TYPOLOGIE-MORPHOLOGIE DE LOUIS
CORMAN
Introduction
On peut se demander ce que peut
bien venir faire, dans un cours d’astrologie, l’étude de la morphologie ?
La raison en est fort simple à
comprendre. C’est qu’il faut faire preuve d’esprit synthétique, c’est-à-dire,
retrouver la “doctrine des signatures” des anciens : le “signe” astral se
révèle sous diverses espèces : aux formes du corps, du visage, de la main,
de l’écriture… Un martien se reconnaît généralement à sa morphologie musclée, à
son visage aux traits rudes, à sa main ferme, à son écriture tonique…
Morphopsychologie, chirologie, graphologie : autant de branches
auxiliaires dont l’astrologie est le tronc commun, la chaîne des
correspondances impliquant ici les rapports de diverses connaissances
solidaires se renvoyant les unes aux autres, chacune étant la partie et le
complément d’un tout. Cette théorie des signatures invite à la vision
totalisante d’une pensée globale, conduisant à une pratique de généraliste, la
signature du sujet devant être dépistée dans une véritable transdisciplinarité.
C’est au fur et à mesure que l’on
s’éloigne du visible de la forme extérieure pour se rapprocher de l’être
intérieur invisible, que l’on gagne à recueillir les lumières de la psychologie
moderne. Qui n’y a pas recours se ferme la connaissance profonde de
l’astrologie. Mais celui qui met la charrue devant les bœufs ou tire la charrue
sans les bœufs est mal parti.
D’ailleurs, Carl Gustav Jung,
dans son ouvrage Problèmes de l’âme moderne (éditions Buchet/Chastel)
écrit : “Si intime est la pénétration réciproque des signes
distinctifs, corporels et spirituels que, de la constitution du corps, nous
pouvons non seulement tirer de larges conclusions concernant la constitution de
l’âme, mais que nous pouvons en outre en tirer aussi sur les formes de
manifestations corporelles en partant de la particularité spirituelle.
Evidemment, dans ce dernier cas, nous nous heurtons à une difficulté infiniment
plus grande ; mais cela tient, non pas sans doute à ce que l’âme influence
moins le corps que le corps l’âme, mais à ce que, dans le cas contraire, nous
avons l’avantage de pouvoir nous appuyer, au départ, sur quelque chose de
connu, le corps visible. En dépit de toute la psychologie que nous nous
imaginons posséder de nos jours, l’âme nous est cependant encore infiniment
plus obscure que la surface visible de notre corps. L’âme nous est encore un
pays étranger, à peine exploré, dont nous ne recevons que des informations
indirectes, transmises par l’intermédiaire de fonctions de la conscience
sujettes à des possibilités infinies d’illusions.
Aussi le chemin le plus sûr semble-t-il, à juste tire, est celui qui va
de l’extérieur à l’intérieur, du connu à l’inconnu, du corps à l’âme, et c’est
pourquoi tous les essais de caractérologie ont commencé par l’extérieur :
c’est le cas de la méthode des anciens, l’astrologie, qui commence même au
dehors, dans l’espace cosmique, pour en arriver à ces lignes de destin dont les
commencements gisent dans l’homme lui-même. De même aussi la chiroscopie, la
phrénologie de Gall, la physiognomonie de Lavater, et tout récemment, la
graphologie, la typologie physiologique de Kretschmer et la méthode des taches
de Rorschach. Comme on le voit, les voies qui vont de l’extérieur à
l’intérieur, du corps à l’âme, ne manquent pas.”
Dilatation
Rétraction :
Claude Sigaud, s’était élevé de
ses observations cliniques à une loi morpho-biologique fondamentale : il
avait démontré qu’en milieu favorable, d’adaptation facile, la forme humaine
s’épanouit, se dilate, tandis qu’en milieu nocif, d’adaptation
difficile, elle se recroqueville sur elle-même, se rétracte. Il
insistait sur le fait que cette rétraction n’est en rien comparable à une
atrophie, à une perte de vitalité, qu’elle n’est pas un phénomène passif, mais
un phénomène actif, traduisant une hypersensibilité de défense
corrélative d’un haut degré de vitalité.
Louis Corman, qui
fut un disciple de Claude Sigaud a découvert que dilatation et rétraction
exprimaient dans la structure visible de l’être le double mouvement des
instincts antagonistes d’expansion et de conservation.
On a longtemps considéré l’instinct
de conservation comme l’instinct caractéristique de la vie. Mais il
convient de mentionner qu’il est surtout développé chez les malades et les
vieillards, c’est-à-dire chez tous ceux en qui la vie décline, est mise en
danger, et qui doivent réserver leurs faibles forces pour sa défense. Le
véritable instinct de vie, c’est en effet l’instinct d’expansion, cet instinct
qui nous fait nous élancer à la conquête du monde qui nous entoure, car c’est
l’instinct des natures généreuses, qui se dépensent sans compter.
Quand Sigaud parle de dilatation
en milieu favorable et de rétraction en milieu nocif, il convient de ne pas se
borner à cet aspect des choses, qui est trop partiel. Se rencontre toujours en
effet : d’une part le milieu, d’autre part la structure native de
l’individu.
Certes, en milieu d’expansion,
c’est-à-dire dans un milieu qui favorise spécialement l’expansion de la vie,
tous les individus tendent à se dilater, et en milieu de rétraction,
c’est-à-dire dans un milieu qui met la vie en danger, tous les individus
tendent à se rétracter. Mais dans le milieu naturel, celui où nous
vivons le plus souvent, il y a un mélange à doses variables de ces influences
contraires, et l’on peut, ou bien s’y dilater, ou bien s’y rétracter ; ce
sera donc ici la structure native de l’individu qui décidera ;
c’est ainsi que dans une même famille, donc dans des conditions d’ambiances
identiques, on peut voir certains enfants dilatés et d’autres rétractés.
Chacun de nous, sauf exception,
possède les deux tendances contraires, et il est bon d’analyser en soi les
mouvements d’expansion et les mouvements de rétraction par lesquels nous
réagissons aux influences ambiantes.
L’opposition
des Dilatés et des Rétractés et les
fondements
biologiques de la psychologie :
Signalons dès maintenant que les
termes dilatés et rétractés ne doivent pas être pris dans leur
sens absolu. On ne saurait caractériser avec précision ces types, car il y en a
un très grand nombre de variétés. Il faut plutôt considérer qu’entre les deux
extrêmes qui vont de la dilatation maxima à la rétraction maxima, se placent
une infinité de situations intermédiaires.
Cette remarque faite, nous sommes
cependant autorisés, pour la clarté du sujet, à opposer les types d’individus
qui tendent à la dilatation maxima et ceux qui tendent à la rétraction maxima.
Vitalité
La vitalité peut être de
même valeur chez les Dilatés et chez les Rétractés. Mais elle
n’est pas de même type.
Les Dilatés ont la
vitalité d’expansion, c’est-à-dire une vitalité abondante, qui se dépense
généreusement en réalisation de toutes sortes, quitte, comme cela arrive
souvent, à s’épuiser avant la vieillesse, ce qui peut entraîner une mort
prématurée.
La vitalité des Rétractés
est une vitalité de conservation, qui s’économise, ne se dépense qu’avec
mesure, et ainsi regagne souvent par une longévité son manque d’abondance.
La vie instinctive
Sauf en cas extrême, on ne peut
différencier les individus par la plus ou moins grande puissance de leurs
instincts. Mais il apparaît souvent, vu de l’extérieur, que les Dilatés
ont des instincts plus forts que les Rétractés, c’est parce qu’ils les extériorisent
sans retenue : ils passent pour gourmands, sensuels, combatifs, coléreux.
Chez les Rétractés, par
contre, tous les instincts sont contenus, résistant souvent aux sollicitations
extérieures, et ne se manifestant qu’à point nommé sous la seule impulsion
intérieure ; ils y gagnent parfois en concentration et intensité ce qu’ils
perdent en étendue d’action. Par exemple, un Rétracté, provoqué par quelqu’un,
ne laissera pas comme un Dilaté éclater immédiatement sa colère, mais il
l’accumulera en lui et la fera exploser à retardement, souvent avec une
intensité plus grande.
La vie affective
Les Dilatés, par leur
facile expansion, ont une vie affective abondante, s’attachent à beaucoup de
gens. Ils sont sociables, aimables avec tous. Ils ne peuvent se passer de
compagnie. Ils se marient d’ordinaire jeunes et ils aiment la chaleur
communicative d’un foyer. Leurs sentiments s’extériorisent librement : ils
disent tout ce qu’ils pensent et sentent, et ne savent garder un secret. S’ils
ont un ressentiment contre quelqu’un, cela explose aussitôt en une colère rouge
qui ne laissera pas de rancune. Ils ont un caractère facile, de bonne humeur
habituelle, car ils sont contents de leur sort et ils acceptent le monde tel
qu’il est. Ils ont une grande ouverture de cœur et savent se montrer généreux.
Les Rétractés, de par leur
expansion réduite, ont une vie affective qui se limite au champ étroit de leurs
familiers immédiats. Ils sont peu liants et n’aiment guère la société. Ils ne
sont pas, comme leurs antagonistes, à tu et à toi avec beaucoup de gens. Ils
n’ont qu’un ami ou deux et même, à la limite, ils se replient sur eux-mêmes et
préfèrent la solitude. Leurs affections, en effet, sont sous le signe de
l’électivité, électivité large ou étroite selon les cas. Par exemple, pour se
marier, il ne leur suffit pas, comme pour les Dilatés, que le partenaire
convienne à leur instinct et aux convenances sociales ; il faut qu’il
réponde exactement à leurs affinités électives ; c’est pourquoi ils se
marient plus tard et quelquefois restent célibataires. Leurs sentiments ne
s’extériorisent pas aisément ; ils passent pour taciturnes et secrets.
Quand on les heurte, au lieu de réagir par une soudaine colère, ils se replient
sur eux-mêmes et ruminent leur blessure de colère retenue – colère blanche –
qui porte rancune. Leur caractère n’est pas facile, et leur humeur souvent
grincheuse. Ils ne sont pas à l’aise dans la vie et ils voudraient souvent
changer l’ordre des choses établies.
L’Intelligence
Il ne saurait être question de
formuler, sur cette opposition des types, aucune appréciation de valeur :
les Dilatés ne sont ni plus, ni moins intelligents que les Rétractés. Mais ce
que cette opposition conditionne, c’est l’orientation de l’intelligence, ses
directions d’intérêt.
