La “Maison” (domus en latin) est liée au domicile (en latin domicilium). On n’a l’habitude de nous servir des Maîtres par domicile. Toutefois, changement majeur par rapport à l’astrologie moderne, Uranus, Neptune et Pluton sont absent de la liste, et ils doivent le rester. Je ne veux pas dire par là qu’il convient de les exclure totalement, mais je recommande de ne pas les utiliser en tant que Maîtres. Donc Mars régit à la fois le Bélier et le Scorpion, Saturne le Capricorne et le Verseau, Jupiter le Sagittaire et les Poissons. Toutefois chacune de ces planètes préfère l’un de ses signes.

La
première colonne, du tableau ci-dessus, représente les Symboles des
signes.
Domicile
La deuxième colonne indique les Maîtres par domicile de ces signes. Les lettres D et N veulent dire diurne et nocturne.
Exaltation
La troisième colonne donne les Exaltations. Dans l’ensemble, l’astrologie moderne, tout en considérant l’exaltation comme une dignité, ne la reconnaît pas comme une vraie maîtrise. L’astrologie traditionnelle, elle, l’utilise toujours comme une Maîtrise, mais lui accorde une valeur moindre.
En bas du tableau vous remarquez les chiffres +5 en bas de la colonne des domiciles, et +4 en bas de la colonne des exaltations. Ce système de cotation est arabe. Les Grecs considéraient que les domiciles et les exaltations avaient une valeur à peu près égale.
Le mot grec pour “exaltation” est hypsôma, élever, monter vers une hauteur. Le terme grec hupsos (la hauteur) désignait à l’origine pour les astronomes le point où une planète est au plus loin de la Terre, c’est-à-dire à l’apogée, tandis que les termes désignant le point le plus bas étaient bathos (profondeur) ou, plus couramment, tapeinôma (abaissement), mot désignant le périgée qui deviendra le lieu de “chute”. Les astrologues élargirent le sens de ces deux termes en disant qu’une planète en hauteur va répandre avec plus de pouvoir ses effluves. Et même si à son apogée elle est plus éloignée de la Terre, son élévation la réjouit, l’exalte et l’amène à agir mieux. Le terme d’hupsôma possède alors l’acception d’exaltation, d’accroissement d’énergie. Et c’est l’inverse pour l’abaissement.
Voici quelques remarques effectuées par Porphyre. Elles ne sont pas à l’origine des exaltations. Mais ce sont des remarques a posteriori intéressantes. Avec Porphyre (IIIe siècle) l’étudiant éclairé constatera que les planètes diurnes (Soleil, Jupiter, Saturne) ont leur lieu d’exaltation au trigone d’un de leurs domiciles. Par exemple, le Cancer, exaltation de Jupiter, est en trigone aux Poissons, un des domiciles de Jupiter. Les planètes nocturnes (Lune, Vénus, Mars) ont leur lieu d’exaltation au sextile d’un de leurs domiciles. Les Poissons, exaltation de Vénus, sont en sextile au Taureau, un des domiciles de Vénus. De façon plus imagée, Mercure reste chez lui en ayant son exaltation dans la Vierge, son domicile. Les planètes nocturnes portent leur rayon à 60 degrés de leur domicile et les planètes diurnes le portent à 120 degrés.
Les degrés donnés dans cette troisième colonne, sont des degrés où l’on pensait que les planètes étaient particulièrement dignifiées lorsqu’elle les occupées. C’est ainsi, selon les anciens, que Mars est puissant, par son exaltation dans la totalité du signe du Capricorne, mais s’il se trouve à 28° du Capricorne sa puissance en sera que plus accrue.
Triplicités
La quatrième colonne indique les Maîtres par Triplicité. Une planète se trouvant dans sa triplicité est dignifiée. Cette dignité a été le plus souvent délaissée par l’astrologie moderne. Elle vaut +3 points. Les triplicités sont les maîtrises les plus complexes. Cette quatrième colonne des triplicités contient trois subdivisions, D (diurne), N (nocturne), et P (maître participant).
Le fait de naître le jour (D) ou la nuit (N) avait toute son importance. Naître de jour (thème diurne, D) signifie que le Soleil est au-dessus de l’Horizon, naître de nuit (thème nocturne, N) que le Soleil est au-dessous de l’Horizon.
Malheureusement, il existe deux systèmes de Triplicité, celui de Ptolémée, et celui des autres ! Ptolémée ne désigne que deux Maîtres de Triplicité, un pour le jour, l’autre pour la nuit. Par exemple en thème diurne, c’est le Soleil qui régit le Bélier par Triplicité, et c’est Jupiter qui le régit en thème nocturne.
