dimanche 29 juillet 2012

Morphopsychologie de Louis Corman





TYPOLOGIE-MORPHOLOGIE DE LOUIS CORMAN

Introduction 

On peut se demander ce que peut bien venir faire, dans un cours d’astrologie, l’étude de la morphologie ?
La raison en est fort simple à comprendre. C’est qu’il faut faire preuve d’esprit synthétique, c’est-à-dire, retrouver la “doctrine des signatures” des anciens : le “signe” astral se révèle sous diverses espèces : aux formes du corps, du visage, de la main, de l’écriture… Un martien se reconnaît généralement à sa morphologie musclée, à son visage aux traits rudes, à sa main ferme, à son écriture tonique… Morphopsychologie, chirologie, graphologie : autant de branches auxiliaires dont l’astrologie est le tronc commun, la chaîne des correspondances impliquant ici les rapports de diverses connaissances solidaires se renvoyant les unes aux autres, chacune étant la partie et le complément d’un tout. Cette théorie des signatures invite à la vision totalisante d’une pensée globale, conduisant à une pratique de généraliste, la signature du sujet devant être dépistée dans une véritable transdisciplinarité.
C’est au fur et à mesure que l’on s’éloigne du visible de la forme extérieure pour se rapprocher de l’être intérieur invisible, que l’on gagne à recueillir les lumières de la psychologie moderne. Qui n’y a pas recours se ferme la connaissance profonde de l’astrologie. Mais celui qui met la charrue devant les bœufs ou tire la charrue sans les bœufs est mal parti.
D’ailleurs, Carl Gustav Jung, dans son ouvrage Problèmes de l’âme moderne (éditions Buchet/Chastel) écrit : “Si intime est la pénétration réciproque des signes distinctifs, corporels et spirituels que, de la constitution du corps, nous pouvons non seulement tirer de larges conclusions concernant la constitution de l’âme, mais que nous pouvons en outre en tirer aussi sur les formes de manifestations corporelles en partant de la particularité spirituelle. Evidemment, dans ce dernier cas, nous nous heurtons à une difficulté infiniment plus grande ; mais cela tient, non pas sans doute à ce que l’âme influence moins le corps que le corps l’âme, mais à ce que, dans le cas contraire, nous avons l’avantage de pouvoir nous appuyer, au départ, sur quelque chose de connu, le corps visible. En dépit de toute la psychologie que nous nous imaginons posséder de nos jours, l’âme nous est cependant encore infiniment plus obscure que la surface visible de notre corps. L’âme nous est encore un pays étranger, à peine exploré, dont nous ne recevons que des informations indirectes, transmises par l’intermédiaire de fonctions de la conscience sujettes à des possibilités infinies d’illusions.
Aussi le chemin le plus sûr semble-t-il, à juste tire, est celui qui va de l’extérieur à l’intérieur, du connu à l’inconnu, du corps à l’âme, et c’est pourquoi tous les essais de caractérologie ont commencé par l’extérieur : c’est le cas de la méthode des anciens, l’astrologie, qui commence même au dehors, dans l’espace cosmique, pour en arriver à ces lignes de destin dont les commencements gisent dans l’homme lui-même. De même aussi la chiroscopie, la phrénologie de Gall, la physiognomonie de Lavater, et tout récemment, la graphologie, la typologie physiologique de Kretschmer et la méthode des taches de Rorschach. Comme on le voit, les voies qui vont de l’extérieur à l’intérieur, du corps à l’âme, ne manquent pas.”

Dilatation Rétraction :

Claude Sigaud, s’était élevé de ses observations cliniques à une loi morpho-biologique fondamentale : il avait démontré qu’en milieu favorable, d’adaptation facile, la forme humaine s’épanouit, se dilate, tandis qu’en milieu nocif, d’adaptation difficile, elle se recroqueville sur elle-même, se rétracte. Il insistait sur le fait que cette rétraction n’est en rien comparable à une atrophie, à une perte de vitalité, qu’elle n’est pas un phénomène passif, mais un phénomène actif, traduisant une hypersensibilité de défense corrélative d’un haut degré de vitalité.
Louis Corman, qui fut un disciple de Claude Sigaud a découvert que dilatation et rétraction exprimaient dans la structure visible de l’être le double mouvement des instincts antagonistes d’expansion et de conservation.
On a longtemps considéré l’instinct de conservation comme l’instinct caractéristique de la vie. Mais il convient de mentionner qu’il est surtout développé chez les malades et les vieillards, c’est-à-dire chez tous ceux en qui la vie décline, est mise en danger, et qui doivent réserver leurs faibles forces pour sa défense. Le véritable instinct de vie, c’est en effet l’instinct d’expansion, cet instinct qui nous fait nous élancer à la conquête du monde qui nous entoure, car c’est l’instinct des natures généreuses, qui se dépensent sans compter.
Quand Sigaud parle de dilatation en milieu favorable et de rétraction en milieu nocif, il convient de ne pas se borner à cet aspect des choses, qui est trop partiel. Se rencontre toujours en effet : d’une part le milieu, d’autre part la structure native de l’individu.
Certes, en milieu d’expansion, c’est-à-dire dans un milieu qui favorise spécialement l’expansion de la vie, tous les individus tendent à se dilater, et en milieu de rétraction, c’est-à-dire dans un milieu qui met la vie en danger, tous les individus tendent à se rétracter. Mais dans le milieu naturel, celui où nous vivons le plus souvent, il y a un mélange à doses variables de ces influences contraires, et l’on peut, ou bien s’y dilater, ou bien s’y rétracter ; ce sera donc ici la structure native de l’individu qui décidera ; c’est ainsi que dans une même famille, donc dans des conditions d’ambiances identiques, on peut voir certains enfants dilatés et d’autres rétractés.
Chacun de nous, sauf exception, possède les deux tendances contraires, et il est bon d’analyser en soi les mouvements d’expansion et les mouvements de rétraction par lesquels nous réagissons aux influences ambiantes.

L’opposition des Dilatés et des Rétractés et les
fondements biologiques de la psychologie :

Signalons dès maintenant que les termes dilatés et rétractés ne doivent pas être pris dans leur sens absolu. On ne saurait caractériser avec précision ces types, car il y en a un très grand nombre de variétés. Il faut plutôt considérer qu’entre les deux extrêmes qui vont de la dilatation maxima à la rétraction maxima, se placent une infinité de situations intermédiaires.
Cette remarque faite, nous sommes cependant autorisés, pour la clarté du sujet, à opposer les types d’individus qui tendent à la dilatation maxima et ceux qui tendent à la rétraction maxima.

Vitalité 

La vitalité peut être de même valeur chez les Dilatés et chez les Rétractés. Mais elle n’est pas de même type.
Les Dilatés ont la vitalité d’expansion, c’est-à-dire une vitalité abondante, qui se dépense généreusement en réalisation de toutes sortes, quitte, comme cela arrive souvent, à s’épuiser avant la vieillesse, ce qui peut entraîner une mort prématurée.
La vitalité des Rétractés est une vitalité de conservation, qui s’économise, ne se dépense qu’avec mesure, et ainsi regagne souvent par une longévité son manque d’abondance.

La vie instinctive

Sauf en cas extrême, on ne peut différencier les individus par la plus ou moins grande puissance de leurs instincts. Mais il apparaît souvent, vu de l’extérieur, que les Dilatés ont des instincts plus forts que les Rétractés, c’est parce qu’ils les extériorisent sans retenue : ils passent pour gourmands, sensuels, combatifs, coléreux.
Chez les Rétractés, par contre, tous les instincts sont contenus, résistant souvent aux sollicitations extérieures, et ne se manifestant qu’à point nommé sous la seule impulsion intérieure ; ils y gagnent parfois en concentration et intensité ce qu’ils perdent en étendue d’action. Par exemple, un Rétracté, provoqué par quelqu’un, ne laissera pas comme un Dilaté éclater immédiatement sa colère, mais il l’accumulera en lui et la fera exploser à retardement, souvent avec une intensité plus grande.

La vie affective

Les Dilatés, par leur facile expansion, ont une vie affective abondante, s’attachent à beaucoup de gens. Ils sont sociables, aimables avec tous. Ils ne peuvent se passer de compagnie. Ils se marient d’ordinaire jeunes et ils aiment la chaleur communicative d’un foyer. Leurs sentiments s’extériorisent librement : ils disent tout ce qu’ils pensent et sentent, et ne savent garder un secret. S’ils ont un ressentiment contre quelqu’un, cela explose aussitôt en une colère rouge qui ne laissera pas de rancune. Ils ont un caractère facile, de bonne humeur habituelle, car ils sont contents de leur sort et ils acceptent le monde tel qu’il est. Ils ont une grande ouverture de cœur et savent se montrer généreux.
Les Rétractés, de par leur expansion réduite, ont une vie affective qui se limite au champ étroit de leurs familiers immédiats. Ils sont peu liants et n’aiment guère la société. Ils ne sont pas, comme leurs antagonistes, à tu et à toi avec beaucoup de gens. Ils n’ont qu’un ami ou deux et même, à la limite, ils se replient sur eux-mêmes et préfèrent la solitude. Leurs affections, en effet, sont sous le signe de l’électivité, électivité large ou étroite selon les cas. Par exemple, pour se marier, il ne leur suffit pas, comme pour les Dilatés, que le partenaire convienne à leur instinct et aux convenances sociales ; il faut qu’il réponde exactement à leurs affinités électives ; c’est pourquoi ils se marient plus tard et quelquefois restent célibataires. Leurs sentiments ne s’extériorisent pas aisément ; ils passent pour taciturnes et secrets. Quand on les heurte, au lieu de réagir par une soudaine colère, ils se replient sur eux-mêmes et ruminent leur blessure de colère retenue – colère blanche – qui porte rancune. Leur caractère n’est pas facile, et leur humeur souvent grincheuse. Ils ne sont pas à l’aise dans la vie et ils voudraient souvent changer l’ordre des choses établies.

