dimanche 1 juillet 2012

Table des Dignités et des Débilités des Planètes




L’astrologie moderne n’utilise que deux dignités, dont la plus courante est la Maîtrise. La Maîtrise est exercée par le Maître du signe, que l’on appelle « Maître par domicile », car on dit d’une planète dans son signe qu’elle est dans sa “Maison”.

La “Maison” (domus en latin) est liée au domicile (en latin domicilium). On n’a l’habitude de nous servir des Maîtres par domicile. Toutefois, changement majeur par rapport à l’astrologie moderne, Uranus, Neptune et Pluton sont absent de la liste, et ils doivent le rester. Je ne veux pas dire par là qu’il convient de les exclure totalement, mais je recommande de ne pas les utiliser en tant que Maîtres. Donc Mars régit à la fois le Bélier et le Scorpion, Saturne le Capricorne et le Verseau, Jupiter le Sagittaire et les Poissons. Toutefois chacune de ces planètes préfère l’un de ses signes.


Description : http://i32.servimg.com/u/f32/15/42/37/06/img11.jpg
La première colonne, du tableau ci-dessus, représente les Symboles des signes.

Domicile

La deuxième colonne indique les Maîtres par domicile de ces signes. Les lettres D et N veulent dire diurne et nocturne.

Exaltation

La troisième colonne donne les Exaltations. Dans l’ensemble, l’astrologie moderne, tout en considérant l’exaltation comme une dignité, ne la reconnaît pas comme une vraie maîtrise. L’astrologie traditionnelle, elle, l’utilise toujours comme une Maîtrise, mais lui accorde une valeur moindre.
En bas du tableau vous remarquez les chiffres +5 en bas de la colonne des domiciles, et +4 en bas de la colonne des exaltations. Ce système de cotation est arabe. Les Grecs considéraient que les domiciles et les exaltations avaient une valeur à peu près égale.
Le mot grec pour “exaltation” est hypsôma, élever, monter vers une hauteur. Le terme grec hupsos (la hauteur) désignait à l’origine pour les astronomes le point où une planète est au plus loin de la Terre, c’est-à-dire à l’apogée, tandis que les termes désignant le point le plus bas étaient bathos (profondeur) ou, plus couramment, tapeinôma (abaissement), mot désignant le périgée qui deviendra le lieu de “chute”. Les astrologues élargirent le sens de ces deux termes en disant qu’une planète en hauteur va répandre avec plus de pouvoir ses effluves. Et même si à son apogée elle est plus éloignée de la Terre, son élévation la réjouit, l’exalte et l’amène à agir mieux. Le terme d’hupsôma possède alors l’acception d’exaltation, d’accroissement d’énergie. Et c’est l’inverse pour l’abaissement.
Voici quelques remarques effectuées par Porphyre. Elles ne sont pas à l’origine des exaltations. Mais ce sont des remarques a posteriori intéressantes. Avec Porphyre (IIIe siècle) l’étudiant éclairé constatera que les planètes diurnes (Soleil, Jupiter, Saturne) ont leur lieu d’exaltation au trigone d’un de leurs domiciles. Par exemple, le Cancer, exaltation de Jupiter, est en trigone aux Poissons, un des domiciles de Jupiter. Les planètes nocturnes (Lune, Vénus, Mars) ont leur lieu d’exaltation au sextile d’un de leurs domiciles. Les Poissons, exaltation de Vénus, sont en sextile au Taureau, un des domiciles de Vénus. De façon plus imagée, Mercure reste chez lui en ayant son exaltation dans la Vierge, son domicile. Les planètes nocturnes portent leur rayon à 60 degrés de leur domicile et les planètes diurnes le portent à 120 degrés.
Les degrés donnés dans cette troisième colonne, sont des degrés où l’on pensait que les planètes étaient particulièrement dignifiées lorsqu’elle les occupées. C’est ainsi, selon les anciens, que Mars est puissant, par son exaltation dans la totalité du signe du Capricorne, mais s’il se trouve à 28° du Capricorne sa puissance en sera que plus accrue.