Nous avons ainsi pour :
Les signes de Feu (Bélier – Lion – Sagittaire) l’enchaînement suivant : Le Soleil (de jour) Jupiter (de nuit) et Saturne (Maître participant).
Les signes de Terre (Taureau – Vierge – Capricorne) présentent la succession suivante : Vénus (de jour) la Lune (de nuit) et Mars (Maître participant).
Les signes d’Air (Gémeaux – Balance – Verseau) l’enchaînement suivant : Saturne (de jour) Mercure (de nuit) et Jupiter (Maître participant).
Les signes d’Eau (Cancer – Scorpion – Poissons) nous avons Mars qui la régit de jour comme de nuit et Vénus est Maître participant de jour la Lune est Maître participant de nuit.
Dans d’autres
systèmes appelés dorothéens, car Dorothée est la source évidente, il n’y a
aucune modification en ce qui concerne les triplicités de Feu, de Terre et
d’Air à l’exception de la Triplicité d’Eau qui présente l’enchaînement suivant
: Vénus (de jour) Mars (la nuit) et la Lune (Maître participant). Le système de
Dorothée est dit encore système “Egyptien”, (Voir Tableau ci-dessus)
Il apparaît
cependant, que les deux systèmes sont valables, tous deux à des fins
différentes. Le système de Ptolémée fonctionne mieux en ce qui concerne les
maîtrises et les dignités. Mais parfois on a la tentation d’utiliser les trois
Maîtres, pour certaines raisons très spécifiques. Par exemple, le premier
Maître de Triplicité de la Maison IV renvoie au père, le deuxième aux
propriétés et aux terres, le troisième aux trésors enterrés.
Le premier
Maître est le Maître diurne en thème diurne ou le Maître nocturne en thème
nocturne. Le deuxième Maître est le Maître nocturne en thème diurne ou le
Maître diurne en thème nocturne. Le troisième Maître opère jour et nuit, mais
c’est le plus faible, on l’appelle le Maître participant. En Bélier, par
exemple, le Maître participant est Saturne.
Travaux Pratique
Afin de nous
familiariser avec la notion de “Triplicités”, nous allons l’appliquer à deux
cartes natales. Nous utiliserons le système dorothéen (Tableau ci-dessus), qui
donne je le rappelle, la distribution suivante.
Signes de
Feu : Le Soleil (de jour) Jupiter (de nuit) et Saturne
(Maître participant).
Signes de Terre : Vénus (de jour) la Lune (de nuit) et Mars (Maître participant).
Signes de Terre : Vénus (de jour) la Lune (de nuit) et Mars (Maître participant).
Signes
d’Air : Saturne (de jour) Mercure (de nuit) et Jupiter
(Maître participant).
Signes
d’Eau : Vénus (de jour) Mars (la nuit) et la Lune (Maître
participant).
Nous ferons
appel aux thèmes de Robert Desnos et de Georges Feydeau car ils nous
permettront d’analyser un thème diurne et un thème nocturne.
Nous allons donc
commencer par faire appel au thème natal du poète Robert Desnos né
le 4 juillet 1900 à Paris à 6 heures. Nous allons faire passer l’AS, le Fond du
Ciel, Mars et la Lune à travers les Domiciles, les Exaltations et les
Triplicités.
Comme il vous
est donné de le voir, le thème de Robert Desnos est diurne puisque le Soleil
est au-dessus l’horizon. Ce thème présente un Ascendant à 5° du Lion. Par
conséquent, le Soleil en est Maître par domicile, en exaltation il n’y a aucune
planète qui est exalté dans ce signe, puis nous passons aux Triplicités.
Le premier point
à observer c’est qu’il s’agit d’un thème Diurne. Par conséquent, le premier
Maître par Triplicité de l’Ascendant, c’est le Soleil, le second Maître par
triplicité c’est Jupiter et enfin le troisième et dernier Maître de la triplicité
sera Saturne, qui ce dernier, jouera uniquement comme participant. Ainsi, nous
voyons que le Soleil est très puissant puisqu’il prend 5 point de par sa
situation de Maître par domicile et 3 points par sa situation de Maître par
triplicité, ce qui lui donne un total de 8 points.
Il va s’en dire
que les deux Maîtres secondaires de la triplicité (Jupiter et Saturne) ne
prennent pas de point.
Analysons la
Maison IV de Robert Desnos qui est sise à 13° de la Balance. Nous aurons donc
Vénus qui est Maîtresse par domicile et Saturne qui est Maître par exaltation.