L’Intelligence

Il ne saurait être question de formuler, sur cette opposition des types, aucune appréciation de valeur : les Dilatés ne sont ni plus, ni moins intelligents que les Rétractés. Mais ce que cette opposition conditionne, c’est l’orientation de l’intelligence, ses directions d’intérêt.
Les Dilatés étant, de part leur expansion, au contact constant du monde extérieur auquel ils sont bien adaptés, ils ont une grande confiance dans les faits, dans les données des sens et ne cherchent rien au-delà. Leur représentation du monde est donc tout à fait réaliste et pratique : ils saisissent en tout objet (et même en tout homme) sa valeur d’utilité. Ils ont par là beaucoup de savoir-faire et de bon sens. L’action leur est facile, primesautière, et ils agissent par flair, non par réflexion. Toute idée qu’ils ont dans l’esprit, ils la réalisent. En un mot, ce sont dans tous les domaines des praticiens, et leur réussite sociale est toujours assurée, parce qu’ils ne poursuivent jamais que ce qui est à portée de leur atteinte.
Les Rétractés ont, de par leur expansion difficile, une forte tendance à rompre le contact avec le milieu et à se replier sur eux-mêmes. Ils ne se laissent pas aller aux impressions premières de leurs sens et montrent une certaine méfiance à l’égard des données de fait. Ils réfléchissent beaucoup et manquent par là de spontanéité primesautière (ils ont « l’esprit d’escalier »). Ils s’attachent surtout aux idées, qu’ils considèrent souvent comme plus importantes que les données concrètes. Ils ont des principes d’action et les suivent avec rigidité, mais aussi avec continuité, sans sortir de la ligne droite. Ils manquent en revanche de souplesse d’adaptation, d’opportunisme et de sens pratique. Ou ils réussissent et leur réussite apporte des éléments nouveaux ; ou ils échouent parce que leur entreprise n’était pas adaptée.

Adaptation sociale

Les Dilatés sont bien adaptés au groupe social dont ils font partie. Ils sont bons citoyens, bien dans leur pays et dans leur temps, dociles aux injonctions de la coutume, partisans de l’ordre établi et de la hiérarchie officielle. S’ils n’ont pas de principes personnels d’action, en revanche, ils adoptent les règles du milieu où ils ont été formés. Ils aiment les sociétés, les réunions, les banquets, adoptent les opinions de la majorité et ne s’insurgent jamais contre les décisions. Ce qu’ils craignent par-dessus tout, c’est d’être isolés.
Les Rétractés sont très individualistes et s’adaptent difficilement à un groupe social. L’ordre établi ne leur offre que rarement les conditions d’existence qui leur conviennent, et ils récriminent volontiers contre lui ; ils ruminent en secret des plans d’action pour renverser, et, s’ils en ont la force, il leur arrive de mettre ces plans à exécution. Souvent ils ne sont ni de leur temps ni de leur milieu : ou bien ils regrettent un passé révolu, ou bien ils projettent tous leurs désirs dans l’avenir. Ils ont des principes personnels d’action, souvent au mépris de l’adaptation à la société, tantôt moralistes rigides, tantôt hors-la-loi. Ils n’aiment point les réunions de groupe et préfèrent une société peu nombreuse, mais choisie, ou même la solitude.

Les Complémentaires

Il est facile de voir par les descriptions précédentes que chacun des deux types opposés vaut précisément par ce qui manque à l’autre. Le Dilaté vaut par la plénitude de sa vie extérieure et par son excellente insertion dans le groupe social. Mais il manque d’individualité personnelle, d’indépendance de caractère, de principes intérieurs d’action, d’une volonté qui puisse poursuivre son action en dépit des obstacles extérieurs.
Le Rétracté vaut au contraire par son individualité, par son indépendance, par son refus de se laisser influencer, par le caractère personnel de ses idées, et par sa capacité d’un choix électif. Mais il manque d’adaptation présente, de souplesse, de sens pratique et de promptitude d’action.
Nous pouvons pressentir dans ces remarques que l’homme, ou la femme, équilibré sera nécessairement un alliage de Dilaté et de Rétracté, l’un complétant l’autre.

Corrélations astrologiques

Elles sont pratiquement inutiles, puisque vous avez deviné aisément, que les descriptions que Louis Corman nous a faites du Dilaté correspondent à Jupiter et celles du Rétracté à Saturne par excellence. Au niveau des principes élémentaux : le Dilaté appartient à l’Humide et le Rétracté au Sec.
Par conséquent nous dirons que :

Le Type Dilaté est en rapport avec Jupiter  et avec l’Humide. Puis découlent, secondairement, les planètes Humides : Neptune, Lune, Vénus.
Le Type Rétracté est en rapport avec Saturne  et avec le Sec. Puis découlent, secondairement, les astres Secs : Uranus, Soleil, Mars.

Morphologie du visage

Dans l’analyse morphologique que nous allons donner pour reconnaître les Dilatés et les Rétractés, il convient de considérer plusieurs plans.

1. – Le visage comporte d’abord un bâti osseux et musculaire qui lui donne sa forme générale et qu’on appelle le grand visage. L’anthropométrie peut y appliquer ses méthodes de mesures en évaluant les dimensions de largeur et de hauteur et les différents diamètres, ainsi que leurs rapports respectifs. On peut plus simplement, et c’est ce que nous ferons, inscrire les contours de ce grand visage dans des formes géométriques connues.
2. – Le visage est divisé en trois parties bien distinctes :

Nous voyons, d’après le graphique ci-dessus, les trois régions du visage :

A) L’étage inférieur, on dit encore mandibulaire l’étage instinctif. Il est en rapport avec le vestibule digestif puisqu’il délimite la cavité buccale. Il contient le menton et la bouche.
Cet étage mandibulaire représente la vie des instincts, c’est l’âme végétative de Pythagore et de Platon.

B) L’étage moyen, on dit encore naso-malaire ou dit encore l’étage respiratoire. Il est en rapport avec le vestibule respiratoire puisqu’il comprend essentiellement le nez et ses dépendances.
Cet étage naso-malaire représente la vie affective, les anciens le faisait correspondre à ce qu’ils nommaient l’âme sensitive.

C) L’étage supérieur représente la région frontale, il est en rapport avec le vestibule cérébral.
Cet étage représente la vie de l’esprit, ce que l’on nomme l’âme rationnelle.

Chacun de ces vestibules est en quelque sorte, la porte d’entrée des impressions qui affluent du monde extérieur aux organes internes : ils sont le siège des appareils sensoriels.

3. – Les contours de ces parties dessinent ce qu’on appelle le modelé du visage, au sens où l’entendent les peintres et les sculpteurs, c’est-à-dire le relief des formes. Selon Sigaud, ce modelé objective à nos regards la manière dont l’être vivant réagit aux influences du milieu, et l’analyse de ses courbes permet de diagnostiquer ledit mode réactionnel. Il y a quatre sortes de modelés : 
Le modelé plat ;
Le modelé rond ou cubique ;
Le modelé ondulé ;
Le modulé rétracté-bossué.

La morphologie des Dilatés

Les Dilatés ont pour caractère principal d’être des types larges, car la prépondérance de l’expansion se traduit par un épanouissement égal dans toutes les directions. On notera que les visages donnés ci-dessous en exemple (figure 1 à 3) s’inscrivent dans un cercle ou un ovale large, ou un carré à angle arrondis. Toutes les parties en sont d’une bonne épaisseur, “bien en chair”. La complexion est rose ou rouge, de par le facile appel du sang à la peau.

Nous pouvons voir que le modelé tend au rond : toutes les lignes sont courbes et les angles estompés.
Les récepteurs sensoriels sont bien ouverts au milieu extérieur. La bouche, aux lèvres très charnues, est large et souvent entrouverte dans un sourire. Le nez est épais, les narines béantes en avant. Les yeux sont grands, à fleur de tête et assez écartés.
Tous ces traits se somment en une tendance générale que traduit l’expression courante : un visage ouvert.

La morphologie des Rétractés

Les Rétractés ont des visages étroits et souvent recroquevillés sur eux-mêmes, de par la prédominance de la conservation sur l’expansion. Ces visages s’inscrivent dans un triangle, ou bien dans un ovale ou un rectangle allongés. Toutes les parties en sont “osseuses”, peu charnues ; le teint est pâle ou olivâtre, par suite du retrait du sang à l’intérieur (voir figure 4 à 6)

Le modelé tend aux lignes droites et anguleuses.
Les récepteurs sont peu ouverts au milieu environnant. Les lèvres sont pincées, en « fermeture éclair ». Les narines sont mi-closes. Les yeux paraissent petits, parce que enfoncés dans l’orbite. Il faut ajouter que l’aplatissement latéral fait la bouche étroite, le nez en lame de couteau et les yeux très rapprochés.
L’ensemble donne l’impression que l’on définit d’ordinaire par : un visage fermé.

L’expansion élective et les Types Mixtes :

Dilatation et rétraction sont des tendances et non des situations fixes, ou plus exactement, ce sont les deux mouvements de la vie, opérant en sens contraire et se compensant. La dilatation est un mouvement d’expansion, qui insère l’individu dans le milieu qui l’entoure. La rétraction est un mouvement inverse, par lequel l’individu se retire en lui-même, s’individualise.
Pour s’exprimer d’une autre manière encore, disons que toute vie tend à l’expansion et que, même chez les Rétractés, c’est toujours d’expansion vitale qu’il s’agit, mais d’une expansion élective qui n’est possible que dans des conditions de milieu étroitement privilégiées, l’individu dans toute autre condition se rétractant sur lui-même. La rétraction complète, qui signifierait expansion nulle, n’existe pas, car elle est incompatible avec la vie. Il convient donc de partir du Dilaté, avec son expansion sans nuances (c’est d’ailleurs à peu près la condition du nouveau-né) et d’imaginer le processus de rétraction, lié à l’instinct de défense et de conservation, venant peu à peu différencier le type initial, de telle façon que son adaptation devient élective à un milieu déterminé – ce qui est la condition de tout être qui se développe et accède à une certaine maturité.
Nous voyons ici notre schéma initial Dilaté-Rétracté se transformer en une ligne continue de types mixtes, devant chacun desquels nous aurons à nous poser la question : quel est son degré de rétraction ? et : quel est le domaine d’électivité de son expansion vitale ?
Au juste milieu des deux situations extrêmes, nous aurons un exact dosage de Dilaté et de Rétracté, réalisant ce qu’on peut considérer comme le tempérament équilibré.
Entre celui-ci et le Dilaté extrême, nous aurons toute une gamme de Dilatés différenciés par une légère rétraction.
Entre le type équilibré et le Rétracté extrême, nous aurons toute une gamme de Rétractés dotés d’une expansion élective plus ou moins large.