Les Dilatés étant, de part
leur expansion, au contact constant du monde extérieur auquel ils sont bien
adaptés, ils ont une grande confiance dans les faits, dans les données des sens
et ne cherchent rien au-delà. Leur représentation du monde est donc tout à fait
réaliste et pratique : ils saisissent en tout objet (et même en tout
homme) sa valeur d’utilité. Ils ont par là beaucoup de savoir-faire et de bon
sens. L’action leur est facile, primesautière, et ils agissent par flair, non
par réflexion. Toute idée qu’ils ont dans l’esprit, ils la réalisent. En un
mot, ce sont dans tous les domaines des praticiens, et leur réussite sociale
est toujours assurée, parce qu’ils ne poursuivent jamais que ce qui est à
portée de leur atteinte.
Les Rétractés ont, de par leur
expansion difficile, une forte tendance à rompre le contact avec le milieu et à
se replier sur eux-mêmes. Ils ne se laissent pas aller aux impressions
premières de leurs sens et montrent une certaine méfiance à l’égard des données
de fait. Ils réfléchissent beaucoup et manquent par là de spontanéité
primesautière (ils ont « l’esprit d’escalier »). Ils s’attachent
surtout aux idées, qu’ils considèrent souvent comme plus importantes que les
données concrètes. Ils ont des principes d’action et les suivent avec rigidité,
mais aussi avec continuité, sans sortir de la ligne droite. Ils manquent en
revanche de souplesse d’adaptation, d’opportunisme et de sens pratique. Ou ils
réussissent et leur réussite apporte des éléments nouveaux ; ou ils
échouent parce que leur entreprise n’était pas adaptée.
Adaptation sociale
Les Dilatés sont bien
adaptés au groupe social dont ils font partie. Ils sont bons citoyens, bien
dans leur pays et dans leur temps, dociles aux injonctions de la coutume,
partisans de l’ordre établi et de la hiérarchie officielle. S’ils n’ont pas de
principes personnels d’action, en revanche, ils adoptent les règles du milieu
où ils ont été formés. Ils aiment les sociétés, les réunions, les banquets,
adoptent les opinions de la majorité et ne s’insurgent jamais contre les
décisions. Ce qu’ils craignent par-dessus tout, c’est d’être isolés.
Les Rétractés sont très
individualistes et s’adaptent difficilement à un groupe social. L’ordre établi
ne leur offre que rarement les conditions d’existence qui leur conviennent, et
ils récriminent volontiers contre lui ; ils ruminent en secret des plans
d’action pour renverser, et, s’ils en ont la force, il leur arrive de mettre
ces plans à exécution. Souvent ils ne sont ni de leur temps ni de leur milieu :
ou bien ils regrettent un passé révolu, ou bien ils projettent tous leurs
désirs dans l’avenir. Ils ont des principes personnels d’action, souvent au
mépris de l’adaptation à la société, tantôt moralistes rigides, tantôt
hors-la-loi. Ils n’aiment point les réunions de groupe et préfèrent une société
peu nombreuse, mais choisie, ou même la solitude.
Les Complémentaires
Il est facile de voir par les
descriptions précédentes que chacun des deux types opposés vaut précisément par
ce qui manque à l’autre. Le Dilaté vaut par la plénitude de sa vie
extérieure et par son excellente insertion dans le groupe social. Mais il
manque d’individualité personnelle, d’indépendance de caractère, de principes
intérieurs d’action, d’une volonté qui puisse poursuivre son action en dépit
des obstacles extérieurs.
Le Rétracté vaut au
contraire par son individualité, par son indépendance, par son refus de se
laisser influencer, par le caractère personnel de ses idées, et par sa capacité
d’un choix électif. Mais il manque d’adaptation présente, de souplesse, de sens
pratique et de promptitude d’action.
Nous pouvons pressentir dans ces
remarques que l’homme, ou la femme, équilibré sera nécessairement un
alliage de Dilaté et de Rétracté, l’un complétant l’autre.
Corrélations
astrologiques
Elles sont pratiquement inutiles,
puisque vous avez deviné aisément, que les descriptions que Louis Corman nous
a faites du Dilaté correspondent à Jupiter et
celles du Rétracté à Saturne par excellence. Au
niveau des principes élémentaux : le Dilaté appartient à l’Humide
et le Rétracté au Sec.
Par conséquent nous dirons
que :
Le Type Dilaté est
en rapport avec Jupiter et
avec l’Humide. Puis découlent, secondairement, les planètes Humides :
Neptune, Lune, Vénus.
Le Type Rétracté est
en rapport avec Saturne et
avec le Sec. Puis découlent, secondairement, les astres Secs :
Uranus, Soleil, Mars.
Morphologie du
visage
Dans l’analyse morphologique que
nous allons donner pour reconnaître les Dilatés et les Rétractés,
il convient de considérer plusieurs plans.
1. – Le visage comporte
d’abord un bâti osseux et musculaire qui lui donne sa forme générale et qu’on
appelle le grand visage. L’anthropométrie peut y appliquer ses méthodes de
mesures en évaluant les dimensions de largeur et de hauteur et les différents
diamètres, ainsi que leurs rapports respectifs. On peut plus simplement, et
c’est ce que nous ferons, inscrire les contours de ce grand visage dans des
formes géométriques connues.
2. – Le visage est divisé
en trois parties bien distinctes :
Nous voyons, d’après le graphique
ci-dessus, les trois régions du visage :
A) L’étage inférieur, on dit encore mandibulaire
l’étage instinctif. Il est en rapport avec le vestibule digestif puisqu’il
délimite la cavité buccale. Il contient le menton et la bouche.
Cet étage mandibulaire
représente la vie des instincts, c’est l’âme végétative de
Pythagore et de Platon.
B) L’étage moyen, on dit encore naso-malaire ou dit
encore l’étage respiratoire. Il est en rapport avec le vestibule
respiratoire puisqu’il comprend essentiellement le nez et ses dépendances.
Cet étage naso-malaire
représente la vie affective, les anciens le faisait correspondre à ce
qu’ils nommaient l’âme sensitive.
C) L’étage supérieur représente la région frontale, il est
en rapport avec le vestibule cérébral.
Cet étage représente la vie de
l’esprit, ce que l’on nomme l’âme rationnelle.
Chacun de ces vestibules est en
quelque sorte, la porte d’entrée des impressions qui affluent du monde
extérieur aux organes internes : ils sont le siège des appareils
sensoriels.
3. – Les contours de ces
parties dessinent ce qu’on appelle le modelé du visage, au sens où
l’entendent les peintres et les sculpteurs, c’est-à-dire le relief des formes.
Selon Sigaud, ce modelé objective à nos regards la manière dont l’être vivant
réagit aux influences du milieu, et l’analyse de ses courbes permet de
diagnostiquer ledit mode réactionnel. Il y a quatre sortes de
modelés :
Le modelé plat ;
Le modelé rond ou cubique ;
Le modelé ondulé ;
Le modulé rétracté-bossué.
La morphologie
des Dilatés
Les Dilatés ont pour
caractère principal d’être des types larges, car la prépondérance de
l’expansion se traduit par un épanouissement égal dans toutes les directions.
On notera que les visages donnés ci-dessous en exemple (figure 1 à 3)
s’inscrivent dans un cercle ou un ovale large, ou un carré à angle arrondis.
Toutes les parties en sont d’une bonne épaisseur, “bien en chair”. La
complexion est rose ou rouge, de par le facile appel du sang à la peau.
Nous pouvons voir que le modelé
tend au rond : toutes les lignes sont courbes et les angles
estompés.
Les récepteurs sensoriels sont
bien ouverts au milieu extérieur. La bouche, aux lèvres très charnues, est
large et souvent entrouverte dans un sourire. Le nez est épais, les narines
béantes en avant. Les yeux sont grands, à fleur de tête et assez écartés.
Tous ces traits se somment en une
tendance générale que traduit l’expression courante : un visage ouvert.
La morphologie
des Rétractés
Les Rétractés ont des
visages étroits et souvent recroquevillés sur eux-mêmes, de par la
prédominance de la conservation sur l’expansion. Ces visages s’inscrivent dans
un triangle, ou bien dans un ovale ou un rectangle allongés. Toutes les parties
en sont “osseuses”, peu charnues ; le teint est pâle ou olivâtre, par
suite du retrait du sang à l’intérieur (voir figure 4 à 6)
Le modelé tend aux lignes
droites et anguleuses.
Les récepteurs sont peu
ouverts au milieu environnant. Les lèvres sont pincées, en « fermeture
éclair ». Les narines sont mi-closes. Les yeux paraissent petits, parce
que enfoncés dans l’orbite. Il faut ajouter que l’aplatissement latéral fait la
bouche étroite, le nez en lame de couteau et les yeux très rapprochés.
L’ensemble donne l’impression que
l’on définit d’ordinaire par : un visage fermé.
L’expansion
élective et les Types Mixtes :
Dilatation et rétraction sont des
tendances et non des situations fixes, ou plus exactement, ce sont les deux
mouvements de la vie, opérant en sens contraire et se compensant. La dilatation
est un mouvement d’expansion, qui insère l’individu dans le milieu qui
l’entoure. La rétraction est un mouvement inverse, par lequel l’individu se
retire en lui-même, s’individualise.
Pour s’exprimer d’une autre
manière encore, disons que toute vie tend à l’expansion et que, même chez les
Rétractés, c’est toujours d’expansion vitale qu’il s’agit, mais d’une expansion
élective qui n’est possible que dans des conditions de milieu étroitement
privilégiées, l’individu dans toute autre condition se rétractant sur lui-même.
La rétraction complète, qui signifierait expansion nulle, n’existe pas, car
elle est incompatible avec la vie. Il convient donc de partir du Dilaté, avec
son expansion sans nuances (c’est d’ailleurs à peu près la condition du
nouveau-né) et d’imaginer le processus de rétraction, lié à l’instinct de
défense et de conservation, venant peu à peu différencier le type initial, de
telle façon que son adaptation devient élective à un milieu déterminé – ce qui
est la condition de tout être qui se développe et accède à une certaine
maturité.
Nous voyons ici notre schéma
initial Dilaté-Rétracté se transformer en une ligne continue de types mixtes,
devant chacun desquels nous aurons à nous poser la question : quel est son
degré de rétraction ? et : quel est le domaine d’électivité de son
expansion vitale ?
Au juste milieu des deux
situations extrêmes, nous aurons un exact dosage de Dilaté et de Rétracté,
réalisant ce qu’on peut considérer comme le tempérament équilibré.
Entre celui-ci et le Dilaté
extrême, nous aurons toute une gamme de Dilatés différenciés par une légère
rétraction.
