sorte que ça peut faire un merveilleux feu d’artifice, comme ça peut faire une explosion terrible.
Si dans le natal Mars est harmonieux, il indique à l’origine que l’individu a le sens des initiatives, de l’énergie, du courage, de la volonté, par conséquent c’est quelqu’un qui est ardent, passionné, qui a le sens de la conquête. Donc, en mettant le feu à cette poudre-là, cela va faire vibrer tout ce qu’il y a en lui de positif.
Si au contraire, dans le natal, on a un Mars destructeur, le Mars luciférien, à ce moment-là il est certain que c’est le feu qui porte à l’incendie, et l’incendie peut détruire beaucoup...
Mars seul en transit, si le reste du ciel n’est pas prêt, ne donnera rien, car il passe là tous les deux ans, ce n’est rien, si ce n’est une petite phase d’excitabilité. Mais par contre, lorsque le ciel est prêt, il est alors un phénomène de transmission, c’est-à-dire que quand il est là, avec d’autres aspects de planètes lourdes qui sont présentes en même temps, il transmet l’aspect, car s’il n’était pas là, peut-être bien que les aspects des planètes lourdes ne donneraient rien.
Au niveau typologique : les typologies sont d’une grande utilité pour analyser la qualité d’un transit. En effet, nous avons jusqu’ici considéré les typologies d’une manière statique puisqu’elles nous ont donné des croquis psychologiques, des attitudes comportementales, etc. Mais elles sont très parlantes au niveau dynamique (transit) d’un astre.
C’est ainsi que Mars est un astre de Feu, Chaud et Sec, ce qui donne de la tension, de la rigidité, de l’exaltation. Il est en rapport avec le tempérament Bilieux (Hippocrate), Musculaire (Sigaud), Extraverti (Jung), Excitable (Pavlov), Colérique (Le Senne), etc. Tous ces types ne sont en fait que les divers états psychologiques du martien. D’ailleurs comme l’a fait remarquer le Dr Louis Corman : “On a cru bon, pour échapper au ridicule, de trouver, à la place du symbolisme planétaire, des termes autres, mais exprimant ou caractérisant, en fait, une même chose.”
Ainsi, Mars a comme qualité première d’exciter, d’extravertir les planètes qu’il transite. C’est du feu et de la biliosité avec tout ce que cela comporte comme adjectifs : activité, élan, passion, fougue, excès, ardeur. Par le Chaud nous avons la dilatation, l’expansion et par le Sec la tension. Par conséquent, le rôle de Mars en transit est une mise en action.
Au niveau R.E.T. Mars c’est le code (eE) par son maintien de l’existence. Le duo-duel, le présent, l’ici et maintenant. Le « E » donne le sens du concret, le sens des réalités, le sens pratique, dynamique, l’impatience d’agir. Le « e » est en rapport avec le côté sensitif, l’éprouvé, le ressenti, les sensations, l’action s’effectue avec ses tripes en accordant une importance aux cinq sens. Les émotions et les sensations sont puissantes, fortes et vigoureuses. D’où le côté passionnel d’un tel transit.
Au niveau psychanalytique : Mars est une planète du ÇA, c’est-à-dire une planète instinctive qui est en rapport avec la phase “sado-oral” qui est en rapport avec l’agressivité. Ainsi, les manifestations martiennes lors d’un transit seront bien souvent des manifestations instinctives. Il est en relation aussi avec la libido dont a parlé Sigmund Freud (la sexualité).
Au niveau humaniste : Mars se réfère aux moyens de libération de l’énergie vitale, il représente la capacité d’action, d’initiatives. Le rôle de Mars est d’exprimer ou de libérer quelque pression intérieure insoutenable, sans se soucier des conséquences pour autrui. Mars ne signifie pas toujours agressivité dans le sens habituel du terme. Il prend cette signification dans notre société parce que celle-ci prône la compétition et la violence ; c’est le résultat d’une culture qui est basée sur la répression, le puritanisme, et, seulement dans certain cas, sur le désir de transcender les impulsions biologiques pour arriver à une union spirituelle.
Les Phases martiennes : Nous passons aussi par des phases planétaires à certains moments de notre existence. Ainsi, nous sommes en état martien lorsque nous nous sentons pleinement incarnés dans la situation présente, lorsque nous réagissons vigoureusement et instinctivement aux événements auxquels nous sommes confrontés, lorsque nous prenons êtres, choses et situations à bras-le-corps, sans recul ni projet. Nous sommes en état martien lorsque nous sommes complètement, corporellement engagés dans ce que nous faisons, lorsque nous jouissons de notre capacité d’agir, lorsque nous vivons à bout portant, parfaitement centré sur nos actes. Nous sommes en état martien lorsque nous sommes parfaitement à l’aise dans les situations de confrontation, que nous n’hésitons pas à nous opposer frontalement et immédiatement à ce que nous refusons, lorsque nous mobilisons toute notre énergie pour résoudre rapidement un problème pratique. Nous sommes en état martien quand nous n’utilisons pas de mots inutiles, quand nous jouons cartes sur table, quand nous faisons preuve de courage et de franchise, quand les obstacles que nous rencontrons sur notre route nous stimulent et nous excitent.
Nous sommes encore en état martien lorsque nous maîtrisons notre corps et nos réactions par une auto-discipline qui ne doit rien à l’éducation, lorsque nous ne tenons compte que des faits et d’eux seuls pour nous orienter dans l’existence, lorsque nous entretenons une relation de duo-duel avec la nature ou avec les êtres qui la peuplent.
Les transits de Jupiter
Au sens traditionnel : Les transits de Jupiter se caractérisent toujours par une période d’expansion, d’élargissement. Ils touchent presque toujours le domaine de la vie matérielle : la vie sociale et financière... Ce peut être l’indication éventuelle d’une réussite quelconque ou une espèce de confort. Il y a surtout un optimisme intérieur, même si rien de concret ne se produit. Lorsqu’il est en position de jouer avec d’autres bons aspects de planètes lourdes surtout, il est alors un atout de succès, de réussite et d’abondance.
Quant aux mauvais aspects, c’est l’individu qui fait son drame parce qu’il est poussé à exagérer, car Jupiter fait toujours caisse de résonance, et de ce fait il amplifie les choses. Il tend à développer l’orgueil, et c’est par orgueil que l’homme chute, c’est toute l’histoire du mythe de Lucifer.
D’autre part, lorsqu’il arrive en mauvais aspect d’une planète, qu’il s’insère dans une constellation céleste négative, il va être très négatif puisqu’il tend à dramatiser l’événement, à l’exagérer d’où son côté théâtral. Par exemple, supposons un carré Saturne Uranus qui touche un Soleil natal, et que Jupiter se joint à Saturne, vous pouvez alors être sûr que le transit négatif Saturne-Uranus va être porté à son plus haut point.
Au niveau typologique : Les typologies nous donnent le phylum de base d’un transit jupitérien. Jupiter est en rapport avec l’élément Air, Chaud et Humide, ce qui donne de la dilatation, de l’expansion, de la plasticité, de la détente. Il est en rapport avec le tempérament Sanguin (Hippocrate), le Toni-plastique (Allendy), Respiratoire (Sigaud), Endomorphe (Sheldon), Extraverti (Jung), Cyclothyme (Kretschmer), Dilaté (Corman), Sensation extraverti (Jung).
Par conséquent, un transit de Jupiter avant d’être un transit de joie, de chance, de bonheur, de succès et de bonne fortune comme il est mentionné dans les manuels, il est avant tout un transit d’ouverture au monde (Yang) : le natif passe par une phase d’expansion et de communication des caractéristiques de la planète transitée par Jupiter.
Si j’insiste lourdement sur le climat intérieur, c’est qu’en effet, pour un astrologue un transit harmonieux du “grand bénéfique” qu’est Jupiter doit toujours laisser présager des évènements heureux : honneurs, richesses, reconnaissance publique, etc. Ceci n’est pas évident du tout car cela dépendra du contexte. Si l’individu qui reçoit un tel transit dans son thème est un chômeur isolé, en fin de droits, sans aucune perspective d’avenir, il risque fort de vivre douloureusement un tel transit : l’intensification de l’image de soi et de son impact public qu’il implique risque fort d’être vécu par lui sur le mode de l’orgueil blessé et donc de l’humiliation ; en effet, alors que le ciel intensifie ses besoins de reconnaissance sociale et d’utilité publique, les circonstances terrestres font de lui un zonard, un perdant, un inutile dont la situation ne peut lui amener la moindre gratification narcissique. En revanche, s’il vient vous consulter proposez-lui de prendre contact avec des organismes sociaux pour construire un projet d’avenir, car un tel transit lui sera très positif pour de telles démarches, certes il ne travaillera pas mais il aura un projet qu’il pourra mettre en route : formation, stage, etc.
Par contre, s’il s’agit d’un individu parfaitement intégré socialement, le même transit produira des effets gratifiants.
Maintenant, supposons que notre chômeur en voie de clochardisation gagne le gros lot au loto ou obtienne un énorme héritage imprévisible : il vivra alors une période d’intense euphorie et risque d’en faire des tonnes (il en a désormais les moyens) pour sortir de son anonymat humiliant et redevenir un centre d’attraction… Inversement, supposons que notre individu parfaitement intégré soit un cadre supérieur qui fait partie d’une charrette de licenciés économiques (il n’a pas démérité, il est simplement une victime parmi d’autres d’un “dégraissage”) pendant ce transit, il risque de très mal vivre cette période : une perte de standing, de pouvoir et de prestige n’est pas facile à accepter pendant un tel transit… Donc soyez très prudents avec les transits jupitériens, d’autant plus que dans le ciel il y a dix planètes qui transitent les points vitaux du thème, car il se peut très bien qu’au moment du magnifique transit jupitérien il y ait des transits négatifs plus importants que vous aurez négligés.
Au niveau R.E.T. Jupiter c’est le code (rR) représenter (arrivée) l’Existence (départ). D’où passage de la dualité (E) à l’unicité (r). Le « E » apporte le sens du concret, l’opportunité, les réalités de l’existence, le bon sens, la logique pratique. Confiance dans le monde des réalités matérielles. Le « r » donne le pouvoir de décision, l’ambition, soucieux de l’impact social, se mettre en valeur, la reconnaissance, l’image.
Au niveau psychanalytique : Jupiter est en rapport avec la tendance de “l’oralité satisfaite”, c’est-à-dire que lorsque la phase des instincts digestifs de la succion, fut pleinement satisfaite, l’individu devenu adulte présente une mentalité en rapport avec ses tendances : gourmandise, ambition, curiosité, sympathie, générosité, pacifisme, insouciance, confiance en la vie. D’où l’optimisme.
Au niveau humaniste : Jupiter symbolise les possibilités de croissance et d’adaptation sociale. Il permet à l’individu de s’épanouir en liant son activité à celle des autres hommes. Cette relation conduit au sentiment de coopération groupé, à une augmentation de pouvoir, au sentiment de vivre plus largement, de réussir.
Les Phases jupitériennes : Nous sommes en état jupitérien lorsque nous organisons notre existence, notre vécu quotidien, nos activités et notre temps en fonction de programmes stables, de finalités précises, de projets concrets, d’ambitions pragmatiques, lorsque nous cherchons à mettre de l’ordre dans notre vie de tous les jours en l’articulant autour de principes et de repères fixes et invariables. Nous sommes en état jupitérien lorsque nous agissons selon des méthodes de travail très claires, en usant d’un mode d’emploi simple et efficace, lorsque nous prenons en compte les caractéristiques concrètes des êtres et des situations pour les faire évoluer dans le sens le plus favorable à nos intérêts. Nous sommes en état jupitérien lorsque nous nous appliquons à faire valoir et reconnaître nos compétences acquises. Nous sommes en état jupitérien lorsque nous nous comportons comme les représentants, les porte-parole de notre groupe social. Nous sommes en état jupitérien lorsque nous désirons donner une signification sociale à notre vie, lorsque nous agissons de manière exemplaire aux yeux de ceux qui nous entourent. Nous sommes en état jupitérien lorsque nous nous intégrons efficacement à notre milieu social. Nous sommes en état jupitérien lorsque nous sommes habités par un optimisme intérieur, une confiance en la vie et que nous satisfaisons nos instincts vitaux de consommation et d’acquisitions.
Les transits de Saturne
Au sens traditionnel : Les passages de Saturne sont en eux-mêmes quelque chose d’assez inexorable, d’abord de par la gravité et la lenteur de l’astre. Avec Saturne, on a l’impression d’être sous la faux du destin. Si l’on voulait donner un symbole de la fatalité, on pourrait donner l’image de Saturne. Mais les transits de Saturne nous donnent aussi de la gravité, ils nous inclinent à mettre le temps de notre côté, ils nous donnent de la profondeur, du sérieux et de la patience, ils nous inclinent à jouer la carte du temps.
Et un bon aspect de Saturne marque finalement des progrès, mais ces progrès ne nous sont pas “donnés”, comme c’est le cas avec Jupiter, mais ils sont obtenus par l’effort, par compétence, par profondeur. Lorsque Saturne, après s’être acharné pendant un ou deux ans à susciter l’effort, et qu’il nous a apporté quelque chose, il nous le laisse, c’est très positif car c’est de la construction. Les transits saturniens sont très importants puisque ce sont eux qui font notre structure et l’ossature de notre vie.
Lors d’un transit de Saturne, c’est le moment de faire un bilan, de se remettre en question, avant que lui ne le fasse à notre place. Avec Saturne, il ne faut pas avoir peur de renoncer à certaines choses.
Si le natif est marqué par un Saturne harmonieux et dominant, c’est le saturnien positif qui va construire, qui a une ambition, qui va monter hiérarchiquement petit à petit, qui voit sa vie à longue échéance. Par contre, si ce Saturne dominant est très conflictuel, c’est l’inhibition la plus totale. Par conséquent, il faut voir ce Saturne au niveau du thème individuel.
De toute façon quand il passe, Saturne exige un renoncement, un détachement, il demande une prise de conscience dans la solitude ; en fait, il est une frustration, et c’est cela que pleurent justement les individus, c’est pour cela qu’on dit que Saturne est “maléfique”, car il retire quelque chose, et l’on n’aime pas que les choses nous soient retirées. Mais si l’on sait lui abandonner ces choses pour aller vers une prise de conscience et construire à ce moment-là, on verra que : heureusement qu’il a enlevé cette chose...
Il extirpe notre légèreté, c’est lui qui nous fait vieillir, dans le bon sens du terme, il nous donne de la maturité. D’ailleurs, les épreuves ont pour rôle celui de nous faire grandir, de tremper, en quelque sorte, un caractère. Et c’est à cause de cela qu’un homme a une histoire, d’ailleurs on dit : “que les peuples heureux n’ont pas d’histoire”, mais c’est puissamment vrai car les gens “heureux” ne font rien de leur vie, ceux qui sont des phares pour l’humanité ont des thèmes très conflictuels...
Au niveau typologique : Saturne est en rapport avec l’élément Terre, Sec et Froid, ce qui donne le repliement, la concentration, la tension, la sélection, la rigidité, la séparation. Il est en rapport avec le tempérament Nerveux (Hippocrate), Atoni-Plastique (Allendy), Cérébral (Siguaud), Introverti (Jung), Cérébrotonique (Sheldon), Schizothyme (Kretschmer), Inhibé (Pavlov), Rétracté (Corman), Sentimental ou Flegmatique (Le Senne), Pensée Introverti (Jung), etc.
Tous ces types sont les divers états psychologiques de Saturne. Par exemple, la Schizoïdie de Kretschmer, qui se traduit par une tendance à la solitude, au repliement sur soi-même, par une difficulté d’adaptation aux réalités extérieures, ceci caractérise parfaitement l’état psychique que traverse l’individu pendant un temps saturnien. Astrologiquement, le “stade” ou le “terrain schizoïdien” sera constaté, lorsque Saturne sera puissant et dissonant ou mal intégré dans le natal. Mais il peut aussi marquer uniquement une “période” lors de certains transits saturniens. C’est ainsi qu’un transit saturnien peut causer un désir de solitude ou bien le natif contre son gré, passe par un état spécial de repliement, de non-adaptabilité au monde extérieur. Car un transit de Saturne, avant tout autres choses : ennuis divers, jambe cassée, etc. que les manuels énumèrent à coup de trompe, c’est d’abord une phase de rétraction (Corman) ou d’inhibition (Pavlov). En un mot c’est une période de mise en veilleuse, de Yin. Tout au moins c’est ce qui est demandé au natif durant cette période. Et lorsqu’on va à l’encontre d’une telle attitude, pendant une phase saturnienne, c’est-à-dire que l’on joue la carte jupitérienne de l’extraversion, c’est ici que Saturne devient négatif, et ici on aboutit aux retards, échecs, solitude forcée, etc. Mais si le natif, accepte de plein gré de jouer la carte de l’isolement, de la retraite, de la remise en question, etc. alors le transit de quadrature ou d’opposition de Saturne n’apportera rien de négatif.