Ensuite nous passons aux Triplicités. Nous savons que c’est un thème diurne,
ainsi le premier Maître par Triplicité sera Saturne, le second Mercure et le
troisième Jupiter qui jouera comme Maître participant. Nous aurons donc Vénus
qui va totaliser 5 points (domicile), Saturne 4 (exaltation) et Saturne se voit
encore attribuer 3 points supplémentaires pour raison de triplicité. Ce qui
fait que Saturne totalisera 8 points, alors que Vénus qui est pourtant
Maîtresse par domicile n’en totalisera que 5 ! Ainsi Saturne sera plus fort. Et
pour reprendre l’exemple ci-dessus dans lequel les anciens rattachaient à la IV
le père au premier Maître, les propriétés au second et les trésors au
troisième, nous aurons donc le père qui sera représenté par Saturne, les
propriétés par Mercure et les trésors par Jupiter.
Ainsi de suite,
nous pouvons faire le même travail pour chacune des douze cuspides des Maisons,
et aussi des planètes.
C’est ainsi que
Mars est positionné à 4° des Gémeaux. Le Maître de Mars par domicile sera
Mercure ; par exaltation il n’y en a point, voire à la limite la tête du
dragon. Par triplicité ce sera Saturne car il s’agit d’un thème diurne.
Enfin, la Lune
qui est sise à 3° de la Balance a Vénus pour Maître par domicile, Saturne pour
Maître d’Exaltation et le Maître par triplicité sera aussi Saturne.
Prenons le thème
de l’auteur dramatique Georges Feydeau né le 8 décembre 1862 à
Paris à 6 heures.
Comme il vous est donné de le voir, ce
thème est nocturne puisque le Soleil est sous l’horizon. Ce thème présente un
Ascendant à 24° du Scorpion. Nous aurons donc Mars qui a maîtrise par domicile,
en exaltation il n’y a aucune planète du septénaire qui est exalté en Scorpion,
donc nous mettrons néant. Passons aux triplicités. Il s’agit ici d’une
naissance nocturne, par conséquent le premier Maître par triplicité sera Mars,
le second Maître sera Vénus et la Lune aura une maîtrise par participation.
Ainsi, Mars totalise 8 points (5 par domicile et 3 par triplicité).
Prenons la Maison IV qui est sise à 15° des Poissons, nous aurons donc Jupiter
qui sera Maître par domicile, Vénus par exaltation, quant aux triplicités nous
aurons encore Mars premier Maître par triplicité, Vénus en sera la seconde et
la Lune sera participante. Par conséquent, Jupiter totalise 5 points par
domicile ; Vénus 4 points par exaltation et Mars 3 points par triplicité. Et
pour reprendre l’exemple ci-dessus dans lequel les anciens rattachaient à la IV
le père au premier Maître, les propriétés au second et les trésors au
troisième, nous aurons donc le père qui sera représenté par Mars, les
propriétés par Vénus et les trésors par la Lune.
Certes, on en use ainsi avec toutes les
cuspides et les planètes du thème. Ici, nous nous en sommes tenus uniquement
aux pointes de l’Ascendant et du Fond du Ciel car cela est suffisant pour vous
faire saisir le mécanisme. En outre ces deux exemples nous ont montré aussi la
façon de procéder en thème diurne comme aussi bien en thème nocturne.
Pour faire simple, dans un thème diurne le Soleil est sur la ligne
d’Horizon (AS/DS) il occupe les Maisons XII, XI, X, IX, VIII ou VII.
Dans un thème nocturne
le Soleil est sous l’horizon c’est-à-dire qu’il occupe les Maisons I, II, III,
IV, V ou VI.
Les Termes
Les trois maîtrises abordées jusqu’ici (Domicile, Exaltation et Triplicité)
couvrent les signes du zodiaque en leur entier, ce qui n’est pas le cas des
deux maîtrises suivantes : les Termes et les Décans.
Le mot terme
vient du latin terminus, qui signifie borne, limite, ligne de démarcation. En
latin Terminus découle du mot féminin terminatio, onis, : qui veut dire : délimitation,
bornage. - frontière, borne, limite. - définition, distinction, détermination.
Comme il vous
est donné de le voir : les Termes, relevés dans la cinquième colonne, n’occupent
que des portions de signe.
En outre, il
faut savoir que pour les Anciens, le zéro n’existait pas. Le 1er degré s’étend
de 0° plus quelque chose à exactement 1 virgule zéro. Le 2e degré va de 1 plus
à 2 virgule zéro. Il faut toujours arrondir au degré supérieur, sauf dans le
cas d’un zéro exact. L’astrologie moderne parle de 0° Bélier, ce qui n’a pas de
sens en astrologie médiévale. Le début du Bélier, c’est zéro plus une petite
quantité : 0°00’01”. Le degré 30 des Poissons existe, mais pas le 0° Bélier.
Certes, cette
considération ne change pas grand-chose sur le plan pratique, mais elle est
importante en ce qui concerne les Termes.