Triplicités

La quatrième colonne indique les Maîtres par Triplicité. Une planète se trouvant dans sa triplicité est dignifiée. Cette dignité a été le plus souvent délaissée par l’astrologie moderne. Elle vaut +3 points. Les triplicités sont les maîtrises les plus complexes. Cette quatrième colonne des triplicités contient trois subdivisions, D (diurne), N (nocturne), et P (maître participant).
Le fait de naître le jour (D) ou la nuit (N) avait toute son importance. Naître de jour (thème diurne, D) signifie que le Soleil est au-dessus de l’Horizon, naître de nuit (thème nocturne, N) que le Soleil est au-dessous de l’Horizon.
Malheureusement, il existe deux systèmes de Triplicité, celui de Ptolémée, et celui des autres ! Ptolémée ne désigne que deux Maîtres de Triplicité, un pour le jour, l’autre pour la nuit. Par exemple en thème diurne, c’est le Soleil qui régit le Bélier par Triplicité, et c’est Jupiter qui le régit en thème nocturne.
Nous avons ainsi pour :
Les signes de Feu (Bélier – Lion – Sagittaire) l’enchaînement suivant : Le Soleil (de jour) Jupiter (de nuit) et Saturne (Maître participant).
Les signes de Terre (Taureau – Vierge – Capricorne) présentent la succession suivante : Vénus (de jour) la Lune (de nuit) et Mars (Maître participant).
Les signes d’Air (Gémeaux – Balance – Verseau) l’enchaînement suivant : Saturne (de jour) Mercure (de nuit) et Jupiter (Maître participant).
Les signes d’Eau (Cancer – Scorpion – Poissons) nous avons Mars qui la régit de jour comme de nuit et Vénus est Maître participant de jour la Lune est Maître participant de nuit.

Dans d’autres systèmes appelés dorothéens, car Dorothée est la source évidente, il n’y a aucune modification en ce qui concerne les triplicités de Feu, de Terre et d’Air à l’exception de la Triplicité d’Eau qui présente l’enchaînement suivant : Vénus (de jour) Mars (la nuit) et la Lune (Maître participant). Le système de Dorothée est dit encore système “Egyptien”, (Voir Tableau ci-dessus)
Il apparaît cependant, que les deux systèmes sont valables, tous deux à des fins différentes. Le système de Ptolémée fonctionne mieux en ce qui concerne les maîtrises et les dignités. Mais parfois on a la tentation d’utiliser les trois Maîtres, pour certaines raisons très spécifiques. Par exemple, le premier Maître de Triplicité de la Maison IV renvoie au père, le deuxième aux propriétés et aux terres, le troisième aux trésors enterrés.
Le premier Maître est le Maître diurne en thème diurne ou le Maître nocturne en thème nocturne. Le deuxième Maître est le Maître nocturne en thème diurne ou le Maître diurne en thème nocturne. Le troisième Maître opère jour et nuit, mais c’est le plus faible, on l’appelle le Maître participant. En Bélier, par exemple, le Maître participant est Saturne.

Travaux Pratique


Afin de nous familiariser avec la notion de “Triplicités”, nous allons l’appliquer à deux cartes natales. Nous utiliserons le système dorothéen (Tableau ci-dessus), qui donne je le rappelle, la distribution suivante.

Signes de Feu : Le Soleil (de jour) Jupiter (de nuit) et Saturne (Maître participant).
Signes de Terre : Vénus (de jour) la Lune (de nuit) et Mars (Maître participant).
Signes d’Air : Saturne (de jour) Mercure (de nuit) et Jupiter (Maître participant).
Signes d’Eau : Vénus (de jour) Mars (la nuit) et la Lune (Maître participant).

Nous ferons appel aux thèmes de Robert Desnos et de Georges Feydeau car ils nous permettront d’analyser un thème diurne et un thème nocturne.
Nous allons donc commencer par faire appel au thème natal du poète Robert Desnos né le 4 juillet 1900 à Paris à 6 heures. Nous allons faire passer l’AS, le Fond du Ciel, Mars et la Lune à travers les Domiciles, les Exaltations et les Triplicités.