Au niveau R.E.T. Saturne c’est le code (tR) transcender (arrivée) l’Existence (départ). D’où passage de la dualité (E) à la multiplicité (t). Le « E » apporte le sens du concret, la patience, la prudence, le scepticisme, la réflexion, le réalisme (E) à long terme (t). Le « t » méfiance, gravité, méditation, insatisfaction, prend de la distance face aux événements, maintient le recul nécessaire à la réflexion. Par conséquent, lors d’un transit saturnien le natif doit chercher à prendre du recul, à méditer sur les caractéristiques de la planète transitée, l’affectivité s’il s’agit de Vénus, la situation si c’est le Soleil qui est touché, etc.
En outre, Saturne ne contient pas de R (Représentation) dans sa formule, ainsi nous voyons bien qu’il n’a pas du tout, contrairement à Jupiter, pour fonction de nous mettre en lumière, en image, en représentation, en modèle, etc. C’est plutôt l’éteignoir, l’invisible (t).
Au niveau psychanalytique : Saturne est en rapport avec la phase de “sevrage”, oralité négative : privation, manque, séparation, solitude, etc. La fixation à ce stade est d’autant plus forte lorsque dans un thème natal Saturne est relié négativement avec des planètes d’affectivité : Soleil, Lune, Vénus. Ainsi, un transit de Saturne touchant lesdites planètes place l’individu dans un “sevrage” momentané. Peu importe si Saturne était relié ou non avec ces planètes dans le natal.
Enfin, Saturne est en rapport avec le “Surmoi” freudien : les interdits, les impératifs, les règles, l’autorité, l’éducation, la morale. Ainsi, de là découlent les blocages en tout genre, les sentiments de culpabilité, les limitations et les échecs.
Au niveau humaniste : Saturne a pour fonction de rendre le sentiment d’existence communal plus permanent, il a pour tâche d’élaborer toutes les structures sociales ou de groupe qui définissent la “place” qu’un individu remplit au sein de ce groupe. Il se rapporte à notre nom, à notre signature, aux chiffres sur notre carte d’identité. La société garantit cette identité pourvu qu’on reste à notre place et qu’on ne s’impose pas sur l’identité du voisin. Ainsi, Saturne représente la loi, les forces de l’ordre, toutes les formes établies de comportement social ou personnel, tous les rituels, les règles, etc.
Saturne se rapporte à la capacité de penser de manière rigoureuse, au niveau organique, il est en relation avec le squelette dont la fonction est de maintenir chaque organe à sa place au sein de l’organisme tout entier. Saturne indique donc, la nature des forces et des circonstances ou expériences qui individualisent une personne, qui la distingue des autres et surtout de la norme collective. Non pas en mode solaire de manière spectaculaire, mais en mode saturnien par l’isolement, la méditation, l’ascèse, la purification, le recul, en accentuant ce qui est unique par notre travail de structuration de notre personne, car il nous indique les points où nous sommes le plus vulnérable, l’endroit où nous sommes le moins soutenu par la collectivité, la vie ou Dieu. Il ne faut pas oublier que la fonction saturnienne a pour but de construire un ego qui, en fin de compte, peut le séparer, l’aliéner et, aussi, le figer de toutes possibilités de réaction chaude et spontanée si l’être n’y prend pas garde. Mais cette fonction de construction de notre ego, peut aussi nous donner un sens de responsabilité individuelle et la capacité de se tenir sur ses propres pieds, de résister aux chocs de l’existence. Pourvu que l’on développe endurance et stabilité intérieure, et c’est justement pendant les phases saturniennes qu’il nous est donné la possibilité de travailler ces points.
Les Phases saturniennes : Nous sommes en état saturnien lorsque nous nous confrontons à des situations complexes, des objets rétifs, des faits rebelles à nos attentes, lorsque nous sommes fondamentalement insatisfaits de la manière dont se déroule notre existence. Nous sommes en état saturnien lorsque les événements concrets nous laissent perplexes, dubitatifs, incertains quant à la marche à suivre, lorsque nous préférons explorer avec soin tout le champ des possibles, toutes les éventualités, toutes les hypothèses avant de prendre des décisions difficiles, exigeantes, mûrement réfléchies. Nous sommes en état saturnien lorsqu’au moment d’évaluer un être, une chose, une situation, nous nous méfions des évidences, des certitudes admises, des recettes connues, que nous préférons soigneusement et longuement observer et analyser les phénomènes avant de nous faire une opinion, d’émettre un jugement, d’opter pour une direction en sachant qu’elle sera peut-être remise en question.
Nous sommes encore en état saturnien lorsque nous introduisons entre nous-mêmes et autrui une relation de distance, de froideur, de détachement, lorsque nous nous arrachons à notre présent pour prendre le temps de réfléchir, de penser, de disséquer nos expériences afin d’essayer d’en comprendre la signification profonde. Nous sommes en état saturnien lorsque nous prenons du recul par rapport aux événements, lorsque nous préférons être seuls plutôt que mal accompagnés, lorsque nous doutons de nous-mêmes et des autres, lorsque nous exerçons notre sens critique et notre scepticisme expérimental à l’égard de ceux qui parlent fort, qui sont toujours sûrs d’avoir raison, qui paradent sur le devant de la scène.
Nous sommes toujours en état saturnien lorsque nous n’hésitons pas à endosser des responsabilités contraignantes, ingrates et difficiles, lorsque nous nous engageons dans des actions désintéressées, lorsque nous nous demandons avec inquiétude ou espoir de quoi sera fait demain, lorsque nous cherchons à nous prémunir contre les incertitudes de l’avenir en étant prudents, prévoyants, méthodiques. Nous sommes en état saturnien lorsque nous ne recherchons dans nos efforts qu’une satisfaction personnelle et non pas une reconnaissance sociale, lorsque nous nous méfions instinctivement des compromis de façade, lorsque dans l’action nous refusons les solutions de facilité et les complaisances.
Enfin nous sommes en état saturnien lorsque nous nous questionnons sur le sens caché de la vie, sur les mobiles secrets de nos motivations ou de celles des autres, lorsque ce que nous éprouvons nous laisse toujours dans un état de manque, un sentiment d’inachevé, dans la certitude qu’au fond l’essentiel nous échappe toujours. Nous sommes en état saturnien lorsque nous sommes seuls avec nous-même et face à l’inconnu du monde, lorsque nous nous abstrayons des contingences du moment pour imaginer ou prévoir d’autres possibles, lorsque nous aspirons à connaître l’indicible vérité, l’absolu transcendant, l’invariant secret caché au cœur de l’existence, des êtres, des choses et des situations.
Les transaturniennes
Les transits de ces planètes sont très importants, d’ailleurs, André Barbault, qui est un homme de terrain, a travaillé concrètement sur les transits, qui étaient sa spécialité, dans son ouvrage : La Prévision Astrologique (Éditions Traditionnelles) concernant les transits des transaturniennes : Uranus, Neptune, Pluton, il mentionne que :
“C’est au cours de leurs transits de conjonction que tendent à se réaliser les grands évènements de notre existence, ceux qui constituent les étapes majeures du destin, la position natale transitée accouchant de ses possibilités, accomplissant les « promesses » qu’elle contenait à son point de départ. Faute de transits de conjonction, ce sont les grands transits d’aspects (opposition et trigone surtout) qui jouent ce rôle, sinon ceux-ci (les aspects) se contentent d’orienter les tendances de la vie dans une direction constructive (trigone, sextile) ou destructive (opposition, carré, etc.).” (Page 271).
Les transaturniennes sont des planètes de transformation et de transcendance. Elles ont pour rôle de nous ouvrir à des mondes plus vastes et à de nouvelles réalités. Avec les transaturniennes on est dans ce que Jean-Paul Sartre nommait : “l’extension du champ des possibles”.
Les transits d’Uranus
Au sens traditionnel : Les transits d’Uranus sont soudains et inattendus. Lorsque se présente un transit d’Uranus, ce n’est pas la peine de prendre des précautions car vous allez colmater toutes les issues de votre existence, tout sera très bien calfeutré, et puis la chose inattendue vous arrivera par derrière. Par conséquent, ce n’est pas la peine de le prévoir, mieux vaut avoir une philosophie humoristique de la chose. Vous ferez attention à tout, et c’est l’inattendu et l’insolite qui s’introduiront dans votre vie. En cas de transit négatif c’est la tuile qui vous tombe sur la tête et en cas de bons aspects c’est un coup de chance tout à fait inattendu qui risque de se présenter.
Quand Uranus transite, il bouleverse, il a tendance à opérer une grande transformation, le sujet est en quelque sorte déraciné de ses habitudes, ou bien il se déracine lui-même de celles-ci, il se transforme, aborde un virage en épingle à cheveux et un deuxième acte de vie commence. Lorsqu’un bon aspect d’Uranus se produit, il y a un conseil que l’on peut donner, c’est l’indépendance : si l’être est bloqué ou prisonnier de quelque chose ou de quelqu’un, conseillez-lui de prendre sa liberté ; à ce moment-là, Uranus jouera au mieux, car il peut nous libérer d’un joug, d’une contrainte, d’une servitude, tout au moins, il donne à l’être le ressort pour se libérer.
Au contraire, quand il y a un mauvais aspect d’Uranus, en général, il y a écroulement de ce à quoi on tenait le plus, c’est la fin des espoirs et des espérances. C’est souvent la nécessité de faire face à des réalités un peu rudes. Néanmoins, on ne peut pas dire que les transits négatifs d'Uranus soient forcément des choses négatives, parce que finalement l’écroulement d’années d’espérance peut avoir des effets très salutaires sur un individu, parce que cela va le secouer, le forcer à sortir de sa routine, de sa torpeur, de sa nonchalance, et finalement il va pouvoir secouer tout ce qui est périmé dans les idées, ou dans les habitudes qu’il avait prises, et puis il va pouvoir se secouer lui-même, et finalement un mauvais aspect d’Uranus qui va renverser l’existence sera très salutaire si l’individu a su l’utiliser.
Au niveau typologique : Uranus est un astre de Feu, avec prédominance du Sec sur le Chaud, d’où les valeurs de tensions, de crispation, de rigidité, de différenciation, de sélectivité, de verticalité. La Tension se liant avec le Feu crée un phénomène explosif, de rupture (tension divergente) et de soudaineté. Il est en rapport avec le Somatonique (Sheldon), le Passionné (Le Senne), l’Actif (Malapert), l’Excitable (Pavlov), le Rétracté (Corman), l’Intuitif (Jung), le champ de conscience est Étroit. D’où le climat de tension, d’explosion, d’individualisme et de hors normes.
Au niveau R.E.T. Uranus c’est le code (rT) représenter (arrivée) la transcendance (départ). D’où passage de la multiplicité (T) à l’unicité (r). Le « T » apporte une vision lointaine, insolite, déstabilisante, innovante, une cérébralité abstraite froide et synthétique. Le « r » apporte la volonté, l’intransigeance, l’indépendance, la conceptualisation, l’affirmation, l’individualisme. Du T au r c’est la représentation schématique de l’inconnu, des réalités complexes ou invisibles, d’où les possibilités de prise de conscience durant ses transits.
Au niveau psychanalytique : La psychose-type d’Uranus est la paranoïa : c’est le délire à base d’interprétation, psychose raisonnante aboutissant à une réaction unitaire arrêtée de l’individu (exemple : le persécuté qui appréhende le monde en fonction de sa persécution). Il est aussi relié aux mythes de “Prométhée” et de “l’apprenti sorcier”
Au niveau humaniste : Uranus est ennemi de toutes les cristallisations (habitudes, routines sécurisantes et rassurantes), il pose un défi au désir normal de sécurité et de confort, à toutes les formes établies. Uranus force à changer les cadres de références périmés, les anciens modèles surannés. Ses transits, font “exploser” ces structures périmées sécurisantes et monotones, d’où le phénomène de crise. Mais dans le même temps, il révèle un monde plus grand et des vérités plus inclusives. Uranus cherche toujours à nous mettre en rapport avec un tout plus vaste d’activité, à nous révéler – par l’inspiration d’idées nouvelles – la possibilité d’être un “nouvel homme”. Il nous présente de nouveaux buts, une nouvelle direction et un sens inédit à notre existence à partir d’un cadre de référence plus vaste que le précédent. En fait Uranus, bouleverse notre champ de conscience, il nous contraint à changer notre grille de lecture des êtres, des choses et des situations.
Les Phases uraniennes : Nous sommes en état uranien lorsque nous avons une conscience exacerbée de notre individualité, de notre singularité, de notre originalité, lorsque nous sommes persuadés que notre indépendance, notre autonomie, notre libre-arbitre, notre volonté de décider pour nous-même de ce qui nous concerne ne peuvent souffrir d’aucune limitation, aucun compromis, aucune restriction. Nous sommes en état uranien lorsque nous avons des exigences si inflexibles, des motivations si profondes, des buts indiscutables qu’il n’est pas question pour nous de plier devant les circonstances contraires, d’abdiquer de nos ambitions au nom d’un quelconque réalisme à courte vue, d’accepter des aménagements à notre situation qui ne seraient que des trahisons.
Nous sommes en état uranien lorsque nous refusons les demi-mesures, les valses-hésitations, les prudences timorées, lorsque nous prenons des décisions que nous voudrions définitives, sans appels, sans nuances, lourdes de conséquences. Nous sommes en état uranien lorsque notre volonté est tout entière tendue vers un objectif exclusif de tout autre, lorsque nous faisons preuve d’une détermination et d’une autorité sans faille pour parvenir à nos fins, lorsque nous décidons de suivre sans faiblir un itinéraire rectiligne en engageant pleinement et totalement notre responsabilité individuelle en étant intimement convaincus que nous avons raison.
Nous sommes en état uranien lorsque nous faisons preuve d’un implacable sérieux, d’une rigueur pointilleuse, d’une discipline systématique pour programmer nos buts, nos objectifs, nos activités, lorsque nous revendiquons nos compétences pointues, notre efficacité conceptrice, notre aptitude à simplifier le complexe. Nous sommes en état uranien lorsque nous rejetons le flou et l’approximatif au nom d’un idéal de clarté, d’extrême précision, d’absolue concision, lorsque nous nous spécialisons à outrance, que nous polarisons notre attention pour atteindre une efficacité maximale. Nous sommes en état uranien lorsque nous estimons que toute pensée ou activité doit être strictement mise en formules, hiérarchisée, codifiée afin que rien ne soit laissé au hasard.
Nous sommes enfin en état uranien lorsque nous nous comportons avec aplomb, originalité, indépendance, lorsque nous avons un sens aiguë de notre propre dignité, lorsque nous affirmons notre individualité ou notre individualisme dans ce qu’il a de plus profond, de plus basique, de plus inaliénable. Nous sommes en état uranien lorsque nous gardons notre liberté, lorsque nous nous imposons et imposons nos vues sans hésiter, lorsque nous prenons sans ambiguïté position au sein d’un débat confus, lorsque nous estimons que nos certitudes et décisions procèdent toujours d’une logique rationnelle auquel nul ne devrait s’opposer ni trouver à redire. Nous sommes en état uranien lorsque nous vivons des instants d’exception où il faut jouer notre va-tout.
Les transits de Neptune
Au sens traditionnel : Les transits de Neptune sont très difficiles à cerner, car Neptune a dans ses effets un élément de mystère, de nébuleux, d’impalpable, c’est une espèce de brouillard qui passe. Bien souvent, le transit neptunien ne fait pas d’effets terrestres visibles, il joue simplement au niveau de l’âme, ce sont des états d’âme.
L’âge du carré de Neptune correspond très souvent à des prises de conscience, on fait le point de sa vie, on se demande où l’on en est, si l’on a bien fait ce qu’on aurait dû faire, si l’on n’a pas tout raté. On est à ce moment-là dans une espèce de sable mouvant.
Au contraire, le bon aspect de Neptune ne fait pas forcément d’événement, il peut faire un beau chant de l’âme, l’être est inspiré, il y a une extase intérieure qui s’empare de l’individu. C’est en général des états d’âme, un climat psychologique. Un bon aspect de Neptune, c’est l’époque où l’individu a une intuition accrue. Quant au mauvais aspect, c’est l’erreur, le mirage, l’illusion, la tromperie, les déceptions, les fuites en tous genres et aussi l’obsession.
Au niveau typologique : Neptune est en rapport avec l’Eau, Humide et Froid. De là découlent toutes les notions de rêveries et d’extases, ainsi que la détente, la fluidité, la plasticité, la liaison, l’inflation, l’expansion, l’amplification, l’épanouissement dans l’étalement ainsi que la désagrégation. C’est le type Lymphatique (Hippocrate), le Vicérotinique (Sheldon), le Sensible (Malapert), le Sentimental (Le Senne), le Dilaté (Corman), l’Intuitif (Jung), le Subjectif (Binet), le champ de conscience est Large. D’où le climat de flou, de subjectivité, de rêverie, d’illusion, d’ouverture et d’allocentrisme.