Par exemple,
dans le système Ptolémée, en Bélier, Jupiter va de 0°0’00” jusqu’à 5°59’59”,
Vénus est maîtresse de la portion du Bélier qui s’étend de 6°00’00” jusqu’à
13°59’59”, Mercure est Maître de la portion qui s’étend de 14°00’00” jusqu’à
20°59’59”, puis Mars est Maître de la portion qui s’étend de 21°00’00” jusqu’à
25°59’59” et enfin Saturne a Maîtrise sur la portion qui va de 26°00’00” à
29°59’59” du Bélier.
Ainsi, supposons
un astre qui est situé à 14°11’ du Bélier, on dira que Vénus exerce une
Maîtrise sur ledit astre par Terme. Par exemple une Lune à 27°42’ du Bélier est
sous la Maîtrise, par Terme, de Saturne. Une pointe d’Ascendant située à 5°28’
du Bélier sera sous le Terme de Jupiter. Enfin, supposons que la cuspide de la
Maison V soit située à 19°25’ du Bélier, on dira que la Maison V est sous le
Terme de Mercure.
Aux Maîtres des Termes,
sont attribué 2 points.
Par conséquent,
chaque signe est subdivisé en cinq Termes. Il est à remarquer que les
Luminaires ne possèdent pas de Termes, bien qu’une doctrine ancienne, rarement
utilisée il est vrai, leur en ait attribué.
Les deux
systèmes majeurs sont les Termes de Ptolémée et les Termes égyptiens. Les
Termes de Ptolémée sont légèrement différents de ceux qui font la quasi
unanimité aujourd’hui qui sont les Termes égyptiens. Le problème consiste en
ceci : les textes originaux de Ptolémée contiennent de petites erreurs et se
contredisent. Des tableaux différents sont présentés dans les différents
manuscrits. Puis il y a l’interprétation de William Lilly, et celle de Teubner.
Robert Schmith, qui était un grand traducteur de textes anciens, disait que
Ptolémée aurait écrit la Tetrabible en une seule phrase s’il avait pu le faire
! Le grec de Ptolémée est si complexe que dans la période byzantine, quelqu’un
a traduit le grec de Ptolémée… en grec ! Ce texte s’appelle la « paraphrase »,
attribuée à Proclus – mais en est-il l’auteur ? Malheureusement la « paraphrase
de Proclus », très populaire car facile à lire, contient un certain nombre
d’erreurs dans le texte lui-même. Les traductions disponibles jusqu’à une date
récente ont toutes été faites à partir de la paraphrase de Proclus. La seule
traduction ancienne faite à partir du texte d’origine de Ptolémée fut celle de
Philippe Melanchton, du grec en latin. Melanchton était le bras droit de Luther
pendant la Réforme, et c’était un défenseur passionné de l’astrologie. Dans une
copie incomplète d’une traduction en anglais d’un texte allemand datant de
1545, lui-même traduit du latin, on trouve une introduction sur Melanchton, qui
défend l’astrologie en s’appuyant sur le christianisme. Melanchton était un
érudit helléniste accompli, et sa traduction en latin du texte grec de Ptolémée
est excellente. Elle est si bonne qu’une traduction moderne en allemand du
texte grec d’origine a été collationnée avec la traduction en latin de
Melanchton ! La traduction française de Pascal Charvet a aussi été faite à
partir du texte grec d’origine, et elle est très fiable. A l’heure actuelle, la
traduction, très valable, faite en anglais par Robert Schmidt à partir du grec,
ne porte que sur trois Livres de la Tetrabible. Elle n’a qu’un défaut, le grec
de Robert Schmidt est meilleur que son anglais ! C’est une traduction littérale,
très exacte, mais difficile à lire, car on ne pensait pas du tout dans la
langue grecque classique comme on le fait dans nos langues modernes !
La question se
pose inévitablement : d’où provient ce système des Termes ?
Nous l’ignorons.
Tous ce que nous savons, c’est que le système des Termes égyptiens est présent
dans des ouvrages très anciens. Ptolémée affirme avoir trouvé le sien dans un
vieux manuscrit. Il dit dans le chapitre 21 du Livre I :
“Or il m’est tombé dans les mains un antique volume, qui par des endroits était
consommé de vieillesse, dans lequel étaient exposées les causes physiques de
l’ordre et du nombre des degrés, et y étaient ajoutées les descriptions des
naissances des Anciens, et le nombre qui s’y accordait, avec l’annotation des
Anciens. Mais le discours était long et contenait des arguments superflus, et
le livre était déchiré de sorte qu’à peine pouvais-je parvenir à
l’accomplissement du sens des choses qu’il contenait, en quoi m’aidait
toutefois la tablette des termes, ajoutée à la dernière page du livre, laquelle
était demeurée entière.”
