Sigmund Freud a conçu une
structure générale de la personnalité psychique, suffisamment précise pour
faire l’objet d’une division topologique de la psyché. Cette structure met en
présence trois grandes instances psychiques fondamentales qu’il a
nommées :
-
Le Ça
-
Le Moi
-
Le Surmoi
Ce sont ces trois instances,
qui par un mécanisme complexe et subtil d’affrontement et d’entraide mutuelle,
forment la personnalité humaine.
Selon les données
psychanalytiques, il s’agirait en quelque sorte avec le ÇA, le MOI
et le SURMOI, de trois grandes centrales du psychisme humain dont la
connaissance et la délimitation permettent de sérier chacun des postulats
internes qui composent notre âme et qui, entremêlant leurs fils sur un canevas
dont nous n’avons pas conscience, font la broderie de notre psychisme
personnel.
En somme, le ÇA, le MOI
et le SURMOI apparaissent comme une manière de représentation
topologique d’un individu, comme un relevé de son territoire animique. C’est
quelque chose comme la mise à plat de sa psychologie, on peut même dire que ces
trois instances se présentent comme une réelle dissection de son individualité.
Afin de mieux saisir ces
données et d’en apprécier exactement les contours, nous allons définir ce que
sont : le ÇA, le MOI et le SURMOI, les uns par
rapport aux autres.
Le Ça
Pour la conformité du
propos, nous allons faire appel à une page de Sigmund Freud :
Le ÇA : “Son contenu
comprend tout ce que l’être humain apporte en naissant, tout ce qui a été
constitutionnellement déterminé, donc avant tout les pulsions émanées de
l’organisation somatique et qui trouvent dans le ça, sous des formes qui nous
restent inconnues, un premier mode d’expression psychique.” (Abrégé de
Psychanalyse, éditions Presses Universitaires de France, page 4).
Tel est le début de la
citation de Sigmund Freud, et son texte appelle un commentaire.
En effet, s’il campe, en un
admirable raccourci, ce que représente le Ça et s’il le situe avec une
économie de mots et une simplicité dont nous ne pouvons qu’apprécier la
facture, ce raccourci et cette simplicité le rendent néanmoins obscur.
En fait, Sigmund Freud
assimile le Ça aux passions elles-mêmes : le Ça, c’est le nom qu’il donne
aux instincts. Terme global qui désigne et résume toutes les pulsions instinctuelles,
tous les élans instinctifs de quelque ordre qu’ils soient : élans
d’agressivité, de haine, de faim, de soif, d’érotisme, d’imagination, etc. avec
tout ce qu’ils ont de pire et de meilleur.
Le Ça ne représente ni
une qualité de l’être, ni un défaut mais un fait
d’observation. Ce concept repose essentiellement sur le fait que l’enfant qui
vient de naître se présente, face au monde, comme une espèce de machine
inconsciente mue par ses seuls instincts. Le Ça désigne donc l’ensemble
des faits psychologiques qui échappent à la conscience. Partie
intégrante du psychisme humain, le Ça se présente donc aux yeux du psychologue
comme le réservoir des pulsions primitives. Ainsi, peut-on le considérer comme
la zone inférieure du psychisme, la sphère nocturne de nos élans incontrôlés et
l’origine même des mouvements irrépressibles qui, constamment nous agitent et
nous bouleversent.
Le Ça tend donc
essentiellement à satisfaire les besoins pulsionnels de l’être en se conformant
au principe de plaisir tout en ignorant qu’il existe des jugements de valeur,
la notion du bien et du mal ainsi qu’une morale.
C’est “le diable au corps”,
c’est le secteur de nos tropismes,
de nos pulsions instinctives, agressives, érotiques avec ce qu’elles ont de
pire et de meilleur.
Il se présente comme une
espèce de grosse marmite dans laquelle bouillonne la très diabolique mixture de
nos vieux instincts animaux. Là, s’accumulent de méphitiques vapeurs qui de
temps à autre font sauter le couvercle. Alors tout à coup l’être explose.
Le ÇA est la
traduction de l’allemand “DAS ES”. Ce concept a son origine chez Georg
Groddeck qui cite Friedrich Nietzsche lequel désignait par ce mot ce qu’il y a
d’impersonnel, involontaire, inconscient, naturel dans les forces profondes qui
gouvernent la vie humaine.
Cependant, quelque bizarre
que puisse sembler ce terme de Ça, il faut avouer qu’il est cependant fort bien
choisi, puisqu’il tire son origine même de réflexions que nous faisons. Telle
que, par exemple : “Ça m’énerve” ou au contraire, “Ça m’excite”
ou bien “Ça m’ennuie”, etc.
Que veulent dire ces
termes : “Ça m’énerve”, “Ça m’excite”, “Ça
m’ennuie” ?
Ils signifient qu’il y a
quelque chose en moi que je ne peux pas définir au niveau de la conscience, et ce
quelque chose s’énerve, s’excite, s’ennuie, etc.
Appréciez le jeu des mots de
la langue, “C’est plus fort que moi”, c’est-à-dire : il y a en moi
quelque chose de plus fort que moi qui me pousse. Ce quelque chose, c’est le
Ça. Au lieu de dire : “C’est plus fort que moi” on devrait dire “Le
Ça est plus fort que le Moi”. Telle est l’explication que l’on peut
en donner. En un mot, le Ça c’est le sub-conscient.