Entre le type équilibré et le Rétracté
extrême, nous aurons toute une gamme de Rétractés dotés d’une expansion
élective plus ou moins large.
Morphologie des
Types Mixtes :
L’analyse des types mixtes
doit reposer sur l’appréciation du modelé et de la structure des récepteurs.
Le modelé est ici
caractérisé par ses sinuosités, étant composé de zones saillantes (dilatation)
et de zones en retrait (rétraction).
Tantôt ces sinuosités dessinent
des courbes serpentines régulières, sans heurt, donnant une impression
d’harmonie : c’est le modelé ondulé, qui est caractéristique du
type équilibré.
Tantôt elles dessinent des creux
et des bosses, dans un style heurté qui donne au visage beaucoup de relief :
c’est le modelé rétracté-bossué, caractéristique des types d’équilibre
difficile, des types conflictuels (voir figures 7, 8 et 9 ci-dessous)
En 7, le modelé rond du Dilaté.
En 8 et 9, les types mixtes. En 8 le modelé ondulé du type équilibré. En
9, le modelé rétracté-bossué des types conflictuels.
Nous allons voir les différents
modelés.
La figure 10 ci-dessus,
présente un modelé plat, il présente plus de surface que de volume.
La figure 11, présente un modelé
rond, il présente plus de volume que de surface.
La figure 12, présente un modelé
ondulé, il est fait de courbes régulières, intermédiaire au rond et au
plat.
La figure 13, présente un modelé
rétracté-bossé, fait de creux et de saillies, c’est le “tourmenté”.
Les récepteurs se ferment
plus ou moins, suivant le degré de la rétraction.
D’après les figures 14 et 15
ci-dessus, nous voyons l’opposition des récepteurs ouverts (en 14
surtout les yeux) et des récepteurs fermés (en 15).
Les récepteurs ouverts signifient
expansion non contrôlée, adaptation aisée à toutes les influences, cette
adaptation ayant pour contrepartie l’absence d’individualité.
L’individu n’acquiert
d’individualité qu’à partir du moment où il résiste aux influences du milieu
qui l’entoure. Cette résistance, nous savons qu’elle s’objective par la
rétraction, et que toutes les parties de l’organisme sont susceptibles de se
rétracter au contact d’un milieu qui ne leur convient pas. Cette rétraction est
particulièrement accusée au niveau des récepteurs, on le comprendra sans peine
si l’on considère le rôle privilégié qu’ils ont dans les échanges avec le
milieu.
Cette rétraction des récepteurs
se marque en premier lieu par leur fermeture : la bouche se fait plus
petite, les narines se resserrent, les yeux se rapprochent l’un de l’autre. De
plus, les muscles orificiels acquièrent un tonus plus grand et assurent par là
une meilleure occlusion : les lèvres se pressent l’une contre l’autre et
paraissent moins grosses que chez le Dilaté ; les ailes du nez se
resserrent contre la cloison médiane ; les paupières cernent l’œil de plus
près, le faisant paraître plus petit.
En second lieu, les récepteurs se
retirent en arrière. Alors que chez le Dilaté, ils occupent les saillants
du visage, allant jusqu’à se projeter en avant, comme un « museau »,
chez le Rétracté, ils se reculent, s’abritant derrière les reliefs osseux
voisins. La bouche occupe une baie plus ou moins profonde, protégée par les
promontoires du menton et du nez ; les narines se retirent en
arrière ; les yeux s’enfoncent. Ce mouvement de recul se traduit en
particulier par un redressement général du profil que l’on caractérise par le
terme : rétraction de front.
La figure 16, a les
récepteurs ouverts des Dilatés. La figure 17 les
récepteurs abrités des Rétractés de front. La figure 18
les récepteurs fermés des Rétractés extrêmes.
Les Dilatés
Le Dilaté atone
A la naissance, l’expansion
domine. En effet, l’enfant jouissant dans le sein maternel de conditions
spécialement protégées et, après sa naissance, on s’efforce de lui donner un
environnement s’apparentant le plus possible à celui qu’il vient de quitter. Le
nouveau-né n’a donc qu’à se laisser aller à son expansion naturelle ; il
peut absorber sans danger tout ce qu’on lui présente ; rien ne compte pour
lui que le manger et le dormir ; il est réceptivité pure.
Le type morphologique qui répond à cette parfaite
adaptation au milieu, c’est nous le savons, le Dilaté extrême.
Mais cette adaptation a un caractère entièrement passif.
Le nouveau-né n’a aucun effort à faire, aucune lutte à soutenir, et cette passivité,
nous la voyons inscrite dans la structure du corps. En effet, tandis que le
tronc, siège des organes de la nutrition, est très volumineux, par contre les
membres, sièges des organes de la vie de relation, n’ont encore qu’un faible
développement, et corollairement leurs mouvements sont rares, lents et sans
vigueur. En second lieu, le trait dominant de la morphologie est l’atonie,
se traduisant par la flaccidité des chairs, atonie qui exprime la faiblesse à
la fois de la mobilité et de la sensibilité.
Le type du nouveau-né est donc le Dilaté-atone ou hypoexcitable.
Voir figure ci-dessous
A dire vrai, cette morphologie est extrême et elle ne se
trouve réalisée qu’à la faveur d’une prédisposition spéciale du tempérament qui
correspond au type lymphatique d’Hippocrate, la tendance lymphatique
étant précisément caractérisée par l’atonie de toutes les fonctions organiques.
Le Dilaté tonique
Pour les bébés qui n’appartiennent pas à ce tempérament
extrême, il convient de remarquer que la naissance les met au contact d’un
milieu qui n’est plus le milieu de protection intégrale des entrailles
maternelles, qui par conséquent va obliger l’être à faire un choix, puisant
dans le milieu des éléments favorables à son développement et rejetant les
éléments nocifs. Par exemple l’assimilation nutritive : alors qu’avant la
naissance, l’assimilation s’opérait sans aucun effort, le sang maternel
apportant directement à l’embryon des substances nutritives immédiatement
assimilables, après la naissance, la musculature et les sucs digestifs vont
devoir dissocier l’aliment en ses composants, éliminer ce qui ne convient pas,
retenir ce qui convient, et leur effort de sélection, on le sait, doit
s’accroître au fur et à mesure que l’enfant grandit, ses menus devenant de plus
en plus variés.
C’est par la nécessité de ces choix que s’éveille, d’une
part l’activité, d’autre part l’instinct de conservation. Un
certain refus de se laisser faire par le milieu est donc à l’origine du
changement par lequel l’organisme, de passif qu’il était tout au début de la
vie, devient actif. Or ce refus, c’est aussi l’origine de la rétraction de
défense.
Comme nous sommes ici toutefois dans des conditions
voisines encore du milieu de protection, la rétraction n’est qu’ébauchée, et
c’est l’expansion assimilatrice qui prédomine de beaucoup. Le type
morphologique correspondant, c’est donc toujours le Dilaté à récepteur
ouvert, mais marqué d’éléments discrets de rétraction qui objectivent le
caractère actif de l’adaptation.
Ici, les contours du visage sont plus fermes ; la
ligne du modelé est courbe encore, mais d’une courbe plus tendue. Les
récepteurs ont une structure plus ferme, et leur mimique est plus animée. Les
lèvres, bien que charnues, sont moins tendres que chez le Dilaté atone, plus
fermement pressées l’une contre l’autre, et leurs commissures se relèvent de
chaque côté en un demi-sourire. C’est le type Dilaté-tonique ou Dilaté
hyperexitable doté à la fois de plus d’activité et de sensibilité que
l’atone.
Ce type correspond au Sanguin des tempéraments
selon Hippocrate.
Les Rétractés
Le Rétracté latéral
Au fur et à mesure que la
croissance se ralentit, elle absorbe une part moins importante des forces
vitales, et ce qui reste est alors disponible pour l’activité. C’est pourquoi
on voit le champ de celle-ci s’étendre de plus en plus ; la vie de
relation jusqu’ici très réduite, prenant une importance de plus en plus grande.
La structure du corps se modifie parallèlement. Les
membres, organes de la locomotion, de développent, et le tronc
proportionnellement se réduit ; musculature et ossature se fortifient. En
même temps, le corps s’allonge, et le modelé de toutes ses parties devient plus
plat. Au visage, cela se traduit aussi par un allongement et un aplatissement
du modelé, corrélatifs d’un développement de l’ossature et des muscles et d’une
diminution de l’embonpoint. Le visage prend la forme d’un ovale ou d’un
rectangle assez allongé. Ajoutons que les récepteurs gardent leur structure
ouverte. Ainsi se trouve constitué un type qui est, en comparaison du Dilaté,
nettement marqué de rétraction, et que l’on nomme le Rétracté latéral,
caractérisé psychologiquement par son dynamisme et son besoin de mouvement,
mais conservant du Dilaté, dont il a les mêmes récepteurs, l’insertion facile
dans l’environnement. Voir figures ci-dessous :
Le Rétracté latéral est en
relation avec le tempérament Bilieux selon Hippocrate.
Le Rétracté de front
La grande perméabilité du milieu,
avec comme conséquence l’action impulsive et sans retenue, qui caractérise le
pur Rétracté latéral n’est évidemment pas compatible avec une très bonne
adaptation. Aussi voit-on se produire de bonne heure un autre processus
d’adaptation par sélection des influences du milieu, lequel s’objective
morphologiquement par ce que l’on nomme la rétraction de front.
Dans son élan en avant, l’être
humain est exposé à des heurts avec le milieu, et, pour en éviter le retour, il
doit se tenir à une certaine distance de ce qui peut lui nuire, afin de
percevoir à l’avance et de pouvoir se protéger à temps. Cela est corrélatif
d’un accroissement de la sensibilité de défense, qui sélectionne de mieux en
mieux les influences favorables et les influences nocives. Par exemple,
l’enfant qui, dans sa gourmandise, s’est brûlé en absorbant un bol de chocolat
trop chaud, désormais essaiera d’apprécier la température du bol sans se brûler
et, s’il le faut, fera attendre sa faim.
La sensibilité devient donc une
fonction de vigilance au service de la meilleure adaptation, de l’adaptation à
un milieu d’élection. Au lieu de s’ouvrir à toutes les influences comme le
Dilaté, le Rétracté de front acquiert le pouvoir de se fermer à certaines
d’entre elles, quand la nécessité de sa propre conservation l’y oblige. Par
conséquent, les récepteurs se rétractent, c’est-à-dire qu’ils n’occupent plus
les « saillants » du visage, mais se retirent en arrière comme pour
se mettre à l’abri dans le cadre du visage. Les lèvres rentrent, apparaissent
plus minces et se pressent l’une contre l’autre. Les narines s’abritent
derrière la convexité du dos du nez. Voir figure ci-dessous :
Ce mouvement de retrait, parti des récepteurs, s’étend aux
autres structures du visage, marquant le modelé de zones creuses. Il est
particulièrement significatif dans le profil qu’il tend à redresser (voir
graphique n°18 ci-dessous).