Morphologie des Types Mixtes :

L’analyse des types mixtes doit reposer sur l’appréciation du modelé et de la structure des récepteurs.
Le modelé est ici caractérisé par ses sinuosités, étant composé de zones saillantes (dilatation) et de zones en retrait (rétraction).
Tantôt ces sinuosités dessinent des courbes serpentines régulières, sans heurt, donnant une impression d’harmonie : c’est le modelé ondulé, qui est caractéristique du type équilibré.
Tantôt elles dessinent des creux et des bosses, dans un style heurté qui donne au visage beaucoup de relief : c’est le modelé rétracté-bossué, caractéristique des types d’équilibre difficile, des types conflictuels (voir figures 7, 8 et 9 ci-dessous)

En 7, le modelé rond du Dilaté. En 8 et 9, les types mixtes. En 8 le modelé ondulé du type équilibré. En 9, le modelé rétracté-bossué des types conflictuels.
Nous allons voir les différents modelés.

La figure 10 ci-dessus, présente un modelé plat, il présente plus de surface que de volume.
La figure 11, présente un modelé rond, il présente plus de volume que de surface.
La figure 12, présente un modelé ondulé, il est fait de courbes régulières, intermédiaire au rond et au plat.
La figure 13, présente un modelé rétracté-bossé, fait de creux et de saillies, c’est le “tourmenté”.

Les récepteurs se ferment plus ou moins, suivant le degré de la rétraction.

D’après les figures 14 et 15 ci-dessus, nous voyons l’opposition des récepteurs ouverts (en 14 surtout les yeux) et des récepteurs fermés (en 15).
Les récepteurs ouverts signifient expansion non contrôlée, adaptation aisée à toutes les influences, cette adaptation ayant pour contrepartie l’absence d’individualité.
L’individu n’acquiert d’individualité qu’à partir du moment où il résiste aux influences du milieu qui l’entoure. Cette résistance, nous savons qu’elle s’objective par la rétraction, et que toutes les parties de l’organisme sont susceptibles de se rétracter au contact d’un milieu qui ne leur convient pas. Cette rétraction est particulièrement accusée au niveau des récepteurs, on le comprendra sans peine si l’on considère le rôle privilégié qu’ils ont dans les échanges avec le milieu.
Cette rétraction des récepteurs se marque en premier lieu par leur fermeture : la bouche se fait plus petite, les narines se resserrent, les yeux se rapprochent l’un de l’autre. De plus, les muscles orificiels acquièrent un tonus plus grand et assurent par là une meilleure occlusion : les lèvres se pressent l’une contre l’autre et paraissent moins grosses que chez le Dilaté ; les ailes du nez se resserrent contre la cloison médiane ; les paupières cernent l’œil de plus près, le faisant paraître plus petit.
En second lieu, les récepteurs se retirent en arrière. Alors que chez le Dilaté, ils occupent les saillants du visage, allant jusqu’à se projeter en avant, comme un « museau », chez le Rétracté, ils se reculent, s’abritant derrière les reliefs osseux voisins. La bouche occupe une baie plus ou moins profonde, protégée par les promontoires du menton et du nez ; les narines se retirent en arrière ; les yeux s’enfoncent. Ce mouvement de recul se traduit en particulier par un redressement général du profil que l’on caractérise par le terme : rétraction de front.

La figure 16, a les récepteurs ouverts des Dilatés. La figure 17 les récepteurs abrités des Rétractés de front. La figure 18 les récepteurs fermés des Rétractés extrêmes.

Les Dilatés

Le Dilaté atone

A la naissance, l’expansion domine. En effet, l’enfant jouissant dans le sein maternel de conditions spécialement protégées et, après sa naissance, on s’efforce de lui donner un environnement s’apparentant le plus possible à celui qu’il vient de quitter. Le nouveau-né n’a donc qu’à se laisser aller à son expansion naturelle ; il peut absorber sans danger tout ce qu’on lui présente ; rien ne compte pour lui que le manger et le dormir ; il est réceptivité pure.
Le type morphologique qui répond à cette parfaite adaptation au milieu, c’est nous le savons, le Dilaté extrême.
Mais cette adaptation a un caractère entièrement passif. Le nouveau-né n’a aucun effort à faire, aucune lutte à soutenir, et cette passivité, nous la voyons inscrite dans la structure du corps. En effet, tandis que le tronc, siège des organes de la nutrition, est très volumineux, par contre les membres, sièges des organes de la vie de relation, n’ont encore qu’un faible développement, et corollairement leurs mouvements sont rares, lents et sans vigueur. En second lieu, le trait dominant de la morphologie est l’atonie, se traduisant par la flaccidité des chairs, atonie qui exprime la faiblesse à la fois de la mobilité et de la sensibilité.
Le type du nouveau-né est donc le Dilaté-atone ou hypoexcitable. Voir figure ci-dessous

A dire vrai, cette morphologie est extrême et elle ne se trouve réalisée qu’à la faveur d’une prédisposition spéciale du tempérament qui correspond au type lymphatique d’Hippocrate, la tendance lymphatique étant précisément caractérisée par l’atonie de toutes les fonctions organiques.

Le Dilaté tonique

Pour les bébés qui n’appartiennent pas à ce tempérament extrême, il convient de remarquer que la naissance les met au contact d’un milieu qui n’est plus le milieu de protection intégrale des entrailles maternelles, qui par conséquent va obliger l’être à faire un choix, puisant dans le milieu des éléments favorables à son développement et rejetant les éléments nocifs. Par exemple l’assimilation nutritive : alors qu’avant la naissance, l’assimilation s’opérait sans aucun effort, le sang maternel apportant directement à l’embryon des substances nutritives immédiatement assimilables, après la naissance, la musculature et les sucs digestifs vont devoir dissocier l’aliment en ses composants, éliminer ce qui ne convient pas, retenir ce qui convient, et leur effort de sélection, on le sait, doit s’accroître au fur et à mesure que l’enfant grandit, ses menus devenant de plus en plus variés.
C’est par la nécessité de ces choix que s’éveille, d’une part l’activité, d’autre part l’instinct de conservation. Un certain refus de se laisser faire par le milieu est donc à l’origine du changement par lequel l’organisme, de passif qu’il était tout au début de la vie, devient actif. Or ce refus, c’est aussi l’origine de la rétraction de défense.
Comme nous sommes ici toutefois dans des conditions voisines encore du milieu de protection, la rétraction n’est qu’ébauchée, et c’est l’expansion assimilatrice qui prédomine de beaucoup. Le type morphologique correspondant, c’est donc toujours le Dilaté à récepteur ouvert, mais marqué d’éléments discrets de rétraction qui objectivent le caractère actif de l’adaptation.

Ici, les contours du visage sont plus fermes ; la ligne du modelé est courbe encore, mais d’une courbe plus tendue. Les récepteurs ont une structure plus ferme, et leur mimique est plus animée. Les lèvres, bien que charnues, sont moins tendres que chez le Dilaté atone, plus fermement pressées l’une contre l’autre, et leurs commissures se relèvent de chaque côté en un demi-sourire. C’est le type Dilaté-tonique ou Dilaté hyperexitable doté à la fois de plus d’activité et de sensibilité que l’atone.
Ce type correspond au Sanguin des tempéraments selon Hippocrate.

Les Rétractés

Le Rétracté latéral 

Au fur et à mesure que la croissance se ralentit, elle absorbe une part moins importante des forces vitales, et ce qui reste est alors disponible pour l’activité. C’est pourquoi on voit le champ de celle-ci s’étendre de plus en plus ; la vie de relation jusqu’ici très réduite, prenant une importance de plus en plus grande.
La structure du corps se modifie parallèlement. Les membres, organes de la locomotion, de développent, et le tronc proportionnellement se réduit ; musculature et ossature se fortifient. En même temps, le corps s’allonge, et le modelé de toutes ses parties devient plus plat. Au visage, cela se traduit aussi par un allongement et un aplatissement du modelé, corrélatifs d’un développement de l’ossature et des muscles et d’une diminution de l’embonpoint. Le visage prend la forme d’un ovale ou d’un rectangle assez allongé. Ajoutons que les récepteurs gardent leur structure ouverte. Ainsi se trouve constitué un type qui est, en comparaison du Dilaté, nettement marqué de rétraction, et que l’on nomme le Rétracté latéral, caractérisé psychologiquement par son dynamisme et son besoin de mouvement, mais conservant du Dilaté, dont il a les mêmes récepteurs, l’insertion facile dans l’environnement. Voir figures ci-dessous :

Le Rétracté latéral est en relation avec le tempérament Bilieux selon Hippocrate.

Le Rétracté de front

La grande perméabilité du milieu, avec comme conséquence l’action impulsive et sans retenue, qui caractérise le pur Rétracté latéral n’est évidemment pas compatible avec une très bonne adaptation. Aussi voit-on se produire de bonne heure un autre processus d’adaptation par sélection des influences du milieu, lequel s’objective morphologiquement par ce que l’on nomme la rétraction de front.
Dans son élan en avant, l’être humain est exposé à des heurts avec le milieu, et, pour en éviter le retour, il doit se tenir à une certaine distance de ce qui peut lui nuire, afin de percevoir à l’avance et de pouvoir se protéger à temps. Cela est corrélatif d’un accroissement de la sensibilité de défense, qui sélectionne de mieux en mieux les influences favorables et les influences nocives. Par exemple, l’enfant qui, dans sa gourmandise, s’est brûlé en absorbant un bol de chocolat trop chaud, désormais essaiera d’apprécier la température du bol sans se brûler et, s’il le faut, fera attendre sa faim.
La sensibilité devient donc une fonction de vigilance au service de la meilleure adaptation, de l’adaptation à un milieu d’élection. Au lieu de s’ouvrir à toutes les influences comme le Dilaté, le Rétracté de front acquiert le pouvoir de se fermer à certaines d’entre elles, quand la nécessité de sa propre conservation l’y oblige. Par conséquent, les récepteurs se rétractent, c’est-à-dire qu’ils n’occupent plus les « saillants » du visage, mais se retirent en arrière comme pour se mettre à l’abri dans le cadre du visage. Les lèvres rentrent, apparaissent plus minces et se pressent l’une contre l’autre. Les narines s’abritent derrière la convexité du dos du nez. Voir figure ci-dessous :

Ce mouvement de retrait, parti des récepteurs, s’étend aux autres structures du visage, marquant le modelé de zones creuses. Il est particulièrement significatif dans le profil qu’il tend à redresser (voir graphique n°18 ci-dessous).