Comme il vous est donné de le voir, le thème de Robert Desnos est diurne puisque le Soleil est au-dessus l’horizon. Ce thème présente un Ascendant à 5° du Lion. Par conséquent, le Soleil en est Maître par domicile, en exaltation il n’y a aucune planète qui est exalté dans ce signe, puis nous passons aux Triplicités.
Le premier point à observer c’est qu’il s’agit d’un thème Diurne. Par conséquent, le premier Maître par Triplicité de l’Ascendant, c’est le Soleil, le second Maître par triplicité c’est Jupiter et enfin le troisième et dernier Maître de la triplicité sera Saturne, qui ce dernier, jouera uniquement comme participant. Ainsi, nous voyons que le Soleil est très puissant puisqu’il prend 5 point de par sa situation de Maître par domicile et 3 points par sa situation de Maître par triplicité, ce qui lui donne un total de 8 points.
Il va s’en dire que les deux Maîtres secondaires de la triplicité (Jupiter et Saturne) ne prennent pas de point.
Analysons la Maison IV de Robert Desnos qui est sise à 13° de la Balance. Nous aurons donc Vénus qui est Maîtresse par domicile et Saturne qui est Maître par exaltation. Ensuite nous passons aux Triplicités. Nous savons que c’est un thème diurne, ainsi le premier Maître par Triplicité sera Saturne, le second Mercure et le troisième Jupiter qui jouera comme Maître participant. Nous aurons donc Vénus qui va totaliser 5 points (domicile), Saturne 4 (exaltation) et Saturne se voit encore attribuer 3 points supplémentaires pour raison de triplicité. Ce qui fait que Saturne totalisera 8 points, alors que Vénus qui est pourtant Maîtresse par domicile n’en totalisera que 5 ! Ainsi Saturne sera plus fort. Et pour reprendre l’exemple ci-dessus dans lequel les anciens rattachaient à la IV le père au premier Maître, les propriétés au second et les trésors au troisième, nous aurons donc le père qui sera représenté par Saturne, les propriétés par Mercure et les trésors par Jupiter.
Ainsi de suite, nous pouvons faire le même travail pour chacune des douze cuspides des Maisons, et aussi des planètes.
C’est ainsi que Mars est positionné à 4° des Gémeaux. Le Maître de Mars par domicile sera Mercure ; par exaltation il n’y en a point, voire à la limite la tête du dragon. Par triplicité ce sera Saturne car il s’agit d’un thème diurne.

Enfin, la Lune qui est sise à 3° de la Balance a Vénus pour Maître par domicile, Saturne pour Maître d’Exaltation et le Maître par triplicité sera aussi Saturne.

Prenons le thème de l’auteur dramatique Georges Feydeau né le 8 décembre 1862 à Paris à 6 heures. 


Comme il vous est donné de le voir, ce thème est nocturne puisque le Soleil est sous l’horizon. Ce thème présente un Ascendant à 24° du Scorpion. Nous aurons donc Mars qui a maîtrise par domicile, en exaltation il n’y a aucune planète du septénaire qui est exalté en Scorpion, donc nous mettrons néant. Passons aux triplicités. Il s’agit ici d’une naissance nocturne, par conséquent le premier Maître par triplicité sera Mars, le second Maître sera Vénus et la Lune aura une maîtrise par participation. Ainsi, Mars totalise 8 points (5 par domicile et 3 par triplicité).

Prenons la Maison IV qui est sise à 15° des Poissons, nous aurons donc Jupiter qui sera Maître par domicile, Vénus par exaltation, quant aux triplicités nous aurons encore Mars premier Maître par triplicité, Vénus en sera la seconde et la Lune sera participante. Par conséquent, Jupiter totalise 5 points par domicile ; Vénus 4 points par exaltation et Mars 3 points par triplicité. Et pour reprendre l’exemple ci-dessus dans lequel les anciens rattachaient à la IV le père au premier Maître, les propriétés au second et les trésors au troisième, nous aurons donc le père qui sera représenté par Mars, les propriétés par Vénus et les trésors par la Lune.
Certes, on en use ainsi avec toutes les cuspides et les planètes du thème. Ici, nous nous en sommes tenus uniquement aux pointes de l’Ascendant et du Fond du Ciel car cela est suffisant pour vous faire saisir le mécanisme. En outre ces deux exemples nous ont montré aussi la façon de procéder en thème diurne comme aussi bien en thème nocturne.

Pour faire simple, dans un thème diurne le Soleil est sur la ligne d’Horizon (AS/DS) il occupe les Maisons XII, XI, X, IX, VIII ou VII. 

Dans un thème nocturne le Soleil est sous l’horizon c’est-à-dire qu’il occupe les Maisons I, II, III, IV, V ou VI.