Ce processus de rétraction de front débute parfois très
tôt chez le jeune enfant, mais il n’est alors qu’ébauché.
Le Rétracté de Front correspond au tempérament Nerveux
selon Hippocrate.
La pensée réfléchie est l’apanage de la rétraction
de front, et dans l’ordre volontaire, lui équivaut la maîtrise de soi.
De pensée réfléchie, nous n’en avons pas trouvé chez le
Dilaté ni le Rétracté latéral. Chez le Dilaté, tout est sensation, flair
et instinct. Chez le Rétracté latéral, tout est flair et action. Chez
l’un comme chez l’autre, rien que spontanéité pure et premiers mouvements.
Le Rétracté extrême
Au fur et à mesure que l’individu vieillit, une fois passé
le cap de la maturité, les forces d’expansion faiblissent, et les forces de
conservation prédominent afin d’assurer la prolongation de la vie.
On voit alors le corps se rétracter, se recroqueviller sur
lui-même. Le visage se creuse, se dessèche ; la mâchoire se réduit de par
la chute des dents, tandis que le crâne restant fixe, de par sa structure
exclusivement osseuse, il s’établit une disproportion entre l’ampleur du front
et l’amenuisement du reste. Voir figure ci-dessous :
Un tel processus peut commencer beaucoup plus tôt,
déterminé alors par une prédisposition héréditaire à la rétraction. C’est ainsi
qu’il existe des nourrissons qui ont des visages de “petits vieux”. Et il est
bien compréhensible que ce qui est naturel au vieillard, de par la réduction
croissante de son champ d’expansion, est au contraire anormal chez un être
jeune, puisque indiquant un tarissement prématuré des forces d’expansion.
En résumé nous dirons que :
- Le Dilaté atone est en rapport avec
l’élément Eau et correspond au tempérament Lymphatique
d’Hippocrate.
- Le Dilaté tonique est en rapport avec
l’élément Air et correspond au tempérament Sanguin
d’Hippocrate.
- Le Rétracté latéral est en rapport avec l’élément
Feu et correspond au tempérament Bilieux
d’Hippocrate.
- Le Rétracté de front est en rapport avec
l’élément Terre et correspond au tempérament Nerveux
d’Hippocrate.
Quant au Rétracté extrême il est en rapport
avec un excès de Sec.
Les Types complexes
réguliers
Lorsque le modelé est homogène, c’est-à-dire quand toutes
les parties du visage ont la même structure, on peut conclure à un certain
équilibre dans la répartition de la force vitale aux trois domaines de la vie
instinctive, de la vie affective et de la vie cérébrale. La très large bande
qui sépare les deux types extrêmes : le Dilaté et le Rétracté,
est jalonnée par deux autres types, que nous avions vu précédemment : le Rétracté
latéral et le Rétracté de front, de modelé ondulé.
Mais, la morphopsychologie révèle l’existence d’un autre
groupe très important, caractérisé par le modelé rétracté-bossué. A la
place des sinuosités régulières du Rétracté latéral et du Rétracté de front,
nous avons ici un modelé heurté, où se succèdent, par de brusques changements
de direction, de fortes saillies abruptes et des creux profonds. Saillies très
accusées, cela signifie forte expansion vitale. Creux profonds, cela veut dire
forte rétraction. Au premier abord, il paraît contradictoire qu’un même sujet puisse
avoir à un égal degré deux dominantes contraires, et que leur résultante ne
soit pas nulle. Mais c’est que la psychologie ne se ramène pas à cette
arithmétique grossière où + 1 et - 1 égalent zéro. Nous avons besoin d’une
algèbre plus subtile, où les valeurs négatives ont la même importance que les
valeurs positives.
Le Rétracté bossué
Les Rétracté-bossués sont donc des sujets qui
présentent un conflit, entre deux tendances vitales contraires, qui est porté à
sa plus haute intensité.
L’opposition des Rétractés de front et des
Rétractés-bossués s’illustre bien par la comparaison du balancier. Le Rétracté
de front est comparable à un balancier qu’on écarte légèrement de sa position
d’équilibre ; il y revient rapidement après avoir décrit quelques
oscillations de faible amplitude dans un sens et dans l’autre (expansion et
rétraction). Si, par contre, une forte impulsion est donnée à ce balancier, ses
oscillations seront plus amples dans un sens comme dans l’autre, et il
n’atteindra son équilibre, ni aisément, ni si tôt. Telle est la condition
particulière des rétractés-bossués. Comme les Rétractés de front, ils ont une
vie double : adaptation au monde extérieur, vie sociale, réalisation
d’œuvre d’une part ; et d’autre part vie personnelle, repli en soi, pensée
intérieure. Toutefois, ce qui les caractérise surtout, c’est que chez eux,
chacune de ces deux vies a reçu une impulsion beaucoup plus vigoureuse que chez
les Rétractés de front. D’où des personnalités beaucoup plus complexes,
beaucoup plus riches et qui, du fait même de leur complexité, devront lutter
pour atteindre leur équilibre ; encore ne sont-elles pas toujours assurées
d’y parvenir.
Morphologiquement : le modelé rétracté-bossué se note
à tous les étages du visage.
De face, les contours du cadre ont beaucoup plus de
relief. On voit alterner les saillies que font l’angle de la mâchoire et la
pommette avec les creux de la joue et de la tempe. Voir figures 1 et 2
ci-dessous :
De profil, les saillies bien accusées du menton, du nez,
de la bosse sourcilière alternent avec les creux de la bouche, de la racine du
nez et de la zone moyenne du front. Voir figures 3 et 4.
Ajoutons qu’un tel modelé comporte toujours un
développement bien marqué des os et des muscles, contrastant avec un embonpoint
réduit.
Un second trait caractéristique réside dans la structure
des récepteurs, structure qui traduit, elle aussi, la grande amplitude des
oscillations de l’expansion à la rétraction. Ils sont à la fois ouverts et
fermés. Ainsi la bouche est bien close et enfoncée entre les saillies du
menton et du nez, mais en même temps elle est grande et peut s’ouvrir largement
dans les mouvements d’expansion. De même, le nez est aquilin ou crochu, et son
lobule plongeant abrite fortement les ouvertures narinaires, mais, dans
l’expansion, ces ouvertures s’ouvrent très largement. Enfin les yeux sont
encavés dans une orbite profonde, mais ils sont grands et bien écartés l’un de
l’autre.
De là, Louis Corman, à la suite de Claude Sigaud, obtient
quatre types de rétracté-bossués :
- Le Dilaté Rétracté-bossué.
- Le Rétracté latéral rétracté-bossué.
- Le Rétracté frontal rétracté-bossué.
- Le Rétracté extrême
rétracté-bossué.
Nous pouvons en rester là, car développer ces
quatre types supplémentaires viendrait à alourdir inutilement le sujet. Il
était surtout nécessaire de connaître la notion de rétracté-bossué et c’est ce
que nous avons fait ici.
Les Types
d’expansion partielle
Si les types homogènes ont la même distribution des zones
dilatées et des zones rétractées, avec cette conséquence qu’en eux une
impulsion vitale également répartie en tous les points imprime des caractères
communs aux diverses tendances instinctives (étage du bas du visage) affectives
(étage du milieu du visage et intellectuelles (étage du haut du visage). Par
contre, chez les types d’expansion partielle, l’impulsion vitale se
porte électivement dans une certaine direction, tantôt celle des instincts,
tantôt celle de l’affectivité, tantôt celle de l’intelligence.
Nous allons voir par la suite que ces types d’expansion
sont présents chez le martien, au nez saillant, aux pommettes larges, qui est
un passionné ; Terre, aux mandibules puissantes, est un instinctif ;
Mercure et Soleil, au front vaste, sont des intellectuels.
Lorsqu’un visage présente un des trois étages qui est plus
développé que les autres, c’est qu’il constitue une zone d’expansion, et l’on
peut en conclure que c’est en ce domaine que l’organisme a les échanges les
plus abondants et les plus faciles avec le milieu environnant. C’est dans ce
domaine que le sujet s’épanouit le plus volontiers, qu’il trouve sa meilleure
efficience et les joies de vivre les plus abondantes. Et c’est encore par-là
qu’on a le plus facilement de prise sur lui.
Qui dit expansion localisée à un étage dit rétraction aux
autres. Or, on sait que les zones rétractées sont des zones d’adaptation
difficile, celles-ci ne doivent pas être négligées pour autant, elles
représentent des zones d’hypersensibilité et d’expansion élective. Cela veut
dire qu’en milieu d’élection, ces zones rétractées se comporteront comme des
zones d’expansion, tandis qu’en milieu tout venant, la force expansive de ces
zones, ne pouvant trouver d’issue au-dehors, refoulée par conséquent,
subira un déplacement, se portant vers la zone de plus facile expansion,
laquelle en définitive attire ainsi à elle le maximum des énergies vitales.
Les types
d’expansion caricaturaux
Les figures 1, 2, 3 ci-dessus, présentent une première
illustration des trois types d’expansion. On a intentionnellement figuré dans
chacun de ces portraits une zone d’expansion disproportionnée, et l’effet
obtenu est caricatural. Des types ainsi stylisés se reconnaissent au premier
coup d’œil, et ce sont eux que l’on évoque tout d’abord lorsqu’on parle de
Types instinctifs, affectifs ou cérébraux. Le premier (fig. 1) n’est
qu’instinct et rien d’autre ; le second (fig. 2) rien qu’impulsion
affective ; le troisième (fig. 3) rien que pensée. Mais du fait même de
leur prédominance excessive, ils ont une personnalité mal équilibrée. Si l’on
prétendait les donner pour des modèles de Types d’expansion, on se tromperait
lourdement ; par exemple en affirmant qu’un grand front comme celui de la
figure n°3 indique une grande intelligence. C’est pourtant ce que l’on voit
faire très souvent, sur la foi de règles simplistes.
La conception morpho-psychologique permet d’éviter d’aussi
grossières erreurs. Elle nous conduit à apporter aux notions de base
d’expansion-rétraction l’appoint complémentaire et correctif – d’une notion
essentielle : il faut un équilibre entre les trois zones du visage :
pour qu’une personnalité soit harmonieuse et efficiente, il importe que la
prédominance d’un des étages de la face reste discrète et n’écrase pas les
autres étages.