Au niveau R.E.T. Neptune c’est le code (eT) concrétiser (arrivée) la transcendance (départ). D’où passage de la multiplicité (T) à la dualité (e). Le « T » apporte une l’intuition, la puissance de l’imaginaire, les réalités subtiles, sous-jacentes, invisibles, les pressentiments, les états d’âme, les songes et les visions. Le « e » apporte la sensitivité, le ressenti, l’émotion, la perception et l’incarnation de l’inconnu, de l’au-delà. Ici l’invisible (T) se ressent, s’éprouve, s’expérimente et se vit (e), d’où le climat d’étrangeté et de chimérique.
Au niveau psychanalytique : La psychose-type de Neptune est la schizophrénie : c’est le délire à base d’hallucination, psychose à troubles psycho-sensoriels aboutissant à l’incoordination et à la dissolution de la personnalité (ex. le dément qui n’a plus aucune conscience de la réalité). Neptune est aussi relié au “complexe de fuite hors du réel”. On entend par là tout un ensemble de conduites qui expriment un non-engagement dans la vie : tendance à ne pas aller jusqu’au bout d’une pensée, d’un geste, d’un acte, à ne jamais être tout à fait sûr, irrésolution, dérobade, fugue, évasion, oubli de soi dans l’alcool, les stupéfiants, attachement à une chimère, à l’impossible, à l’irréalisable, utopie, fabulation, mythomanie, donquichottisme.
Au niveau humaniste : Neptune ouvre les portes de l’universalité et du collectif. L’interprétation négative que l’on rattache à Neptune : les paradis artificiels, les confusions, le charme trompeur, les illusions, les échappatoires dans l’alcool, les drogues et stupéfiants, les fuites en tous genres sont la résultante du refus qu’oppose l’individu à affronter la globalité de sa vie ou d’une incapacité de celui-ci, de reconnaître et de vivre les valeurs universelles symbolisées par Neptune. Et, un Neptune négatif est la compensation d’une existence malsaine de frustration et ici l’individu devient l’esclave d’enthousiasmes ou d’exigences collectives ou de clichés stéréotypés de moralité. C’est la fuite dans la consommation, les modes, la soumission aux conduites et aux modèles de pensées que notre société de consommation nous impose, en un mot, l’individu est soumis à “l’abrutissement” des masses.
Dans son ouvrage Les Cycles du Devenir, Alexandre Ruperti écrit :
“On a toujours tendance à isoler du contexte général de sa vie les éléments qui paraissent désirables et à en exagérer l’importance par rapport aux éléments que l’on considère comme indésirables mais qui n’en sont pas moins partie intégrante de l’expérience totale. Dans ces cas-là, lorsqu’on abdique par peur d’affronter quelque chose d’indésirable, on devient incapable d’agir en tant que totalité intégrée. Tandis que Neptune négatif s’efforce toujours d’exclure l’une ou l’autre des parties de la réalité totale.”
D’où les fuites dans les univers qui peuvent attirer le sujet : les évasions en tous genres : voyages, rêve, paradis artificiels, les distractions, le sexe, la consommation, etc.
“Neptune positif s’évertuera à inclure TOUTE CHOSE. C’est la raison pour laquelle Marc Edmund Jones voit dans Neptune la responsabilité ou les obligations de l’individu envers la société ou le groupe auquel il appartient. Rudhyar a interprété cet effort vers une inclusivité totale comme représentant la capacité de l’individu de participer à l’élaboration de structures physiques, psychologiques et sociales dans lesquelles pourront s’intégrer le plus grand nombre possible d’éléments” (page 311)
Par conséquent, Neptune se rapporte à l’effort d’organisation collective sur la base d’une inclusivité maximale.
Cependant, les transits de Neptune contrairement à ceux d’Uranus ou de Pluton sont moins perceptibles par les faits. En effet, généralement un passage d’Uranus sur un luminaire ne laisse pas l’individu indifférent, de même Pluton avec son côté de macération, tandis que Neptune lui, va rester conjoint à une planète durant trois, quatre ans sans qu’il y ait des évènements spectaculaires.
En fait, Neptune joue de manière “insidieuse”, car ce n’est pas une planète de Feu ou sèche, mais humide ainsi il ne faut pas attendre d’évènements brusques ou violents mais plutôt des désillusions, de la tromperie, de la fourberie. De telle sorte que lorsqu’on questionne une personne qui a subi un passage neptunien à une certaine époque de son existence, elle est en général incapable de répondre s’il s’est produit des évènements marquants. Et ici, l’astrologie humaniste nous éclaire à ce sujet. En effet, selon Dane Rudhyard, Uranus, Neptune et Pluton symbolisent les trois étapes essentielles de la transformation, l’être doit répondre constamment à l’appel à un changement fondamental, sur des plans différents :
- Avec Uranus le changement s’opère dans la structure de sa pensée.
- Avec Neptune, le changement s’effectue dans la qualité de ses sentiments, dans les relations interpersonnelles et réactions à l’environnement.
- Enfin avec Pluton, le changement s’opère dans sa façon d’agir. Car “Pluton cherche à réduire à l’essentiel, à dévaloriser la vie de surface, à nous faire abandonner les apparences et à sonder les profondeurs de l’expérience humaine sur tous les plans possibles.”
Ainsi, nous voyons que Neptune a pour mission de transformer les sentiments et les réactions. Ce qui va bien dans le « e » de la pensée conditionaliste, en effet, le « e » est en rapport avec le ressenti, l’éprouvé, le palpable, les faits, la sensorialité, etc. De ce fait avec Neptune, ce sont bien les états d’âme, les ressentis émotionnels dont il est sera question.
Quant à Uranus, les humanistes le mettent en relation avec le changement de structure de pensée. En astrologie conditionelle, Uranus tend vers le « r » : la représentation des codes, les modèles, les normes, le dit, les mots, le langage, la description, les certitudes, le connu, etc. Ainsi, les passages uraniens modifient-ils notre façon de penser, de voir, de concevoir les choses.
C’est ainsi par exemple, un transit d’Uranus sur Vénus risque bien souvent de transformer la conception que nous nous faisons de l’amour (le concept), de nos choix affectifs.
Alors qu’un transit de Neptune sur Vénus, va nous faire ressentir ou éprouver des expériences affectives, que nous allons, par la suite, essayer de conserver.
Quant à Pluton, en astrologie conditionelle, il maintient dans la transcendance. Avec le « t » il maintient les choses dans l’universel, le multiple, l’inconnu. D’ailleurs si l’on décortique la phrase de Dane Rudhyar à la lumière du R.E.T. : “Pluton cherche à réduire à l’essentiel (r), à dévaloriser la vie de surface (e), à nous faire abandonner les apparences (r) et à sonder les profondeurs de l’expérience humaine sur tous les plans possibles (T).”
Ainsi, les passages Plutoniens ont-ils tendance à saper, à détruire, pour tendre vers l’ultime.
Les Phases neptuniennes : Nous sommes en état neptunien lorsque nous ressentons des sensations étranges, lorsqu’il nous semble toucher du doigt un mystère, lorsque nous nous sentons traversés par d’incompréhensibles émotions qui nous bouleversent sans que nous en connaissions l’origine, lorsque nous avons l’impression de percevoir l’imperceptible, de palper l’impalpable, de voir l’invisible. Nous sommes en état neptunien lorsque dans nos actes nous nous sentons comme téléguidés par quelque chose qui est à la fois en nous et nous dépasse complètement, lorsque nous agissons sur la foi d’un pressentiment inexplicable mais pressant, d’une intuition invérifiable mais impérieuse. Nous sommes en état neptunien lorsque notre inconscient dicte la marche à suivre, lorsque nous nous sentons envahis d’aspirations profondes, aussi puissantes qu’imprécises, qui nous demandent d’exister sur un autre plan que celui des évidences, de remplir notre vécu de toute la profondeur de notre être.
Nous sommes en état neptunien lorsque nous sommes ambigus, ambivalents, incertains, indécis, lorsque nous ne savons pas vraiment ce qui nous motive, lorsque nous voulons très fort quelque chose sans trop savoir quoi exactement. Nous sommes en état neptunien quand nous marchons au feeling, quand nous prenons des décisions mi-chèvre, mi-chou, quand nous laissons fonctionner notre “pifomètre” pour évaluer les êtres, les choses et les situations, quand nous faisons plus confiance à notre “petit doigt” qu’à la logique conventionnelle. Nous sommes en état neptunien lorsque nous laissons notre imaginaire se déployer amplement, lorsque nous avons des états d’âme, lorsque nous nous sentons traversés par des élans d’euphorie ou de dépression qu’apparemment rien ne justifie. Nous sommes en état neptunien lorsque nous ressentons puissamment que quelque chose d’invisible agit insidieusement en nous sans que nous puissions ni le nommer ni le définir.
Nous sommes en état neptunien lorsque nous sentons intensément que notre existence individuelle n’a de sens profond que par son appartenance à la collectivité humaine, lorsque nous avons l’impression d’appartenir à un vaste ensemble, lorsque nous mettons la perception profonde de ce qu’est l’humain au-dessus de tout esprit de système. Nous sommes en état neptunien lorsque nous avons foi dans un autre présent du monde, lorsque nous savons que la dynamique mouvante et mystérieuse des êtres ne saurait se laisser enfermer dans quelque catégorie que ce soit, lorsque nous adhérons émotionnellement à de grandes causes sans nous soucier de les comprendre, lorsque nous nous sentons habités par une multitude d’êtres, comme si chacun d’entre nous était avant tout une incarnation individuelle du grand corps collectif.
Enfin nous sommes en état neptunien lorsque nous sommes utopistes, lorsque nous nourrissons de folles espérances, lorsque nous tirons d’imprécis et improbables plans sur la comète, lorsque nous avançons dans la vie au petit bonheur la chance, sans objectif précis, sans volonté conquérante, persuadés qu’au fond nous sommes les jouets des circonstances et qu’il serait vain de vouloir les contrecarrer, lorsque nous nous sentons ailleurs tout en étant ici quand même.
Les transits de Pluton
Au sens traditionnel : Les transits plutoniens sont pleins d’ombre et de mystère, comme le sont les enfers pleins de coins ténébreux. Lorsque l’être traverse un transit plutonien et qu’il réussit à le positiver, il est alors comme la chenille qui s’est transformé en papillon, il a traversé le moment sombre de la chrysalide : cette espèce de mort qu’est le moment de la chrysalide. L’être qui traverse un transit de Pluton en ressort avec de grandes ailes, car avec Pluton il s’agit d’un problème de métamorphose. Mais ô combien difficile... Car il est très destructeur, il a tendance à tout détruire ou bien à se détruire, et à ce moment-là s’il écrase la chrysalide, il n’y aura pas de papillon… Mais, lorsque l’être prend conscience de cette valeur plutonienne et qu’il a bien médité le problème, même s’il est poussé par des éléments destructeurs alors, il faut qu’il comprenne qu’il lui est demandé surtout de construire, ou bien de détruire pour reconstruire, et non pas de détruire pour détruire, il faut qu’il sache que lorsqu’il va détruire quelque chose c’est pour le reconstruire mieux.
On peut dire que les transits d’Uranus et de Neptune sont neutres, lorsqu’ils passent sur des points vitaux : c’est là qu’ont lieu les grands démarrages de l’existence. Quant à Pluton, il place l’être dans un climat de stagnation, d’angoisse et de macération, qui est lourd et pesant.
Mythologiquement, nous avions vu que Pluton, c’était le juge des enfers, il est celui qui tient les clés de la porte de notre éternité. Ainsi, il n’est pas à redouter, puisqu’il est juge, et par conséquent ni bon ni mauvais, il est juste et puisqu’il est juste on n’a donc que ce que l’on a mérité... Ainsi, si l’on n’a rien fait de mal on n’a rien à redouter, au contraire, si l’on a fait des erreurs, Pluton étant juste, il nous renvoie ce que l’on a fait. Il est la voix de la conscience. Donc, si terribles qu’ils puissent paraître, les transits de Pluton sont justes. Ils indiquent la responsabilité personnelle.
Afin de mieux saisir Pluton on peut établir une dialectique : Chronos/Hadès, c’est-à-dire Saturne/Pluton.
Saturne a une fonction qui est de structurer le Moi ; tandis que Pluton est chargé de la destruction de son enveloppe étroite afin de l’ouvrir vers un monde plus grand. Ainsi, Pluton en transit dépouille ; Saturne construit. C’est pour ces motifs que pour contrecarrer un transit saturnien il faut donner à Saturne ce qu’il attend, c’est-à-dire structurer son Moi en apprenant, en étudiant, en méditant, en organisant sa vie dans l’isolement en fonction des lendemains.
De son côté, Pluton permet une adaptation si l’on a été capable d’en gagner la possibilité. Si l’on est sceptique sur l’au-delà, on peut dire que c’est une sorte de “Karma” dans le déroulement de l’existence présente. Ainsi, avec Pluton, les évènements qui nous arrivent sont en rapport avec un acte passé. Paul Bourget, fort justement, disait : “Nos actes nous suivent”. Par conséquent, Pluton exige une reconsidération de ce qui a déjà été accompli, une remise en cause des acquis et des principes au service d’une autocritique susceptible de devenir constructive si l’on sait en dégager le sens. Car Pluton est une puissance qui réduit tout ce qui est du Moi extérieur apparent à sa valeur réelle. En quelque sorte il dépersonnalise, d’où le mystère, il dépouille le vieil homme, c’est-à-dire qu’il dépouille Saturne. Par conséquent, lorsque Pluton passe en transit dans un thème, il dépouille laissant ainsi le natif sans passé, sans nom, sans forme, sans mémoire, il le met à nu jusqu’à “l’os”. C’est raide, dur, douloureux, ce n’est pas facile à vivre, certains n’y arrivent pas : ils se suicident et ceux qui sont forts continuent…
Parce que Pluton balaye tout ce qui encombre la voie de la réorganisation totale et de la métamorphose. Lorsque Pluton commence à faire un transit se sont les ailes intérieures de l’âme qui s’ouvrent permettant à l’individu de s’élever au niveau magique voire métaphysique.
Au niveau typologique : avec Pluton nous sommes dans un climat de Feu, de Sec et de Tension. La tension, ici peut se scinder en deux : D’une part apparaît un mode de tension convergente, ainsi nous avons des notions de stagnation, de fixité, de rigidité, de pesanteur et d’autre part, en mode de tension divergente apparaissent des notions de crise, de rupture, d’intensité, de pression, de paroxysme, d’agression. C’est encore toute la poétique des eaux troubles et marécageuses qu’évoque Gaston Bachelard.
Ainsi, les transits Plutoniens sont lourds et angoissants, c’est un climat anxiogène, de putréfaction, de macération intérieure.
Au niveau R.E.T. Pluton c’est le code (tT) transcendance (arrivée) la Transcendance (départ). D’où maintien de la multiplicité.
La fonction de Pluton est de maintenir sa fonction : la Transcendance : le complexe, le subtil, l’informulable, l’inconnu, le lointain, l’invisible, le non-dit, le doute, l’incertitude. Le « T » apporte la distance, la froideur, l’impénétrabilité, le mystère, l’obscur. Le « t » apporte le scepticisme, la désacralisation, la démystification, il fait tomber les voiles qui dissimulent la réalité profonde.
Au niveau psychanalytique : Pluton est en rapport le ÇA agressif et érotique et plus particulièrement avec la phase “sado-anale” qui est une fixation à l’acte d’évacuation faisant apparaître toutes les valeurs de défécation qui conduit l’adulte à la volupté d’être sale et de salir à tous points de vue : par le langage, les gestes et les actes, d’où le goût du laid, du macabre, etc.
Ainsi, les transits plutoniens réveillent les pulsions instinctives et de là deux possibilités se présentent : soit l’individu vit des passions violentes en tout genre, réveille ou expérimente plus largement les sens sur le plan libidinal ou bien, le Surmoi domine et les instincts ne s’exprimant pas à l’état conscient, ils restent prisonniers dans l’inconscient du natif et ceci se traduit par un climat d’angoisse, de mal de vivre, de troubles et de macérations intérieures sans que l’individu puisse en donner une explication rationnelle.
Au niveau humaniste : Pluton demeure la planète la plus éloignée du Soleil représentant ainsi, symboliquement, les limites les plus extrêmes de la conscience humaine. Pluton représente l’appel à un nouvel ordre de choses, il force l’individu à s’aligner sur de nouveaux idéaux et de nouvelles formes de comportement social et à renier ses obédiences passées à des valeurs collectives ou traditionnelles. Pluton exige toujours. Uranus inspire “de l’extérieur”, Neptune dissout ou absorbe, mais Pluton demande une renaissance, une réintégration, une métamorphose dans de nouvelles voies et un sacrifice de soi délibéré.