Les Termes


Les trois maîtrises abordées jusqu’ici (Domicile, Exaltation et Triplicité) couvrent les signes du zodiaque en leur entier, ce qui n’est pas le cas des deux maîtrises suivantes : les Termes et les Décans.
Le mot terme vient du latin terminus, qui signifie borne, limite, ligne de démarcation. En latin Terminus découle du mot féminin terminatio, onis, : qui veut dire : délimitation, bornage. - frontière, borne, limite. - définition, distinction, détermination.
Comme il vous est donné de le voir : les Termes, relevés dans la cinquième colonne, n’occupent que des portions de signe.
En outre, il faut savoir que pour les Anciens, le zéro n’existait pas. Le 1er degré s’étend de 0° plus quelque chose à exactement 1 virgule zéro. Le 2e degré va de 1 plus à 2 virgule zéro. Il faut toujours arrondir au degré supérieur, sauf dans le cas d’un zéro exact. L’astrologie moderne parle de 0° Bélier, ce qui n’a pas de sens en astrologie médiévale. Le début du Bélier, c’est zéro plus une petite quantité : 0°00’01”. Le degré 30 des Poissons existe, mais pas le 0° Bélier.
Certes, cette considération ne change pas grand-chose sur le plan pratique, mais elle est importante en ce qui concerne les Termes.
Par exemple, dans le système Ptolémée, en Bélier, Jupiter va de 0°0’00” jusqu’à 5°59’59”, Vénus est maîtresse de la portion du Bélier qui s’étend de 6°00’00” jusqu’à 13°59’59”, Mercure est Maître de la portion qui s’étend de 14°00’00” jusqu’à 20°59’59”, puis Mars est Maître de la portion qui s’étend de 21°00’00” jusqu’à 25°59’59” et enfin Saturne a Maîtrise sur la portion qui va de 26°00’00” à 29°59’59” du Bélier.
Ainsi, supposons un astre qui est situé à 14°11’ du Bélier, on dira que Vénus exerce une Maîtrise sur ledit astre par Terme. Par exemple une Lune à 27°42’ du Bélier est sous la Maîtrise, par Terme, de Saturne. Une pointe d’Ascendant située à 5°28’ du Bélier sera sous le Terme de Jupiter. Enfin, supposons que la cuspide de la Maison V soit située à 19°25’ du Bélier, on dira que la Maison V est sous le Terme de Mercure.
Aux Maîtres des Termes, sont attribué 2 points.
Par conséquent, chaque signe est subdivisé en cinq Termes. Il est à remarquer que les Luminaires ne possèdent pas de Termes, bien qu’une doctrine ancienne, rarement utilisée il est vrai, leur en ait attribué.
Les deux systèmes majeurs sont les Termes de Ptolémée et les Termes égyptiens. Les Termes de Ptolémée sont légèrement différents de ceux qui font la quasi unanimité aujourd’hui qui sont les Termes égyptiens. Le problème consiste en ceci : les textes originaux de Ptolémée contiennent de petites erreurs et se contredisent. Des tableaux différents sont présentés dans les différents manuscrits. Puis il y a l’interprétation de William Lilly, et celle de Teubner. Robert Schmith, qui était un grand traducteur de textes anciens, disait que Ptolémée aurait écrit la Tetrabible en une seule phrase s’il avait pu le faire ! Le grec de Ptolémée est si complexe que dans la période byzantine, quelqu’un a traduit le grec de Ptolémée… en grec ! Ce texte s’appelle la « paraphrase », attribuée à Proclus – mais en est-il l’auteur ? Malheureusement la « paraphrase de Proclus », très populaire car facile à lire, contient un certain nombre d’erreurs dans le texte lui-même. Les traductions disponibles jusqu’à une date récente ont toutes été faites à partir de la paraphrase de Proclus. La seule traduction ancienne faite à partir du texte d’origine de Ptolémée fut celle de Philippe Melanchton, du grec en latin. Melanchton était le bras droit de Luther pendant la Réforme, et c’était un défenseur passionné de l’astrologie. Dans une copie incomplète d’une traduction en anglais d’un texte allemand datant de 1545, lui-même traduit du latin, on trouve une introduction sur Melanchton, qui défend l’astrologie en s’appuyant sur le christianisme. Melanchton était un érudit helléniste accompli, et sa traduction en latin du texte grec de Ptolémée est excellente. Elle est si bonne qu’une traduction moderne en allemand du texte grec d’origine a été collationnée avec la traduction en latin de Melanchton ! La traduction française de Pascal Charvet a aussi été faite à partir du texte grec d’origine, et elle est très fiable. A l’heure actuelle, la traduction, très valable, faite en anglais par Robert Schmidt à partir du grec, ne porte que sur trois Livres de la Tetrabible. Elle n’a qu’un défaut, le grec de Robert Schmidt est meilleur que son anglais ! C’est une traduction littérale, très exacte, mais difficile à lire, car on ne pensait pas du tout dans la langue grecque classique comme on le fait dans nos langues modernes !
La question se pose inévitablement : d’où provient ce système des Termes ?

Nous l’ignorons. Tous ce que nous savons, c’est que le système des Termes égyptiens est présent dans des ouvrages très anciens. Ptolémée affirme avoir trouvé le sien dans un vieux manuscrit. Il dit dans le chapitre 21 du Livre I : 

“Or il m’est tombé dans les mains un antique volume, qui par des endroits était consommé de vieillesse, dans lequel étaient exposées les causes physiques de l’ordre et du nombre des degrés, et y étaient ajoutées les descriptions des naissances des Anciens, et le nombre qui s’y accordait, avec l’annotation des Anciens. Mais le discours était long et contenait des arguments superflus, et le livre était déchiré de sorte qu’à peine pouvais-je parvenir à l’accomplissement du sens des choses qu’il contenait, en quoi m’aidait toutefois la tablette des termes, ajoutée à la dernière page du livre, laquelle était demeurée entière.”