Ce processus de rétraction de front débute parfois très tôt chez le jeune enfant, mais il n’est alors qu’ébauché.
Le Rétracté de Front correspond au tempérament Nerveux selon Hippocrate.
La pensée réfléchie est l’apanage de la rétraction de front, et dans l’ordre volontaire, lui équivaut la maîtrise de soi.
De pensée réfléchie, nous n’en avons pas trouvé chez le Dilaté ni le Rétracté latéral. Chez le Dilaté, tout est sensation, flair et instinct. Chez le Rétracté latéral, tout est flair et action. Chez l’un comme chez l’autre, rien que spontanéité pure et premiers mouvements.

Le Rétracté extrême

Au fur et à mesure que l’individu vieillit, une fois passé le cap de la maturité, les forces d’expansion faiblissent, et les forces de conservation prédominent afin d’assurer la prolongation de la vie.
On voit alors le corps se rétracter, se recroqueviller sur lui-même. Le visage se creuse, se dessèche ; la mâchoire se réduit de par la chute des dents, tandis que le crâne restant fixe, de par sa structure exclusivement osseuse, il s’établit une disproportion entre l’ampleur du front et l’amenuisement du reste. Voir figure ci-dessous : 

Un tel processus peut commencer beaucoup plus tôt, déterminé alors par une prédisposition héréditaire à la rétraction. C’est ainsi qu’il existe des nourrissons qui ont des visages de “petits vieux”. Et il est bien compréhensible que ce qui est naturel au vieillard, de par la réduction croissante de son champ d’expansion, est au contraire anormal chez un être jeune, puisque indiquant un tarissement prématuré des forces d’expansion.

En résumé nous dirons que :
- Le Dilaté atone est en rapport avec l’élément Eau et correspond au tempérament Lymphatique d’Hippocrate.
- Le Dilaté tonique est en rapport avec l’élément Air et correspond au tempérament Sanguin d’Hippocrate.
- Le Rétracté latéral est en rapport avec l’élément Feu et correspond au tempérament Bilieux d’Hippocrate.
- Le Rétracté de front est en rapport avec l’élément Terre et correspond au tempérament Nerveux d’Hippocrate.

Quant au Rétracté extrême il est en rapport avec un excès de Sec.

Les Types complexes réguliers

Lorsque le modelé est homogène, c’est-à-dire quand toutes les parties du visage ont la même structure, on peut conclure à un certain équilibre dans la répartition de la force vitale aux trois domaines de la vie instinctive, de la vie affective et de la vie cérébrale. La très large bande qui sépare les deux types extrêmes : le Dilaté et le Rétracté, est jalonnée par deux autres types, que nous avions vu précédemment : le Rétracté latéral et le Rétracté de front, de modelé ondulé.
Mais, la morphopsychologie révèle l’existence d’un autre groupe très important, caractérisé par le modelé rétracté-bossué. A la place des sinuosités régulières du Rétracté latéral et du Rétracté de front, nous avons ici un modelé heurté, où se succèdent, par de brusques changements de direction, de fortes saillies abruptes et des creux profonds. Saillies très accusées, cela signifie forte expansion vitale. Creux profonds, cela veut dire forte rétraction. Au premier abord, il paraît contradictoire qu’un même sujet puisse avoir à un égal degré deux dominantes contraires, et que leur résultante ne soit pas nulle. Mais c’est que la psychologie ne se ramène pas à cette arithmétique grossière où + 1 et - 1 égalent zéro. Nous avons besoin d’une algèbre plus subtile, où les valeurs négatives ont la même importance que les valeurs positives.

Le Rétracté bossué

Les Rétracté-bossués sont donc des sujets qui présentent un conflit, entre deux tendances vitales contraires, qui est porté à sa plus haute intensité.
L’opposition des Rétractés de front et des Rétractés-bossués s’illustre bien par la comparaison du balancier. Le Rétracté de front est comparable à un balancier qu’on écarte légèrement de sa position d’équilibre ; il y revient rapidement après avoir décrit quelques oscillations de faible amplitude dans un sens et dans l’autre (expansion et rétraction). Si, par contre, une forte impulsion est donnée à ce balancier, ses oscillations seront plus amples dans un sens comme dans l’autre, et il n’atteindra son équilibre, ni aisément, ni si tôt. Telle est la condition particulière des rétractés-bossués. Comme les Rétractés de front, ils ont une vie double : adaptation au monde extérieur, vie sociale, réalisation d’œuvre d’une part ; et d’autre part vie personnelle, repli en soi, pensée intérieure. Toutefois, ce qui les caractérise surtout, c’est que chez eux, chacune de ces deux vies a reçu une impulsion beaucoup plus vigoureuse que chez les Rétractés de front. D’où des personnalités beaucoup plus complexes, beaucoup plus riches et qui, du fait même de leur complexité, devront lutter pour atteindre leur équilibre ; encore ne sont-elles pas toujours assurées d’y parvenir.

Morphologiquement : le modelé rétracté-bossué se note à tous les étages du visage.
De face, les contours du cadre ont beaucoup plus de relief. On voit alterner les saillies que font l’angle de la mâchoire et la pommette avec les creux de la joue et de la tempe. Voir figures 1 et 2 ci-dessous :


De profil, les saillies bien accusées du menton, du nez, de la bosse sourcilière alternent avec les creux de la bouche, de la racine du nez et de la zone moyenne du front. Voir figures 3 et 4.



Ajoutons qu’un tel modelé comporte toujours un développement bien marqué des os et des muscles, contrastant avec un embonpoint réduit.
Un second trait caractéristique réside dans la structure des récepteurs, structure qui traduit, elle aussi, la grande amplitude des oscillations de l’expansion à la rétraction. Ils sont à la fois ouverts et fermés. Ainsi la bouche est bien close et enfoncée entre les saillies du menton et du nez, mais en même temps elle est grande et peut s’ouvrir largement dans les mouvements d’expansion. De même, le nez est aquilin ou crochu, et son lobule plongeant abrite fortement les ouvertures narinaires, mais, dans l’expansion, ces ouvertures s’ouvrent très largement. Enfin les yeux sont encavés dans une orbite profonde, mais ils sont grands et bien écartés l’un de l’autre.
De là, Louis Corman, à la suite de Claude Sigaud, obtient quatre types de rétracté-bossués :

- Le Dilaté Rétracté-bossué.
- Le Rétracté latéral rétracté-bossué.
- Le Rétracté frontal rétracté-bossué.
- Le Rétracté extrême rétracté-bossué.

Nous pouvons en rester là, car développer ces quatre types supplémentaires viendrait à alourdir inutilement le sujet. Il était surtout nécessaire de connaître la notion de rétracté-bossué et c’est ce que nous avons fait ici.

Les Types d’expansion partielle

Si les types homogènes ont la même distribution des zones dilatées et des zones rétractées, avec cette conséquence qu’en eux une impulsion vitale également répartie en tous les points imprime des caractères communs aux diverses tendances instinctives (étage du bas du visage) affectives (étage du milieu du visage et intellectuelles (étage du haut du visage). Par contre, chez les types d’expansion partielle, l’impulsion vitale se porte électivement dans une certaine direction, tantôt celle des instincts, tantôt celle de l’affectivité, tantôt celle de l’intelligence.
Nous allons voir par la suite que ces types d’expansion sont présents chez le martien, au nez saillant, aux pommettes larges, qui est un passionné ; Terre, aux mandibules puissantes, est un instinctif ; Mercure et Soleil, au front vaste, sont des intellectuels.
Lorsqu’un visage présente un des trois étages qui est plus développé que les autres, c’est qu’il constitue une zone d’expansion, et l’on peut en conclure que c’est en ce domaine que l’organisme a les échanges les plus abondants et les plus faciles avec le milieu environnant. C’est dans ce domaine que le sujet s’épanouit le plus volontiers, qu’il trouve sa meilleure efficience et les joies de vivre les plus abondantes. Et c’est encore par-là qu’on a le plus facilement de prise sur lui.
Qui dit expansion localisée à un étage dit rétraction aux autres. Or, on sait que les zones rétractées sont des zones d’adaptation difficile, celles-ci ne doivent pas être négligées pour autant, elles représentent des zones d’hypersensibilité et d’expansion élective. Cela veut dire qu’en milieu d’élection, ces zones rétractées se comporteront comme des zones d’expansion, tandis qu’en milieu tout venant, la force expansive de ces zones, ne pouvant trouver d’issue au-dehors, refoulée par conséquent, subira un déplacement, se portant vers la zone de plus facile expansion, laquelle en définitive attire ainsi à elle le maximum des énergies vitales.

Les types d’expansion caricaturaux

Les figures 1, 2, 3 ci-dessus, présentent une première illustration des trois types d’expansion. On a intentionnellement figuré dans chacun de ces portraits une zone d’expansion disproportionnée, et l’effet obtenu est caricatural. Des types ainsi stylisés se reconnaissent au premier coup d’œil, et ce sont eux que l’on évoque tout d’abord lorsqu’on parle de Types instinctifs, affectifs ou cérébraux. Le premier (fig. 1) n’est qu’instinct et rien d’autre ; le second (fig. 2) rien qu’impulsion affective ; le troisième (fig. 3) rien que pensée. Mais du fait même de leur prédominance excessive, ils ont une personnalité mal équilibrée. Si l’on prétendait les donner pour des modèles de Types d’expansion, on se tromperait lourdement ; par exemple en affirmant qu’un grand front comme celui de la figure n°3 indique une grande intelligence. C’est pourtant ce que l’on voit faire très souvent, sur la foi de règles simplistes.
La conception morpho-psychologique permet d’éviter d’aussi grossières erreurs. Elle nous conduit à apporter aux notions de base d’expansion-rétraction l’appoint complémentaire et correctif – d’une notion essentielle : il faut un équilibre entre les trois zones du visage : pour qu’une personnalité soit harmonieuse et efficiente, il importe que la prédominance d’un des étages de la face reste discrète et n’écrase pas les autres étages.