Les Phases plutoniennes : Nous sommes en état plutonien lorsque nous nous sentons à des années-lumière de toute certitude, lorsque quelque chose en nous refuse obstinément de s’inscrire et de se reconnaître dans ce que nous disons, faisons et ressentons aussi bien que dans ce que disent, font et ressentent les autres. Nous sommes en état plutonien lorsqu’une insondable distance nous sépare de tout ce qui paraît normal, admis, convenu, lorsque le fait d’adhérer à qui ou quoi que ce soit déclenche au plus profond de nous-même une insurmontable réticence, un refus silencieux et obstiné. Nous sommes en état plutonien dans les situations où nous nous percevons comme radicalement étrangers à ce monde, à ses problèmes, à ses joies et à ses peines, comme si la part essentielle de nous-même, le noyau dur de notre individualité habitait en fait une autre planète, un autre temps, une autre époque.
Nous sommes en état plutonien lorsque nous sommes aux aguets de ce qui se trame insidieusement autour de nous, lorsque nous sommes persuadés qu’en chaque être, chaque chose et chaque situation se cache une part de mystère qu’il faut débusquer, un envers du décor qu’il faut découvrir, des coulisses obscures qu’il faut explorer. Nous sommes en état plutonien lorsque nous cultivons le scepticisme absolu, jusqu’à douter des vertus mêmes du scepticisme, lorsque nous sommes désillusionnés, lorsque nous n’accordons aucun crédit aux apparences, lorsque nous nous sentons habités par un absolu ou un essentiel qui nous hante sans jamais se dévoiler. Nous sommes en état plutonien lorsque nous nous efforçons d’analyser ou de contempler le monde et les êtres qui le peuplent avec un maximum de lucidité, sans faire aucune confiance à nos émotions, nos sensations et à tout ce qu’on a pu nous apprendre. Nous sommes en état plutonien lorsque nous agissons insidieusement sur ceux qui nous entourent, à coup de sous-entendus, de manœuvres subtiles et de non-dits assourdissants.
Nous sommes en état plutonien lorsque nous sommes en proie au vertige et au néant, lorsque tout nous semble intrinsèquement absurde ou chargé d’un sens caché, d’un ordre souterrain, d’une dimension invisible qui est la seule réalité qui compte, le seul enjeu fondamental de la vie.
Le phénomène d’induction, qu’on appelle aussi phénomène de résonance découle de l’observation suivante : En vertu de la formule selon laquelle le semblable reproduit le semblable, certains, dont Louis Gastin, ont également tenu que la simple reconstitution en soi d’une configuration de naissance dans le ciel, à n’importe quel lieu zodiacal et sans transit d’aucune sorte, constituait une certaine note de rappel. Ainsi, une personne née sous une conjonction Lune/Saturne, ne reste pas indifférente à la formation mensuelle de la conjonction luni-saturnienne, son climat mélancolique s’en ressentant, étant comme relancé par l’état céleste du moment.
Quand le ciel répète la naissance en l’un de ses aspects, cette répétition a en somme la propriété d’éveiller, par une sorte de résonance, les tendances spécifiques de cette configuration native.
Ce parallélisme entre le temps natal et un temps donné à travers un facteur céleste, n’est guère en vérité qu’une sorte d’expression vibratoire pouvant faire revivre tout un climat intérieur donné, mais n’impliquant pas de conséquences sensibles. Il en va tout autrement lorsque, se greffant sur une position natale, ce phénomène répétitif prend la forme d’un transit.
Il faut porter une attention particulière sur les transits conjugués. Un transit conjugué c’est un double transit. Par exemple, imaginons un thème qui présenterait un Soleil à 10° Verseau et une Vénus à 19° Poissons, le 11 mars 2003, il y a un double transit : Vénus est à 10° du Verseau (elle transite le Soleil) et le Soleil est à 19° des Poissons, il transite Vénus. Ici nous assistons à un double transit : le Soleil et Vénus subissent simultanément un transit croisé des deux planètes. De même, nous pouvons observer qu’il n’y a pas d’aspect qui relie le Soleil à Vénus dans le thème natal et par le fait même le Soleil et Vénus ne sont pas liés par aspect dans le ciel. Ce transit conjugué peut jouer car les deux
Planètes ici sont touchées et si les planètes transitantes (Soleil et Vénus céleste) sont dissonées dans le ciel, un événement fâcheux aura toute chance de se produire, et inversement aussi, à savoir que si les deux planètes qui transitent sont harmonieuses, on peut en espérer un heureux événement.
Un exemple concret va nous montrer l’action d’un double transit conjugué.
Alexandre Volguine dans son “Journal d’un Astrologue” (Niclaus, 1957) écrit que durant la Nuit du 11 octobre 1956, il a passé une nuit exceptionnellement mauvaise physiquement et moralement. Et il ajoute : - “Or j’ai mon Soleil natal à 11°24’ des Poissons et Mars à 15°17’ de la Balance, et cette nuit le Soleil était à 17°39’ de la Balance et Mars à 13°09’ des Poissons, c’est-à-dire exactement (à un demi-degré près !) la même distance entre ces deux astres que dans mon thème natal. Le fait que ces planètes se trouvent inversement dans les mêmes signes qu’à la naissance, a certainement aussi de l’importance. Ce n’est pas la première fois que je fais cette constatation.” Alexandre Volguine est né le 3 mars 1903 à Kherson (Russie) à 6 heures locales, (lui-même s’est rectifié son thème à 5 h 46’) ce qui ne change rien car Mars est toujours en VIII.
La déclinaison d’une planète, c’est la distance de la planète par rapport à l’équateur céleste.
Imaginons un thème natal qui présente deux ou plusieurs planètes ayant une déclinaison identique (1° d’orbe), par exemple : Jupiter 12° Nord et Mars 11°30 Nord, on dira que ces deux planètes sont en parallèle de déclinaison. On peut donc considérer ces deux planètes comme si elles étaient en conjonction, quand bien même leurs degrés de longitude zodiacale les mettraient en dehors de tout aspect mutuel, on regarde Jupiter et Mars, et ils sont absolument sans aspect, mais voilà qu’ils ont tous deux la même déclinaison Nord (ou Sud), on peut donc les considérer comme s’ils étaient conjoints. De telle sorte qu’un transit de Jupiter sur Mars par aspect ou par conjonction va jouer, de même que le cycle Jupiter/Mars aura peut-être une influence sur la vie du sujet.
Lorsque deux planètes ont un même degré de déclinaison, mais ne sont pas en même hémisphère, supposons par exemple une planète à 23° Nord et une autre à 23° Sud, ceci se nomme un contre-parallèle de déclinaison. C’est l’équivalent d’une opposition. Ici c’est pareil, si deux planètes ne sont pas reliées entre elles par aspect longitudinal, et si elles sont en contre-parallèle, les transits entre ces deux planètes joueront certainement.
La latitude d’un astre, c’est sa distance par rapport à l’écliptique.
Lorsqu’on examine les effets des transits, ils seront d’autant plus puissants que la planète qui transite et la planète qui est transitée se trouvent très rapprochées, en une même latitude céleste Nord ou Sud. Lorsque la latitude est semblable et qu’elles sont conjointes longitudinalement, il y a réellement aspect.
Cependant il faut bien avouer que nous tenons très peu compte des déclinaisons et des latitudes. Aujourd’hui, grâce à l’informatique, les informations concernant les déclinaisons nous sont données en un seul jet sur l’écran, de ce fait il nous est plus facile de les inclure dans nos prévisions. Mais, il faut accorder la priorité aux longitudes et secondairement aux déclinaisons et latitudes.
Pour finir, on peut résumer les transits en faisant le parallèle avec un monde à trois dimensions, c’est ainsi que :
La largeur correspond à l’état céleste de la planète transitée et de la planète transitante, telle qu’elle est dans le thème natal.
La hauteur correspond à l’état céleste de la planète qui transite au moment où elle transite dans le ciel.
La profondeur correspond à ce que deviendra le transit une fois terminé.
C’est ainsi qu’un beau trigone Jupiter/Uranus tombant sur une conjonction Soleil/Mercure sera positif, mais si six mois plus tard Jupiter forme un carré à la dite conjonction et que Saturne vient apporter une opposition, on pourra en déduire que les choses qui ont commencé sous le trigone finiront mal par la suite... et vice versa.
Donc, ne jamais oublier ces trois paramètres.
Afin d’imager le propos, on peut considérer les transits comme des tremplins qui sont mis à notre disposition. Or, un tremplin, a pour fonction de permettre à quelqu’un de sauter, cependant un tremplin ne conditionne pas la qualité du saut, ni l’acrobatie qui peut s’en suivre. En effet, l’acrobatie que va pouvoir exécuter un individu n’appartiendra, en propre, qu’à son habileté de sauteur, c’est-à-dire à son travail sur lui-même, car l’acrobate qui effectue un triple saut périlleux en a peut-être raté un certain nombre avant de réussir, et c’est vraiment à lui-même qu’il doit sa réussite. Bien sûr, il est aidé de son tremplin, mais à partir de là, il est libre de bien le réussir ou de le rater.
Ainsi, quand un aspect passe sur nous, et qu’il nous donne un tremplin, on peut se casser la figure ou bien faire un très beau “saut de l’ange”. Par conséquent, un transit va déterminer un climat, pas un fait inéluctable, mais un climat.
Mais ce n’est pas tout. En effet, quoique les astres tournent dans le ciel à des rythmes égaux, il apparaît bien qu’il n’en est pas toujours ainsi des événements qui en découlent. Par exemple, Jupiter qui met douze ans pour faire le tour du zodiaque, va donc passer au même point tous les douze ans, de même qu’un astre comme Saturne, qui met trente ans pour faire le tour du zodiaque, va donc repasser au même point tous les trente ans. Il est bien évident que chaque fois qu’ils passent (transitent) au même endroit, les événements qu’ils déterminent ne sont pas identiques les uns aux autres ; l’événement qui se produit n’est jamais le même que celui qui s’est produit au cycle précédent, et ce n’est pas non plus le même que celui qui sera, douze années plus tard pour Jupiter ou trente ans plus tard pour Saturne etc... C’est qu’en fait nous changeons entre temps !
Cependant, si nous examinons l’événement non plus sous le côté anecdotique, mais si nous le ramenons à un grand symbole de base, c’est-à-dire à son phylum psychologique, on s’aperçoit que c’est quand même la même chose. L’événement de Saturne sera à teneur de frustration ou d’inhibition, voire un manque, un arrachement : une fois, il arrachera une chose, une autre fois une autre, mais néanmoins le phylum sera le même. Il en est ainsi de toutes les planètes. Nous passons par les mêmes faits intérieurs, mais nous ne passons jamais par les mêmes faits extérieurs. Le fait psychique est toujours le même : s’il y a un complexe, il va s’édifier, à partir de ce complexe, toute une série d’événements qui quelque différents qu’ils paraissent, seront finalement toujours les mêmes : l’homme butte sur ce complexe, mais ce ne seront pas les mêmes anecdotes. En fait, il y a “déplacement” du centre de gravité de l’existence, la conjonction jupitérienne appelant, à l’époque de la vie où elle se produit, par exemple une acquisition sociale, la conjonction suivante une acquisition matérielle, puis celle d’après, une fois le sujet satisfait dans son confort, “appelant” un succès de prestige, une joie plus morale... Ce qui permet de soutenir qu’il y a, derrière cette succession de faits étrangers ou différents les uns des autres, une ligne de continuité.
Cette réflexion nous conduit aux notions de temps générique et individuel.
Le temps ou cycle générique est celui que mesurent les phases cycliques d’un astre. C’est ainsi, par exemple qu’autour de 7 ans Saturne arrive à la quadrature de sa position radicale (natale), vers quatorze ans il arrive à l’opposition, vers vingt et un an il arrive au carré décroissant et vers trente ans il transite sa position radicale. Le cycle générique règle le rythme normal et naturel des fonctions biologiques dans le corps humain. C’est ainsi, que nous passons tous, vers la septième année (carré de Saturne à sa position natale) a une dentition permanente qui remplace les dents de lait ; autour de la quatorzième année (opposition de Saturne) nous passons tous par la phase de puberté, etc.
Par conséquent, les cycles génériques n’indiquent pas d’événements extérieurs, mais plutôt les étapes d’un processus intérieur de croissance, de développement et de déclin, en relation spécifique avec la nature des planètes. Bien que les crises qu’ils produisent soient généralement douloureuses (soit physiquement comme l’apparition de la première dent – soit émotionnellement comme l’expérience de l’adolescence), elles sont non seulement naturelles, mais aussi des phases nécessaires au développement.
Par exemple, de manière générique, la deuxième partie de l’existence se situe autour des quarante trois ans. En effet, à cette époque Uranus est passé à l’opposition de sa position natale ; Neptune transite au carré de sa position natale ; Saturne transite pour la seconde fois à l’opposition de sa position natale ; et pour les générations qui ont Pluton en Lion, Vierge, Balance, Scorpion, celui-ci transite au carré de sa position natal. Par conséquent, nous voyons que toutes les planètes lentes sont passées à des caps décisifs de leur cycle individuel.
Celui-ci s’inscrit dans un cadre qui est particulier à chacun de nous. C’est ainsi que la première quadrature de Saturne à notre Soleil natal, n’arrivera pas forcément à sept ans, ceci dépendra de la position du Soleil et de Saturne dans le thème individuel, position qui est spécifique à chacun. C’est ainsi qu’un individu qui a son Soleil en Bélier et Saturne en Taureau, aura 4 ans lorsque Saturne arrivera au carré de son Soleil ; celui qui aura son Soleil en Bélier et son Saturne en Poissons verra son premier carré de Saturne en transit à son Soleil vers huit, neuf ans, etc.
Les cycles mesurent le changement. Pour qu’un but puisse être atteint, il doit y avoir changement et tout changement comporte inévitablement des crises.
Au début de cet article nous avions abordé le sens du mot crise. Nous savons que les écoles de psychologie définissent la “crise” comme une phase de croissance de l’individu. Elle a un but et un sens qui est en relation avec le développement global de la personnalité humaine ou de la collectivité qui la traverse. Par conséquent, comme nous l’avions vu dans le Cours précèdent, la crise est nécessaire à ce développement, même si la forme qu’elle prend n’est pas inévitable. Changement, transition et transformation sont des composants nécessaires de l’expérience humaine. Mais une crise de croissance ne produit pas nécessairement maladie, névrose, folie ou perte tragique. Il semble qu’il y ait deux buts fondamentaux essentiellement différents dans le traitement psychologique des crises. Le premier, et malheureusement le plus répandu, consiste à essayer de rétablir l’état de prétendue “normalité” que la crise a bouleversé. C’est le but des psychologues sociaux et des freudiens et on peut le lier, astrologiquement, au niveau Jupiter-Saturne de fonctionnement. L’autre alternative, préconisée d’abord par Carl Gustav Jung, consiste à utiliser les crises comme des défis, je dirai même comme des “chalenges”, pour une croissance encore plus grande, comme un moyen d’introduire une métamorphose intérieure de la personnalité. Cette attitude peut être liée astrologiquement à Uranus et Neptune. Or, nous savons que pareilles crises sont souvent cause de tensions et de perturbations. C’est sur le point de “changement” ou de “non changement” que la personne doit, soit prendre une décision consciente, soit devenir victime de la fatalité ; elle doit soit agir, soit être menée malgré elle à subir les évènements. Certes, le changement n’est jamais confortable ni réconfortant ; pourtant, si l’on veut atteindre la maturité personnelle, on doit faire face aux crises, les comprendre et les assimiler.
Frédéric MUSCAT
La Dominante
Les grandes
familles humaines sont marquées par des planètes : Il y a des êtres qui
sont marqués par les planètes du visible et d’autres par les planètes de
l’invisible, par conséquent le rythme de la destinée pour chacun n’est pas le
même, l’incursion dans ce monde n’est pas la même, et il est bien évident que
les transits ne seront pas du tout les mêmes. Qui est marqué par Jupiter-Lune
aura des transits Jupiter-Lune beaucoup plus fréquents en mode
jupitéro-lunaire, et qui est marqué par Uranus-Neptune aura des transits
urano-neptuniens beaucoup plus rares, mais plus puissants et portant sur un
autre clavier.
C’est pour
ces motifs qu’on ne peut pas faire une prévision valable si l’on ne connaît pas
bien l’individu, si l’on n’a pas bien pris conscience de son psychisme. Par
conséquent, la première chose à faire est l’étude de sa personnalité, car les
événements sont au fond à la semblance de cet être, puisqu’il réagira aux
planètes qui sont siennes, et au bout du compte, il réagira à ce qu’est
réellement le noyau de son âme.