Le Moi
Reprenons, là où nous
l’avons laissée, la lecture de la page de Sigmund Freud :
“Sous l’influence du
monde extérieur réel qui nous environne, une fraction du ça subit une évolution
particulière. A partir de la couche corticale originelle pourvue d’organes
aptes à percevoir les excitations, ainsi qu’à se protéger contre elles, une
organisation spéciale s’établit qui, dès lors, va servir d’intermédiaire entre
le ça et l’extérieur. C’est à cette fraction de notre psychisme que nous
donnons le nom de Moi.” (…) “Il mène une action contre le ça en
acquérant la maîtrise des exigences pulsionnelles et en décidant si celles-ci
peuvent être satisfaites ou s’il convient de leur résister jusqu’à un moment
plus favorable ou encore s’il faut les étouffer tout à fait.”
Là aussi, ces quelques
lignes demandent un commentaire.
En effet, nous avons tous
conscience, avec plus ou moins d’acuité et de précision, de ce que peut être
notre Moi. S’il ne nous est pas toujours facile de le définir exactement avec
des mots, cependant nous pouvons dire que nous avons une certaine sensation de
notre Moi et nous avons surtout la certitude intérieure absolue que notre Moi
n’est pas celui des autres. En somme, le Moi est donc la personnalité propre à
chacun de nous. Le Moi, selon les psychanalystes, c’est de l’inconscient devenu
conscient. D’ailleurs, si nous relisons Sigmund Freud il écrit
formellement : “Sous l’influence du monde extérieur, etc… une fraction
du ça subit une évolution… à cette fraction, nous donnons le nom de Moi.”
Le Moi est donc de
l’inconscient devenu conscient. Et ce Moi est à tel point de l’inconscient
devenu conscient que durant la longue période d’enfance, le petit être n’a pas
encore conscience de lui. Il ne dit pas : “Moi je” non ! Il parle de
lui à la troisième personne du singulier. Par exemple, s’il s’appelle Claude,
il ne dit pas : “Je fais ceci” ou bien “c’est pour moi”, il dit : “Claude
fait ceci” ou bien “c’est pour Claude.” Et je suis bien certain que si les
animaux parlaient, il y a lieu de supposer qu’ils feraient de même.
Ce n’est que par la suite,
que ce petit enfant commence à se différencier et à prendre conscience de son Moi
et il ne dit plus : “c’est pour Claude” il dit, “c’est pour moi.” Il y a
une évolution.
A la suite de quel processus
prendra-t-il conscience de ce Moi ? Freud nous l’explique :
“Le Moi est un organe de
coordination entre les pulsions primitives du ça et les exigences de la
réalité.”
Tout se passe en fait comme
si les circonstances extérieures heurtaient le “Ça” de l’enfant et que peu à
peu une sorte de couche solide en venait à se constituer, ce que Sigmund Freud
a nommé : “la couche corticale.” C’est comme une sorte d’enveloppe
protectrice, fine, mince, mais cependant résistante. Et c’est justement cette
enveloppe protectrice qui a pour nom le Moi.
Si l’on voulait éclairer le
propos par une image, on pourrait dire que : puisque le Moi n’est autre qu’une
partie du Ça transformé par les circonstances extérieures et si l’on considère
le Ça comme une pâte de magma, le Moi sera très exactement, à la surface de
cette pâte, la pellicule qui se forme au contact de l’air.
On comprend, dès lors, à
quel point le Moi reste en liaison étroite avec le Ça, il est comme soumis à
lui.
Retenons-donc que le Moi est
un organe qui réalise les intentions du Ça tout en tenant compte des exigences
du Monde Extérieur.
Par exemple, supposons que
vous êtes en réunion et soudainement vous éprouvez un besoin d’uriner, votre
Moi vous dit : “Non, je vais attendre la fin de la réunion ce sera
beaucoup mieux.” Voilà ce qu’est une action du Moi sur le Ça qui tient compte
des exigences extérieures : “Il (le Moi) mène une action contre le ça
en acquérant la maîtrise des exigences pulsionnelles et en décidant si
celles-ci peuvent être satisfaites ou s’il convient de leur résister jusqu’à un
moment plus favorable ou encore s’il faut les étouffer tout à fait.”
Maintenant si cette envie
est plus forte, vous vous absenterez deux minutes pour aller aux toilettes et
là, le Ça aura été plus fort que le Moi, puisque finalement vous (votre Moi)
aurez satisfait, malgré le contexte, aux exigences de votre Ça.
Le Surmoi
“Durant la longue période
d’enfance qu’il traverse et pendant laquelle il dépend de ses parents,
l’individu en cours d’évolution voit se former dans son moi une instance
particulière par laquelle se prolonge l’influence parentale. Cette instance,
c’est le Surmoi. Dans la mesure où le surmoi se détache du moi ou
s’oppose à lui, il constitue une troisième puissance dont le moi est obligé de
tenir compte.”
Là aussi, ceci demande
quelques explications.
Certes, le terme de Surmoi
se définit lui-même, puisqu’il est à proprement parlé : ce qui est
au-dessus du Moi : Sur-Moi.
Toutefois, il s’agit de
comprendre, dès l’abord, que pour Sigmund Freud, le Surmoi, c’est-à-dire la
conscience, n’est pas, même si l’on se place au point de vue de la morale,
supérieur qualitativement au Moi, puisqu’il ne porte pas de jugement. Disons
que le Surmoi est au-dessus du Moi exactement comme un chapeau est au-dessus de
la tête. Et ce qui devrait être important, c’est la tête et non le chapeau. Par
conséquent, c’est le Moi qui doit être important.
D’ailleurs le Surmoi, n’est
rien d’autre que le résidu de la pression sociale qui oblige le Moi à se
conformer aux convenances. Le Surmoi est donc, en quelque sorte, un Moi imbibé
par l’éducation, un Moi qui a subi un dressage. Il est une sorte de contrôleur
du psychisme, qui exige des renonciations instinctives.