Cependant il semblerait que le système ptolémaïque soit une variante du système
égyptien. Il existe deux autres systèmes de Termes qui ne sont pas utilisés du
tout en Occident. Ptolémée en mentionne un qu’il appelle chaldéen. L’autre est
le trimsamsa de l’Inde. J’aimerais donc attirer votre attention sur une erreur
fréquemment commise. Plusieurs auteurs font références aux Termes de Ptolémée
comme étant chaldéens. Les Termes de Ptolémée sont les Termes de Ptolémée. Les
Termes chaldéens sont chaldéens ; ils sont complètement différents.
Travaux Pratique
Nous allons prendre pour exemple le thème de l’écrivain William Blake né le 28
novembre 1757 à Londres (Grande-Bretagne) à 19 heures 30 minutes.
Prenons le
Soleil qui est situé à 6°51’ du Sagittaire.
Il n’est pas en
domicile, ni en exaltation, la naissance est nocturne il n’est donc pas en triplicité.
Maintenant regardons les planètes qui exercent une Maîtrise sur ce Soleil. Tout
d’abord, Jupiter est Maître du Soleil par domicile (+5). Par Exaltation : il
n’y a aucune planète (sauf les amateurs de nœud lunaire accorderont 4 point au
nœud Sud, lequel est exalté en Sagittaire). Par Triplicité, s’agissant d’une
naissance nocturne c’est donc Jupiter qui est Maître par Triplicité (+3).
Concernant la Maîtrise par Terme, nous voyons que de 0°00’01” à 8°00’01” c’est
Jupiter qui est le Maître par Terme, donc Jupiter aura 2 points supplémentaire.
Si nous récapitulons, nous voyons que sur le Soleil Jupiter exerce une Maître
importante car il est Maître par domicile (+5), par Triplicité (+3) et par
Terme (+2) ce qui lui donne un coefficient de 10 points.
Analysons la
Lune qui située à 11°56’ du Cancer.
D’abord nous
pouvons voir que cette Lune est en Hyaz, en effet, elle est dite « planète
nocturne », le thème est nocturne et elle est au-dessus de l’Horizon, et pour
que la planète soit dans son Hyaz, il faut toujours qu’elle soit située
au-dessus de l’Horizon. Enfin, la Lune est positionnée dans un signe nocturne,
le Cancer.
Elle est dans son domicile (+5), Jupiter en est le Maître par exaltation (+4) ;
Mars est le Maître par triplicité (naissance nocturne) (+3) ; et Jupiter a
Maîtrise par Terme (+2). Ainsi Jupiter totalise 6 points (4 par exaltation et 2
par Terme),
La Lune 5 points
et Mars 3 points.
Ainsi, de suite,
vous voyez c’est très facile il suffit de se référer au tableau prévu à cet
effet.
Les Décans
La dignité essentielle la plus faible est le décan, qui vaut 1 point seulement.
Décan vient du
latin decem, dix.
Donc comme le
nom l’indique un signe est subdivisé en trois parties de dix degrés chacune. Le
premier décan s’étend de 0° à 9°59’ le second de 10° à 19°59’ et le troisième
de 20° à 29°59’.
La sixième
colonne présente les décans. C’est ainsi que le premier décan du Bélier est
attribué à Mars, le deuxième au Soleil et le troisième à Vénus. Le premier
décan du Taureau est attribué à Mercure, le second à la Lune et le troisième à
Saturne et ainsi de suite.
Remarquez
l’ordre planétaire des Maîtres des décans : Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune,
Saturne, Jupiter, Mars, Soleil et ainsi de suite. C’est ce qu’on appelle
l’ordre chaldéen. Il est fréquent de le trouver en astrologie médiévale.
C’est l’ordre
des sphères planétaires, des plus lointaines aux plus rapprochées. Saturne est
la planète la plus lointaine ; Jupiter est plus proche, puis viennent Mars,
puis le Soleil, puis Vénus, puis Mercure et enfin la Lune.
D’autre part, si
vous regardez de haut en bas une des trois colonnes de chaque décan vous
remarquerez clairement que cette distribution est en concordance avec les jours
de la semaine : Soleil (dimanche) ; Lune (lundi) ; Mars (mardi) ; Mercure
(mercredi) ; Jupiter (jeudi) ; Vénus (vendredi) ; Saturne (samedi).