Cependant il semblerait que le système ptolémaïque soit une variante du système égyptien. Il existe deux autres systèmes de Termes qui ne sont pas utilisés du tout en Occident. Ptolémée en mentionne un qu’il appelle chaldéen. L’autre est le trimsamsa de l’Inde. J’aimerais donc attirer votre attention sur une erreur fréquemment commise. Plusieurs auteurs font références aux Termes de Ptolémée comme étant chaldéens. Les Termes de Ptolémée sont les Termes de Ptolémée. Les Termes chaldéens sont chaldéens ; ils sont complètement différents.

Travaux Pratique


Nous allons prendre pour exemple le thème de l’écrivain William Blake né le 28 novembre 1757 à Londres (Grande-Bretagne) à 19 heures 30 minutes.


Prenons le Soleil qui est situé à 6°51’ du Sagittaire.
Il n’est pas en domicile, ni en exaltation, la naissance est nocturne il n’est donc pas en triplicité. Maintenant regardons les planètes qui exercent une Maîtrise sur ce Soleil. Tout d’abord, Jupiter est Maître du Soleil par domicile (+5). Par Exaltation : il n’y a aucune planète (sauf les amateurs de nœud lunaire accorderont 4 point au nœud Sud, lequel est exalté en Sagittaire). Par Triplicité, s’agissant d’une naissance nocturne c’est donc Jupiter qui est Maître par Triplicité (+3). Concernant la Maîtrise par Terme, nous voyons que de 0°00’01” à 8°00’01” c’est Jupiter qui est le Maître par Terme, donc Jupiter aura 2 points supplémentaire. Si nous récapitulons, nous voyons que sur le Soleil Jupiter exerce une Maître importante car il est Maître par domicile (+5), par Triplicité (+3) et par Terme (+2) ce qui lui donne un coefficient de 10 points.

Analysons la Lune qui située à 11°56’ du Cancer.

D’abord nous pouvons voir que cette Lune est en Hyaz, en effet, elle est dite « planète nocturne », le thème est nocturne et elle est au-dessus de l’Horizon, et pour que la planète soit dans son Hyaz, il faut toujours qu’elle soit située au-dessus de l’Horizon. Enfin, la Lune est positionnée dans un signe nocturne, le Cancer.

Elle est dans son domicile (+5), Jupiter en est le Maître par exaltation (+4) ; Mars est le Maître par triplicité (naissance nocturne) (+3) ; et Jupiter a Maîtrise par Terme (+2). Ainsi Jupiter totalise 6 points (4 par exaltation et 2 par Terme),
La Lune 5 points et Mars 3 points.

Ainsi, de suite, vous voyez c’est très facile il suffit de se référer au tableau prévu à cet effet.

Les Décans


La dignité essentielle la plus faible est le décan, qui vaut 1 point seulement.
Décan vient du latin decem, dix.
Donc comme le nom l’indique un signe est subdivisé en trois parties de dix degrés chacune. Le premier décan s’étend de 0° à 9°59’ le second de 10° à 19°59’ et le troisième de 20° à 29°59’.
La sixième colonne présente les décans. C’est ainsi que le premier décan du Bélier est attribué à Mars, le deuxième au Soleil et le troisième à Vénus. Le premier décan du Taureau est attribué à Mercure, le second à la Lune et le troisième à Saturne et ainsi de suite.
Remarquez l’ordre planétaire des Maîtres des décans : Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune, Saturne, Jupiter, Mars, Soleil et ainsi de suite. C’est ce qu’on appelle l’ordre chaldéen. Il est fréquent de le trouver en astrologie médiévale.
C’est l’ordre des sphères planétaires, des plus lointaines aux plus rapprochées. Saturne est la planète la plus lointaine ; Jupiter est plus proche, puis viennent Mars, puis le Soleil, puis Vénus, puis Mercure et enfin la Lune.

D’autre part, si vous regardez de haut en bas une des trois colonnes de chaque décan vous remarquerez clairement que cette distribution est en concordance avec les jours de la semaine : Soleil (dimanche) ; Lune (lundi) ; Mars (mardi) ; Mercure (mercredi) ; Jupiter (jeudi) ; Vénus (vendredi) ; Saturne (samedi). 