Ainsi, par cette branche, le
Surmoi est une instance psychique rapportée, on dira “introjectée” et qui tout
au long de la vie va, dans une sorte d’automatisme, perpétuer les directives
morales et les défenses dérivées de l’éducation. Il introjecte les
interdictions proférées par les parents, en particulier par le père ou son
substitut ; ses fonctions sont du reste projetées sur des personnages
d’autorité. Il représente donc les normes intériorisées de la société. C’est
une instance qui n’a rien de spontanée, mais qui permet la vie en société, si
l’on retire le Surmoi on retombe à l’âge de pierre.
Ajoutons, et c’est là ce
qu’il peut y avoir de terrible et de dramatique dans le rôle du Surmoi :
c’est une instance qui le plus souvent trempe dans la peur : peur de
perdre l’affection de ses parents, peur de déchoir dans l’esprit de ses
maîtres, peur d’être puni, peur d’être déshonoré, etc.
Le Surmoi, c’est quelque
chose comme le bâton pour l’animal en cours de dressage.
Dans Les Nouvelles
Conférences sur la Psychanalyse, (N.R.F. Gallimard) Sigmund Freud est
revenu sur la question du Surmoi et voici ce qu’il écrivit :
“S’il y a en nous une
conscience, elle n’est pas innée. Contrairement à la sexualité, qui elle,
existe dès le début et qui n’est pas quelque chose de surajouté après coup.
Chacun sait que le petit enfant est amoral, chez lui aucunes inhibitions
intérieures ne s’opposent aux impulsions qui tendent vers le plaisir. Le rôle
joué plus tard par le surmoi incombe d’abord à une puissance extérieure, par
l’autorité parentale. L’influence parentale s’exerce au moyen des témoignages
de tendresse et des menaces de punitions. Les punitions équivalent, pour l’enfant,
à un retrait d’amour et sont redoutées en soi. Cette peur réelle est le
précurseur de la future crainte de la conscience ; et tant qu’elle domine,
il n’y a pas lieu de parler de surmoi et de conscience. Plus tard, seulement,
s’établira la situation secondaire, celle que nous sommes trop enclins à
considérer comme normale, l’obstacle extérieur une fois intériorisé, le surmoi
prend la place de l’influence parentale. Ce surmoi qui surveille, dirige et
menace, comme autrefois les parents surveillaient, dirigeaient et menaçaient
l’enfant.
Le surmoi, en prenant
possession de la puissance, de l’activité qui caractérisait l’instance
parentale, en utilisant même les procédés de cette dernière, n’est pas
seulement son successeur mais vraiment aussi son héritier légitime naturel.
Cependant, il importe de faire ressortir une différence. Le surmoi, par un
choix unilatéral, semble n’avoir adopté que la dureté et la sévérité des
parents, leur rôle prohibitif répressif, mais non leur tendre sollicitude.”
(Pages 88/89).
Grâce à cette longue
citation annexe, nous sommes maintenant au fait : le Surmoi c’est du Moi
pétri par les interdits successifs. Il est une morale non spontanée mais
imposée par la condition sociale. Telle est la vision de Sigmund Freud.
Nous verrons d’ailleurs que
cette conscience morale rapportée, émanation du Surmoi, se présente comme un
terrible contrôleur du psychisme, comme un gendarme. Et lorsqu’elle est trop
rigide cette instance devient le principal artisan des névroses. Nous ne
tarderons pas à voir de près, par les thèmes d’exemples, les dégâts qu’elle
peut causer, car le Surmoi, par une de ses branches, en exigeant des
renonciations engendre des refoulements et de ce fait il plonge le Moi dans un
réseau dramatique de frustration. Mais je précise : par une de ses
branches.
L’Idéal du Moi
Car il est une autre branche
du Surmoi qui, elle, est intérieure et comme innée en l’âme, qui est, selon la
tradition, la grande voie de dieu qui ne cesse de résonner en l’âme de la
créature humaine, et qui est source d’évolution, en ce qu’elle est une
aspiration vers ce qu’il y a en la psyché de plus haut, de plus beau, de plus
parfait et qui permet à l’individu de se diriger à travers les aléas de la vie
vers “le haut phare de son idéal.” C’est, du reste, à cette branche là du
Surmoi que nous donnerons le non d’Idéal du Moi. C’est un
magnifique phare dressé sur l’océan des passions.
Autant, la première des deux
branches du Surmoi est répression, faiblesse et danger, autant celle-ci est
lumière et force.
Si nous reprenons maintenant
la première citation de Sigmund Freud et que nous en achevons enfin la lecture,
voilà ce qui se présente à nos yeux :
“Est considéré comme
correct tout comportement du moi qui satisfait à la fois les exigences du ça,
du surmoi et de la réalité. Toujours et partout, les particularités des
relations entre moi et surmoi deviennent compréhensibles si on les ramène aux
relations de l’enfant avec ses parents ou, avec les substituts des parents. On
voit qu’en dépit de leur différence foncière, le ça et le surmoi ont un point
commun, tous deux, en effet, représentant le rôle passé, le ça, celui de
l’hérédité, le surmoi, celui de la tradition, tandis que le moi, lui, est
surtout déterminé par ce qu’il a lui-même vécu, c’est-à-dire par l’accidentel
et l’actuel.”
Résumé
Sigmund Freud assimile le Ça
aux passions déchaînées, le Moi à la raison et le Surmoi à un juge.
Paul Jury donne une image
très évocatrice : selon lui, il convient d’assimiler le Ça à une
automobile ; le Moi au conducteur et le Surmoi au code de la route.
Le Monde Extérieur
Concernant la longue
citation de Sigmund Freud, j’attire votre attention sur deux points très
importants qui sont apparus à la lecture de cette page.