Conclusion

En conclusion, il ne faudra jamais perdre de vue que l’expansion est le mouvement vital par excellence. C’est la vie dans son épanouissement, dans sa croissance, dans sa conquête du monde qui l’entoure et dans son pouvoir créateur. L’expansion implique un milieu favorable, qui permet l’extériorisation de toutes les puissances de l’être. C’est donc l’insertion maxima dans le milieu, le contact facile avec les êtres et les choses.
La rétraction, c’est un arrêt de l’expansion : toutes les impulsions vitales sont stoppées dans leur élan et ne se manifestent plus. Mais il ne faut pas en inférer qu’elles sont supprimées. Non ! Elles sont affectées du signe “moins”, au sens que l’on donne à ce signe en algèbre, où les valeurs négatives ont autant d’importance que les valeurs positives. Elles continuent d’exister, non plus au-dehors, mais à l’intérieur de l’être ; elles ont subi ce que les psychanalystes appelle un refoulement. C’est donc dire que leur influence sur le caractère n’est pas moindre, mais qu’elle est souterraine, opérant dans l’inconscient, c’est-à-dire à l’insu du sujet lui-même.

Les huit types planétaires

La plus ancienne caractérologie est la classification astrologique du septénaire planétaire.
Depuis toujours, le chiffre 7 a été le plus vénéré de tous les peuples. Esotéristes, cabalistes, métaphysiciens, voyaient en lui une combinaison de ternaire principiel et du quaternaire de la manifestation.
Il y avait d’ailleurs une série de phénomènes qui allaient par 7 : planètes, jours de la semaine, couleurs, métaux, péchés capitaux, vertus chrétiennes, sacrements de l’Eglise, etc.
Chaque planète gouvernait un septième du monde animé et inanimé, et l’homme portait une “signature” d’une ou de plusieurs planètes, signature qui le “signalait” sous tous ses aspects : dans son corps, son visage, sa main, son caractère, son intelligence, ses sentiments, sa vie morale, ses événements, sa destinée…
Ces vieux types planétaires ont leur titre de noblesse ; ne bénéficient-ils pas du prestige artistique des plus beaux chefs d’œuvres de la statuaire grecque, tirés de la même source d’inspiration ?
En fait, ils sortent des fonds des âges, des premières veines de la mythologie, ce rêve de l’humanité enfant ; des premières grandes intuitions de l’inconscient collectif !
Pour être les plus anciens, ils sont peut-être les plus vrais ; ils sont en tous cas les plus vivants.
Cette vieille caractérologie survit toujours, comme une vérité qui surnage à travers marées et tempêtes de la recherche humaine.
N’est-ce pas significatif que la plus officielle des caractérologies (celle du professeur René Le Senne) soit issue des types de Heymans et Wiersma qui n’avaient pu se débarrasser dans leur système des types Vénus et Mars ?
Dans son ouvrage Caractère et Visages (P.U.F.) le professeur Roger Muchielli se réfère constamment aux indices planétaires.
De son côté, le professeur Etienne Souriau dans son ouvrage Les deux cent mille situations dramatiques (Flammarion), ne trouvait pas de meilleure explication psychologique de la dramaturgie théâtrale que celle du système planétaire.
Il est évident que si ces types correspondent à la réalité psychologique de l’homme, ils ne peuvent que se retrouver sous de nouvelles formes dans les classifications modernes.
Or, on a souvent ajouté aux 7 planètes un huitième type représenté par la Terre, type même du “terrien”, soumis aux lois de la pesanteur, espèce de primitif d’où nous sommes tous issus et qui demeure en nous plus ou moins. Est-ce une coïncidence ?
Certains ont tenté de faire correspondre les huit types planétaires avec les huit types des autres typologies ; mais il faut bien se garder de rapprochements aussi arbitraires.
Louis Corman a utilisé ces types planétaires, et on lui doit d’avoir précisé les morphologies de cette typologie planétaire.
Avant d’étudier les types planétaires, et pour être tout à fait complet, nous allons voir les formes du nez.

1. Nez “érotique” : dos large et convexe. Lobule bourgeonnant, on dit aussi “tombant”.
2. Nez “cupide” : dos large et droit. Lobule tombant.  
3. Nez “aquilin” : dos convexe, aquilin. 
4. Nez “busqué” : dos convexe, busqué. 
5. Nez “rond” : dos concave.
6. Nez  “plat” : dos étroit, à lobule pointu. 
7. Nez “ondulé” 
8. Nez “rétracté-bossué” : nez sinueux.

Le Type Soleil

Morphologiquement : Il ressemble à Mercure mais le corps est plus petit, de structure fine et délicate. De même son visage est fin et dessine un triangle évasé dans le haut. Mais aux formes plates et sèches de Mercure s’oppose ici des formes plus nourries et d’une jolie courbe. Les lèvres sont fines mais délicatement charnues.


C’est toutefois au niveau de l’étage cérébral que les différences sont les plus accusées. Le front est plus grand que chez Mercure, légèrement marqué de rétraction dans sa partie basse, au niveau des tempes, mais particulièrement développé dans sa partie haute qui dessine un plein cintre très arrondi. Les yeux sont grands, clairs, d’expression franche et lumineuse. Les cheveux sont blonds.

Main petite, ovale, très effilée vers l’extrémité des doigts, peu musclée, mais assez ferme cependant.
Paume plus petite que les doigts. Doigts longs, coniques, effilés à leur extrémité. Pouce moyen, bien détaché.


Le Type Lune

Morphologiquement : Il a un corps gros et mou, comme soufflé, constitué de plus de chair que d’os. 


Son visage est arrondi, “en pleine lune”. Les traits en sont bouffis et affaissés. La mâchoire s’alourdit d’un double et même triple menton. Sa bouche est molle, entrouverte. Le nez est court, épaté. Les yeux sont globuleux ; ses paupières tombantes, d’expression vague. Son front est grand, peu différencié, arrondi, mais non en plein cintre comme celui du Solaire, car il dessine au contraire une ogive. Ses cheveux et ses sourcils sont rares, clairsemés. Son teint est blafard.

Main longue, de forme ovale, dépourvue de muscles, mais grasse, fréquemment froide.
Paume égale aux doigts.
Doigts longs, fuselés, c’est-à-dire larges à leur racine et coniques à leurs extrémités. Pouce petit, disloqué.





Le Type Mercure

Morphologiquement : Il est doté d’une part d’expansion cérébrale et d’autre part de formes fines, graciles. Grand ou petit, il est léger, d’ossature délicate, de muscles fins. C’est un être aérien, dont les “pieds ailés” (Hermès-Mercure) se posent à peine sur le sol.



Le visage à la forme d’un triangle à pointe inférieure. Les traits en sont délicats : mâchoire fine au menton pointu, bouche aux lèvres minces et très mobiles, nez fin aux ailes frémissantes, yeux petits et d’une très grande mobilité, sourcils dessinant sur le front un pinceau délicat.
Le front, partie maîtresse du visage, est grand, évasé vers le haut, de modelé assez plat.





La main est assez étroite de longueur moyenne, en forme de losange dont la largeur maxima est à la base des doigts. Elle est ferme et sèche.
La paume est égale ou inférieure aux doigts et musclée.
Doigts longs, arrondis au bout, parfois légèrement noueux aux jointures. Le pouce est grand et bien détaché. 


Le Type Vénus

Morphologiquement : la taille est plutôt petite mais peu musclée, toutes ses formes corporelles sont en arrondies, adoucies par l’embonpoint graisseux. Les épaules sont étroites et tombantes, la plus grande largeur du tronc étant au niveau du ventre et du bassin. Elle appartient au type Dilaté. 
Le visage est arrondi, potelé, de courbes gracieuses. La peau est claire, blanche ou rosée. La mâchoire est ronde, avec un angle estompé, le menton est arrondi, portant sur son milieu une fossette. La bouche est grande ; les lèvres sont épaisses et vermeilles, de consistance tendre. Le nez est petit, potelé, droit ou à retroussette. Les yeux sont grands, bien ouverts, d’expression douce. Les cheveux sont fins et soyeux.

Main de grandeur moyenne, de contour ovale. Assez bien musclée, mais “potelée” avec fossettes au dos. Paume plus grande que les doigts, elle est carrée-ovale.

Le Type Mars

Morphologiquement : Il est de taille plutôt petite, tout en muscles, de bassin étroit et de thorax large. 

Son visage est court, ramassé sur lui-même, de modelé dur, osseux. La mâchoire est basse, avec des angles forts et un menton court et saillant. Les pommettes sont saillantes, le nez est aquilin et pointant en avant, les ailes du nez sont saillantes. Ses yeux sont d’expression ardente, relevés en dehors, comme les sourcils. Les cheveux sont drus et durs, portés en brosse. L’ensemble des deux étages inférieurs saille en avant, en “museau”.
Par contre, le front est petit, très incliné en arrière, peu différencié, mais avec une saillie très prononcée de la bosse sourcilière.

La main est de grandeur moyenne, de forme hexagonale, épaisse, dure, et musclée.
La paume est plus grande que les doigts, épaisse, et dure.
Doigts court.

Le Type Jupiter

Morphologiquement : Son corps est assez massif, comme celui de la Terre, mais moins osseux, moins musclé, et doté de plus d’embonpoint. 







Son visage est large, bien en chair, de forme rectangulaire à angles arrondis, avec un bâti osseux solide, mais enveloppé d’embonpoint. Les trois étages s’équilibrent. Sa mâchoire est solide, d’angle bien marqué quoique arrondi. Ses joues sont pleines ; son menton souvent épais et double. Sa bouche est grande, les lèvres charnues et vermeilles. Le nez est fort, charnu, souvent plongeant du bout. Les yeux sont grands, bien ouverts, d’expression chaude. Son teint est clair, rosé. Son crâne est large, arrondi, fréquemment chauve. Le front est de modelé arrondi, mais souvent avec un début de différenciation qui introduit un peu de cet élément que nous avons nommé la rétraction de front.

Main de grandeur moyenne, de contour rectangulaire arrondi, épaisse, musclée, mais en même temps “potelée” donc moins dure que chez le terrien.
Paume de forme carrée, épaisse, charnue.
Doigts, de forme cubique, arrondie. Pouce bien développé.