En effet considérons par exemple le second décan de chaque signe, nous voyons que :

Le deuxième décan du Bélier a pour Maître le Soleil (dimanche)
Le deuxième décan du Taureau a pour Maître la Lune (lundi)
Le deuxième décan des Gémeaux à pour Maître Mars (mardi)
Le deuxième décan du Cancer à pour Maître Mercure (mercredi)
Le deuxième décan du Lion à pour Maître Jupiter (jeudi)
Le deuxième décan de la Vierge à pour Maître Vénus (vendredi)
Le deuxième décan de la Balance à pour Maître Saturne (samedi) et puis sa recommence :

Le Maître du second décan du Scorpion est le Soleil (dimanche), celui du deuxième décan du Sagittaire est la Lune (lundi), etc.
Il en est de même en ce qui concerne les colonnes du premier et du troisième décan de chaque signe.

Par conséquent, c’est ainsi, par exemple, qu’une planète positionnée à 23° du Scorpion sera sous la Maîtrise de Vénus. Supposons que la cuspide de la Maison XI soit située à 19° Capricorne, on dira que Mars exerce une Maîtrise par décan sur la XI, etc.

Avec les décans nous sommes en présence d’une division de l’écliptique, non plus en 12 parties comme il en est avec les signes du zodiaque, mais en 36 parties (360 : 10 = 36).
Pour déterminer l’heure (dont la durée variait selon les saisons), les égyptiens se servaient de cadrans solaires ou de clepsydres. La nuit ils recouraient aux décans. C’était les constellations du ciel, dont ils avaient dressé des tables, et dont l’apparition au bord de l’horizon permettait de savoir à quel moment de la nuit, on se trouvait. Selon l’heure, une constellation donnée se situait à un point ou à un autre du ciel, mais, pendant une durée d’environ dix jours, un même décan était visible à l’horizon.
Les trente-six décans, régnant ainsi chacun sur dix jours de l’année égyptienne, furent considérés comme des génies protecteurs. Plus tard, ils jouèrent un rôle important dans les zodiaques, puis dans l’astrologie hellénistique.

L’Exil


La septième colonne représente les exils des planètes. Ce terme d’exil vient du latin detrimentum. D’après le Dictionnaire latin-français de Ch. Lebaigue (Librairie classique d’Eugène Belin, 1881), ce terme : “detrimentum” signifie “action d’enlever en frottant (comme fait la lime)”. En 2 on peut y lire : détriment, dommage, préjudice, perte. En 3 : échec (à la guerre), défaite, désastre. 
C’est ainsi que l’expression “detrimentum afferre” signifie : causer un dommage, causer du préjudice, faire du tort.

Et l’expression “detrimentum capere” signifie : subir un dommage, essuyer une perte.

Concernant l’exil des planètes les anglo-saxons ont conservé le terme de “détriment”, c’est pour ces motifs qu’une planète en exil est dite être en détriment. 

Contrairement à ce que l’on croit, la notion d’exil est tardive. Historiquement c’est la maîtrise par exaltation qui est première puisqu’elle était déjà utilisée chez les Babyloniens. Les Grecs fonctionnent sur le couple Exaltation/Chute. La maîtrise par domiciliation utilisée chez les Grecs n’impliquait pas la notion d’exil.

La notion d’exil apparaît pour la première fois dans un texte qui a pour titre “Commencement de la Sapience” d’Ibn Ezra (première moitié du douzième siècle). Le texte que nous avons en français est établi d’après la traduction de l’hébreu en langue romane par Hagin le Juif (1273). Dans ce texte, on peut y lire : “Si les bonnes (étoiles) sont en leur maison de honte (chute) ou leur maison de haine (exil) ou en maisons cadentes et qu’il n’y a point d’aspects entre elles et le signe ascendant, il ne vaudra rien du tout” (Le Commencement de la Sapience, VIII, 13).



Nous avons donc bien ici cette notion d’exil, exprimée avec le mot de “maison de haine”. L’expression en hébreu est “bayit sina”. Ibn Ezra y va fort. C’est dans sa logique quand on connaît son approche des aspects : “Le regard opposite (opposition) c’est la haine parfaite ; le regard quart (carré), c’est demi-haine. Et le regard tiers (trigone), c’est amour parfaite, et le regard sixième (sextil) c’est demi-amour.” (Le Commencement de la Sapience, III).

S’il applique la notion de haine à l’aspect d’opposition il est donc logique que lorsqu’une planète se trouve en face de son domicile elle soit dans une maison de “haine”. On commence donc à voir plus clairement à travers ce passage d’Ibn Ezra comment cette notion d’exil s’est construite à partir du Moyen Age avec des astrologues comme Bonatis, puis Lilly et Morin au XVIIe siècle.