Conclusion
En conclusion, il ne faudra jamais perdre de vue que l’expansion
est le mouvement vital par excellence. C’est la vie dans son
épanouissement, dans sa croissance, dans sa conquête du monde qui l’entoure et
dans son pouvoir créateur. L’expansion implique un milieu favorable, qui permet
l’extériorisation de toutes les puissances de l’être. C’est donc l’insertion
maxima dans le milieu, le contact facile avec les êtres et les choses.
La rétraction, c’est un arrêt de l’expansion :
toutes les impulsions vitales sont stoppées dans leur élan et ne se manifestent
plus. Mais il ne faut pas en inférer qu’elles sont supprimées.
Non ! Elles sont affectées du signe “moins”, au sens que l’on donne à ce
signe en algèbre, où les valeurs négatives ont autant d’importance que les
valeurs positives. Elles continuent d’exister, non plus au-dehors, mais à
l’intérieur de l’être ; elles ont subi ce que les psychanalystes appelle
un refoulement. C’est donc dire que leur influence sur le caractère n’est pas
moindre, mais qu’elle est souterraine, opérant dans l’inconscient, c’est-à-dire
à l’insu du sujet lui-même.
Les huit
types planétaires
La plus ancienne caractérologie est la classification
astrologique du septénaire planétaire.
Depuis toujours, le chiffre 7 a été le plus vénéré de tous
les peuples. Esotéristes, cabalistes, métaphysiciens, voyaient en lui une
combinaison de ternaire principiel et du quaternaire de la manifestation.
Il y avait d’ailleurs une série de phénomènes qui allaient
par 7 : planètes, jours de la semaine, couleurs, métaux, péchés capitaux,
vertus chrétiennes, sacrements de l’Eglise, etc.
Chaque planète gouvernait un septième du monde animé et
inanimé, et l’homme portait une “signature” d’une ou de plusieurs planètes,
signature qui le “signalait” sous tous ses aspects : dans son corps, son
visage, sa main, son caractère, son intelligence, ses sentiments, sa vie
morale, ses événements, sa destinée…
Ces vieux types planétaires ont leur titre de
noblesse ; ne bénéficient-ils pas du prestige artistique des plus beaux
chefs d’œuvres de la statuaire grecque, tirés de la même source
d’inspiration ?
En fait, ils sortent des fonds des âges, des premières
veines de la mythologie, ce rêve de l’humanité enfant ; des premières
grandes intuitions de l’inconscient collectif !
Pour être les plus anciens, ils sont peut-être les plus
vrais ; ils sont en tous cas les plus vivants.
Cette vieille caractérologie survit toujours, comme une
vérité qui surnage à travers marées et tempêtes de la recherche humaine.
N’est-ce pas significatif que la plus officielle des
caractérologies (celle du professeur René Le Senne) soit issue des types de
Heymans et Wiersma qui n’avaient pu se débarrasser dans leur système des types
Vénus et Mars ?
Dans son ouvrage Caractère et Visages (P.U.F.) le
professeur Roger Muchielli se réfère constamment
aux indices planétaires.
De son côté, le professeur Etienne Souriau
dans son ouvrage Les deux cent mille situations dramatiques
(Flammarion), ne trouvait pas de meilleure explication psychologique de la
dramaturgie théâtrale que celle du système planétaire.
Il est évident que si ces types correspondent à la réalité
psychologique de l’homme, ils ne peuvent que se retrouver sous de nouvelles
formes dans les classifications modernes.
Or, on a souvent ajouté aux 7 planètes un huitième type
représenté par la Terre, type même du “terrien”, soumis aux lois de la
pesanteur, espèce de primitif d’où nous sommes tous issus et qui demeure en
nous plus ou moins. Est-ce une coïncidence ?
Certains ont tenté de faire correspondre les huit types
planétaires avec les huit types des autres typologies ; mais il faut bien
se garder de rapprochements aussi arbitraires.
Louis Corman a utilisé ces types
planétaires, et on lui doit d’avoir précisé les morphologies de cette typologie
planétaire.
Avant d’étudier les types planétaires, et pour être tout à
fait complet, nous allons voir les formes du nez.
1. Nez
“érotique” : dos large et convexe. Lobule bourgeonnant, on dit aussi
“tombant”.
2. Nez “cupide” :
dos large et droit. Lobule tombant.
3. Nez
“aquilin” : dos convexe, aquilin.
4. Nez “busqué” :
dos convexe, busqué.
5. Nez
“rond” : dos concave.
6. Nez “plat” : dos étroit, à lobule
pointu.
7. Nez
“ondulé”
8. Nez
“rétracté-bossué” : nez sinueux.
Le Type
Soleil
Morphologiquement : Il ressemble à Mercure
mais le corps est plus petit, de structure fine et délicate. De même son visage
est fin et dessine un triangle évasé dans le haut. Mais aux formes plates et
sèches de Mercure s’oppose ici des formes plus nourries et d’une jolie courbe.
Les lèvres sont fines mais délicatement charnues.
C’est toutefois au niveau de l’étage cérébral que les
différences sont les plus accusées. Le front est plus grand que chez Mercure,
légèrement marqué de rétraction dans sa partie basse, au niveau des tempes,
mais particulièrement développé dans sa partie haute qui dessine un plein
cintre très arrondi. Les yeux sont grands, clairs, d’expression franche et
lumineuse. Les cheveux sont blonds.
Main petite, ovale, très effilée vers l’extrémité des
doigts, peu musclée, mais assez ferme cependant.
Paume plus petite que les doigts. Doigts longs, coniques,
effilés à leur extrémité. Pouce moyen, bien détaché.
Le Type Lune
Morphologiquement : Il a un corps gros et mou,
comme soufflé, constitué de plus de chair que d’os.
Son visage est arrondi, “en pleine lune”. Les traits en
sont bouffis et affaissés. La mâchoire s’alourdit d’un double et même triple
menton. Sa bouche est molle, entrouverte. Le nez est court, épaté. Les yeux
sont globuleux ; ses paupières tombantes, d’expression vague. Son front
est grand, peu différencié, arrondi, mais non en plein cintre comme celui du
Solaire, car il dessine au contraire une ogive. Ses cheveux et ses sourcils
sont rares, clairsemés. Son teint est blafard.
Main longue, de forme ovale, dépourvue de muscles, mais
grasse, fréquemment froide.
Paume égale aux doigts.
Doigts longs, fuselés, c’est-à-dire larges à leur racine
et coniques à leurs extrémités. Pouce petit, disloqué.
Le Type
Mercure
Morphologiquement : Il est doté d’une part
d’expansion cérébrale et d’autre part de formes fines, graciles. Grand ou
petit, il est léger, d’ossature délicate, de muscles fins. C’est un être
aérien, dont les “pieds ailés” (Hermès-Mercure) se posent à peine sur le sol.
Le visage à la forme d’un triangle à pointe inférieure.
Les traits en sont délicats : mâchoire fine au menton pointu, bouche aux
lèvres minces et très mobiles, nez fin aux ailes frémissantes, yeux petits et
d’une très grande mobilité, sourcils dessinant sur le front un pinceau délicat.
Le front, partie maîtresse du visage, est grand, évasé
vers le haut, de modelé assez plat.
La main est assez étroite de longueur moyenne, en forme de
losange dont la largeur maxima est à la base des doigts. Elle est ferme et
sèche.
La paume est égale ou inférieure aux doigts et musclée.
Doigts longs, arrondis au bout, parfois légèrement noueux
aux jointures. Le pouce est grand et bien détaché.
Le Type Vénus
Morphologiquement : la taille est plutôt
petite mais peu musclée, toutes ses formes corporelles sont en arrondies,
adoucies par l’embonpoint graisseux. Les épaules sont étroites et tombantes, la
plus grande largeur du tronc étant au niveau du ventre et du bassin. Elle
appartient au type Dilaté.
Le visage est arrondi, potelé, de courbes gracieuses. La
peau est claire, blanche ou rosée. La mâchoire est ronde, avec un angle
estompé, le menton est arrondi, portant sur son milieu une fossette. La bouche
est grande ; les lèvres sont épaisses et vermeilles, de consistance
tendre. Le nez est petit, potelé, droit ou à retroussette. Les yeux sont
grands, bien ouverts, d’expression douce. Les cheveux sont fins et soyeux.
Main de grandeur moyenne, de contour ovale. Assez bien
musclée, mais “potelée” avec fossettes au dos. Paume plus grande que les
doigts, elle est carrée-ovale.
Le Type Mars
Morphologiquement : Il est de taille plutôt petite, tout en
muscles, de bassin étroit et de thorax large.
Son visage est court, ramassé sur lui-même, de modelé dur,
osseux. La mâchoire est basse, avec des angles forts et un menton court et
saillant. Les pommettes sont saillantes, le nez est aquilin et pointant en
avant, les ailes du nez sont saillantes. Ses yeux sont d’expression ardente,
relevés en dehors, comme les sourcils. Les cheveux sont drus et durs, portés en
brosse. L’ensemble des deux étages inférieurs saille en avant, en “museau”.
Par contre, le front est petit, très incliné en arrière,
peu différencié, mais avec une saillie très prononcée de la bosse sourcilière.
La main est de grandeur moyenne, de forme hexagonale,
épaisse, dure, et musclée.
La paume est plus grande que les doigts, épaisse, et dure.
Doigts court.
Le Type
Jupiter
Morphologiquement : Son corps est assez
massif, comme celui de la Terre, mais moins osseux, moins musclé, et doté de
plus d’embonpoint.
Son visage est large, bien en chair, de forme
rectangulaire à angles arrondis, avec un bâti osseux solide, mais enveloppé
d’embonpoint. Les trois étages s’équilibrent. Sa mâchoire est solide, d’angle
bien marqué quoique arrondi. Ses joues sont pleines ; son menton souvent
épais et double. Sa bouche est grande, les lèvres charnues et vermeilles. Le
nez est fort, charnu, souvent plongeant du bout. Les yeux sont grands, bien
ouverts, d’expression chaude. Son teint est clair, rosé. Son crâne est large,
arrondi, fréquemment chauve. Le front est de modelé arrondi, mais souvent avec
un début de différenciation qui introduit un peu de cet élément que nous avons
nommé la rétraction de front.
Main de grandeur moyenne, de contour rectangulaire
arrondi, épaisse, musclée, mais en même temps “potelée” donc moins dure que
chez le terrien.
Paume de forme carrée, épaisse, charnue.
Doigts, de forme cubique, arrondie. Pouce bien développé.