En effet considérons par exemple le second décan de chaque signe, nous voyons
que :
Le deuxième
décan du Bélier a pour Maître le Soleil (dimanche)
Le deuxième
décan du Taureau a pour Maître la Lune (lundi)
Le deuxième
décan des Gémeaux à pour Maître Mars (mardi)
Le deuxième
décan du Cancer à pour Maître Mercure (mercredi)
Le deuxième
décan du Lion à pour Maître Jupiter (jeudi)
Le deuxième
décan de la Vierge à pour Maître Vénus (vendredi)
Le deuxième
décan de la Balance à pour Maître Saturne (samedi) et puis sa recommence :
Le Maître du
second décan du Scorpion est le Soleil (dimanche), celui du deuxième décan du
Sagittaire est la Lune (lundi), etc.
Il en est de
même en ce qui concerne les colonnes du premier et du troisième décan de chaque
signe.
Par conséquent,
c’est ainsi, par exemple, qu’une planète positionnée à 23° du Scorpion sera
sous la Maîtrise de Vénus. Supposons que la cuspide de la Maison XI soit située
à 19° Capricorne, on dira que Mars exerce une Maîtrise par décan sur la XI,
etc.
Avec les décans
nous sommes en présence d’une division de l’écliptique, non plus en 12 parties
comme il en est avec les signes du zodiaque, mais en 36 parties (360 : 10 =
36).
Pour déterminer
l’heure (dont la durée variait selon les saisons), les égyptiens se servaient
de cadrans solaires ou de clepsydres. La nuit ils recouraient aux décans.
C’était les constellations du ciel, dont ils avaient dressé des tables, et dont
l’apparition au bord de l’horizon permettait de savoir à quel moment de la
nuit, on se trouvait. Selon l’heure, une constellation donnée se situait à un
point ou à un autre du ciel, mais, pendant une durée d’environ dix jours, un
même décan était visible à l’horizon.
Les trente-six
décans, régnant ainsi chacun sur dix jours de l’année égyptienne, furent
considérés comme des génies protecteurs. Plus tard, ils jouèrent un rôle
important dans les zodiaques, puis dans l’astrologie hellénistique.
L’Exil
La septième colonne représente les exils des planètes. Ce terme d’exil vient du
latin detrimentum. D’après le Dictionnaire latin-français de Ch. Lebaigue
(Librairie classique d’Eugène Belin, 1881), ce terme : “detrimentum” signifie
“action d’enlever en frottant (comme fait la lime)”. En 2 on peut y lire :
détriment, dommage, préjudice, perte. En 3 : échec (à la guerre), défaite,
désastre.
C’est ainsi que l’expression “detrimentum afferre” signifie : causer un
dommage, causer du préjudice, faire du tort.
Et l’expression “detrimentum
capere” signifie : subir un dommage, essuyer une perte.
Concernant l’exil des planètes les anglo-saxons ont conservé le terme de
“détriment”, c’est pour ces motifs qu’une planète en exil est dite être en
détriment.
Contrairement à ce que l’on croit, la notion d’exil est tardive. Historiquement
c’est la maîtrise par exaltation qui est première puisqu’elle était déjà
utilisée chez les Babyloniens. Les Grecs fonctionnent sur le couple
Exaltation/Chute. La maîtrise par domiciliation utilisée chez les Grecs
n’impliquait pas la notion d’exil.
La notion d’exil apparaît pour la première fois dans un texte qui a pour titre “Commencement
de la Sapience” d’Ibn Ezra (première moitié du douzième siècle). Le texte que
nous avons en français est établi d’après la traduction de l’hébreu en langue
romane par Hagin le Juif (1273). Dans ce texte, on peut y lire : “Si les bonnes (étoiles) sont en leur maison
de honte (chute) ou leur maison de haine (exil) ou en maisons cadentes et qu’il
n’y a point d’aspects entre elles et le signe ascendant, il ne vaudra rien du
tout” (Le Commencement de la Sapience, VIII, 13).
Nous avons donc bien ici cette notion d’exil, exprimée avec le mot de “maison
de haine”. L’expression en hébreu est “bayit sina”. Ibn Ezra y va fort. C’est
dans sa logique quand on connaît son approche des aspects : “Le regard opposite (opposition) c’est la
haine parfaite ; le regard quart (carré), c’est demi-haine. Et le regard tiers
(trigone), c’est amour parfaite, et le regard sixième (sextil) c’est
demi-amour.” (Le Commencement de la Sapience, III).
S’il applique la
notion de haine à l’aspect d’opposition il est donc logique que lorsqu’une
planète se trouve en face de son domicile elle soit dans une maison de “haine”.
On commence donc à voir plus clairement à travers ce passage d’Ibn Ezra comment
cette notion d’exil s’est construite à partir du Moyen Age avec des astrologues
comme Bonatis, puis Lilly et Morin au XVIIe siècle.
La Chute
Enfin la huitième colonne du tableau montre les lieux de chute des planètes.