Le premier de ces deux
points, est la venue, au côté du Ça, du Moi et du Surmoi, d’un quatrième
élément dont l’analyste est bien obligé de tenir compte, c’est le Monde
Extérieur : “Sous l’influence du monde extérieur réel qui nous
environne” écrivit Freud. Aussi bien, un cours entier sera consacré au rôle
du monde extérieur en astro-psychanalyse, compte-tenu de la très grande
influence qu’il est appelé à exercer sur un individu.
Le second point, sur lequel
j’attire aussi votre attention et que je crois tout aussi important de
souligner que l’existence du Monde Extérieur est cette fois l’objet d’une
omission. Omission dont je viens succinctement de parler. En effet, en ce qui
concerne le Surmoi, Sigmund Freud parle éloquemment des alluvions laissées par
l’éducation. C’est-à-dire des apports extérieurs : les parents ou les
substituts des parents, mais nulle part, en cette page, il ne fait mention
d’alluvions intérieures. Ce qui, disais-je, appartient à la seconde branche du
Surmoi et que nous nommons “l’Idéal du Moi”.
Cependant, dans l’Abrégé
de Psychanalyse, il y a un texte, extrait du chapitre intitulé le Monde
Intérieur, qui vient en partie rectifier cette omission et combler cette
lacune :
“Avec l’âge, une nouvelle
instance psychique surveille le moi, lui donne des ordres, le dirige et le
menace de châtiment. Nous appelons cette instance le surmoi et la ressentons,
dans son rôle de justicier, comme notre conscience. Le surmoi ne se borne pas à
juger le moi sur ses actes, mais aussi et tout autant sur ses pensées et sur
ses intentions non mises à exécution. Ainsi, le surmoi, devenu fraction du
monde intérieur, continue cependant à assumer pour le moi le rôle d’un monde
extérieur. C’est ainsi que le surmoi s’assume une place intermédiaire entre le
Ça et le monde extérieur. Il réunit en lui les influences du présent et du
passé. Dans l’instauration du surmoi, on peut voir, semble-t-il, un exemple de
la façon dont le présent se mue en passé…”
C’est intéressant,
néanmoins, mis à part tout l’intérêt que nous prenons à la lecture du texte de
Sigmund Freud, celui-ci ne nous satisfait pas pleinement en ce qui concerne la
seconde branche du Surmoi. Il semble, en effet, que Freud n’ait pas pris
conscience de certains faits qu’il convient de ne pas laisser dans l’ombre.
En effet, certains enfants,
tout en n’ayant pas reçu une éducation stricte – et même qui plus est, ayant eu
parfois sous les yeux des exemples navrants venus de leurs parents ou des
discours déplorables de leurs éducateurs – ces enfants, se conduisent néanmoins
ultérieurement dans la vie avec un Surmoi d’une rare puissance. D’où viennent
alors les exigences de leur conscience ?
Sigmund Freud, dans une
conférence sur les diverses instances de la personnalité psychique aborda ce
fait singulier qui écrivit :
“Nous avons tendance à
croire que le surmoi deviendra d’autant plus rigoureux que l’enfant aura reçu
une éducation plus sévère. Or, contre toute attente l’expérience nous montre
que le surmoi peut être d’une implacable sévérité, même quand les éducateurs se
sont montrés doux et bons et qu’ils ont évité, autant faire ce peut, menace et
punition.”
Ainsi, Sigmund Freud fait
bien cette remarque d’un Surmoi en décalage, voire même en opposition avec le
genre d’éducation reçue, mais il n’en donne point d’explication.
Or, nous verrons bientôt,
grâce à l’astrologie, que l’explication est simple. Compte tenu du fait que le
Surmoi est représenté dans un thème par un astre (Saturne), il suffit que cet
astre soit particulièrement proéminent dans le thème pour que le Surmoi soit
tout naturellement d’une rare puissance. Et selon les l’intégrations que nous
faisons de cet astre, représentant du Surmoi dans un thème, le rôle même du
Surmoi sera dictatorial et névrotique en cas de mauvaise intégration ou au
contraire, évolutif et sublimatif en cas de bonne intégration. Ce sera là tout
le secret.
Si nous élevons le débat en
passant de l’astrologie et de la psychanalyse à la métaphysique, nous nous
demanderons, une fois encore, d’où viennent les exigences de la conscience et
des impératifs qui poussent l’homme vers toujours plus de spiritualité. On peut
alors répondre qu’elles viennent du fait que le Surmoi, s’il appartient en
parti à l’héritage extérieur, rôles des parents, des éducateurs, etc.
appartient aussi, en partie, à un héritage intérieur capital, et c’est cet héritage
que nous voyons dans le thème par cet astre que nous examinerons bientôt.
En fait, cet héritage c’est
le don, le leg que dieu fit à l’homme au moment où il le sortit de l’animalité
et lui donna l’étincelle de la conscience. La tradition parle à ce sujet des
Tables de la Loi, ce qui semble assimilable à la voie intérieure de la
conscience. Et c’est cette voie seule du créateur en la créature qui est
évolutive et qui mène l’homme vers toujours plus de conscience et lui permet de
se baigner dans la grande lumière de dieu.
Mais l’inverse peut aussi se
produire et l’on voit des enfants issus de parents vertueux et n’ayant eux sous
les yeux, que de hauts exemples s’adonner au vice et à la violence, la voie de
la conscience faisant alors défaut.
On comprend donc à la
lumière de ces deux cas extrêmes que le Surmoi est issu de deux sources :
une source externe, il procède en ce cas de l’introjection des interdits
émanant des parents ou des substituts des parents. Et deuxièmement une source
interne : héritage héréditaire bien sûr et grande voie de dieu à laquelle
se surajoute, d’une façon positive ou négative, tous les alluvions laissées par
l’historique des ancêtres en nous.