Le Type
Saturne
Morphologiquement : C’est un être, en général,
de grande taille, tout en os et en muscles, mais sans embonpoint aucun.
Son visage est allongé, osseux, tout en creux et en bosse,
de peau brune ou à tout le moins mate. Sa mâchoire est plus haute que large. La
bouche est pincée, aux lèvres comme rentrées. Son nez est osseux, étroit, aux
ailes recroquevillées. Les yeux sont encavés dans l’orbite, d’expression sévère
ou inquiète. Son front est de modelé rétracté-bossué, avec des tempes creuses
et des reliefs très marqués. Les cheveux sont foncés et abondants.
Main grande, de forme allongée, d’épaisseur moyenne, dure,
musclée, recouverte d’une peau sèche, sans doublure graisseuse, d’où la saillie
des os et des tendons : main “décharnée”.
Le Type Terre
Morphologiquement : Il a d’une part une prédominance
instinctive et d’autre part des formes lourdes, massives. Son corps est de
bonne taille, mais surtout massif et lourd, d’ossature et de muscles, en forme
de trapèze à base inférieure, reposant sur le socle d’une large mâchoire.
Le menton est large. La bouche est grande, avec les lèvres
épaisses et dures. Le nez est puissant et lourd, étroit à la racine, large au
bout ; les ailes en sont lourdes et peu mobiles. Les yeux sont plutôt petits,
d’expression fixe et pesante. Les sourcils sont très drus. Le front est petit,
constitué presque entièrement par une énorme bosse sourcilière.
Main grande, de forme générale carrée ou rectangulaire,
très épaisse et très dure – Peau sèche et calleuse.
Paume grande, épaisse, dure, très musclée, plus grande que
les doigts.
Doigts de section carrés, courts, à l’extrémité spatulée
ou carrée. Peu de délié, peu d’envergure.
En Résumé
Les types morphologiques en rapport avec les planètes,
décrits ci-dessus, sont des types simples. Or, l’individu a rarement les traits
aussi simples, puisque nous savons qu’il y a une dominante, qui peut être
unique ou double, c’est selon, mais qui de surcroît se corrige par une tendance
sous-dominante, qu’il faudra intégrer à ces descriptions. C’est ainsi, qu’une
dominante martienne sera accompagnée, par exemple, par une sous-dominante de
Vénus-Jupiter, par conséquent, nous serons en présence d’un type Mars – Vénus –
Jupiter et s’il doit y avoir corrélation entre l’astrologie et la morphologie,
nous devrons être en présence d’un individu qui présente un mélange de ces
trois types planétaires. Ce qui n’est pas évident…
En outre, si nous prenons deux individus marqués par le
même faisceau de dominantes, par exemple : Mars – Vénus – Jupiter :
le premier peut très bien être marqué par Jupiter au niveau de l’étage
inférieur ; par Vénus au niveau de l’étage moyen et Mars, marquera la partie
supérieure de son visage. Quant au second, ses dominantes peuvent s’agencer
différemment : Mars en partie inférieur, Jupiter à l’étage moyen et Vénus
à l’étage supérieur, etc.
Enfin, le regard d’un morphologue et le nôtre sont aux
antipodes. En effet, lorsque nous comparons deux personnes, nous allons
immédiatement voir qu’elles ne se ressemblent pas : X, sera blond aux yeux
bleus, avec un gros nez et une grosse bouche ; Y, de son côté, sera brun
aux yeux noirs avec un petit nez et une bouche fine. Pour nous rien ne les
rapproche, et pourtant ! Si un morphologue passait par là, peut-être nous
montrerait-il que X et Y ont le même modelé, que leur même front sont
identiques, etc.
En guise de travaux pratiques, j’aurais très bien pu
mettre côte à côte, le thème d’Hector Berlioz et son portrait, puis me lancer
dans des conjectures hasardeuses que je refuse. Ceci pour deux raisons :
la première, c’est que je ne suis pas morphologue, par conséquent, je serais
incapable de vous dire où est Mars sur son visage et la seconde, je ne suis pas
en possession d’ouvrages de morphologie dans lesquels l’auteur, morphologue,
nous montre que tel personnage est marqué physiquement par telle planète à
l’étage moyen et tel autre à l’étage supérieur, etc.
En revanche, Louis Corman qui a beaucoup
utilisé la classification planétaire, a donné des portraits de personnages,
plus ou moins fictifs, où il décrit l’influence planétaire. Ainsi, une telle
étude est très enrichissante pour nous astrologues puisqu’elle nous habitue à
percevoir les traits caractéristiques propres aux planètes, c’est donc ce que
je me propose de vous donner en guise de travaux pratiques.
Au centre : Soleil, caractérisé
par : 1) La prédominance de l’étage cérébral. 2) La grande
finesse des traits. 3) La partie arrondie.
Fig. 1 – Soleil-Vénus. Se
lisent : Soleil, dans la finesse des traits, l’ampleur du front, la
beauté du regard. Vénus, dans le modelé arrondi et la bouche.
Fig. 2 – Soleil-Vénus-Saturne. Se
lisent : Soleil, dans la finesse des traits, l’ampleur du front,
l’harmonie des proportions. Vénus, dans le modelé arrondi. Saturne,
dans l’allongement du visage, l’enfoncement des yeux, la petite bosse du nez.
Fig. 3 – Soleil-Saturne. Se
lisent : Soleil, dans la finesse des traits, et l’ampleur arrondie
du front. Saturne, dans l’allongement du visage, les creux des yeux et
des tempes.
Fig. 4 – Soleil-Terre. Se
lisent : Soleil, dans la finesse de certains traits (lèvres, nez),
et dans la magnifique ampleur du front. Terre, dans la massivité de
toutes les parties, et le modelé vigoureux.
LUNE
Au centre : Lune, caractérisé
par : 1) La prédominance de l’étage cérébral. 2) La mollesse
et l’atonie des traits (joues affaissées, bouche molle, paupières tombantes,
regard vague, front rond indifférencié).
Fig. 1 – Lune-Vénus. Se lisent :
Lune, dans la forme arrondie, la mollesse des traits, l’œil atone. Vénus,
dans l’ampleur de la mâchoire et le dessin plus net des lèvres.
Fig. 2 – Lune-Mars. Se lisent : Lune,
dans la mollesse de la bouche et du menton (qui est en retrait), dans l’arrondi
indifférencié du front, et dans l’expression rêveuse des yeux. Mars,
dans la forte saillie en avant de l’étage moyen, la forme du nez en bec
d’aigle, et l’obliquité de l’oreille.
Fig. 3 – Lune-Terre. Se lisent :
Lune, dans l’étage cérébral, le front vaste et arrondi, les yeux clairs,
aux paupières tombantes. Terre, dans la massivité de toutes les parties,
spécialement de la mâchoire.
Fig. 4 – Lune-Saturne-Mercure. Se
lisent : Lune et Mercure, dans l’ampleur de l’étage
cérébral. Lune encore dans la flaccidité des joues et du menton. Saturne,
dans les creux et les bosses.
MERCURE
Au centre : Mercure, caractérisé
par : 1) La prédominance de l’étage cérébral. 2) La grande finesse
des traits.
Fig. 1 – Mercure-Vénus-Lune. Se
lisent : Mercure, dans l’ampleur du front et l’effilement du
menton, la finesse des lèvres et des ailes du nez, la mobilité et la froideur
du regard. Vénus, dans le modelé assez arrondi, la largeur du dos du
nez. Lune, dans l’ampleur arrondie du front, qui est disproportionné
avec le reste.
Fig. 2 – Mercure-Vénus. Se
lisent : Mercure, dans la finesse des traits, le menton pointu, les
lèvres et les narines légères, l’œil petit et mobile. Vénus, dans le
modelé arrondi.
Fig. 3 – Mercure-Mars-Saturne. Se
lisent : Mercure, dans la finesse générale des traits et l’ampleur
du front. Mars, dans l’inclinaison des lignes du profil, la saillie du
menton, la forme convexe du nez et la vivacité des narines. Saturne,
dans le modelé tout en creux et en bosses.
Fig. 4 – Mercure-Saturne-Soleil. Se
lisent : Mercure, dans la finesse des traits et l’ampleur du front.
Saturne, dans le modelé en creux et en bosses. Soleil, dans
l’ampleur arrondie du front à sa partie supérieure. Il y a ici un déséquilibre
entre crâne et mâchoire.
VÉNUS
Au centre : Vénus, caractérisé
par : 1) Une légère prédominance des deux étages inférieurs. 2)
Le modelé arrondi, la douceur des traits.
Fig. 1 – Vénus-Mercure. Se
lisent : Vénus, dans l’épanouissement des formes, la mimique douce
et souriante. Mercure (au second plan), dans la finesse et la mobilité
particulière des yeux et des lèvres.
Fig. 2 – Vénus-Terre. Se
lisent : Vénus, dans la rondeur des formes (voyez les joues, le cou,
le menton, la bouche, le nez) et la douceur du regard. Terre, dans la
lourdeur générale du type.
Fig. 3 – Vénus-Mars-Terre. Se
lisent : Vénus, dans la lèvre inférieure et le nez charnu, dans les
regards des yeux bien écartés (zone inter-sourcilière calme). Mars, dans
le modelé plus ferme, l’obliquité des lignes (menton, nez, front). Terre,
dans une certaine lourdeur des formes.
Fig. 4 – Vénus-Mercure-Lune. Se
lisent : Vénus, dans le modelé rond, la forme du nez, celle du
front, et la douceur des yeux. Mercure, dans l’affinement du menton, des
lèvres, des sourcils, et l’évasement du front. Lune, dans l’ampleur
arrondie du front ainsi que dans la légère inclinaison des yeux “à la Greuze”.
MARS
Au centre : Mars, caractérisé
par : 1) La dominante des deux étages inférieurs (surtout l’étage
respiratoire c’est-à-dire moyen). 2) L’obliquité de toutes les lignes du
profil, la tonicité du modelé, et l’intensité de l’expression.
Fig. 1 – Mars-Vénus-Saturne. Se
lisent : Mars, dans la dominante de l’étage affectif, dans le
modelé assez ferme et dans l’obliquité des yeux. Vénus, dans les joues
et le menton arrondis, les lèvres charnues et l’expression des yeux. Saturne,
dans le redressement du front et son modelé tourmenté.
Fig. 2 – Mars-Vénus-Mercure. Se
lisent : Mars, dans la dominante affective, la saillie du nez, du
menton, de l’angle mandibulaire, et dans l’obliquité des lignes. Vénus,
dans un certain arrondi du modelé et dans la saillie de la lèvre inférieure. Mercure,
dans l’affinement des traits (lèvres, narines, sourcils) et l’ampleur du front.