Une planète occupant le signe opposé à son exaltation est dite en «chute». Le
mot grec pour « chute » est tapeinoma, dont le verbe signifie abaisser ou
humilier, être disgracié ou rejeté. La planète est victime d’une perte de
puissance considérable, d’une restriction de son influence plus ou moins
ordonnée et contrôlée. Selon un auteur arabe, “une planète en chute est comme un homme déclassé, marginalisé, que sa
déchéance incite à extérioriser ses défauts plus que ses qualités, par réaction
contre cette humiliation.”
Pour Morin de
Villefranche, “étant en chute, sa force se
trouve amollie, comme engourdie”, “Une
planète en chute perd de sa puissance. Ainsi l’activité de Saturne en chute en
Bélier est pernicieuse à cause de sa nature maléfique et de celle de son Maître
Mars, comme aussi en raison de l’excès de sécheresse qu’entraîne le concours de
Saturne avec le Bélier. Mars en chute en Cancer est seulement plus faible, mais
son activité n’en devient pas plus mauvaise. L’activité du Soleil dans la
Balance n’est qu’affaiblie ; par contre l’influx de la Lune dans le Scorpion devient
en outre pernicieux en raison de l’excès d’humidité et de la nature maléfique
de son Maître.”
Comme anecdote
humoristique, Morin, AS Bélier, considérait que son Mars en chute en Cancer en
III n’était pas du tout mauvais, juste un peu plus faible. Au passage, il
oublie de mentionner que ses frères (même ses aînés) le respectaient autant ou
plus qu’à leur propre père et faisaient toujours ce qu’il décidait. On peut
facilement imaginer ses pauvres frères absolument terrorisés par l’exécrable
caractère de Morin, mais il ne s’en rendait pas compte...
Enfin, comme il
en fut pour les planètes en exaltation, on peut remarquer qu’il y a des degrés
qui sont mentionnés à côté des planètes en chute, c’est ce que les anciens
nommaient les degrés “Puteaux”. Ainsi, lorsqu’une planète en chute se situe
autour de ces degrés sa faiblesse en est accentuée en devenant plus nuisible.
C’est ainsi par exemple, selon les anciens, que Saturne est particulièrement
néfaste à 21° du Bélier ; Mars en chute en Cancer est d’autant plus négatif
s’il se trouve à 28° du Cancer. Comme je viens de le mentionner, pour exprimer
que la planète se trouve dépouillée de toute vertu les anciens ont qualifiés
ces degrés de degrés Puteaux selon leur expression : quasi in puteo foret. Que
l’on peut traduire : “comme sentir mauvais”
La Pérégrinité
Pérégrin est un
terme qui vient du latin peregrinus, qui signifie : de l’étranger, du dehors,
étranger, qui n’est pas citoyen romain. Relatif aux étrangers domiciliés.
Étranger à, inexpérimenté dans.
Les planètes
pérégrines sont faibles, mais d’une façon différente. Elles sont par nature
imprévisibles. On a du mal à saisir comment les planètes pérégrines vont opérer
quand elles régissent une Maison. En astrologie horaire, l’astrologie des
interrogations, une planète pérégrine comme Significateur produit un résultat
incertain. Le mot pérégrin signifie « étranger », et également « vagabond ». Il
désigne quelqu’un qui ne sait pas où il est.
Une planète dite
en exil ou en chute sait très bien où elle se trouve, mais elle ne sait pas
comment s’orienter. Quelqu’un ayant trois planètes en exil ou en chute, voire
plus, a souvent un problème sérieux de compréhension de soi. On pourrait
s’attendre à ce que l’inverse soit vrai. On pourrait, en effet, penser qu’il
est bon d’avoir un certain nombre de planètes dignifiées. Ceci n’est pas
nécessairement vrai. Les planètes dignifiées peuvent ressembler à des prima
donna qui sont en compétition pour être reconnues. Ainsi, plusieurs planètes
dignifiées propulsent la personne dans des directions multiples, ce qui peut
quelque fois faire que la personne n’en suive aucune. Mais nous allons revenir
sur ce point par la suite mais auparavant nous allons résumer tout ce que nous
venons de voir concernant les Dignités et Débilités des Planètes.
Résumé des dignités et des débilités essentielles
D’après certains auteurs,
- Le
Domicile :
Une planète dans
son propre signe est comme un homme dans sa propre maison.
Claude Dariot
notait : “Cette dignité, la maison, est
appelée ainsi parce que, quand une planète est située en l’une ou l’autre, elle
est comme un seigneur en son logis qui commande et qui est obéi.”
Ibn Ezra disait
: “Une planète en son domicile est comme
un homme en sa demeure, libre de ses actes, et maître chez lui devant des
visiteurs.”