Ainsi, nous comprenons que
s’il existe bien un conditionnement psychique inclus dans le jeu respectif des
trois instances en notre psyché, il existe aussi la présence incandescente du
libre arbitre, et le lieu du libre arbitre est situé dans cette branche du
surmoi qui appartient à la divinité qui est notre conscience propre. Et c’est
par ce libre arbitre de la conscience qu’il conviendra de ne jamais oublier que
l’individu est libre de ses choix et libre de vivre son thème à différents
niveaux. Bien sûr, il sera toujours habité par la même symbolique, il portera
toujours les mêmes maux complexuels mais il les vivra de manière spécifique,
c’est pourquoi il convient d’être extrêmement prudent en ce qui concerne les
événements extérieurs susceptibles de toucher le natif.
En effet, un thème
astrologique se présente comme une structure abstraite, un squelette sans chair
ou un vase sans contenu. C’est le natif lui-même, qui va donner un sens à cette
structure, mais en fonction de caractéristiques liées à la condition humaine et
qui, à chaque époque s’organisent dans différentes visions du psychisme humain
en situation.
C’est-à-dire que la même
configuration dans deux thèmes différents va être vécue d’une manière
spécifique à chacun, ceci en fonction de leur vécu, de leur intégration
familiale, etc. Mais encore, la même configuration vécue à des époques
différentes n’aura pas la même finalité.
Par exemple, un carré
Saturne-Vénus dans le thème d’une femme vivant au XIXe siècle aura
pu se solder par une vie affective de privations, l’entrée dans les ordres,
l’isolement, etc. Tandis que le même aspect dans le thème d’une femme du XXIe
siècle, ère de libération sexuelle, peut lui permettre des rencontres
multiples, mais qui peuvent se solder par une insatisfaction, une frustration
en rencontrant, par exemple, des partenaires qui ne sont pas libres, ou qui ne
conviennent pas dans leur totalité, etc. il y donc toujours une insatisfaction.
Par conséquent, dans le premier cas, la personne a vécu dans la solitude
absolue et dans le second elle a certes eu des rencontres multiples mais elles
furent illusoires et frustrantes.
Représentation graphique des trois instances
Afin de mieux comprendre le
rôle que joue dans le psychisme humain les diverses entités freudiennes et pour
en situer plus parfaitement les valeurs respectives, il est possible de tenter
une représentation topologique de la psyché humaine en brossant un graphique
représentant les trois centrales freudiennes.
Il se présentera comme une
carte routière de la psychologie de l’homme et permettra ainsi de visualiser
les choses et d’en apprécier la densité de la lourde poche des instincts, tel
que nous pouvons l’apercevoir sur le graphique ci-dessous :
Le Moi
Il apparaît, à la lumière du
graphique ci-dessus, que le Moi se présente à nous comme l’instance la
moins favorisée. Pris entre les montées puissantes des forces instinctuelles du
Ça et le froid et impitoyable contrôle du Surmoi, son existence
demeure en vérité précaire.
Ce Moi qui se voudrait être
un roi, n’est en fait qu’un pauvre misérable roitelet constamment menacé qui ne
survit qu’au prix d’un effort constant.
Ecrasé entre deux puissances
tyranniques, tel apparaît le Moi, dans la géographie psychique, comme un petit
royaume écrasé entre deux vastes empires : l’empire du Surmoi au levant,
l’empire du Ça au couchant.
Ainsi, sa situation est loin
d’être confortable.
Tantôt, le voici entraîné
dans une guerre qu’il doit mener contre le subconscient et tantôt le voilà qui
se bat avec le sur-conscient. Ici aux prises avec des impératifs sexuels ou des
bouffées d’imaginaire, en lutte avec des désirs saugrenus ou de soudaines
agressivités, le voici donc, malgré lui, obligé de vaincre ou contraint de
périr dans sa lutte avec le subconscient, c’est-à-dire le Ça.
Là, au contraire, en conflit
avec des règles morales, avec des relents de conscience, avec des renvois de
religiosité, le voilà acculé au triomphe ou face à la défaite dans sa lutte
contre le Surmoi.
Or, le Moi est faible, il
est tout petit, tout nu. C’est l’instance la plus défavorisée, celle qui s’est
formée la dernière.
En effet, au cours de sa
petite enfance l’homme n’est qu’un inconscient vivant et ce n’est que, l’âge
venant, que ce Moi, comme une île, émerge peu à peu hors de l’océan
d’inconscient. Voilà ce qu’est le Moi, une île, ou plutôt un îlot battu par la
tempête (le Ça) et menacé par la foudre (le Surmoi). Les tempêtes ce sont les
pulsions du Ça ; et les séismes et la foudre, au contraire, les jugements
du Surmoi.
Mais ce n’est pas tout. En
effet, dans le même temps le Moi doit s’adapter à la double tourmente des
événements intérieurs et s’ajuster aux circonstances extérieures qui ne sont
pas les moindres. Et tout le temps de cette double lutte, cet îlot qu’est le
Moi n’en continue pas moins de baigner dans cet océan d’inconscient qui
l’entoure, et dont les flots viennent battre le rivage.
Tandis que, au-dessus de
lui, le ciel peu à peu se plombe et s’obscurcit, car le ciel du Surmoi est
toujours menaçant, et le Moi est là, comme une île qui flotte, un peu
désemparée entre deux infinis. D’un côté, l’infini de l’instinct et de l’autre
l’infini de l’âme. En vérité, le Moi n’est pas une île heureuse, c’est un lieu
déchiré.