Qu’est-ce qu’une crise
En astrologie, lorsqu’on étudie les
transits ou tous autres moyens prévisionnels, le mot “crise” apparaît comme
synonyme de catastrophe insurmontable.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est
qu’une crise n’est pas une épouvantable calamité. Le dictionnaire Larousse
mentionne que le terme de “crise” vient du grec krisis, qui veut dire
“décision” qui conduit au terme “décider” qui signifie : Pousser à
agir, à prendre telle ou telle décision. Ou encore : Choisir comme
objectif ; déterminer, fixer, décréter quelque chose.
Par
conséquent, une crise est un tournant qui précède le CHANGEMENT. Eviter
une crise reviendrait à vouloir éviter de changer, ce qui est manifestement
impossible. Car ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’amour, la pensée,
l’action, se développent selon une loi draconienne où chaque nouvelle forme
bouleverse ou détruit la précédente. Contrairement à ce que suggère l’image de
l’arbre, qu’on propose facilement comme modèle de croissance, le passage se
fait par la contradiction et le manque, non d’une façon tranquille et homogène.
Bien que
toute matière vivante ou inanimée, soit en changement constant, il apparaîtrait
que seul l’homme a la capacité de décision consciente. Pour évoluer, il doit
abandonner, en faveur d’un choix conscient, le comportement instinctif qui ne
sert que son instinct de conservation ou ses compulsions sociales.
Malheureusement, on est toujours tenté d’éviter la prise de décision, dans
l’espoir que le besoin qui la motivait disparaîtra et que les choses resteront
dans une confortable “normalité”. Quelquefois, cette tactique paraît agir et le
fil du statu quo semble ininterrompu ; toutefois, si petite soit la
décision ou si insignifiante la crise, cette façon de faire est une démission
de soi. Refuser de décider ou compter sur les circonstances ou sur les autres
pour prendre la décision, ne délie pas l’individu de sa responsabilité. Chaque
fois qu’il n’y a pas prise de décision, les modèles instinctifs inconscients se
renforcent. Ce qui n’était que lézarde deviendra ornière et finalement tombeau.
Les crises
ne sont pas des événements extérieurs, même si ceux-ci peuvent les précipiter
ou conditionner leur développement. Les crises, grandes ou petites, sont
essentiellement des opportunités de croissance. Ainsi, doit-on considérer et
utiliser les crises à des fins individuelles.
C’est pour
ces motifs que les “mauvais” transits ne sont pas nécessairement négatifs en
eux-mêmes. Ceci ne décrédibilise par pour autant la pensée traditionaliste avec
ses termes de “bons” et de “mauvais” transits.
Prenons un
exemple concret : Supposons qu’à la suite d’un carré Saturne-Uranus
céleste qui heurte le Soleil natal d’un individu, celui-ci se retrouve licencié
par son employeur. Certes qu’on le veuille ou non au départ, comme le mentionne
le traditionaliste, c’est “mauvais” : frustration, doute, pessimisme,
remise en question sur son rôle social (intégration), etc. Mais, si l’individu
sait se remettre en question, repolariser ses énergies et changer son mode de
vie, il va prendre de la maturité et finalement il finira par trouver une
situation bien meilleure que la précédente qui peut être plus en harmonie avec
sa personnalité et par-là même, il aura donné du SENS (positif) à sa
vie. Il aura triomphé et en cela le “mauvais” transit est devenu “bénéfique”.
C’est de là que découlent les expressions du genre : “L’homme est un
apprenti et la douleur est son maître…”
Mais enfin
quoi qu’il arrive, il n’en demeure pas moins vrai qu’au départ c’est
douloureux.
Ainsi, si
vous n’êtes pas content de votre destinée, changez-vous, faites quelque
chose pour vous transformer. Même en commençant par des petits gestes
extérieurs comme arrêter de fumer par exemple, en changeant de vêtements, en
fermant ses T lorsqu’on écrit... Et puis tout s’enchaîne.
D’ailleurs,
combien de fois ai-je vu des gens qui étaient dans le désarroi le plus total,
et que j’ai pu sortir de galère en les incitant à une simple prise de
conscience de leur situation et à une nécessaire obligation de changement.
Cependant,
vous serez aussi surpris que je le fus, de voir qu’il y a des personnes qui refusent
obstinément ce changement, ils s’astreignent de manière compulsive, tout en le
reconnaissant, à s’accrocher à cette situation.
Afin que
vous saisissiez comment cela se passe nous allons prendre l’exemple
concret d’un homme qui est
né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 8 mai 1957 à 17 heures.
Cet homme
est venu me voir en janvier 2003. Son problème était le suivant : marié et
père de famille il traversait une phase difficile dans son couple, sa femme
était très coquette, portait des tenues vestimentaires très jeunes, se fardait
à outrance, en un mot elle avait une persona importante. Lui avait une
très bonne situation, mais il ne portait aucun intérêt à son apparence, il se
laissait aller et offrait l’image d’un homme des cavernes… A tel point que sa
femme le fuyait, mais il assurait la matérielle !
A cette
époque, pour pallier sa problématique il s’était acheté une Mercedes… Enfin, il
faut savoir que cette situation durait depuis fin 1999 début 2000.
Que se
passait-il au niveau des transits ?
Le début de
la crise est marqué par les passages de Saturne sur son amas
Soleil/Mercure/Vénus en Taureau, puis de mai 2001 à mai 2002 Saturne opérait sa
boucle dans le premier décan des Gémeaux au carré de sa Lune en Vierge. Uranus
transitait le troisième décan du Verseau formant un carré à son amas.
Lorsqu’il
est venu me voir, en janvier 2003 Uranus transitait au carré de sa Vénus
natale. Notons, au passage que dans son thème Vénus représente bien, au niveau
universel, son pôle d’affectivité mais aussi son Moi, puisqu’elle est maîtresse
de l’AS Balance. Ainsi, la crise uranienne lui demandait d’opérer un changement
(carré), transformation (Uranus) de sa personne (Vénus : le Moi).
Je lui avais
donc conseillé de faire de la remise en forme, de s’habiller, d’entreprendre
une transformation de son physique, d’ailleurs c’est ce que son épouse
attendait de lui. Sa réponse était : « Oui, je vais le faire… Oui,
etc. » Bien sûr il n’a rien fait et sa situation se dégradait de plus en
plus. La seule chance qu’il avait, c’est que son épouse avait besoin de ses
revenus ! Ainsi elle ne voulait pas, ou plutôt ne pouvait pas, divorcer,
ce qui se traduisait par une situation malheureuse : sa femme s’absentait
tous les week-ends et lui incapable de se détacher d’elle, se retrouvait seul
en marmonnant qu’il allait partir…
Par
conséquent ici il y a eu refus de changement et de transformation ce qui s’est
soldé par un échec. C’est ici qu’il faut prendre comptant la maxime de
Saint-Exupéry :
“L’avenir, tu n’as pas à le prévoir mais à le
permettre.”
Mais il y a
des cas, et c’est heureux, où le consultant a accepté le changement ce qui
s’est traduit inévitablement par une victoire et une vie bien meilleure.
Cela n’est
pas de la magie, c’est l’utilisation de la connaissance qu’on a des planètes,
c’est ce qu’on appelle “alimenter ses planètes”. Par exemple, quand on a un
transit de Saturne, le mode d’alimentation de Saturne, c’est d’entrer en
Saturne, c’est-à-dire de faire un travail saturnien, de jouer le jeu de
Saturne : la profondeur, les responsabilités, la patience, la
persévérance, l’ascèse, le retrait, se mettre en “Yin” etc... Si c’est Uranus,
Neptune ou Pluton il faut se transformer, opérer une mutation, modifier ses
schémas de comportement, etc. En un mot, il faut aller dans le sens du fleuve
qui est représenté par la planète “perturbatrice”. C’est d’ailleurs ici
qu’intervient l’axiome qui dit que “le
sage guide ses planètes”.
En effet,
car ce que les transits ont de déterminant c’est le fond et non pas la forme
d’un événement. Ainsi avons-nous l’entière liberté de créer, ou tout au moins
de tenter de créer cette forme. Et c’est ici qu’intervient la notion de libre
arbitre nous permettant ainsi de donner du SENS à notre vie.
Plus il y a de planètes qui vont aspecter un point sensible d’un thème plus fort sera le résultat.
Supposons qu’il y ait dans le ciel une conjonction Soleil-Jupiter à 13° du Scorpion ; Saturne à 15° du Cancer ; Uranus-Neptune à 12° du Capricorne ; Mars à 10° Poissons. Imaginons un natif qui présente dans son thème une Vénus natale située à 12° Poissons, elle recevrait ainsi, des trigones de Jupiter, du Soleil et de Saturne, relayé par des sextiles d’Uranus et de Neptune et un transit de Mars, donc six planètes qui aspectent Vénus de façon favorable. Nul doute que si la personne veut faire des rencontres affectives, c’est le moment pour elle de sortir.
Mais il peut aussi arriver qu’il y ait toute une série de transits négatifs qui touchent un point sensible du thème, supposons par exemple : un Saturne à 11° Cancer ; une conjonction Uranus-Neptune à 13° Capricorne ; une conjonction Pluton-Mars à 9° Balance et une conjonction Soleil-Jupiter à 14° Bélier. Imaginons un natif qui présente un Soleil à 13° Balance, son Soleil collectera donc sept planètes en dissonance, nul doute que le natif traversera une période extrêmement difficile.
Un transit harmonieux entre deux planètes bénéfiques par nature donne des résultats favorables.
Selon la pensée traditionaliste, un transit par aspect bénéfique entre deux planètes bénéfiques, par exemple un transit corporel de Jupiter sur Vénus, mettant ainsi en cause deux planètes bénéfiques par nature ; de même les aspects bénéfiques : trigone ou sextile de Jupiter sur Vénus. En ce cas, il y a tout lieu de penser qu’un tel transit apportera des événements heureux.
Un transit dissonant entre deux planètes bénéfiques par nature donne des résultats mitigés.
Le transit par aspect dissonant de deux planètes dites bénéfiques par exemple, un transit de Jupiter au carré de Vénus, n’apportera pas forcément des maux, car ce n’est pas dans l’ordre d’idées de ces planètes, mais étant donné que le transit est négatif, cela fera que l’événement heureux que nous attendions ne se produira pas.
Un transit harmonieux entre deux planètes maléfiques par nature donne un certain succès.
Le transit par aspect favorable (trigone ou sextile) de deux planètes maléfiques va adoucir, peut-être même empêcher la réalisation des événements malheureux. Par exemple, Saturne transitant au trigone de Mars ne fera pas un événement négatif, car il s’agit d’un trigone, et selon que ces deux astres étaient liés harmonieusement ou dysharmonieusement dans le thème natal, le transit finalement ne sera pas le même ; si à la naissance Saturne était en mauvais aspect de Mars, nous pouvons déceler un tempérament cyclothymique, une tendance maniaco-dépressive, avec des périodes de manies c’est-à-dire d’excitation, qui vont alterner avec des périodes de dépression. Ainsi, un trigone entre ces deux astres, n’apportera rien de bon, puisqu’au départ ils étaient dissonants, mais cela voudra dire que pendant ce temps-là la cyclothymie ira mieux, la tendance maniaco-dépressive s’apaisera, l’être trouvera un équilibre entre ses excitations et dépressions, en attendant le prochain carré ou la prochaine opposition.
Si au contraire, les deux astres Saturne et Mars étaient reliés harmonieusement à la naissance, il n’y aurait plus du tout de cyclothymie, mais cela indiquerait un noyau de puissance, c’est une force agissante à longue échéance avec le temps, puisque Mars, c’est l’action, et Saturne, c’est le temps, la durée. Il est évident qu’un trigone entre ces deux astres n’apportera rien de mal, il apportera au contraire en l’âme une surpuissance initiale, ce sera le moment pour lui de construire quelque chose à longue échéance. Par conséquent, il ne faut pas en attendre un événement malheureux, mais attendre simplement, selon que les deux astres étaient en bon ou en mauvais aspect initial, l’empêchement d’un événement malheureux ou la réalisation d’un événement heureux.
Un transit dissonant entre deux planètes maléfiques par nature donne des effets très nuisibles.
Enfin, un transit par aspect défavorable (conjonction, carré, opposition) de deux planètes maléfiques, risque d’apporter des difficultés ou des événements malheureux, surtout si à l’origine ces deux astres étaient en conflit l’un de l’autre. Il est évident que si l’on a un thème qui présente un carré Saturne-Pluton valorisé, le jour où Saturne arrive sur Pluton, il y a peu de chances qu’il fasse de cadeaux. Et si c’est Pluton qui est avant Saturne, le jour où Pluton passera sur Saturne, il ne fera aucun cadeau, parce que lui, il ne passera là qu’une fois, et par conséquent ce qui était prévu de mauvais à la naissance, il faudra bien que cela se réalise à ce moment-là. Si au contraire, les deux astres étaient en bon aspect, et qu’ils passent en aspect défavorable l’un de l’autre, il y aura un grincement dans ce bon aspect, le noyau positif qui était accordé à l’âme par ce bon aspect, verra ses fils épars, cela ne tournera pas rond.
Ces règles d’astrologie traditionnelle reposent sur une certaine logique, en effet, ce qui est bon au départ s’intensifie lors d’un transit congruent et l’inverse également, ce qui est mauvais dans le natal se manifeste lors d’un transit négatif.
Mais au-delà de ce constat, nous voyons où il faut chercher les causes de certains évènements. Il est évident qu’un transit maléfique entre deux planètes bénéfiques va tendre à exagérer les choses, par exemple un Jupiter au carré d’une Lune peut conduire à des excès, mais non pas à de la violence. De telle sorte que si vous êtes en présence d’un thème d’une personne qui a eu un événement brutal, à savoir, un accident corporel ou autre, n’allez pas mettre cet événement en relation avec une opposition de Jupiter à sa Vénus natale, mais cherchez plutôt les planètes sèches et dures comme Mars, Saturne, Uranus ou Pluton en rapport avec les points vitaux : le Soleil, la Lune, le Maître d’AS (le Moi), etc. Car il faut donner à César ce qui appartient à César.
Voilà les quatre cas qui peuvent se produire lorsque deux planètes sont liées dans le natal par aspect.
Les deux paragraphes ci-dessus mettent l’accent sur les transits de répétition tout en les cautionnant. Un transit de répétition est la reconstitution en transit d’un rapport entre deux planètes (ou entre une planète et un angle AS ou MC) qui était déjà en conjonction ou en aspect à la naissance.
Par exemple, un thème présente un carré Soleil-Saturne et Saturne, en transit, arrive au carré du Soleil répétant ainsi l’aspect initial.
Certains sont allés jusqu’à considérer que seul ce type de transit, qui reproduisait une configuration natale semblable avait un véritable effet, élargissant à la rigueur cette zone d’efficacité à la gamme des autres aspects de transit entre ces deux mêmes astres liés dans le natal. C’est ainsi, pour rester dans notre exemple, qu’ils considéraient uniquement les transits que Saturne envoie au Soleil (conjonction, sextile, carré, trigone, opposition, etc) et vice-versa du Soleil à Saturne natal.
Pour ces astrologues, il s’agissait de s’en tenir à la force de raisonnement premier : “rien ne peut arriver dans le cours d’une existence qui ne soit en promesse dans le ciel natal.” Or, la reproduction du même phénomène dans le temps est le seul signe certain que l’aspect de naissance en question puisse manifester ses effets en cette circonstance. Bien que cette pensée soit juste, son étroite acceptation n’en est pas moins excessive. Il convient seulement de tenir ce transit de répétition comme étant en soi plus opérant que le transit ordinaire, ce dernier n’étant pas pour autant démuni de valeur propre. C’est pourquoi, un transit d’Uranus sur Vénus agira, qu’importe s’il y avait une relation ou non entre ces deux astres à la naissance, mais s’ils étaient liés au départ, l’effet en sera d’autant plus important.
Il a été en outre considéré, ci-dessus, que la qualité du transit s’appréciait d’après l’espèce de l’aspect natal dont cette configuration est reproductrice. Ainsi, il devait s’avérer, dans le cas précédent du carré Soleil-Saturne natal par exemple, que tout transit de Saturne au Soleil, y compris le trigone, est mauvais. Ici aussi cette subordination de l’espèce de l’aspect natal apparaît comme manifestement excessive.
Il est courant d’entendre, par exemple, que du moment qu’à la naissance telle planète est en trigone de telle autre, le transit de conjonction de la première à la seconde, ou de la seconde à la première, ne peut être que bon, puisque manifestant l’effet du trigone. Or, l’observation démontre qu’il faut se garder de croire à la régularité d’un tel effet. Les exemples ne manquent pas.