- L’Exaltation
:
Une planète dans
son exaltation est comme un hôte très honoré.
Ibn Ezra disait
: “Une planète en son exaltation est
comme un homme au pinacle de son rang.”
William Lilly
note moins amicalement qu’“une planète en
exaltation représente une personne de conditions hautaine, arrogante, présumant
d’elle-même plus qu’elle ne devrait.”
Un auteur arabe
disait qu’“une planète en son exaltation
est comme un roi sur son trône, extériorisant son caractère sans contrôle, en
maître absolu.”
- Triplicité
:
Une planète dans
sa Triplicité est comme un homme entouré de sa famille.
William Lilly
note qu’une planète en sa triplicité (pendant sa période de puissance, selon
qu’il s’agit d’un ciel diurne ou nocturne) “montre
un homme modestement doté des biens et chance de ce monde.”
Ibn Ezra comparait
cette position à celle d’“un homme dans
la maison d’un de ses proches.” Il n’est pas chez lui et ne reçoit pas le
même respect qu’un invité honoré, mais il est quand même dans une situation
confortable.
Selon un auteur
arabe, “une planète en triplicité est
comme un homme reçu chez un ami, il y est pour cela même un peu comme chez lui,
libre et à l’aise bien que limité par une certaine correction.”
- Termes
:
Une planète dans
l’un de ses Termes est comme un homme assis sur sa chaise préférée.
Ibn Ezra
désignait une planète en son Terme “comme
un homme dans son siège.” Nous pourrions comparer cette situation à
quelqu’un qui loue une villa à l’étranger. Le pays ne lui est pas vraiment
familier. Pourtant il réside dans un environnement restreint qui lui apporte un
sentiment de sécurité.
Guido Bonatus
dit que : “Quand une planète est en son
Terme, elle est semblable à un homme qui se trouve chez ses parents, et parmi
ses gens, qui lui appartiennent, et qui l’aiment, qu’ils soient de la même
souche ou bien non, ou bien que ce soient des proches.” Liber Astronomia
Pars secunda Tractus Secondus, Chapitre XV
- Décans
:
Une Planète dans
l’un de ses décans est comme un homme bien habillé.
Ibn Ezra
décrivait une planète dans son décan comme “un
homme revêtu de ses ornements et vêtements.”
Alors que
William Lilly écrivait qu’“une planète en
son décan a peu de dignité, mais occupant son décan ou sa face, elle est
presque comme un homme prêt à être passé dehors, ayant beaucoup de mal à
maintenir son crédit et sa réputation.”
Vous voyez
l’abaissement du niveau. Il est clair que d’après la littérature grecque que
ces différentes dignités étaient pourvues de qualités légèrement différentes,
ainsi que le montrent ses métaphores. Toutefois, on peut considérer qu’elles
possèdent divers degrés d’intensité : une planète dans l’un de ses décans a
relativement peu d’intensité, une planète dans son propre domicile en a
beaucoup.
- L’Exil
:
Une planète en
exil, selon un auteur arabe est “comme un
homme humilié, sans influence, soumis au maître de sa résidence.”
L’étoile qui est
en la maison de sa haine “est comme un
homme qui est en controverse avec lui-même.” Ibn Ezra
William Lilly
dit : “Une Planète en exil est comme une
personne arrachée à tous ces biens, sans espoir de les recouvrer.” (William
Lilly, “Choice Astrological Aphorisms” Merlini Anglici Ephemeris).
- La
Chute :
Une planète en
chute, selon un auteur arabe est “comme
un homme déclassé, marginalisé, que sa déchéance incite à extérioriser ses
défauts plus que ses qualités, par réaction contre cette humiliation.”
Si l’étoile est
en la maison de sa honte, “cela enseigne
sur la douleur, l’angoisse et la détresse.” Ibn Ezra
William Lilly
dit : “Une planète en Chute n’est que
temporairement soumise à la malchance, mais il y a des espoirs de
restauration.” (William Lilly, “Choice Astrological Aphorisms” Merlini
Anglici Ephemeris).
- La
Pérégrinité :
Une planète
pérégrine, selon un auteur arabe est “comme
un homme en voyage en pays étranger, il n’est pas tout à fait libre, doit se
soumettre à certains usages, et en fait, il n’est pas tout à fait lui-même.”
De son côté Ibn
Ezra écrit : “L’étoile qui est au lieu où
elle n’a point de seigneurie est comme un homme qui n’est pas sur sa terre.”
Lilly parlant
d’une personne Signifiée par une planète Pérégrine dit qu’“elle a peu à offrir”
Frédéric MUSCAT
merci beaucoup pour toutes ces explications très clairement exprimées.
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