Or, nous savons que l’issue
de ce triple combat – combat contre le Ça, combat contre le Surmoi, combat
contre le Monde extérieur – dépend de la force ou de la faiblesse de ce Moi.
Ce Moi, peut aisément être
repéré à la lumière d’une carte céleste. De telle sorte qu’il sera possible de
le peser et d’en apprécier la puissance ou d’en mesurer la démission afin d’avoir
des clartés sur l’issue d’un combat.
Si dans un thème le Moi est
fort, il regarde alors avec sérénité les vagues pulsionnelles qui montent de
l’inconscient et c’est alors volontairement, lucidement, en la pleine lumière
de la conscience, qu’il les repousse, et la répression qu’il en fait le
fortifie d’autant.
Si dans un thème le Moi est
faible, il risque bien alors d’être emporté, submergé par la mer et pour
survivre et se protéger contre les marais pulsionnels des instincts, que
fait-il ? Il fait une chose terrible : il les refoule et le
refoulement l’affaiblit d’autant plus.
D’ailleurs, nous verrons
tous ces points en détail et notamment, les schémas de la répression et du
refoulement et nous verrons qu’ils sont opposés l’un à l’autre. De la répression
vont découler la puissance et la réalisation de soi. Tandis que dans le
refoulement apparaissent névroses et psychoses.
Ainsi, dans un thème un Moi
en bon état, signifie adaptation consciente et réalisation. A l’opposé, un Moi
en mauvais état signifie fuite et écroulement. A savoir qu’un Moi en mauvais
état qui ne s’adapte que par le biais de la névrose, ne le fait qu’à coup de
refoulement en bâtissant de grands barrages contre l’angoisse. Et tout ceci est
caché sous des couches de cendres et de poussières : la cendre des
obsessions, la cendre des préjugés, la cendre des manies, la cendre des peurs,
la poussière des hantises, la poussière des refus, la poudre des regrets… C’est
tout cela que nous montrera l’examen d’un thème à la lumière de l’astro-psychanalyse.
Ce pauvre Moi bientôt n’est plus.
Alors les monstres sortent des abîmes du Ça, tandis que les éclairs zébrant le
ciel de la conscience se font apocalypse en l’âme torturée. Soudain le Moi se
met à crier et dans une sorte d’ultime sauve qui peut, il appelle au secours,
il hurle pour que quelqu’un vienne le délivrer de son angoisse, pour que
quelqu’un vienne l’écouter et le libérer de lui-même. C’est alors qu’apparaît
le psychanalyste.
Corrélations
Astrologiques
Après avoir
théoriquement défini les trois grandes instances psychiques délimitées par
Sigmund Freud : Le Ça, le Moi et le Surmoi, nous
allons établir les corrélations entre ces dites instances et le matériel
astrologique : Planètes et Signes. Mais avant tout, il faut savoir
que :
A sa racine, toute Planète,
tout Signe, est l’expression d’une valeur inconsciente.
En effet : “L’inconscient
est une phase normale et inévitable dans les processus qui fondent notre
activité psychique ; tout acte psychique commence par être inconscient et
peut, suivant qu’il se heurte ou non a des résistances, le rester ou bien
continuer son évolution vers la conscience.” (Sigmund Freud “Métapsychologie” p. 19, NRF
1940)
Il est donc évident que tel
processus martien, saturnien, jupitérien, etc. est d’abord inconscient (dans
l’enfance surtout) et tend à parvenir à une élaboration qui lui fait gagner une
expression de plus en plus consciente.
Il n’empêche que le plan
structural de Sigmund Freud correspond à une disposition générale de l’appareil
psychique qui est en relation avec un certain ordre planétaire.
LES PLANÈTES
LE ÇA :
Les quatre facteurs principaux du
Ça dans un thème reviennent à : Mars, Pluton,
la Lune et Neptune, qui se répartissent en deux
groupes.
1er groupe :
Mars et Pluton. Ils représentent les pulsions
instinctuelles d’agressivité et d’érotisation, c’est ce que nous nommons en
langage freudien : la libido.
2e groupe :
Lune et Neptune. Ils représentent les pulsions
instinctuelles de sensorialité, de rêverie, d’imagination, c’est l’inconscient.
Secondairement,
appartiennent aussi à la centrale du Ça, Jupiter et
Vénus.
Jupiter, c’est
l’instinct matériel, oral, captatif et possessif. C’est aussi l’instinct grégaire.
Vénus, ce sont les
instincts affectifs et sentimentaux : l’affect.
LE MOI :
Les facteurs du Moi
sont :
Mercure Il est le représentant de la ratio, il est la
force raisonnante, le pouvoir de lucidité. C’est l’intellect, la réflexion
rationnelle et la logique. C’est aussi l’auxiliaire du Moi pour la prise de
conscience.
Viennent aussi, en qualité de
facteurs du Moi :
- L’Ascendant.
- La ou les planètes ascendantes s’il en
est.
- La ou les planètes rectrices de l’ascendant.
- Puis, en dernier ressort, la dominante du thème voire
les co- dominantes s’il y a un système
constellé. Nota : ce dernier paramètre est moins évident.
LE SURMOI :
Le Surmoi est
représenté par le Soleil et Saturne.
Le Soleil : Astre
du jour, il s’assimile aisément au Surmoi. On connaît la relation de cet astre
avec le père, l’autorité, le social. Le Soleil, dans son acception positive
c’est aussi “l’idéal du Moi”.
Saturne : C’est
la conscience morale en ce qu’elle a de plus rigide et de plus impitoyable.
Uranus : Selon Jacques Berthon, Uranus est une
planète d’ambivalence qui peut aussi bien participer au Surmoi, au Ça ou au
Moi. Il est l’élément de totalisation du thème. De son côté,
André Barbault range Uranus comme un astre du Surmoi en mentionnant
qu’il est tantôt impulsion, tantôt inhibition.