Le Type Saturne

Morphologiquement : C’est un être, en général, de grande taille, tout en os et en muscles, mais sans embonpoint aucun. 






Son visage est allongé, osseux, tout en creux et en bosse, de peau brune ou à tout le moins mate. Sa mâchoire est plus haute que large. La bouche est pincée, aux lèvres comme rentrées. Son nez est osseux, étroit, aux ailes recroquevillées. Les yeux sont encavés dans l’orbite, d’expression sévère ou inquiète. Son front est de modelé rétracté-bossué, avec des tempes creuses et des reliefs très marqués. Les cheveux sont foncés et abondants.

Main grande, de forme allongée, d’épaisseur moyenne, dure, musclée, recouverte d’une peau sèche, sans doublure graisseuse, d’où la saillie des os et des tendons : main “décharnée”. 

Le Type Terre

Morphologiquement : Il a d’une part une prédominance instinctive et d’autre part des formes lourdes, massives. Son corps est de bonne taille, mais surtout massif et lourd, d’ossature et de muscles, en forme de trapèze à base inférieure, reposant sur le socle d’une large mâchoire. 



Le menton est large. La bouche est grande, avec les lèvres épaisses et dures. Le nez est puissant et lourd, étroit à la racine, large au bout ; les ailes en sont lourdes et peu mobiles. Les yeux sont plutôt petits, d’expression fixe et pesante. Les sourcils sont très drus. Le front est petit, constitué presque entièrement par une énorme bosse sourcilière.

Main grande, de forme générale carrée ou rectangulaire, très épaisse et très dure – Peau sèche et calleuse.
Paume grande, épaisse, dure, très musclée, plus grande que les doigts.
Doigts de section carrés, courts, à l’extrémité spatulée ou carrée. Peu de délié, peu d’envergure.

En Résumé

Les types morphologiques en rapport avec les planètes, décrits ci-dessus, sont des types simples. Or, l’individu a rarement les traits aussi simples, puisque nous savons qu’il y a une dominante, qui peut être unique ou double, c’est selon, mais qui de surcroît se corrige par une tendance sous-dominante, qu’il faudra intégrer à ces descriptions. C’est ainsi, qu’une dominante martienne sera accompagnée, par exemple, par une sous-dominante de Vénus-Jupiter, par conséquent, nous serons en présence d’un type Mars – Vénus – Jupiter et s’il doit y avoir corrélation entre l’astrologie et la morphologie, nous devrons être en présence d’un individu qui présente un mélange de ces trois types planétaires. Ce qui n’est pas évident…
En outre, si nous prenons deux individus marqués par le même faisceau de dominantes, par exemple : Mars – Vénus – Jupiter : le premier peut très bien être marqué par Jupiter au niveau de l’étage inférieur ; par Vénus au niveau de l’étage moyen et Mars, marquera la partie supérieure de son visage. Quant au second, ses dominantes peuvent s’agencer différemment : Mars en partie inférieur, Jupiter à l’étage moyen et Vénus à l’étage supérieur, etc.
Enfin, le regard d’un morphologue et le nôtre sont aux antipodes. En effet, lorsque nous comparons deux personnes, nous allons immédiatement voir qu’elles ne se ressemblent pas : X, sera blond aux yeux bleus, avec un gros nez et une grosse bouche ; Y, de son côté, sera brun aux yeux noirs avec un petit nez et une bouche fine. Pour nous rien ne les rapproche, et pourtant ! Si un morphologue passait par là, peut-être nous montrerait-il que X et Y ont le même modelé, que leur même front sont identiques, etc.

En guise de travaux pratiques, j’aurais très bien pu mettre côte à côte, le thème d’Hector Berlioz et son portrait, puis me lancer dans des conjectures hasardeuses que je refuse. Ceci pour deux raisons : la première, c’est que je ne suis pas morphologue, par conséquent, je serais incapable de vous dire où est Mars sur son visage et la seconde, je ne suis pas en possession d’ouvrages de morphologie dans lesquels l’auteur, morphologue, nous montre que tel personnage est marqué physiquement par telle planète à l’étage moyen et tel autre à l’étage supérieur, etc.
En revanche, Louis Corman qui a beaucoup utilisé la classification planétaire, a donné des portraits de personnages, plus ou moins fictifs, où il décrit l’influence planétaire. Ainsi, une telle étude est très enrichissante pour nous astrologues puisqu’elle nous habitue à percevoir les traits caractéristiques propres aux planètes, c’est donc ce que je me propose de vous donner en guise de travaux pratiques.

SOLEIL





Au centre : Soleil, caractérisé par : 1) La prédominance de l’étage cérébral. 2) La grande finesse des traits. 3) La partie arrondie.
Fig. 1Soleil-Vénus. Se lisent : Soleil, dans la finesse des traits, l’ampleur du front, la beauté du regard. Vénus, dans le modelé arrondi et la bouche.
Fig. 2Soleil-Vénus-Saturne. Se lisent : Soleil, dans la finesse des traits, l’ampleur du front, l’harmonie des proportions. Vénus, dans le modelé arrondi. Saturne, dans l’allongement du visage, l’enfoncement des yeux, la petite bosse du nez.
Fig. 3Soleil-Saturne. Se lisent : Soleil, dans la finesse des traits, et l’ampleur arrondie du front. Saturne, dans l’allongement du visage, les creux des yeux et des tempes.
Fig. 4Soleil-Terre. Se lisent : Soleil, dans la finesse de certains traits (lèvres, nez), et dans la magnifique ampleur du front. Terre, dans la massivité de toutes les parties, et le modelé vigoureux.

LUNE


Au centre : Lune, caractérisé par : 1) La prédominance de l’étage cérébral. 2) La mollesse et l’atonie des traits (joues affaissées, bouche molle, paupières tombantes, regard vague, front rond indifférencié).
Fig. 1Lune-Vénus. Se lisent : Lune, dans la forme arrondie, la mollesse des traits, l’œil atone. Vénus, dans l’ampleur de la mâchoire et le dessin plus net des lèvres.
Fig. 2Lune-Mars. Se lisent : Lune, dans la mollesse de la bouche et du menton (qui est en retrait), dans l’arrondi indifférencié du front, et dans l’expression rêveuse des yeux. Mars, dans la forte saillie en avant de l’étage moyen, la forme du nez en bec d’aigle, et l’obliquité de l’oreille.
Fig. 3Lune-Terre. Se lisent : Lune, dans l’étage cérébral, le front vaste et arrondi, les yeux clairs, aux paupières tombantes. Terre, dans la massivité de toutes les parties, spécialement de la mâchoire.
Fig. 4Lune-Saturne-Mercure. Se lisent : Lune et Mercure, dans l’ampleur de l’étage cérébral. Lune encore dans la flaccidité des joues et du menton. Saturne, dans les creux et les bosses.

MERCURE


Au centre : Mercure, caractérisé par : 1) La prédominance de l’étage cérébral. 2) La grande finesse des traits.
Fig. 1Mercure-Vénus-Lune. Se lisent : Mercure, dans l’ampleur du front et l’effilement du menton, la finesse des lèvres et des ailes du nez, la mobilité et la froideur du regard. Vénus, dans le modelé assez arrondi, la largeur du dos du nez. Lune, dans l’ampleur arrondie du front, qui est disproportionné avec le reste.
Fig. 2Mercure-Vénus. Se lisent : Mercure, dans la finesse des traits, le menton pointu, les lèvres et les narines légères, l’œil petit et mobile. Vénus, dans le modelé arrondi.
Fig. 3Mercure-Mars-Saturne. Se lisent : Mercure, dans la finesse générale des traits et l’ampleur du front. Mars, dans l’inclinaison des lignes du profil, la saillie du menton, la forme convexe du nez et la vivacité des narines. Saturne, dans le modelé tout en creux et en bosses.
Fig. 4Mercure-Saturne-Soleil. Se lisent : Mercure, dans la finesse des traits et l’ampleur du front. Saturne, dans le modelé en creux et en bosses. Soleil, dans l’ampleur arrondie du front à sa partie supérieure. Il y a ici un déséquilibre entre crâne et mâchoire.

VÉNUS


Au centre : Vénus, caractérisé par : 1) Une légère prédominance des deux étages inférieurs. 2) Le modelé arrondi, la douceur des traits.
Fig. 1Vénus-Mercure. Se lisent : Vénus, dans l’épanouissement des formes, la mimique douce et souriante. Mercure (au second plan), dans la finesse et la mobilité particulière des yeux et des lèvres.
Fig. 2 Vénus-Terre. Se lisent : Vénus, dans la rondeur des formes (voyez les joues, le cou, le menton, la bouche, le nez) et la douceur du regard. Terre, dans la lourdeur générale du type.
Fig. 3Vénus-Mars-Terre. Se lisent : Vénus, dans la lèvre inférieure et le nez charnu, dans les regards des yeux bien écartés (zone inter-sourcilière calme). Mars, dans le modelé plus ferme, l’obliquité des lignes (menton, nez, front). Terre, dans une certaine lourdeur des formes.
Fig. 4Vénus-Mercure-Lune. Se lisent : Vénus, dans le modelé rond, la forme du nez, celle du front, et la douceur des yeux. Mercure, dans l’affinement du menton, des lèvres, des sourcils, et l’évasement du front. Lune, dans l’ampleur arrondie du front ainsi que dans la légère inclinaison des yeux “à la Greuze”.

MARS

Au centre : Mars, caractérisé par : 1) La dominante des deux étages inférieurs (surtout l’étage respiratoire c’est-à-dire moyen). 2) L’obliquité de toutes les lignes du profil, la tonicité du modelé, et l’intensité de l’expression.
Fig. 1Mars-Vénus-Saturne. Se lisent : Mars, dans la dominante de l’étage affectif, dans le modelé assez ferme et dans l’obliquité des yeux. Vénus, dans les joues et le menton arrondis, les lèvres charnues et l’expression des yeux. Saturne, dans le redressement du front et son modelé tourmenté.
Fig. 2Mars-Vénus-Mercure. Se lisent : Mars, dans la dominante affective, la saillie du nez, du menton, de l’angle mandibulaire, et dans l’obliquité des lignes. Vénus, dans un certain arrondi du modelé et dans la saillie de la lèvre inférieure. Mercure, dans l’affinement des traits (lèvres, narines, sourcils) et l’ampleur du front.
Fig. 3Mars-Terre. Se lisent : Mars, dans l’obliquité des lignes du profil, la saillie du menton et du nez, l’intensité du regard. Terre, dans la massivité des formes et la largeur de la bouche.
Fig. 4Mars-Saturne. Se lisent : Mars, dans la dominante affective, la saillie du nez et du menton, la fermeté du modelé et de la mimique. Saturne, dans les creux et les bosses, l’enfoncement des yeux, la bosse du nez.