André Barbault mentionne le cas du président Sadi Carnot né le 11 août 1837 à Limoges (Haute-Vienne) à 18 heures, assassiné à Lyon le 24 juin 1894 et élu président le 3 décembre 1887. Cet exemple est très instructif puisqu’il va au-delà du simple transit :
Le dosage des transits
Plus il y a de planètes qui vont aspecter un point sensible d’un thème plus fort sera le résultat.
Supposons qu’il y ait dans le ciel une conjonction Soleil-Jupiter à 13° du Scorpion ; Saturne à 15° du Cancer ; Uranus-Neptune à 12° du Capricorne ; Mars à 10° Poissons. Imaginons un natif qui présente dans son thème une Vénus natale située à 12° Poissons, elle recevrait ainsi, des trigones de Jupiter, du Soleil et de Saturne, relayé par des sextiles d’Uranus et de Neptune et un transit de Mars, donc six planètes qui aspectent Vénus de façon favorable. Nul doute que si la personne veut faire des rencontres affectives, c’est le moment pour elle de sortir.
Mais il peut aussi arriver qu’il y ait toute une série de transits négatifs qui touchent un point sensible du thème, supposons par exemple : un Saturne à 11° Cancer ; une conjonction Uranus-Neptune à 13° Capricorne ; une conjonction Pluton-Mars à 9° Balance et une conjonction Soleil-Jupiter à 14° Bélier. Imaginons un natif qui présente un Soleil à 13° Balance, son Soleil collectera donc sept planètes en dissonance, nul doute que le natif traversera une période extrêmement difficile.
Un transit harmonieux entre deux planètes bénéfiques par nature donne des résultats favorables.
Selon la pensée traditionaliste, un transit par aspect bénéfique entre deux planètes bénéfiques, par exemple un transit corporel de Jupiter sur Vénus, mettant ainsi en cause deux planètes bénéfiques par nature ; de même les aspects bénéfiques : trigone ou sextile de Jupiter sur Vénus. En ce cas, il y a tout lieu de penser qu’un tel transit apportera des événements heureux.
Un transit dissonant entre deux planètes bénéfiques par nature donne des résultats mitigés.
Le transit par aspect dissonant de deux planètes dites bénéfiques par exemple, un transit de Jupiter au carré de Vénus, n’apportera pas forcément des maux, car ce n’est pas dans l’ordre d’idées de ces planètes, mais étant donné que le transit est négatif, cela fera que l’événement heureux que nous attendions ne se produira pas.
Un transit harmonieux entre deux planètes maléfiques par nature donne un certain succès.
Le transit par aspect favorable (trigone ou sextile) de deux planètes maléfiques va adoucir, peut-être même empêcher la réalisation des événements malheureux. Par exemple, Saturne transitant au trigone de Mars ne fera pas un événement négatif, car il s’agit d’un trigone, et selon que ces deux astres étaient liés harmonieusement ou dysharmonieusement dans le thème natal, le transit finalement ne sera pas le même ; si à la naissance Saturne était en mauvais aspect de Mars, nous pouvons déceler un tempérament cyclothymique, une tendance maniaco-dépressive, avec des périodes de manies c’est-à-dire d’excitation, qui vont alterner avec des périodes de dépression. Ainsi, un trigone entre ces deux astres, n’apportera rien de bon, puisqu’au départ ils étaient dissonants, mais cela voudra dire que pendant ce temps-là la cyclothymie ira mieux, la tendance maniaco-dépressive s’apaisera, l’être trouvera un équilibre entre ses excitations et dépressions, en attendant le prochain carré ou la prochaine opposition.
Si au contraire, les deux astres Saturne et Mars étaient reliés harmonieusement à la naissance, il n’y aurait plus du tout de cyclothymie, mais cela indiquerait un noyau de puissance, c’est une force agissante à longue échéance avec le temps, puisque Mars, c’est l’action, et Saturne, c’est le temps, la durée. Il est évident qu’un trigone entre ces deux astres n’apportera rien de mal, il apportera au contraire en l’âme une surpuissance initiale, ce sera le moment pour lui de construire quelque chose à longue échéance. Par conséquent, il ne faut pas en attendre un événement malheureux, mais attendre simplement, selon que les deux astres étaient en bon ou en mauvais aspect initial, l’empêchement d’un événement malheureux ou la réalisation d’un événement heureux.
Un transit dissonant entre deux planètes maléfiques par nature donne des effets très nuisibles.
Enfin, un transit par aspect défavorable (conjonction, carré, opposition) de deux planètes maléfiques, risque d’apporter des difficultés ou des événements malheureux, surtout si à l’origine ces deux astres étaient en conflit l’un de l’autre. Il est évident que si l’on a un thème qui présente un carré Saturne-Pluton valorisé, le jour où Saturne arrive sur Pluton, il y a peu de chances qu’il fasse de cadeaux. Et si c’est Pluton qui est avant Saturne, le jour où Pluton passera sur Saturne, il ne fera aucun cadeau, parce que lui, il ne passera là qu’une fois, et par conséquent ce qui était prévu de mauvais à la naissance, il faudra bien que cela se réalise à ce moment-là. Si au contraire, les deux astres étaient en bon aspect, et qu’ils passent en aspect défavorable l’un de l’autre, il y aura un grincement dans ce bon aspect, le noyau positif qui était accordé à l’âme par ce bon aspect, verra ses fils épars, cela ne tournera pas rond.
Ces règles d’astrologie traditionnelle reposent sur une certaine logique, en effet, ce qui est bon au départ s’intensifie lors d’un transit congruent et l’inverse également, ce qui est mauvais dans le natal se manifeste lors d’un transit négatif.
Mais au-delà de ce constat, nous voyons où il faut chercher les causes de certains évènements. Il est évident qu’un transit maléfique entre deux planètes bénéfiques va tendre à exagérer les choses, par exemple un Jupiter au carré d’une Lune peut conduire à des excès, mais non pas à de la violence. De telle sorte que si vous êtes en présence d’un thème d’une personne qui a eu un événement brutal, à savoir, un accident corporel ou autre, n’allez pas mettre cet événement en relation avec une opposition de Jupiter à sa Vénus natale, mais cherchez plutôt les planètes sèches et dures comme Mars, Saturne, Uranus ou Pluton en rapport avec les points vitaux : le Soleil, la Lune, le Maître d’AS (le Moi), etc. Car il faut donner à César ce qui appartient à César.
Les transits réciproques de deux planètes liées
par aspect dans le thème
Il est dit encore, que les transits réciproques des planètes qui étaient en aspect mutuel dans le thème natal sont les plus importants, beaucoup plus importants que les transits des planètes sans aspects initiaux.
Pour juger de l’effet produit par le transit d’un astre sur un point sensible avec lequel il était en aspect à la naissance, il ne faut jamais perdre de vue la qualité de l’aspect radical. De là découlent 4 cas possibles :
1. Les planètes se trouvaient en bon aspect mutuel lors de la naissance du sujet, et le transit est harmonieux : Ce transit renforce la bonne influence initiale, cette influence initiale se trouve dynamisée à ce moment-là. Il en résultera des effets heureux.
2. Les planètes se trouvaient en bon aspect mutuel dans le natal, et le transit est dissonant : Il ne faut pas en attendre beaucoup de mal, la difficulté qui va résulter d’un tel aspect sera faible parce qu’il n’est pas marqué à l’origine. L’épreuve sera adoucie, voire profitable, ce qui était annoncé de bon ne se fera pas.
3. Les planètes se trouvaient en mauvais aspect mutuel dans le natal, et le transit est harmonieux : il ne faut pas en attendre des merveilles puisqu’elles étaient dissonantes. Il y aura à ce moment une atténuation de l’épreuve. S’il y a un bien, il sera de courte durée, et sans beaucoup d’effets.
4. Les planètes se trouvaient en mauvais aspect mutuel à la naissance, et le transit est dissonant : Le mal qui se trouvait en puissance dans le thème se manifeste intégralement à ce moment-là.
Voilà les quatre cas qui peuvent se produire lorsque deux planètes sont liées dans le natal par aspect.
Les transits de répétition
Les deux paragraphes ci-dessus mettent l’accent sur les transits de répétition tout en les cautionnant. Un transit de répétition est la reconstitution en transit d’un rapport entre deux planètes (ou entre une planète et un angle AS ou MC) qui était déjà en conjonction ou en aspect à la naissance.
Par exemple, un thème présente un carré Soleil-Saturne et Saturne, en transit, arrive au carré du Soleil répétant ainsi l’aspect initial.
Certains sont allés jusqu’à considérer que seul ce type de transit, qui reproduisait une configuration natale semblable avait un véritable effet, élargissant à la rigueur cette zone d’efficacité à la gamme des autres aspects de transit entre ces deux mêmes astres liés dans le natal. C’est ainsi, pour rester dans notre exemple, qu’ils considéraient uniquement les transits que Saturne envoie au Soleil (conjonction, sextile, carré, trigone, opposition, etc) et vice-versa du Soleil à Saturne natal.
Pour ces astrologues, il s’agissait de s’en tenir à la force de raisonnement premier : “rien ne peut arriver dans le cours d’une existence qui ne soit en promesse dans le ciel natal.” Or, la reproduction du même phénomène dans le temps est le seul signe certain que l’aspect de naissance en question puisse manifester ses effets en cette circonstance. Bien que cette pensée soit juste, son étroite acceptation n’en est pas moins excessive. Il convient seulement de tenir ce transit de répétition comme étant en soi plus opérant que le transit ordinaire, ce dernier n’étant pas pour autant démuni de valeur propre. C’est pourquoi, un transit d’Uranus sur Vénus agira, qu’importe s’il y avait une relation ou non entre ces deux astres à la naissance, mais s’ils étaient liés au départ, l’effet en sera d’autant plus important.
Il a été en outre considéré, ci-dessus, que la qualité du transit s’appréciait d’après l’espèce de l’aspect natal dont cette configuration est reproductrice. Ainsi, il devait s’avérer, dans le cas précédent du carré Soleil-Saturne natal par exemple, que tout transit de Saturne au Soleil, y compris le trigone, est mauvais. Ici aussi cette subordination de l’espèce de l’aspect natal apparaît comme manifestement excessive.
Il est courant d’entendre, par exemple, que du moment qu’à la naissance telle planète est en trigone de telle autre, le transit de conjonction de la première à la seconde, ou de la seconde à la première, ne peut être que bon, puisque manifestant l’effet du trigone. Or, l’observation démontre qu’il faut se garder de croire à la régularité d’un tel effet. Les exemples ne manquent pas.
André Barbault mentionne le cas du président Sadi Carnot né le 11 août 1837 à Limoges (Haute-Vienne) à 18 heures, assassiné à Lyon le 24 juin 1894 et élu président le 3 décembre 1887. Cet exemple est très instructif puisqu’il va au-delà du simple transit :
Son thème présente un Uranus à 7° Poissons, doublement représentant du Secteur I car il est en Secteur I et second Maître de I. Uranus est au trigone de Saturne qui est à 11° du Scorpion conjoint au MC.
Le 24 juin 1894 quant il fut poignardé à Lyon par Caserio, Uranus était à 11°R du Scorpion, il était donc exactement conjoint à Saturne natal.
Certes, avec cet Uranus, doublement représentant de I (le Moi), atteignant Saturne culminant dans un rapport initial d’harmonie, l’idée d’une élévation de carrière et même d’une promotion ultime venait immédiatement à l’esprit. Mais ce ne pouvait être le cas puisque cet homme était déjà à l’Élysée, hissé au poste suprême de son pays. Dès lors ne pouvait plus se concevoir, en dépit du trigone initial, que la manifestation d’un effet inverse, cet assassinat répondant à la donnée de Saturne au MC, particulièrement critique pour les hommes d’État.
En revanche, la potentialité de réussite et d’élévation contenue dans ce trigone natal avait pleinement réalisé son transfert lors du transit d’Uranus sur Mars. Mars est à 10° de la Balance, il est dispositeur de ce Saturne et maître du MC. Le 3 décembre 1887 il fut élu Président de la République, Uranus était à 16° de la Balance, conjoint à Mars (6° d’orbe) et Jupiter culminait à 21° du Scorpion sur le MC.
Le phénomène d’induction
Le phénomène d’induction, qu’on appelle aussi phénomène de résonance découle de l’observation suivante : En vertu de la formule selon laquelle le semblable reproduit le semblable, certains, dont Louis Gastin, ont également tenu que la simple reconstitution en soi d’une configuration de naissance dans le ciel, à n’importe quel lieu zodiacal et sans transit d’aucune sorte, constituait une certaine note de rappel. Ainsi, une personne née sous une conjonction Lune/Saturne, ne reste pas indifférente à la formation mensuelle de la conjonction luni-saturnienne, son climat mélancolique s’en ressentant, étant comme relancé par l’état céleste du moment.
Quand le ciel répète la naissance en l’un de ses aspects, cette répétition a en somme la propriété d’éveiller, par une sorte de résonance, les tendances spécifiques de cette configuration native.
Ce parallélisme entre le temps natal et un temps donné à travers un facteur céleste, n’est guère en vérité qu’une sorte d’expression vibratoire pouvant faire revivre tout un climat intérieur donné, mais n’impliquant pas de conséquences sensibles. Il en va tout autrement lorsque, se greffant sur une position natale, ce phénomène répétitif prend la forme d’un transit.
Les transits conjugués
Il faut porter une attention particulière sur les transits conjugués. Un transit conjugué c’est un double transit. Par exemple, imaginons un thème qui présenterait un Soleil à 10° Verseau et une Vénus à 19° Poissons, le 11 mars 2003, il y a un double transit : Vénus est à 10° du Verseau (elle transite le Soleil) et le Soleil est à 19° des Poissons, il transite Vénus. Ici nous assistons à un double transit : le Soleil et Vénus subissent simultanément un transit croisé des deux planètes. De même, nous pouvons observer qu’il n’y a pas d’aspect qui relie le Soleil à Vénus dans le thème natal et par le fait même le Soleil et Vénus ne sont pas liés par aspect dans le ciel. Ce transit conjugué peut jouer car les deux
Planètes ici sont touchées et si les planètes transitantes (Soleil et Vénus céleste) sont dissonées dans le ciel, un événement fâcheux aura toute chance de se produire, et inversement aussi, à savoir que si les deux planètes qui transitent sont harmonieuses, on peut en espérer un heureux événement.
Un exemple concret va nous montrer l’action d’un double transit conjugué.
Alexandre Volguine dans son “Journal d’un Astrologue” (Niclaus, 1957) écrit que durant la Nuit du 11 octobre 1956, il a passé une nuit exceptionnellement mauvaise physiquement et moralement. Et il ajoute : - “Or j’ai mon Soleil natal à 11°24’ des Poissons et Mars à 15°17’ de la Balance, et cette nuit le Soleil était à 17°39’ de la Balance et Mars à 13°09’ des Poissons, c’est-à-dire exactement (à un demi-degré près !) la même distance entre ces deux astres que dans mon thème natal. Le fait que ces planètes se trouvent inversement dans les mêmes signes qu’à la naissance, a certainement aussi de l’importance. Ce n’est pas la première fois que je fais cette constatation.” Alexandre Volguine est né le 3 mars 1903 à Kherson (Russie) à 6 heures locales, (lui-même s’est rectifié son thème à 5 h 46’) ce qui ne change rien car Mars est toujours en VIII.
Ici, on assiste à deux transits conjugués à 2° d’orbe (11/10/1956 à 0h) : Mars dissonant (il était à ce moment-là opposé à Jupiter et au sesqui-carré de Neptune dans le ciel) sur le Soleil natal, et le Soleil dissonant (il était au semi-carré de Pluton 3° d’orbe et au semi-carré de Saturne 2° d’orbe dans le ciel) sur Mars natal en VIII. Ici on aurait pu prévoir un temps “particulier” durant ces journées d’octobre 1956.
Le retour d’une planète sur sa position natale
Lorsqu’on étudie les transits il y a un point dont on a du mal à saisir le sens, c’est le cas d’une planète qui revient sur sa position natale. A ce sujet les manuels d’astrologie nous renvoient unanimement à la situation que ladite planète exerce dans le natal. J’imagine le débutant face à une telle situation...
Prenons un exemple, supposons une personne qui aurait dans son thème de naissance un Mars en Bélier, si possible angulaire sur la pointe de l’Ascendant Bélier, position qui dénote une tendance à l’initiative, à l’élan, une nature compétitive, impatiente devant les obstacles, au tempérament facilement explosif. Par exemple en voiture, cette personne peut conduire sa voiture plus vite que la plupart des gens, s’emporter davantage que les autres. Nous savons que notre société ne pardonne pas certaines de ses caractéristiques naturelles : “Ce n’est pas bien de se mettre en colère”, “Ne poussez pas”, “Il est interdit de rouler à plus de 90 Km/h”... Telles sont les restrictions avec lesquelles cet individu doit compter, même si elles sont contraires à sa nature essentielle.