Par conséquent, Uranus
est ambivalent, il n’est pas là pour incliner le natif dans une
direction particulière comme le Ça, le Moi ou le Surmoi, mais il va donner la
puissance, il se présente comme un détonateur qui ne fera que s’ajouter aux
valeurs thématiques globales. Uranus, c’est un catalyseur, il verticalise, apporte
de la tension à l’instance dominante.
LES SIGNES
LE CA :
Il est représenté par le Bélier
(Mars), le Taureau (Vénus), le Cancer (la Lune), la
Balance (Vénus), le Scorpion (Mars/Pluton), le Sagittaire
(Jupiter) et les Poissons (Jupiter/Neptune).
LE MOI :
Il est représenté par les Gémeaux
(Mercure) et la Vierge (Mercure).
LE SURMOI :
Il est représenté par le Lion
(idéal du Moi par le biais du Soleil), le Capricorne (Saturne) et
le Verseau (Saturne/Uranus).
Conclusion :
Un tel bilan nous met en
présence de :
Six Planètes de Ça ;
Une Planète de Moi ; Deux Planètes de Surmoi.
Et de Sept Signes appartenant à
des titres divers à la centrale du Ça ; Deux Signes, seulement,
s’apparentent à l’élaboration du Moi. Trois Signes participent aux impératifs
du Surmoi.
C’est dire assez l’importance
dans notre système solaire et sur notre Terre, des instincts… Ceci est très
intéressant à remarquer car métaphysiquement cela va très loin…
LES SECTEURS
Comme il est de surcroît
nécessaire au psychanalyste de tenir compte du Monde Extérieur dans ses
équations psychiques, il s’avérera donc tout aussi nécessaire à l’astrologue
d’introduire cet élément dans les diverses équations psychiques qui lui seront
fournies par le thème.
Par exemple, si l’on imagine les
réactions du Ça, du Moi et du Surmoi les unes par rapport aux autres comme
étant à peu près semblables aux évolutions de trois boules de billard se
heurtant successivement, il est bien évident que la partie ne pourra avoir lieu
qu’en fonction de l’existence du billard lui-même. Ce billard, c’est le Monde
Extérieur.
Les Secteurs représentent l’image
que se fait le natif du monde extérieur. Car les Maisons sont le lieu du
passage de l’interne à l’externe. C’est à dire le lieu où le monde intérieur en
contact avec le monde extérieur devient acte et évènement. Un secteur
terrestre, c’est le lieu d’une alchimie, c’est le creuset où la fibre psychique
se transforme en destin...
Les Maisons
du Monde Extérieur sont :
La VII : Elle représente
ceux qui sont en face du natif, c’est l’affrontement avec les vis-à-vis, les
associés, le conjoint, etc...
La X : C’est le lieu de
l’affrontement professionnel, cette Maison est située tout à fait en haut. Avec
elle, le natif va vers sa culmination supérieure, c’est là, en quelque sorte,
que le natif cherche à sortir de lui-même et à prouver au monde qu’il existe.
C’est donc là qu’il impose ou subit les faits de sa carrière et de sa vocation.
La X c’est la vocation sociale du Moi.
Puis, dans une
certaine mesure, nous avons :
L’Axe V/XI : L’affrontement
sentimental et amical.
L’Axe III/IX :
L’affrontement avec les proches (la III), et les lointains étrangers (la IX).
La VI : L’affrontement avec les subalternes dans le milieu
professionnel.
Les
Maisons du Monde Intérieur sont :
Quant aux Maisons
représentant le Monde Intérieur, c’est-à-dire en fait tout le domaine de
l’inconscient qui se divise en sub-conscient et sur-conscient c’est-à-dire qui
peut tout aussi bien appartenir au Ça qu’au Surmoi, ce sont :
La IV : C’est le lieu de notre hérédité, c’est là que nous sommes liés par les pieds à toute
la chaîne de nos ancêtres depuis le grand-père le singe ou l’alligator jusqu’au
plus lointain dinosaure de notre famille, jusqu’au plus lointain grain de
protoplasme. Nous avons tous un dinosaure dans notre famille c’est là notre
point commun, c’est en cela que l’écriture nous dit que nous sommes tous frère
ou sœur. C’est là qu’il y a en nous confusément l’héritage de trois milliards
d’années de vie, l’héritage de l’animalité grouillante, l’héritage des fonds
des mers, des nids, des terriers, des cavernes, des terreurs, des famines.
C’est là qu’il y a en nous les bondissements agressifs, les coups de dents,
l’accouplement en groupe, l’anthropophagie, etc. Tout est là dans notre Maison
IV qui est le réservoir de “l’inconscient instinctogène”. Mais seulement, c’est
là aussi qu’il y a les appels lointains du Surmoi, puisque c’est ici qu’il y a
la voie de nos grands ancêtres ou la voie de dieu lui-même aux dires de la tradition.
La VIII : C’est le lieu de
notre au-delà, elle est le lieu de notre mort après cette vie ou de nos morts
d’avant cette vie. Elle est l’héritage de nos morts et de la sexualité.
La IX : C’est le lieu des hautes spéculations mentales. Elle est maison
de la métaphysique et des grands chemins de la spiritualité. C’est à travers la
Maison IX que l’être entend les grandes voies de l’invisible et parfait son
évolution. C’est la Maison Dieu.
La XII : C’est la maison de
l’âme, c’est le lieu de la prise de conscience et de la lumière intérieure (le
Soleil se lève). Elle n’est maison d’épreuves que par le refus de la prise de
conscience.