Fig. 3 – Mars-Terre. Se lisent :
Mars, dans l’obliquité des lignes du profil, la saillie du menton et du
nez, l’intensité du regard. Terre, dans la massivité des formes et la
largeur de la bouche.
Fig. 4 – Mars-Saturne. Se
lisent : Mars, dans la dominante affective, la saillie du nez et du
menton, la fermeté du modelé et de la mimique. Saturne, dans les creux
et les bosses, l’enfoncement des yeux, la bosse du nez.
JUPITER
Au centre : Jupiter, caractérisé
par : 1) L’équilibre des trois étages. 2) L’épaisseur des
chairs, qui l’apparente à la Terre. 3) Le modelé arrondi.
Fig. 1 – Jupiter-Mars-Soleil. Se
lisent : Jupiter, dans l’équilibre des trois étages, l’épaisseur
des chairs et le modelé arrondi. Mars, dans une certaine fermeté des
contours, la saillie convexe du nez et aussi du menton, l’expression intense du
regard. Soleil, dans l’ampleur du front surtout à sa partie haute et
dans la lumière du regard.
Fig. 2 – Jupiter-Vénus. Se
lisent : Jupiter, dans l’équilibre des trois étages, l’épaisseur
des chairs (nez, joues, lèvres, nuque) et le modelé arrondi. Vénus, dans
la mollesse des courbes, la forme régulièrement arrondie du front et la douceur
du regard.
Fig. 3 – Jupiter-Mars. Se lisent :
Jupiter, dans l’équilibre des étages, l’épaisseur des chairs et le
modelé arrondi. Mars, dans l’obliquité des lignes (nez, front,
oreilles), la saillie convexe du nez, et une certaine fermeté (les lèvres par
exemple).
Fig. 4 – Jupiter-Saturne-Soleil. Se
lisent : Jupiter, dans l’équilibre des étages et l’épaisseur des
chairs (surtout à l’étage inférieur). Saturne, dans l’allongement du
visage, la fermeté du modelé, surtout à l’étage supérieur (creux de l’orbite et
de la tempe). Soleil, dans l’ampleur du front et son évasement à la
partie supérieure.
SATURNE
Au centre : Saturne, caractérisé
par : 1) Le modelé tout en creux et en bosses (lignes brisées, œil
enfoncé dans l’orbite…, etc.)
Fig. 1 – Saturne-Mars-Vénus. Se
lisent : Saturne, dans l’allongement du visage et le modelé heurté,
qu’atténue toutefois l’influence de Vénus-Mars, dans la saillie du
menton, la largeur des pommettes et l’obliquité des yeux. Ajoutons-y un élément
secondaire du Soleil dans l’épanouissement du front.
Fig. 2 – Saturne-Vénus. Se
lisent : Saturne, dans l’allongement et dans le modelé (saillie des
pommettes, bosse du nez ; creux des joues, des tempes et des orbites,
insertion des cheveux en épi). Vénus, dans la courbe de la mâchoire, la
forme de la bouche, le lobule du nez, la douceur du regard.
Fig. 3 – Saturne-Mars-Terre. Se
lisent : Saturne, dans l’allongement et les creux (tempes et
orbites). Mars, dans l’obliquité des lignes (front, sourcils), la
saillie des pommettes et du menton. Terre, dans la massivité des formes.
Fig. 4 – Saturne-Mercure-Lune. Se
lisent : Saturne, dans le creux du modelé. Mercure, dans la
gracilité de la mâchoire, du nez, et dans l’évasement du front. Lune, dans la
saillie en boule de la partie haute du front, et la chute des paupières
supérieures, avec l’expression atone qu’elle donne au regard.
TERRE
Au centre : Terre, caractérisée
par 1) La dominante de l’étage instinctif. 2) La massivité des
formes.
Fig. 1 – Terre-Vénus. Se
lisent : Terre, dans la massivité des formes et l’ampleur de
l’étage instinctif. Vénus, dans le modelé arrondi des joues, du menton
et du nez.
Fig. 2 – Terre-Vénus. Se
lisent : Terre, dans la massivité des formes et l’ampleur de
l’étage instinctif. Vénus, dans l’arrondi du modelé, les lèvres charnues
et l’expression adoucie des yeux.
Fig. 3 – Terre-Saturne. Se
lisent : Terre, dans la prédominance de l’étage instinctif et la
massivité des formes (menton, nez, largeur de la bouche). Saturne, dans
l’allongement et dans les creux du modelé (les yeux enfoncés, les tempes
creuses).
Fig. 4 – Terre-Jupiter. Se
lisent : Terre, dans la massivité des formes et la mâchoire carrée.
Jupiter, dans l’arrondi du modelé et le développement du front.
LES PÉRIODES
DE L’EXISTENCE
Les âges planétaires
Nous avions vu simplement et sans explication, que les
âges de la vie, symboliquement, se rattachent aux planètes du septénaire.
En effet, non seulement les astrologues anciens, comme
Claude Ptolémée, mais aussi des philosophes comme Arthur Schopenhauer, ont
découpé le cours de l’existence de la vie humaine en sept phases suivant
l’ordre naturel des sept planètes du septénaire.
De son côté, le sculpteur Maurice Munzinger
qui a beaucoup travaillé sur les relations entre les formes du corps et
l’astrologie a établi une typologie en se basant sur la théorie des périodes
planétaires qui vaut d’être connue. En outre, concernant la morphologie des
types planétaires, ses renseignements physiques vont dans le sens de Louis
Corman et c’est ce que nous allons voir en détail.
Ainsi, tout être humain, s’il ne meurt pas prématurément,
passe nécessairement par cette série de métamorphoses correspondant aux
caractéristiques de chaque planète (ou les huit, si l’on inclut la Terre). Voir
figure ci-dessous :
D’ailleurs, cette courbe d’évolution ne fait que
reproduire un processus universel qui veut que tout être vivant, animal ou plante,
passe par trois phases essentielles de la naissance à la mort :
croissance, épanouissement et déclin.
Au niveau élémental, l’être part de
l’immobilité ou du Froid, il croît ; il se développe et
s’anime dans l’humidité et la chaleur ; et
enfin ayant atteint le point culminant de son épanouissement, il se refroidit
et se dessèche graduellement avant de se décomposer, telle la
feuille morte privée de sève.
Faisons remarquer que les figures du tableau ci-dessus ont
été intentionnellement fortement “stylisées” et poussées jusqu’à la caricature
afin de marquer les traits typiques et les différences. Il en résulte qu’un
seul sujet ne saurait, au cours de sa vie, épouser rigoureusement et
successivement toutes ces particularités.
En fait, chacun de nous, en traversant ces diverses
périodes, ne peut qu’ébaucher passagèrement et très inégalement la plupart de
ces types. Parmi ceux-ci, nous réaliserons et incarnerons surtout le ou les
types qui se rapportent aux planètes qui – à la naissance – nous ont marqués ou
“signés” plus fortement. De plus, – et c’est là où c’est intéressant – c’est à
l’âge en accord avec leur nature que ces “planètes maîtresses” manifesteront
avec le plus d’intensité les tendances qui leur sont propres, en réalisant le
plus parfaitement le type qui leur correspond.
Ceci explique pourquoi tel individu présente tous les
traits typiques de l’âge privilégié où ses tendances natives se sont affirmées,
âge auquel d’ailleurs il semble fixé.
Ainsi, un sujet lunaire, c’est-à-dire signé par la Lune,
donc de type enfantin, conservera les traits de l’enfance toute sa vie, et il
en gardera la nostalgie, incurablement craintif, rêveur, candide, même à un âge
avancé.
Par contre, un enfant saturnien, anticipant cette fois sur
l’évolution normale, se montrera prématurément trop sévère, trop vieux pour son
âge.
Le petit bonhomme jupitérien, épanoui et réjoui,
n’attendra pas la cinquantaine pour avoir le sentiment de son importance,
tandis que le mercurien, vif, léger, sautillant, papillonnant, épris de nouveauté,
restera toujours ainsi, comme fixé à son adolescence.
1. – TERRE : L’Ancêtre, la race, l’ébauche dans la matière
première.
2. – LUNE : Le Nourrisson.
3. – MERCURE : L’Adolescent, l’Ecolier.
4. – VÉNUS : La Jeune Fille.
5. – SOLEIL : Le Jeune Homme.
6. – MARS : L’Homme fait.
7. – JUPITER : L’Homme mûr.
8. – SATURNE : Le Vieillard.
Pour peu que l’on examine le tableau ci-dessus, nous
remarquons qu’en se transformant au cours de la vie, l’Etre passe par une série
d’alternances :
Tantôt il se développe librement (surtout
quantitativement) en s’épanouissant dans l’ambiance (types Lune-Vénus-Jupiter),
tantôt il se resserre en se retirant quelque peu de cette ambiance pour
“travailler” sur lui-même, tendu surtout vers la qualité (types Mercure-Soleil-Saturne).
La tendance ou la poussée est donc alternativement
horizontale (extensivité) et verticale (intensivité). Seul Mars accuse un
développement dans les deux sens ; il est carré.
Les types développés horizontalement seront surtout
corporels, instinctifs, affectifs. Ceux développés verticalement seront plus
abstraits, volontaires ou intellectuels.
Notons également que les types verticaux ont un
développement plus grand de la partie supérieure et les types horizontaux de la
partie inférieure. Exemple : le vénusien, horizontal, instinctif et
affectif, type féminin, ovale à base plus large en rapport avec la largeur des
hanches ; le solaire, vertical, cérébral et volontaire, type masculin,
ovale avec prédominance supérieure en rapport avec la largeur des épaules.
Autrement dit, au cours de son existence, l’individu passe
par des phases successives de détente et de tension, de dilatation
et de rétraction, que nous allons étudier en détail.
Cette oscillation perpétuelle entre deux pôles, cette
succession de flux et de reflux, font penser à ce Rythme universel, cher à
Johann Goethe, de diastole et de systole.
Il semble que par rapport à l’ambiance, la personnalité
réagit tantôt sur un mode uranien (Mercure-Soleil-Mars-Saturne) de
sécheresse, d’indépendance et de refus, tantôt sur un mode neptunien
(Terre-Lune-Vénus-Jupiter) d’humidité et d’imprégnation.