Cependant, tous les deux ans environ, Mars transitera le Signe du Bélier. Cet accent d’un mois et demi, en moyenne, dans le Bélier représente une tendance générale dans les réactions humaines, dans le monde entier, pour toutes les questions où Mars est concerné. Naturellement, ceci ne veut pas dire que tout le monde va se précipiter impétueusement, se battre ou se mettre en colère. Mais il y aura cependant, pendant cette période, une tendance générale soupe au lait ou à l’accélération, au survoltage ; ainsi notre individu, avec son Mars angulaire en Bélier se sentira en harmonie avec le contexte général. Voilà le sens que l’on peut donner à ce cas-là : la tendance naturelle particulière au natif s’accorde avec la tendance générale du moment.
Règles pour individualiser les pronostics
Quand on travaille sur des thèmes individuels, il est nécessaire de personnaliser les transits et les cycles. Et pour ce faire, il faut prendre en compte un certain nombre de paramètres. Il faut tenir compte :
- Des Maisons où ont lieu les transits.
- Des Maisons d’où viennent les planètes qui transitent, puisqu’elles traînent avec elles le lieu d’où elles viennent.
- Des maîtrises des planètes qui transitent.
Imaginons par exemple, un thème qui présenterait un Saturne en Maison VIII, quand Saturne va se déplacer, il est un Saturne-Maison VIII, un Saturne d’une maison occulte. Et si l’on avait un thème d’un jumeau astral qui serait né à quelques heures de différence, et qui présenterait un Saturne dans le même signe, mais en Maison V, ceci ne serait pas du tout le même Saturne, car ce qui transiterait, serait alors un Saturne-Maison V, tandis que dans le premier cas, c’est un Saturne-Maison VIII.
De même, les maîtrises des planètes considérées seront complètement différentes : Mars qui sera Maître de V dans un thème, sera Maître de VI dans un autre, et finalement ce ne seront pas du tout les mêmes astres. C’est ce que l’on nomme “l’individualisation de la planète”.
Il faut aussi tenir compte :
- Du symbole général de la planète. Chaque planète a une teinture qui lui est propre : les transits martiens n’ont pas la teinture des transits saturniens ou vénusiens etc...
- De l’état de l’astre dans le thème, son état céleste, terrestre est-il en débilité essentielle ou accidentelle ? Ou au contraire est-il en dignité accidentelle ou essentielle ? Car la planète est chargée de tout cela, une planète ne se déplace pas dans le thème comme un pion isolé de tout contexte thématique, au contraire, elle traîne un cortège d’aspects : elle est en carré d’une certaine planète, au trigone d’une autre, conjointe à telle autre, etc.
Imaginons par exemple un transit de Saturne sur Vénus, il est bien évident qu’il n’aura pas du tout le même impact si dans le natal Saturne est carré à Vénus, opposé à Mars, et que Vénus soit en carré à Mars et opposée à Neptune par exemple, car ce Saturne va traîner avec lui ce cortège de mauvais aspects : carré Vénus, opposé Mars. Si au contraire ce Saturne s’était trouvé au trigone de Vénus, et au sextile de Jupiter, ce ne serait pas du tout le même Saturne.
Lorsqu’il y a un transit, il faut bien comprendre que l’individu est re-situé dans sa constellation originelle, il se retrouve tel qu’en lui-même, et des événements qui lui ressemblent se produisent.
Il faut considérer l’état de la planète dans
le ciel au moment du transit
Ceci est capital, car il faut bien lire les éphémérides. Par exemple, durant l’année 1995, Jupiter transitait le signe du Sagittaire, par conséquent on pouvait penser que les natifs du Sagittaire auraient une heureuse année ; il n’en fut rien, car en 1995, Saturne transitait le signe des Poissons, de ce fait il était au carré de Jupiter céleste, et du coup au carré du Soleil natal des natifs du Sagittaire. Par conséquent, Jupiter faisait caisse de résonance au carré Saturne-Soleil, et le transit de Jupiter n’était pas du tout favorable.
Tandis que d’avril à octobre 1994, Saturne transitait le signe des Poissons, on pouvait en attendre une difficulté pour les natifs des Poissons de la fin du premier décan, et ceux du deuxième décan, il n’en fut rien, car Jupiter était en Scorpion, au trigone de Saturne ; au contraire ici les transits de Saturne ont été très profitables.
Donc, selon l’état céleste de la planète qui transite, il peut y avoir un renversement dans la traduction symbolique de cette planète.
C’est ainsi que Jupiter, qui est symboliquement une planète bénéfique par nature, selon qu’il est affligé dans le ciel, peut devenir très maléfique, car Jupiter va amplifier le conflit. De même, Saturne, qui est symboliquement maléfique par nature, peut devenir très bénéfique et constructif si au moment du transit il est harmonieux dans son état céleste du moment.
C’est pour ces motifs qu’il est bon d’avoir les Éphémérides graphiques d’Astrid Fallon (Editions du Rocher), ici l’auteur présente pour chaque année le graphique céleste de l’année avec le mouvement des planètes lentes (Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton ainsi que l’astéroïde Chiron), concernant les planètes rapides (Mercure, Vénus, Mars) l’auteur mentionne uniquement les boucles de rétrogradations. Ci dessous est reproduit le ciel de l’année 1997 :
Par exemple, en 1997, on avait un très beau triangle : une conjonction Jupiter-Uranus au sextile de Pluton d’une part, et au sextile de Saturne d’autre part, Saturne et Pluton étant reliés par trigone ; qui plus est, Mars était en Balance et en s’opposant à Saturne, il fermait la triangulation. Ainsi, les natifs du premier décan du Verseau et des Gémeaux recevaient un influx céleste très positif.
Autre exemple, à partir de juillet 2001 jusqu’au mois avril 2003 il y a eu, dans le ciel, une opposition Saturne-Pluton dans le deuxième décan de l’axe Gémeaux-Sagittaire. Si nous regardons les éphémérides pour le mois d’août 2001, nous voyons que Pluton transite le 12e degré du Sagittaire, Saturne évolue de 12 à 14° des Gémeaux ; Mars de 16° à 25° du Sagittaire et le Soleil durant les dix premiers jours du mois d’août 2001 transite de 8° à 18° du Lion, il est évident que les Béliers et les Balances du second décan recevaient de bons influx de toutes ces planètes. Imaginons un individu qui présente dans son thème une conjonction Soleil-Vénus à 14° du Bélier, ladite conjonction recevait à cette époque-là, un trigone de Mars et de Pluton, un sextile de Saturne et un trigone du Soleil. C’est toute une constellation entière qui touche cette conjonction natale. Ci-dessous est reproduit la constellation de la première décade d’août :
Par conséquent, lorsqu’on lit les éphémérides, il ne faut pas regarder uniquement une planète seule, isolée du contexte céleste du moment, mais au contraire, il s’agit d’examiner l’ensemble général du ciel. Ceci est très important.
Il faut donc s’élever d’une planète à une constellation. Ceci est très important et fondamental. On doit considérer la planète en transit telle qu’elle est dans le thème, et telle qu’elle est dans le ciel au moment de l’aspect ou du transit. C’est ce double regard qu’il faut avoir sur une planète quand on veut faire des prévisions. Au début, cela paraît très compliqué, mais avec un peu d’accoutumance, on finit par y arriver. C’est exactement comme la personne qui conduit une voiture, au début, cela paraît très complexe, car il faut regarder le code de la route avec ses priorités, ses stops, les piétons, les lignes blanches, etc. et dans le même temps, il faut passer les vitesses, conduire... et puis après, au bout d’un certain temps, le conducteur fait cela mécaniquement, en parlant d’autre chose ; c’est un peu ce qui se produit en astrologie, mais cela suppose un minimum de travail au départ.
Par exemple, supposons un thème qui présente une Vénus maîtresse d’AS Taureau à 29° du Verseau, cette Vénus est donc une fonction du Moi, par conséquent dans ce thème là, de par sa détermination naturelle Vénus aura trait à l’amour, à l’affectivité et de par sa détermination accidentelle elle représente le natif lui-même (le Moi). Voir le thème ci-dessous :
Nous voyons que dans ce thème, le MC est situé à 28° du Capricorne, Saturne en Secteur IX à 20° du Capricorne et Uranus à 25° du Lion en Secteur V. Au printemps 2003 il y a eu un trigone céleste entre Saturne et Uranus qui touchait la Vénus natale. En mai et juin 2003, Saturne évoluait de 26° des Gémeaux à 3° du Cancer et Uranus stationnait à 2° des Poissons. On aurait pu pressentir qu’affectivement (Vénus) ce serait une période favorable, il n’en fut rien. Mais en revanche c’est à ce moment-là que le natif a pris conscience de sa situation sociale (Saturne et Uranus sont tous deux Maîtres de X) et qu’il a réagi, et ce fut au final un excellent transit de prise de conscience.
D’ailleurs concernant le cycle Saturne-Uranus, Alexandre Ruperti, dans son ouvrage Les Cycles du devenir (Editions du Rocher) écrit à la page 295 :
“Uranus est le symbole de tout ce qui perturbe les schémas normaux d’action et de réaction, de pensée et de sentiment. C’est la force qui oblige à réaliser que les conditions du monde changent et qu’il en résulte des besoins humains différents. La croissance psychologique nécessite un incessant processus d’auto-transformation et de remise en question de soi qui bouleversent la sécurité de l’ego statique. Uranus rappelle constamment que la vie spirituelle est l’incorporation d’une nouvelle attitude de vie, une nouvelle manière de faire face aux défis présentés par l’environnement extérieur et intérieur. Les contacts entre Saturne et Uranus révèlent la valeur constructive de l’inconsistance. Les besoins sociaux et personnels changent et l’individu ouvert aux forces créatrices de son être intérieur, répondra, par Uranus, à ces besoins par une nouvelle attitude ou un nouveau genre de comportement…”
Ce passage très alambiqué, peut-être plus simplement interprété comme une transformation des anciens concepts, un changement de paradigme (Uranus) dans le domaine social (Saturne). En outre, sans l’exemple cité ci-dessus il s’agit d’un trigone donc d’une intégration harmonieuse de ce changement.
Par conséquent, un transit fonctionnera toujours à sa manière qui n’est pas forcément celle que nous projetons.
Les affinités analogiques
Il faut considérer les affinités analogiques qui existent entre deux planètes en transit. Supposons par exemple, qu’un transit s’opère entre Mars et Uranus, quelle est donc leur affinité analogique, c’est-à-dire en quoi ces deux astres se ressemblent ? Ils se ressemblent en ce que tous les deux donnent des événements soudains, inattendus, il y a avec ces deux astres une certaine brusquerie, l’événement est brutal, quelquefois même violent et dangereux. D’ailleurs, nous avions vu qu’ils se rangent l’un et l’autre dans la famille du Feu. Ici, nous ne sommes pas sans penser au caractère Colérique, à l’Extraversion, au Bilieux des typologies, voilà le climat psychique d’un tel transit.
Par exemple, si l’on observe un transit de Vénus dans sa lenteur, c’est-à-dire une Vénus rétrograde qui piétine un certain degré zodiacal, en tant que Vénus est symbole d’amour et de tendresse, elle s’associera beaucoup mieux avec une planète qui est maîtresse de V ou de VII, qui sont entre autres les Secteurs de la vie sentimentale, qu’avec un autre astre, puisqu’il y a analogie entre Vénus et ces Maisons.
De même, Jupiter, compte tenu de son symbole premier, s’associera mieux avec une planète qui est maîtresse de la Maison II, le transit sera beaucoup plus fort s’il se passe en Taureau - qui est l’analogue de la II -, il y aura donc une concordance (condensation) entre une planète Maîtresse ou située en Secteur II, le signe du Taureau et la valeur symbolique de richesse de Jupiter, il y aura une amplitude (Jupiter) matérielle et financière. Si l’aspect sous-titre un bon aspect initial, on pourra annoncer qu’il y a une rentrée d’argent conséquente possible, si au contraire l’aspect sous-titre un mauvais aspect initial, il faudra mettre en garde le consultant qui risque d’avoir tendance à voir trop grand et finalement, à se lancer dans des dépenses auxquelles il ne pourra pas faire face. De même, un astre comme le Soleil qui est un astre de mise en lumière avec Jupiter qui est l’astre de l’intégration Sociale, sont des planètes fondamentales qu’il faut consulter pour la situation sociale, en outre avec le MC ou le Maître de X. Supposons, par exemple que le Soleil reçoive un trigone d’Uranus en transit et que dans le même temps Jupiter reçoive un sextile de Saturne en transit puis que, par exemple, Saturne soit Maître de X, nous voyons que tous les feux de la situation sociale (Soleil, Jupiter et le Maître de X) sont bien soutenus et mis en lumière, on peut donc présager une bonne période professionnelle. Maintenant, supposons qu’Uranus en transit s’oppose à Jupiter et que dans le même temps il y ait une conjonction Saturne-Pluton qui transite au carré du Soleil, là on voit bien que le natif passe, au niveau de sa situation sociale, par une phase critique, de remise en question.
La paire Lune/Vénus pour l’homme et Soleil/Vénus pour la femme est importante à consulter pour l’affectivité. Supposons que dans un thème féminin, le Soleil reçoive un transit de Neptune en opposition et que, dans le même temps, Uranus passe au carré de sa Vénus, nul doute qu’il y aura une remise en question sur le plan affectif et sentimental.
Lorsque deux planètes qui convergent dans un sens précis par leurs vertus analogiques – comme : Soleil-Jupiter pour le domaine professionnel et social ; Lune-Vénus (pour l’homme) ou Soleil-Vénus (pour la femme) pour le domaine affectif, etc. – et que ces deux planètes reçoivent simultanément des transits qui vont dans le même sens (en bien ou en mal) il y a beaucoup plus de chance, d’une manière certaine, qu’il se passera quelque chose dans le domaine en question.
Les faisceaux de tendances convergentes
Lorsque plusieurs transits se passent en même temps, cela revient à grouper les déterminateurs en faisceaux, et à découvrir le faisceau le plus important. Par exemple, Saturne Maître de VIII, transitant Mars Maître de XII. Si nous résumons nous avons : Saturne, Mars, la Maison VIII, la Maison XII ; nous sentons bien là que tout va être focalisé autour d’une épreuve, ou bien avec Saturne, la XII et la VIII, il peut y avoir un désir de désincarnation. Ici, les faisceaux sont simples à établir car ils sont faits d’éléments convergents.
Prenons un autre exemple : Mars Maître de VIII, nous dirons donc Maître de mort, imaginons que ce Mars transite Vénus maîtresse du Secteur V, c’est-à-dire Vénus, symboliquement planète de l’amour, Maîtresse de la Maison entre autres des aventures sentimentales et des plaisirs (V) : Voilà un faisceau difficile à établir, car il n’est pas fait d’éléments convergents, mais d’éléments divergents : d’un côté, il y a avec Mars et la VIII, la mort, l’épreuve, et de l’autre, par Vénus et la V, il y a la chance et l’amour. Alors, si le transit sous-titre un mauvais aspect initial, on pourra dire qu’il y a mort de l’amour, mort d’un amour ou épreuve amoureuse ; et si au contraire l’aspect est issu d’un bon aspect initial, nous pourrons parler à ce moment-là d’une transformation, d’une métamorphose à travers l’amour, en traduisant cette fois le sens de la Maison VIII dans sa joie, la joie de la VIII étant le changement, la transformation et la métamorphose. Donc, métamorphose, régénération, départ sur de nouvelles bases etc.
L’âge du consultant
Il est évident qu’un transit vénusien à vingt ans aura plus de chance d’être lié à un épisode amoureux qu’à quatre-vingts ans ! Encore que les exceptions sont nombreuses, c’est le cas de Georges Clemenceau qui, sous un transit d’Uranus sur sa Lune, a vécu un bel amour à l’âge de quatre-vingts printemps. Mais en général, à cet âge, le transit vénusien peut avoir trait à un amour artistique, ou amical, voire familial...
La psychologie du natif
Il est très important de connaître le point faible du consultant. Car lorsqu’un individu présente un point faible, les transits dissonants toucheront toujours le point faible. Le point faible, qu’il soit physique (la santé) ou psychique (un complexe), c’est comme un abîme où vont s’engouffrer toujours les effets du transit. Par exemple, vous avez quelqu’un qui vous raconte une partie de sa vie et vous avez vu que d’après le thème il était hyper-émotif, en conséquence, les mauvaises dates à chaque fois verront ressortir un problème sentimental : déception, rupture, malheur, perte d’un être cher etc. Vous pouvez être certain que les mauvais aspects futurs vont jouer en valeur sentimentale. C’est là son point faible, et cela s’engouffrera toujours au même endroit.
Au contraire, l’être vous a parlé d’une santé chancelante, ainsi au moment où un transit de Saturne se formera, ne cherchez pas autre chose qu’un ennui de santé. S’il vous a parlé de difficultés financières à répétition, ou de problème d’échec dans la situation, quand le mauvais aspect se fera jour, c’est là qu’il faudra le protéger.