La Chute


Enfin la huitième colonne du tableau montre les lieux de chute des planètes.
Une planète occupant le signe opposé à son exaltation est dite en «chute». Le mot grec pour « chute » est tapeinoma, dont le verbe signifie abaisser ou humilier, être disgracié ou rejeté. La planète est victime d’une perte de puissance considérable, d’une restriction de son influence plus ou moins ordonnée et contrôlée. Selon un auteur arabe, “une planète en chute est comme un homme déclassé, marginalisé, que sa déchéance incite à extérioriser ses défauts plus que ses qualités, par réaction contre cette humiliation.”
Pour Morin de Villefranche, “étant en chute, sa force se trouve amollie, comme engourdie”, “Une planète en chute perd de sa puissance. Ainsi l’activité de Saturne en chute en Bélier est pernicieuse à cause de sa nature maléfique et de celle de son Maître Mars, comme aussi en raison de l’excès de sécheresse qu’entraîne le concours de Saturne avec le Bélier. Mars en chute en Cancer est seulement plus faible, mais son activité n’en devient pas plus mauvaise. L’activité du Soleil dans la Balance n’est qu’affaiblie ; par contre l’influx de la Lune dans le Scorpion devient en outre pernicieux en raison de l’excès d’humidité et de la nature maléfique de son Maître.”

Comme anecdote humoristique, Morin, AS Bélier, considérait que son Mars en chute en Cancer en III n’était pas du tout mauvais, juste un peu plus faible. Au passage, il oublie de mentionner que ses frères (même ses aînés) le respectaient autant ou plus qu’à leur propre père et faisaient toujours ce qu’il décidait. On peut facilement imaginer ses pauvres frères absolument terrorisés par l’exécrable caractère de Morin, mais il ne s’en rendait pas compte...
Enfin, comme il en fut pour les planètes en exaltation, on peut remarquer qu’il y a des degrés qui sont mentionnés à côté des planètes en chute, c’est ce que les anciens nommaient les degrés “Puteaux”. Ainsi, lorsqu’une planète en chute se situe autour de ces degrés sa faiblesse en est accentuée en devenant plus nuisible. C’est ainsi par exemple, selon les anciens, que Saturne est particulièrement néfaste à 21° du Bélier ; Mars en chute en Cancer est d’autant plus négatif s’il se trouve à 28° du Cancer. Comme je viens de le mentionner, pour exprimer que la planète se trouve dépouillée de toute vertu les anciens ont qualifiés ces degrés de degrés Puteaux selon leur expression : quasi in puteo foret. Que l’on peut traduire : “comme sentir mauvais”

La Pérégrinité

Pérégrin est un terme qui vient du latin peregrinus, qui signifie : de l’étranger, du dehors, étranger, qui n’est pas citoyen romain. Relatif aux étrangers domiciliés. Étranger à, inexpérimenté dans.
Les planètes pérégrines sont faibles, mais d’une façon différente. Elles sont par nature imprévisibles. On a du mal à saisir comment les planètes pérégrines vont opérer quand elles régissent une Maison. En astrologie horaire, l’astrologie des interrogations, une planète pérégrine comme Significateur produit un résultat incertain. Le mot pérégrin signifie « étranger », et également « vagabond ». Il désigne quelqu’un qui ne sait pas où il est.
Une planète dite en exil ou en chute sait très bien où elle se trouve, mais elle ne sait pas comment s’orienter. Quelqu’un ayant trois planètes en exil ou en chute, voire plus, a souvent un problème sérieux de compréhension de soi. On pourrait s’attendre à ce que l’inverse soit vrai. On pourrait, en effet, penser qu’il est bon d’avoir un certain nombre de planètes dignifiées. Ceci n’est pas nécessairement vrai. Les planètes dignifiées peuvent ressembler à des prima donna qui sont en compétition pour être reconnues. Ainsi, plusieurs planètes dignifiées propulsent la personne dans des directions multiples, ce qui peut quelque fois faire que la personne n’en suive aucune. Mais nous allons revenir sur ce point par la suite mais auparavant nous allons résumer tout ce que nous venons de voir concernant les Dignités et Débilités des Planètes.

Résumé des dignités et des débilités essentielles


D’après certains auteurs,

- Le Domicile :

Une planète dans son propre signe est comme un homme dans sa propre maison.

Claude Dariot notait : “Cette dignité, la maison, est appelée ainsi parce que, quand une planète est située en l’une ou l’autre, elle est comme un seigneur en son logis qui commande et qui est obéi.”