Si l’on considère qu’Uranus et Neptune représentent des
forces originelles auxquelles on peut rapporter les planètes du septénaire, il
est possible de constater que chaque planète sèche participe de la nature
uranienne en en présentant un aspect particulier, et chaque planète humide, la
nature neptunienne manifestée partiellement. Il ne saurait cependant être
question qu’Uranus soit une addition et même un mélange de
Mercure-Soleil-Mars-Saturne ; il est un symbole spécifique, irréductible à
d’autres valeurs planétaires. Quoi qu’il en soit, la “famille” des planètes
sèches reconstitue bien les éléments de l’univers symbolique d’Uranus. De même,
les planètes humides réalisent analytiquement le mode de Neptune et se
ressemblent comme les enfants d’un même père.
En résumé, nous sommes en présence de deux familles
planétaires :
D’une part, les planètes sèches, rétractées, intensives,
de nature rationnelle et volontaire, donnant un développement vertical, avec
une propension à l’orgueil : désir de grandir, de se surpasser,
d’être un surhomme ; tendance à se mettre à part, en se détachant de
l’ambiance, à se soustraire aux contraintes extérieures, à se refuser à
l’instinct, etc., autant de caractéristiques uraniennes.
D’autre part, les planètes humides, dilatées, extensives,
de nature instinctive, donnant un développement horizontal avec tendance à la
sensualité ; besoin de s’étendre, de se fondre dans l’ambiance, de
s’intégrer à la vie universelle, de participer au Tout, etc, tout un ensemble
de propriétés neptuniennes.
Les Périodes
planétaires
Nous allons étudier en détail les sept périodes de
l’existence.
1.
– L’âge de la Lune (tempérament Lymphatique
d’Hippocrate)
L’enfant, de sa naissance jusqu’à sept ans, mais plus
particulièrement le “nourrisson”.
Son organisme est imprégné d’eau jusqu’à 70%. C’est un
lymphatique d’abord passif et somnolent ; un végétatif qui tête et dort,
un digestif qui se nourrit pour croître. Nous sommes à l’âge des contes de fée,
du rêve, du merveilleux.
C’est une période de pleine dilatation.
Morphologie : forme très ronde ;
bouffissures, tout en ventre.
Péché capital : la Paresse.
2.
– L’âge de Mercure (tempérament Nerveux
et Sec)
Seconde période de croissance ; type intermédiaire,
de passage entre la petite enfance et adolescence (pré-puberté), de 7 à 14 ans.
Le type de l’écolier, du “galopin”. Période de mue, de
transformation rapide, instable et inquiète.
La différenciation sexuelle s’ébauche ; beaucoup de
questions se posent à sa curiosité ; en même temps, l’intelligence
s’éveille, et avec elle, le discernement, le jugement, la compréhension. L’être
s’affine, se cultive, choisit et s’adapte.
C’est une phase d’élaboration, de travail, d’acuité, de
tension interne, de prise de conscience, enfin de rétraction.
Morphologie : montée en asperge ;
allongement des membres, développement des articulations et des
extrémités ; forme allongée, sèche, pointue.
Péché capital : l’Envie.
3.
– L’âge de Vénus (tempérament Sanguin-Lymphatique)
L’épanouissement, la fleur de la jeunesse, surtout pour la
jeune fille (le jeune homme n’atteindra son développement complet que plus
tard).
Amour, tendresse, rayonnement de beauté, développement de
la sexualité.
C’est une période de dilatation.
Morphologie : Les proportions
s’équilibrent, ovale plein, très arrondi ; formes souples et gracieuses.
Péché capital : la Luxure.
4.
– L’âge du Soleil (tempérament Bilieux).
Type du jeune homme accompli, du héros.
Epris d’idéal, de perfection, visant à la domination, à la
maîtrise, exalté, ambitieux, absolu, mais non sans générosité, prêt à tous les
héroïsmes, plein de grands et beaux projets, d’ailleurs difficiles à réaliser.
On exige la perfection, la qualité. C’est une phase de
tension, de durcissement, d’acuité, de rétraction.
Morphologie : Ovale long, tendu ;
forme haute, allongée, élégante.
Péché capital : l’Orgueil.
5.
– L’âge de Mars (tempérament Bilieux-Sanguin)
On combat pour s’imposer. C’est, aux prises avec les
réalités, la mise en œuvre, la réalisation des ambitions de l’âge solaire.
Domination et conquête, avec des alternatives d’échecs et de succès, de replis
et de décharges, de ramassements et de bonds.
de suractivité, de conflits et
de luttes, de rétraction (on pourrait dire de concentration) et de dilatation
(explosive).
Morphologie : rude, heurtée, anguleuse,
musclée ; un rétracté-bossué pour parler comme Sigaud.
Péché capital : la Colère.
6.
– L’âge de Jupiter (tempérament Sanguin-Lymphatique)
Après le tumulte de Mars, Jupiter apporte un apaisement.
La vitalité est encore puissante (voire bouillante quelquefois), mais on se
modère car l’on commence à s’essouffler. On aspire à prendre un peu de répit
pour jouir du résultat de ses efforts, du fruit de son travail. On prend du
ventre, on recherche le confort et l’on est un tantinet gourmand… On vit dans
la commodité et l’on est en général assez amateur de tout ce qui est beau et
bon. On prend goût à la régularité, à l’ordre, à la stabilité. On trouve même
du bonheur à fumer tranquillement sa pipe, dans son jardin, en regardant jouer
ses petits-enfants.
C’est une période d’épanouissement (le dernier car Saturne
vous regarde déjà de son œil sévère). En effet, on constate dans cette
plénitude, dans cette dilatation, une certaine rétraction « latérale et
frontale » comme dirait le Dr Corman, laquelle dénote que déjà le
dessèchement et le refroidissement saturniens font sentir leurs effets.
On peut dire que chez Jupiter, le Sanguin commence à se
saturniser.
Morphologie : forme pleine, charnue,
ventrue, arrondie, élastique, entre la sphère et le cube.
Péché capital : la Gourmandise.
7.
– L’âge de Saturne (tempérament Nerveux
et Froid)
Cette fois, les forces déclinent ; la vitalité est
bien diminuée. L’être se replie sur lui-même en se desséchant et en se
refroidissant. On peut le voir se figer dans une attitude définitive,
s’entourer de protection comme une momie de bandelettes, se durcir jusqu’à se
minéraliser. Car il s’agit de s’épargner pour durer : chi va piano va
lontano…
C’est la rétraction définitive, le retour à la terre.
Morphologie : On se ride, on se
ratatine ; formes sèches et dures, longues et rectilignes, tendant au parallélépipède.
Péché capital : l’Avarice.
Concernant les tempéraments (selon Hippocrate) que
Munzinger accorde à la planète Mars : Bilieux-sanguin est tout à fait
discutable, car pour nous Mars est Bilieux, de même que Jupiter
est Sanguin, comme nous l’avions démontré dans le Cours n°1 du Deuxième
Niveau Les Tempéraments Selon Hippocrate.
En outre, ces quatre fonctions vitales coexistent
nécessairement chez tout individu dans la mesure où 1°) il s’alimente
(tempérament Lymphatique-Eau) ; 2°) il respire (tempérament Sanguin-Air) ;
3°) il pense (Nerveux-terre) ; 4°) il veut ou agit (Bilieux-Feu).
Le plus souvent, comme nous le savons, il s’établit une hiérarchie entre ces
fonctions, dont une ou deux dominent.
Les
transaturniennes
Concernant les planètes invisibles : Uranus, Neptune
et Pluton, ces planètes ne correspondent pas avec une structure morphologique,
dans le sens où il n’y a pas de “type uranien” ou de “type neptunien” comme il
y a un “type saturnien” ou un “type jupitérien”. Uranus, Neptune et Pluton
s’expriment dans les visages davantage par les expressions que par les formes.
Néanmoins, il semble exister une certaine tendance morphologique uranienne et
neptunienne à l’image des symboles hiéroglyphiques comme le montre le dessin
ci-dessous, Uranus est rétracté et Neptune dilaté.
Louis Corman
Louis Corman est né le 19 février
1901 à Roubaix (Nord) à 13 heures.
Malheureusement, nous ne connaissons rien de sa vie, si ce
n’est ce petit abrégé très succinct qui est le suivant :
“Le Docteur Louis Corman est le fondateur de la
Morpho-psychologie, science qu’il a fondée en 1937, et qui est celle des relations
entre la forme et le psychisme. Il l’a expérimentée pendant les quarante années
durant lesquelles il dirigea l’hôpital psychiatrique de Nantes. Il a mis
l’accent sur la loi de dilatation et de rétraction, et, sur la loi de tonicité.
Admirateur de Nietzsche il a consacré au philosophe allemand, un ouvrage :
Nietzsche, philosophe des profondeurs. Son dernier ouvrage a pour titre Amour
et Narcissisme.”
Son thème présente une culmination des luminaires opposés
à Mars angulaire au FC, opposition reliée à Jupiter conjoint à Saturne
angulaire au DS.
Avec cette constellation ainsi décrite on a là sous les
yeux toute sa conception. En effet, comme nous l’avions vu “il a mis l’accent
sur la loi de dilatation et de rétraction”. La rétraction et la dilatation
n’est-ce pas en rapport avec la conjonction angulaire au DS reliée aux
luminaires et au MC ? Saturne la Rétraction et Jupiter la dilatation.
D’autre part, il a mis l’accent “sur la loi de tonicité”,
regardez Mars, angulaire au FC opposé aux luminaires. Enfin, il finit par
écrire un livre sur le Narcissisme, qui est véritablement un
sujet Lune/Cancer en accord encore une fois avec le thème de Louis
Corman : Lune maîtresse d’AS Cancer en culmination supérieure conjointe au
Soleil. Quant à Mercure angulaire au MC au trigone de l’AS il a permis une
codification, une formulation de tous ces points pour en faire une méthode
claire et intelligible.
Par conséquent, nous voyons encore une fois, que l’être ne
travaille ou ne découvre que ce qu’il porte dans son thème, c’est-à-dire
lui-même !
Frédéric MUSCAT
Etude très impressionante et très interressante!
RépondreSupprimerMerci
SupprimerBonjour, étant en études naturopathique je travaille sur la psychologie et notamment sur les études de Corman, je vous dois donc un grand merci pour ses approches avec l'astrologie que je trouve fascinante!
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce savoir que vous offrez si généreusement!
Belle journée à vous
la dernière phrase me fait penser à celle de Socrate : "connais-toi toi-même et tu connaîtras l'Univers et les Dieux", plein de sagesse tout ça... ;)
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ'aimerai vraiment connaître le titre de l'ouvrage où sont expliqués les types planétaires et leurs associations (ex: un visage saturne-venus-mercure).
Je vous remercie vivement par avance de votre réponse mais aussi pour votre passionnant article.
Julie