De même, lorsque vous avez décelé le point fort du consultant, alors tous les bons aspects vont mettre en vibration ce point fort.
En outre, lorsque vous avez des échéances importantes qui vont arriver, il faut préparer le terrain, car si la promesse sociale n’est pas renforcée par des actes, c’est-à-dire par une compétence ou autre, cela risque de se traduire par une proposition miroitante sans plus. Ainsi, celui qui n’a jamais fait d’études, ce n’est pas parce qu’il va avoir un transit dans son thème d’un magnifique trigone Jupiter/Uranus venant toucher sa conjonction Soleil/MC qu’il va pour autant réussir un concours à polytechnique. Par conséquent, nous sommes bien en accord avec l’adage qui dit : “Aides toi, le ciel t’aidera”
De même lorsque vous voyez qu’il va se produire, dans les années à venir, une échéance lourde, il faut que vous soyez véritablement débarrassé de vos failles, car à ce moment-là, les petites brèches qui ont perduré avec plus ou moins de petits maux vont se transformer en gouffre et là vous serez mis en face de vos lacunes, que vous avez toujours refusé de voir de façon objective. De même, si quelqu’un fume ou boit de manière excessive pendant des années, c’est lors de tels transits qu’il apprend qu’il a une maladie grave ou autre.
La déclinaison
La déclinaison d’une planète, c’est la distance de la planète par rapport à l’équateur céleste.
Imaginons un thème natal qui présente deux ou plusieurs planètes ayant une déclinaison identique (1° d’orbe), par exemple : Jupiter 12° Nord et Mars 11°30 Nord, on dira que ces deux planètes sont en parallèle de déclinaison. On peut donc considérer ces deux planètes comme si elles étaient en conjonction, quand bien même leurs degrés de longitude zodiacale les mettraient en dehors de tout aspect mutuel, on regarde Jupiter et Mars, et ils sont absolument sans aspect, mais voilà qu’ils ont tous deux la même déclinaison Nord (ou Sud), on peut donc les considérer comme s’ils étaient conjoints. De telle sorte qu’un transit de Jupiter sur Mars par aspect ou par conjonction va jouer, de même que le cycle Jupiter/Mars aura peut-être une influence sur la vie du sujet.
Lorsque deux planètes ont un même degré de déclinaison, mais ne sont pas en même hémisphère, supposons par exemple une planète à 23° Nord et une autre à 23° Sud, ceci se nomme un contre-parallèle de déclinaison. C’est l’équivalent d’une opposition. Ici c’est pareil, si deux planètes ne sont pas reliées entre elles par aspect longitudinal, et si elles sont en contre-parallèle, les transits entre ces deux planètes joueront certainement.
La latitude
La latitude d’un astre, c’est sa distance par rapport à l’écliptique.
Lorsqu’on examine les effets des transits, ils seront d’autant plus puissants que la planète qui transite et la planète qui est transitée se trouvent très rapprochées, en une même latitude céleste Nord ou Sud. Lorsque la latitude est semblable et qu’elles sont conjointes longitudinalement, il y a réellement aspect.
Cependant il faut bien avouer que nous tenons très peu compte des déclinaisons et des latitudes. Aujourd’hui, grâce à l’informatique, les informations concernant les déclinaisons nous sont données en un seul jet sur l’écran, de ce fait il nous est plus facile de les inclure dans nos prévisions. Mais, il faut accorder la priorité aux longitudes et secondairement aux déclinaisons et latitudes.
En Résumé
Pour finir, on peut résumer les transits en faisant le parallèle avec un monde à trois dimensions, c’est ainsi que :
La largeur correspond à l’état céleste de la planète transitée et de la planète transitante, telle qu’elle est dans le thème natal.
La hauteur correspond à l’état céleste de la planète qui transite au moment où elle transite dans le ciel.
La profondeur correspond à ce que deviendra le transit une fois terminé.
C’est ainsi qu’un beau trigone Jupiter/Uranus tombant sur une conjonction Soleil/Mercure sera positif, mais si six mois plus tard Jupiter forme un carré à la dite conjonction et que Saturne vient apporter une opposition, on pourra en déduire que les choses qui ont commencé sous le trigone finiront mal par la suite... et vice versa.
Donc, ne jamais oublier ces trois paramètres.
Forces et faiblesse de la prévision
Afin d’imager le propos, on peut considérer les transits comme des tremplins qui sont mis à notre disposition. Or, un tremplin, a pour fonction de permettre à quelqu’un de sauter, cependant un tremplin ne conditionne pas la qualité du saut, ni l’acrobatie qui peut s’en suivre. En effet, l’acrobatie que va pouvoir exécuter un individu n’appartiendra, en propre, qu’à son habileté de sauteur, c’est-à-dire à son travail sur lui-même, car l’acrobate qui effectue un triple saut périlleux en a peut-être raté un certain nombre avant de réussir, et c’est vraiment à lui-même qu’il doit sa réussite. Bien sûr, il est aidé de son tremplin, mais à partir de là, il est libre de bien le réussir ou de le rater.
Ainsi, quand un aspect passe sur nous, et qu’il nous donne un tremplin, on peut se casser la figure ou bien faire un très beau “saut de l’ange”. Par conséquent, un transit va déterminer un climat, pas un fait inéluctable, mais un climat.
Mais ce n’est pas tout. En effet, quoique les astres tournent dans le ciel à des rythmes égaux, il apparaît bien qu’il n’en est pas toujours ainsi des événements qui en découlent. Par exemple, Jupiter qui met douze ans pour faire le tour du zodiaque, va donc passer au même point tous les douze ans, de même qu’un astre comme Saturne, qui met trente ans pour faire le tour du zodiaque, va donc repasser au même point tous les trente ans. Il est bien évident que chaque fois qu’ils passent (transitent) au même endroit, les événements qu’ils déterminent ne sont pas identiques les uns aux autres ; l’événement qui se produit n’est jamais le même que celui qui s’est produit au cycle précédent, et ce n’est pas non plus le même que celui qui sera, douze années plus tard pour Jupiter ou trente ans plus tard pour Saturne etc... C’est qu’en fait nous changeons entre temps !
Cependant, si nous examinons l’événement non plus sous le côté anecdotique, mais si nous le ramenons à un grand symbole de base, c’est-à-dire à son phylum psychologique, on s’aperçoit que c’est quand même la même chose. L’événement de Saturne sera à teneur de frustration ou d’inhibition, voire un manque, un arrachement : une fois, il arrachera une chose, une autre fois une autre, mais néanmoins le phylum sera le même. Il en est ainsi de toutes les planètes. Nous passons par les mêmes faits intérieurs, mais nous ne passons jamais par les mêmes faits extérieurs. Le fait psychique est toujours le même : s’il y a un complexe, il va s’édifier, à partir de ce complexe, toute une série d’événements qui quelque différents qu’ils paraissent, seront finalement toujours les mêmes : l’homme butte sur ce complexe, mais ce ne seront pas les mêmes anecdotes. En fait, il y a “déplacement” du centre de gravité de l’existence, la conjonction jupitérienne appelant, à l’époque de la vie où elle se produit, par exemple une acquisition sociale, la conjonction suivante une acquisition matérielle, puis celle d’après, une fois le sujet satisfait dans son confort, “appelant” un succès de prestige, une joie plus morale... Ce qui permet de soutenir qu’il y a, derrière cette succession de faits étrangers ou différents les uns des autres, une ligne de continuité.
Cette réflexion nous conduit aux notions de temps générique et individuel.
Le temps générique
Le temps ou cycle générique est celui que mesurent les phases cycliques d’un astre. C’est ainsi, par exemple qu’autour de 7 ans Saturne arrive à la quadrature de sa position radicale (natale), vers quatorze ans il arrive à l’opposition, vers vingt et un an il arrive au carré décroissant et vers trente ans il transite sa position radicale. Le cycle générique règle le rythme normal et naturel des fonctions biologiques dans le corps humain. C’est ainsi, que nous passons tous, vers la septième année (carré de Saturne à sa position natale) a une dentition permanente qui remplace les dents de lait ; autour de la quatorzième année (opposition de Saturne) nous passons tous par la phase de puberté, etc.
Par conséquent, les cycles génériques n’indiquent pas d’événements extérieurs, mais plutôt les étapes d’un processus intérieur de croissance, de développement et de déclin, en relation spécifique avec la nature des planètes. Bien que les crises qu’ils produisent soient généralement douloureuses (soit physiquement comme l’apparition de la première dent – soit émotionnellement comme l’expérience de l’adolescence), elles sont non seulement naturelles, mais aussi des phases nécessaires au développement.
Par exemple, de manière générique, la deuxième partie de l’existence se situe autour des quarante trois ans. En effet, à cette époque Uranus est passé à l’opposition de sa position natale ; Neptune transite au carré de sa position natale ; Saturne transite pour la seconde fois à l’opposition de sa position natale ; et pour les générations qui ont Pluton en Lion, Vierge, Balance, Scorpion, celui-ci transite au carré de sa position natal. Par conséquent, nous voyons que toutes les planètes lentes sont passées à des caps décisifs de leur cycle individuel.
Le temps individuel
Celui-ci s’inscrit dans un cadre qui est particulier à chacun de nous. C’est ainsi que la première quadrature de Saturne à notre Soleil natal, n’arrivera pas forcément à sept ans, ceci dépendra de la position du Soleil et de Saturne dans le thème individuel, position qui est spécifique à chacun. C’est ainsi qu’un individu qui a son Soleil en Bélier et Saturne en Taureau, aura 4 ans lorsque Saturne arrivera au carré de son Soleil ; celui qui aura son Soleil en Bélier et son Saturne en Poissons verra son premier carré de Saturne en transit à son Soleil vers huit, neuf ans, etc.
Les cycles mesurent le changement. Pour qu’un but puisse être atteint, il doit y avoir changement et tout changement comporte inévitablement des crises.
Les crises
Au début de cet article nous avions abordé le sens du mot crise. Nous savons que les écoles de psychologie définissent la “crise” comme une phase de croissance de l’individu. Elle a un but et un sens qui est en relation avec le développement global de la personnalité humaine ou de la collectivité qui la traverse. Par conséquent, comme nous l’avions vu dans le Cours précèdent, la crise est nécessaire à ce développement, même si la forme qu’elle prend n’est pas inévitable. Changement, transition et transformation sont des composants nécessaires de l’expérience humaine. Mais une crise de croissance ne produit pas nécessairement maladie, névrose, folie ou perte tragique. Il semble qu’il y ait deux buts fondamentaux essentiellement différents dans le traitement psychologique des crises. Le premier, et malheureusement le plus répandu, consiste à essayer de rétablir l’état de prétendue “normalité” que la crise a bouleversé. C’est le but des psychologues sociaux et des freudiens et on peut le lier, astrologiquement, au niveau Jupiter-Saturne de fonctionnement. L’autre alternative, préconisée d’abord par Carl Gustav Jung, consiste à utiliser les crises comme des défis, je dirai même comme des “chalenges”, pour une croissance encore plus grande, comme un moyen d’introduire une métamorphose intérieure de la personnalité. Cette attitude peut être liée astrologiquement à Uranus et Neptune. Or, nous savons que pareilles crises sont souvent cause de tensions et de perturbations. C’est sur le point de “changement” ou de “non changement” que la personne doit, soit prendre une décision consciente, soit devenir victime de la fatalité ; elle doit soit agir, soit être menée malgré elle à subir les évènements. Certes, le changement n’est jamais confortable ni réconfortant ; pourtant, si l’on veut atteindre la maturité personnelle, on doit faire face aux crises, les comprendre et les assimiler.
La Leçon
Afin de vous montrer que l’on ne peut prévoir que le fond mais pas la forme, voici la mésaventure qui est arrivé à André Barbault avec le cas de François Mitterrand.
En 1981, lorsque François Mitterrand fut élu Président de la République, André Barbault écrivit : “Il est très improbable qu’il y passe un septennat entier”, alors qu’il en a bouclé deux ! Il avait jugé sa conjoncture si mauvaise… en ayant le tort de lui subordonner la durée de son séjour élyséen. Occasion d’apprécier quelle subtilité de formulation requiert le langage prévisionnel.
Redonnons les raisons du pessimisme exprimé : Pluton en pointe de X et Saturne en fin de X avec un Soleil dissoné par Jupiter, Saturne et Neptune, le tout accompagné de transits critiques.
Certes, il n’avait pas manqué d’évoquer que ce Scorpion « Président-phénix », aigle à deux têtes – le face à face Soleil-Jupiter convergeant sur son MC-Pluton – avait été démis aux élections léglislatives de mars 1986, pour être dépossédé du pouvoir par un Etat-RPR, l’opposant d’hier (à de Gaulle) étant devenu l’opposé dans une « cohabitation » dramatique où le Premier ministre, Jacques Chirac, allait défaire une bonne partie de ce qu’il avait fait (transit de Pluton sur son Soleil).
En 1982-1983 Uranus allait transiter son Mars natal et Saturne son Soleil : “Un tel jumelage est assurément le signe d’un temps saturnien sombre. Reste à se demander s’il sera vécu par le Président sous l’aspect d’une menace physique, danger accidentel ou problème de santé ; ou sous la forme d’une épreuve politique, échec ou bouleversement plus ou moins lié à la situation mondiale explosive de 1982-1983.”
A la fin 1983, il bat tous les records d’impopularité présidentielle.
Sur ce, dans sa Prévision astrologique (Editions Traditionnelles), après avoir exposé vingt cas d’assassinats d’hommes politiques qu’accompagnaient onze transits Uranus/Mars et rappelé la mort accidentelle de Grâce de Monaco sous le même transit, il ajoutait : “Mais ne systématisons pas la dramatique de ce transit ; celui qu’a vécu François Mitterrand en 1982-1983 ne l’a pas menacé physiquement…”
De prime abord l’astrologue se serait trompé ! Or, voilà qu’après la mort de François Mitterrand le Dr Claude Gubler, médecin personnel de François Mitterrand, fait des révélations. Le 16 novembre 1981 ce fut la révélation par ses médecins d’un cancer prostatique déjà métastasé aux os, entraînant un pronostique statistique très sombre (trois mois à trois ans de survie), dont le traitement nécessita une perfusion journalière dans la plus grande discrétion, puis la surveillance permanente du malade sous anticoagulant, exposé aux risques d’hémorragie et d’embolie (une embolie pulmonaire est stoppée de justesse par une injection massive d’héparine lors du Sommet européen de Hambourg en 1982) et n’échappant pas à la phlébite !
Ayant déjà élevé le masque à la hauteur d’une institution et passé sa vie à approfondir les secrets de la politique, le Président, sous le camouflage de périodiques bulletins de santé anodins visant à une prétendue transparence médicale, opère un « black-out » total, au point que ni la famille, ni les proches, pas même sa femme, ne sont prévenus : il s’agit d’un secret d’Etat absolu ! Avouons que pour un Scorpion qui a Pluton angulaire au MC, on ne peut pas faire mieux !
Le traitement est finalement efficace chez cet homme pour qui « le sens de sa vie est un secret et patient désir de revanche sur le destin » dans une « exceptionnelle capacité de résistance » de sanglier. Pour enrayer les troubles locaux, il faudra pourtant finir par opérer. Une première intervention survient le 11 septembre 1992 : la maladie est désormais connue mais sans qu’en soit révélée l’antériorité. Puis une seconde le 16 juillet 1994. Alors commence le déclin. Si le Président garde intact son acuité d’esprit et fait face à ses dernières prestations publiques, il n’en finit pas moins par s’affaiblir, au point d’en arriver à rester coucher la plupart du temps, dans un désintérêt de sa fonction : « Il ne voulait plus, il ne pouvait plus gouverner » (C. Gubler). C’est dans un tel état que François Mitterrand arrive au bout de son second septennat (Saturne en X).
Plus que Jamais Scorpion plutonisé : un sphinx abattu par son ennemi intérieur, mal d’une névrose d’échec (Saturne carré Soleil), et obnubilé par un obsédant tête-à-tête avec la mort qui l’emporta le 9 janvier 1996 (Pluton arrivait sur Mars…).
Merci pour cet article de très haute qualité, tant par sa pertinence que par sa pédagogie. Il m'a beaucoup éclairée et grâce à lui j'ai compris plein de choses. C'est quand-même très aléatoire les transits, par exemple je subis de plein fouet le carré de saturne à ma vénus ( rupture douloureuse) alors qu'au natal je n'ai aucun aspect ( ma vénus est hyper archi bien aspectée au natal que des sextiles et des trigones), ni dans ma RS ni en progressé, seulement voilà Saturne est R et surtout le carré sur ma vénus natale est doublé par le carré céleste qui a lieu en ce moment dans le ciel.... Merci encore
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