JUPITER

Au centre : Jupiter, caractérisé par : 1) L’équilibre des trois étages. 2) L’épaisseur des chairs, qui l’apparente à la Terre. 3) Le modelé arrondi.
Fig. 1Jupiter-Mars-Soleil. Se lisent : Jupiter, dans l’équilibre des trois étages, l’épaisseur des chairs et le modelé arrondi. Mars, dans une certaine fermeté des contours, la saillie convexe du nez et aussi du menton, l’expression intense du regard. Soleil, dans l’ampleur du front surtout à sa partie haute et dans la lumière du regard.
Fig. 2Jupiter-Vénus. Se lisent : Jupiter, dans l’équilibre des trois étages, l’épaisseur des chairs (nez, joues, lèvres, nuque) et le modelé arrondi. Vénus, dans la mollesse des courbes, la forme régulièrement arrondie du front et la douceur du regard.
Fig. 3Jupiter-Mars. Se lisent : Jupiter, dans l’équilibre des étages, l’épaisseur des chairs et le modelé arrondi. Mars, dans l’obliquité des lignes (nez, front, oreilles), la saillie convexe du nez, et une certaine fermeté (les lèvres par exemple).
Fig. 4Jupiter-Saturne-Soleil. Se lisent : Jupiter, dans l’équilibre des étages et l’épaisseur des chairs (surtout à l’étage inférieur). Saturne, dans l’allongement du visage, la fermeté du modelé, surtout à l’étage supérieur (creux de l’orbite et de la tempe). Soleil, dans l’ampleur du front et son évasement à la partie supérieure.

SATURNE

Au centre : Saturne, caractérisé par : 1) Le modelé tout en creux et en bosses (lignes brisées, œil enfoncé dans l’orbite…, etc.)
Fig. 1Saturne-Mars-Vénus. Se lisent : Saturne, dans l’allongement du visage et le modelé heurté, qu’atténue toutefois l’influence de Vénus-Mars, dans la saillie du menton, la largeur des pommettes et l’obliquité des yeux. Ajoutons-y un élément secondaire du Soleil dans l’épanouissement du front.
Fig. 2Saturne-Vénus. Se lisent : Saturne, dans l’allongement et dans le modelé (saillie des pommettes, bosse du nez ; creux des joues, des tempes et des orbites, insertion des cheveux en épi). Vénus, dans la courbe de la mâchoire, la forme de la bouche, le lobule du nez, la douceur du regard.
Fig. 3 – Saturne-Mars-Terre. Se lisent : Saturne, dans l’allongement et les creux (tempes et orbites). Mars, dans l’obliquité des lignes (front, sourcils), la saillie des pommettes et du menton. Terre, dans la massivité des formes.
Fig. 4Saturne-Mercure-Lune. Se lisent : Saturne, dans le creux du modelé. Mercure, dans la gracilité de la mâchoire, du nez, et dans l’évasement du front. Lune, dans la saillie en boule de la partie haute du front, et la chute des paupières supérieures, avec l’expression atone qu’elle donne au regard.

TERRE

Au centre : Terre, caractérisée par 1) La dominante de l’étage instinctif. 2) La massivité des formes.
Fig. 1Terre-Vénus. Se lisent : Terre, dans la massivité des formes et l’ampleur de l’étage instinctif. Vénus, dans le modelé arrondi des joues, du menton et du nez.
Fig. 2Terre-Vénus. Se lisent : Terre, dans la massivité des formes et l’ampleur de l’étage instinctif. Vénus, dans l’arrondi du modelé, les lèvres charnues et l’expression adoucie des yeux.
Fig. 3Terre-Saturne. Se lisent : Terre, dans la prédominance de l’étage instinctif et la massivité des formes (menton, nez, largeur de la bouche). Saturne, dans l’allongement et dans les creux du modelé (les yeux enfoncés, les tempes creuses).
Fig. 4Terre-Jupiter. Se lisent : Terre, dans la massivité des formes et la mâchoire carrée. Jupiter, dans l’arrondi du modelé et le développement du front.


LES PÉRIODES DE L’EXISTENCE

Les âges planétaires

Nous avions vu simplement et sans explication, que les âges de la vie, symboliquement, se rattachent aux planètes du septénaire.
En effet, non seulement les astrologues anciens, comme Claude Ptolémée, mais aussi des philosophes comme Arthur Schopenhauer, ont découpé le cours de l’existence de la vie humaine en sept phases suivant l’ordre naturel des sept planètes du septénaire.
De son côté, le sculpteur Maurice Munzinger qui a beaucoup travaillé sur les relations entre les formes du corps et l’astrologie a établi une typologie en se basant sur la théorie des périodes planétaires qui vaut d’être connue. En outre, concernant la morphologie des types planétaires, ses renseignements physiques vont dans le sens de Louis Corman et c’est ce que nous allons voir en détail.
Ainsi, tout être humain, s’il ne meurt pas prématurément, passe nécessairement par cette série de métamorphoses correspondant aux caractéristiques de chaque planète (ou les huit, si l’on inclut la Terre). Voir figure ci-dessous :

D’ailleurs, cette courbe d’évolution ne fait que reproduire un processus universel qui veut que tout être vivant, animal ou plante, passe par trois phases essentielles de la naissance à la mort : croissance, épanouissement et déclin.
Au niveau élémental, l’être part de l’immobilité ou du Froid, il croît ; il se développe et s’anime dans l’humidité et la chaleur ; et enfin ayant atteint le point culminant de son épanouissement, il se refroidit et se dessèche graduellement avant de se décomposer, telle la feuille morte privée de sève.
Faisons remarquer que les figures du tableau ci-dessus ont été intentionnellement fortement “stylisées” et poussées jusqu’à la caricature afin de marquer les traits typiques et les différences. Il en résulte qu’un seul sujet ne saurait, au cours de sa vie, épouser rigoureusement et successivement toutes ces particularités.
En fait, chacun de nous, en traversant ces diverses périodes, ne peut qu’ébaucher passagèrement et très inégalement la plupart de ces types. Parmi ceux-ci, nous réaliserons et incarnerons surtout le ou les types qui se rapportent aux planètes qui – à la naissance – nous ont marqués ou “signés” plus fortement. De plus, – et c’est là où c’est intéressant – c’est à l’âge en accord avec leur nature que ces “planètes maîtresses” manifesteront avec le plus d’intensité les tendances qui leur sont propres, en réalisant le plus parfaitement le type qui leur correspond.
Ceci explique pourquoi tel individu présente tous les traits typiques de l’âge privilégié où ses tendances natives se sont affirmées, âge auquel d’ailleurs il semble fixé.
Ainsi, un sujet lunaire, c’est-à-dire signé par la Lune, donc de type enfantin, conservera les traits de l’enfance toute sa vie, et il en gardera la nostalgie, incurablement craintif, rêveur, candide, même à un âge avancé.
Par contre, un enfant saturnien, anticipant cette fois sur l’évolution normale, se montrera prématurément trop sévère, trop vieux pour son âge.
Le petit bonhomme jupitérien, épanoui et réjoui, n’attendra pas la cinquantaine pour avoir le sentiment de son importance, tandis que le mercurien, vif, léger, sautillant, papillonnant, épris de nouveauté, restera toujours ainsi, comme fixé à son adolescence.

1.TERRE    : L’Ancêtre, la race, l’ébauche dans la matière première.
2.LUNE           : Le Nourrisson.
3.MERCURE  : L’Adolescent, l’Ecolier.
4.VÉNUS        : La Jeune Fille.
5.SOLEIL       : Le Jeune Homme.
6.MARS          : L’Homme fait.
7.JUPITER     : L’Homme mûr.
8.SATURNE   : Le Vieillard.

Pour peu que l’on examine le tableau ci-dessus, nous remarquons qu’en se transformant au cours de la vie, l’Etre passe par une série d’alternances :
Tantôt il se développe librement (surtout quantitativement) en s’épanouissant dans l’ambiance (types Lune-Vénus-Jupiter), tantôt il se resserre en se retirant quelque peu de cette ambiance pour “travailler” sur lui-même, tendu surtout vers la qualité (types Mercure-Soleil-Saturne).
La tendance ou la poussée est donc alternativement horizontale (extensivité) et verticale (intensivité). Seul Mars accuse un développement dans les deux sens ; il est carré.
Les types développés horizontalement seront surtout corporels, instinctifs, affectifs. Ceux développés verticalement seront plus abstraits, volontaires ou intellectuels.
Notons également que les types verticaux ont un développement plus grand de la partie supérieure et les types horizontaux de la partie inférieure. Exemple : le vénusien, horizontal, instinctif et affectif, type féminin, ovale à base plus large en rapport avec la largeur des hanches ; le solaire, vertical, cérébral et volontaire, type masculin, ovale avec prédominance supérieure en rapport avec la largeur des épaules.
Autrement dit, au cours de son existence, l’individu passe par des phases successives de détente et de tension, de dilatation et de rétraction, que nous allons étudier en détail.
Cette oscillation perpétuelle entre deux pôles, cette succession de flux et de reflux, font penser à ce Rythme universel, cher à Johann Goethe, de diastole et de systole.
Il semble que par rapport à l’ambiance, la personnalité réagit tantôt sur un mode uranien (Mercure-Soleil-Mars-Saturne) de sécheresse, d’indépendance et de refus, tantôt sur un mode neptunien (Terre-Lune-Vénus-Jupiter) d’humidité et d’imprégnation.
Si l’on considère qu’Uranus et Neptune représentent des forces originelles auxquelles on peut rapporter les planètes du septénaire, il est possible de constater que chaque planète sèche participe de la nature uranienne en en présentant un aspect particulier, et chaque planète humide, la nature neptunienne manifestée partiellement. Il ne saurait cependant être question qu’Uranus soit une addition et même un mélange de Mercure-Soleil-Mars-Saturne ; il est un symbole spécifique, irréductible à d’autres valeurs planétaires. Quoi qu’il en soit, la “famille” des planètes sèches reconstitue bien les éléments de l’univers symbolique d’Uranus. De même, les planètes humides réalisent analytiquement le mode de Neptune et se ressemblent comme les enfants d’un même père.
En résumé, nous sommes en présence de deux familles planétaires :
D’une part, les planètes sèches, rétractées, intensives, de nature rationnelle et volontaire, donnant un développement vertical, avec une propension à l’orgueil : désir de grandir, de se surpasser, d’être un surhomme ; tendance à se mettre à part, en se détachant de l’ambiance, à se soustraire aux contraintes extérieures, à se refuser à l’instinct, etc., autant de caractéristiques uraniennes.
D’autre part, les planètes humides, dilatées, extensives, de nature instinctive, donnant un développement horizontal avec tendance à la sensualité ; besoin de s’étendre, de se fondre dans l’ambiance, de s’intégrer à la vie universelle, de participer au Tout, etc, tout un ensemble de propriétés neptuniennes.