Ibn Ezra disait : “Une planète en son domicile est comme un homme en sa demeure, libre de ses actes, et maître chez lui devant des visiteurs.”

- L’Exaltation :

Une planète dans son exaltation est comme un hôte très honoré.

Ibn Ezra disait : “Une planète en son exaltation est comme un homme au pinacle de son rang.”

William Lilly note moins amicalement qu’“une planète en exaltation représente une personne de conditions hautaine, arrogante, présumant d’elle-même plus qu’elle ne devrait.”

Un auteur arabe disait qu’“une planète en son exaltation est comme un roi sur son trône, extériorisant son caractère sans contrôle, en maître absolu.”

- Triplicité :

Une planète dans sa Triplicité est comme un homme entouré de sa famille.

William Lilly note qu’une planète en sa triplicité (pendant sa période de puissance, selon qu’il s’agit d’un ciel diurne ou nocturne) “montre un homme modestement doté des biens et chance de ce monde.”

Ibn Ezra comparait cette position à celle d’“un homme dans la maison d’un de ses proches.” Il n’est pas chez lui et ne reçoit pas le même respect qu’un invité honoré, mais il est quand même dans une situation confortable.

Selon un auteur arabe, “une planète en triplicité est comme un homme reçu chez un ami, il y est pour cela même un peu comme chez lui, libre et à l’aise bien que limité par une certaine correction.”

- Termes :

Une planète dans l’un de ses Termes est comme un homme assis sur sa chaise préférée.

Ibn Ezra désignait une planète en son Terme “comme un homme dans son siège.” Nous pourrions comparer cette situation à quelqu’un qui loue une villa à l’étranger. Le pays ne lui est pas vraiment familier. Pourtant il réside dans un environnement restreint qui lui apporte un sentiment de sécurité.

Guido Bonatus dit que : “Quand une planète est en son Terme, elle est semblable à un homme qui se trouve chez ses parents, et parmi ses gens, qui lui appartiennent, et qui l’aiment, qu’ils soient de la même souche ou bien non, ou bien que ce soient des proches.” Liber Astronomia Pars secunda Tractus Secondus, Chapitre XV

- Décans :

Une Planète dans l’un de ses décans est comme un homme bien habillé.

Ibn Ezra décrivait une planète dans son décan comme “un homme revêtu de ses ornements et vêtements.”

Alors que William Lilly écrivait qu’“une planète en son décan a peu de dignité, mais occupant son décan ou sa face, elle est presque comme un homme prêt à être passé dehors, ayant beaucoup de mal à maintenir son crédit et sa réputation.”


Vous voyez l’abaissement du niveau. Il est clair que d’après la littérature grecque que ces différentes dignités étaient pourvues de qualités légèrement différentes, ainsi que le montrent ses métaphores. Toutefois, on peut considérer qu’elles possèdent divers degrés d’intensité : une planète dans l’un de ses décans a relativement peu d’intensité, une planète dans son propre domicile en a beaucoup.



- L’Exil :

Une planète en exil, selon un auteur arabe est “comme un homme humilié, sans influence, soumis au maître de sa résidence.”
L’étoile qui est en la maison de sa haine “est comme un homme qui est en controverse avec lui-même.” Ibn Ezra

William Lilly dit : “Une Planète en exil est comme une personne arrachée à tous ces biens, sans espoir de les recouvrer.” (William Lilly, “Choice Astrological Aphorisms” Merlini Anglici Ephemeris).

- La Chute :

Une planète en chute, selon un auteur arabe est “comme un homme déclassé, marginalisé, que sa déchéance incite à extérioriser ses défauts plus que ses qualités, par réaction contre cette humiliation.”

Si l’étoile est en la maison de sa honte, “cela enseigne sur la douleur, l’angoisse et la détresse.” Ibn Ezra

William Lilly dit : “Une planète en Chute n’est que temporairement soumise à la malchance, mais il y a des espoirs de restauration.” (William Lilly, “Choice Astrological Aphorisms” Merlini Anglici Ephemeris).

- La Pérégrinité :

Une planète pérégrine, selon un auteur arabe est “comme un homme en voyage en pays étranger, il n’est pas tout à fait libre, doit se soumettre à certains usages, et en fait, il n’est pas tout à fait lui-même.”

De son côté Ibn Ezra écrit : “L’étoile qui est au lieu où elle n’a point de seigneurie est comme un homme qui n’est pas sur sa terre.”

Lilly parlant d’une personne Signifiée par une planète Pérégrine dit qu’“elle a peu à offrir”

 Frédéric MUSCAT



1 commentaire:

  1. merci beaucoup pour toutes ces explications très clairement exprimées.

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