Les Périodes planétaires
       
Nous allons étudier en détail les sept périodes de l’existence.

1.     L’âge de la Lune (tempérament Lymphatique d’Hippocrate)

L’enfant, de sa naissance jusqu’à sept ans, mais plus particulièrement le “nourrisson”.
Son organisme est imprégné d’eau jusqu’à 70%. C’est un lymphatique d’abord passif et somnolent ; un végétatif qui tête et dort, un digestif qui se nourrit pour croître. Nous sommes à l’âge des contes de fée, du rêve, du merveilleux.
C’est une période de pleine dilatation.
Morphologie : forme très ronde ; bouffissures, tout en ventre.
Péché capital : la Paresse.

2.     L’âge de Mercure (tempérament Nerveux et Sec)

Seconde période de croissance ; type intermédiaire, de passage entre la petite enfance et adolescence (pré-puberté), de 7 à 14 ans.
Le type de l’écolier, du “galopin”. Période de mue, de transformation rapide, instable et inquiète.
La différenciation sexuelle s’ébauche ; beaucoup de questions se posent à sa curiosité ; en même temps, l’intelligence s’éveille, et avec elle, le discernement, le jugement, la compréhension. L’être s’affine, se cultive, choisit et s’adapte.
C’est une phase d’élaboration, de travail, d’acuité, de tension interne, de prise de conscience, enfin de rétraction.
Morphologie : montée en asperge ; allongement des membres, développement des articulations et des extrémités ; forme allongée, sèche, pointue.
Péché capital : l’Envie.

3.     L’âge de Vénus (tempérament Sanguin-Lymphatique)

L’épanouissement, la fleur de la jeunesse, surtout pour la jeune fille (le jeune homme n’atteindra son développement complet que plus tard).
Amour, tendresse, rayonnement de beauté, développement de la sexualité.
C’est une période de dilatation.
Morphologie : Les proportions s’équilibrent, ovale plein, très arrondi ; formes souples et gracieuses.
Péché capital : la Luxure.

4.     L’âge du Soleil (tempérament Bilieux).

Type du jeune homme accompli, du héros.
Epris d’idéal, de perfection, visant à la domination, à la maîtrise, exalté, ambitieux, absolu, mais non sans générosité, prêt à tous les héroïsmes, plein de grands et beaux projets, d’ailleurs difficiles à réaliser.
On exige la perfection, la qualité. C’est une phase de tension, de durcissement, d’acuité, de rétraction.
Morphologie : Ovale long, tendu ; forme haute, allongée, élégante.
Péché capital : l’Orgueil.

5.     L’âge de Mars (tempérament Bilieux-Sanguin)

On combat pour s’imposer. C’est, aux prises avec les réalités, la mise en œuvre, la réalisation des ambitions de l’âge solaire. Domination et conquête, avec des alternatives d’échecs et de succès, de replis et de décharges, de ramassements et de bonds.
de suractivité, de conflits et de luttes, de rétraction (on pourrait dire de concentration) et de dilatation (explosive).
Morphologie : rude, heurtée, anguleuse, musclée ; un rétracté-bossué pour parler comme Sigaud.
Péché capital : la Colère.

6.     L’âge de Jupiter (tempérament Sanguin-Lymphatique)

Après le tumulte de Mars, Jupiter apporte un apaisement. La vitalité est encore puissante (voire bouillante quelquefois), mais on se modère car l’on commence à s’essouffler. On aspire à prendre un peu de répit pour jouir du résultat de ses efforts, du fruit de son travail. On prend du ventre, on recherche le confort et l’on est un tantinet gourmand… On vit dans la commodité et l’on est en général assez amateur de tout ce qui est beau et bon. On prend goût à la régularité, à l’ordre, à la stabilité. On trouve même du bonheur à fumer tranquillement sa pipe, dans son jardin, en regardant jouer ses petits-enfants.
C’est une période d’épanouissement (le dernier car Saturne vous regarde déjà de son œil sévère). En effet, on constate dans cette plénitude, dans cette dilatation, une certaine rétraction « latérale et frontale » comme dirait le Dr Corman, laquelle dénote que déjà le dessèchement et le refroidissement saturniens font sentir leurs effets.
On peut dire que chez Jupiter, le Sanguin commence à se saturniser.
Morphologie : forme pleine, charnue, ventrue, arrondie, élastique, entre la sphère et le cube.
Péché capital : la Gourmandise.

7.     L’âge de Saturne (tempérament Nerveux et Froid)

Cette fois, les forces déclinent ; la vitalité est bien diminuée. L’être se replie sur lui-même en se desséchant et en se refroidissant. On peut le voir se figer dans une attitude définitive, s’entourer de protection comme une momie de bandelettes, se durcir jusqu’à se minéraliser. Car il s’agit de s’épargner pour durer : chi va piano va lontano…
C’est la rétraction définitive, le retour à la terre.
Morphologie : On se ride, on se ratatine ; formes sèches et dures, longues et rectilignes, tendant au parallélépipède.
Péché capital : l’Avarice.

Concernant les tempéraments (selon Hippocrate) que Munzinger accorde à la planète Mars : Bilieux-sanguin est tout à fait discutable, car pour nous Mars est Bilieux, de même que Jupiter est Sanguin, comme nous l’avions démontré dans le Cours n°1 du Deuxième Niveau Les Tempéraments Selon Hippocrate.
En outre, ces quatre fonctions vitales coexistent nécessairement chez tout individu dans la mesure où 1°) il s’alimente (tempérament Lymphatique-Eau) ; 2°) il respire (tempérament Sanguin-Air) ; 3°) il pense (Nerveux-terre) ; 4°) il veut ou agit (Bilieux-Feu). Le plus souvent, comme nous le savons, il s’établit une hiérarchie entre ces fonctions, dont une ou deux dominent.


Les transaturniennes

Concernant les planètes invisibles : Uranus, Neptune et Pluton, ces planètes ne correspondent pas avec une structure morphologique, dans le sens où il n’y a pas de “type uranien” ou de “type neptunien” comme il y a un “type saturnien” ou un “type jupitérien”. Uranus, Neptune et Pluton s’expriment dans les visages davantage par les expressions que par les formes. Néanmoins, il semble exister une certaine tendance morphologique uranienne et neptunienne à l’image des symboles hiéroglyphiques comme le montre le dessin ci-dessous, Uranus est rétracté et Neptune dilaté. 



Louis Corman

Louis Corman est né le 19 février 1901 à Roubaix (Nord) à 13 heures.
Malheureusement, nous ne connaissons rien de sa vie, si ce n’est ce petit abrégé très succinct qui est le suivant :
“Le Docteur Louis Corman est le fondateur de la Morpho-psychologie, science qu’il a fondée en 1937, et qui est celle des relations entre la forme et le psychisme. Il l’a expérimentée pendant les quarante années durant lesquelles il dirigea l’hôpital psychiatrique de Nantes. Il a mis l’accent sur la loi de dilatation et de rétraction, et, sur la loi de tonicité. Admirateur de Nietzsche il a consacré au philosophe allemand, un ouvrage : Nietzsche, philosophe des profondeurs. Son dernier ouvrage a pour titre Amour et Narcissisme.” 


Son thème présente une culmination des luminaires opposés à Mars angulaire au FC, opposition reliée à Jupiter conjoint à Saturne angulaire au DS.
Avec cette constellation ainsi décrite on a là sous les yeux toute sa conception. En effet, comme nous l’avions vu “il a mis l’accent sur la loi de dilatation et de rétraction”. La rétraction et la dilatation n’est-ce pas en rapport avec la conjonction angulaire au DS reliée aux luminaires et au MC ? Saturne la Rétraction et Jupiter la dilatation.
D’autre part, il a mis l’accent “sur la loi de tonicité”, regardez Mars, angulaire au FC opposé aux luminaires. Enfin, il finit par écrire un livre sur le Narcissisme, qui est véritablement un sujet Lune/Cancer en accord encore une fois avec le thème de Louis Corman : Lune maîtresse d’AS Cancer en culmination supérieure conjointe au Soleil. Quant à Mercure angulaire au MC au trigone de l’AS il a permis une codification, une formulation de tous ces points pour en faire une méthode claire et intelligible. 
Par conséquent, nous voyons encore une fois, que l’être ne travaille ou ne découvre que ce qu’il porte dans son thème, c’est-à-dire lui-même !

Frédéric MUSCAT





5 commentaires:

  1. Etude très impressionante et très interressante!

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  2. Bonjour, étant en études naturopathique je travaille sur la psychologie et notamment sur les études de Corman, je vous dois donc un grand merci pour ses approches avec l'astrologie que je trouve fascinante!
    Merci beaucoup pour ce savoir que vous offrez si généreusement!
    Belle journée à vous

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  3. la dernière phrase me fait penser à celle de Socrate : "connais-toi toi-même et tu connaîtras l'Univers et les Dieux", plein de sagesse tout ça... ;)

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  4. Bonjour,
    J'aimerai vraiment connaître le titre de l'ouvrage où sont expliqués les types planétaires et leurs associations (ex: un visage saturne-venus-mercure).
    Je vous remercie vivement par avance de votre réponse mais aussi pour votre passionnant article.
    Julie

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