La II : C’est le lieu de nos acquis, c’est là où l’on conserve les choses,
ce sont aussi les réserves que sont la mémoire et les richesses
intellectuelles.
LES ASPECTS
Les aspects sont
très importants, puisque c’est en leurs répartitions que se forment les accords
et les heurts des diverses instances psychiques entre elles.
L’aspect harmonieux,
c’est un accord entre les deux instances représentées par les planètes en
cause.
Par exemple : Si le
maître d’Ascendant est en bon aspect avec le Soleil, on dira que le Moi (maître
d’Ascendant) est en accord avec l’idéal du Moi (le Soleil).
L’aspect dissonant,
c’est une lutte entre les deux instances représentées par les planètes en
cause.
Par exemple :
Saturne en dissonance avec Mars, on dira ipso facto qu’un conflit se
situe en l’âme au niveau d’un désaccord entre le Surmoi (Saturne) et le Ça
(Mars).
Les bons
aspects, ce sont des nœuds de force, on dira : des faisceaux de
tendances positives.
Les aspects
dissonants, ce sont des complexes qui fissurent l’âme.
A ce sujet il
convient de noter le rôle prépondérant qu’est appelé à jouer l’aspect
d’opposition dans l’approche psychanalytique d’un thème. En effet, outre son
action dissociative, ne perdons pas de vue que l’opposition peut se présenter
aussi comme un principe d’équilibre et d’ordre au-delà de l’ordre.
L’opposition repose
sur le principe des vases communicants. L’effet complexuel d’une opposition
peut être à l’origine d’une névrose, mais il peut être aussi parfois, à la base
d’une vertu sublimative.
Pour mieux
comprendre le rôle d’une opposition dans un thème nous pouvons faire appel au
psychologue Wilhelm Stekel qui dans son ouvrage La Femme
Frigide à la page 307, écrit :
“Il est
nécessaire de reprendre la loi de bipolarité que j’ai découverte dans tous les
phénomènes. La vie humaine ne comprend aucune affection et aucune impulsion qui
ne soit équilibrée par une contre-affection ou une contre-impulsion. Un exemple
du monde organique va nous expliquer ce phénomène. Notre santé est assurée par
un système de glandes endocrines, dont plusieurs jouent des rôles antagonistes.
Une glande sécrète une hormone qui deviendrait un toxique, si l’hormone d’une
autre glande ne la rendait inoffensive. Si l’on enlève une de ces glandes il se
produira fatalement une maladie à moins qu’une troisième glande ne prenne le
rôle d’antagoniste. De même avec nos instincts. Les différents instincts
s’engrènent comme des rouages d’une montre. Chaque instinct correspond à un
contre-instinct qui le freine. Il y a un mouvement perpétuel, montant et
descendant : parfois ce sont les uns, parfois les autres instincts qui
l’emportent. Tout est « bipolaire » dans la vie humaine.”
Vous sentez bien à la lumière de
cette démonstration de Wilhelm Stekel, qu’il suffit de remplacer le mot glande
du texte par le mot planète pour avoir là l’explication la plus limpide
concernant le rôle de l’opposition en astro-psychanalyse.
On comprend dès lors, qu’en
astro-psychanalyse l’observation des aspects interplanétaires va s’avérer,
parmi toutes les démarches intellectuelles de l’astrologue, comme la démarche
la plus importante. C’est elle qui permettra de trouver aussi bien les zones de
puissance d’un être que ses faiblesses ou que ses failles.
Ainsi, tout thème repose sur les
aspects que forment les planètes, car l’invisible tracé que font les astres
dans le ciel dessine à chacun de nous notre personnel blason.
Typologie
Jamais les psychanalystes,
engagés dans l’action thérapeutique, n’ont songé à fonder une typologie sur
cette analyse des trois instances psychiques. Jamais une telle démarche ne fut
cependant plus légitime, puisqu’on peut classer différents types humains
suivant des modes de structure bien établis. On peut en effet, distinguer si un
thème est dominé par le Ça, le Moi ou le Surmoi.
Ainsi, en nous servant des
corrélations entre les planètes et les trois instances psychiques freudiennes,
nous allons tenter de déterminer qu’elle est l’instance qui domine dans chacun
des trois thèmes que nous allons examiner ci-dessous :
Charlie Manson,
né le 12 novembre 1934 à Cincinnati, Ohio, (U.S.A) à 16 heures 40 minutes.
Charles Manson est
l’instigateur du crime tragique de la comédienne Sharon Tate, épouse du
cinéaste Roman Polanski. La comédienne a été assassinée à Los Angeles dans sa
villa : Cielo Drive. Le crime a été commis dans la nuit du vendredi
8 au samedi 9 août 1969. Elle était ce soir là en compagnie de cinq amis. Tous
les six ont étés sauvagement massacrés à coup de couteau. Les détails sont à
tel point horribles qu’on dirait un cauchemar. Sharon Tate a été frappé de
quinze coups de lames, au hasard, comme si elle avait été la proie d’un monstre
aveugle. Le ventre a été ouvert et fouillé plusieurs fois, Sharon Tate était
enceinte de 8 mois. L’horreur…
Charles Manson est le fils
d’une prostituée qui ne sortait de prison que pour y entrer. Tout enfant, il a
été ballotté d’asile en maisons de redressements et bientôt, de maisons de
redressements en prisons. A l’âge de 25 ans, il avait déjà passé 13 ans
derrière les barreaux.
Un jour il s’aperçoit que
son nom est très particulier puisqu’il veut dire : le fils de l’homme (Man
Homme, Son fils : “The son of man”). Il se proclame
alors fils de Dieu (The son of God), et se dit être la réincarnation de
Jésus et c’est là qu’il commence à se faire appeler : Le Prophète.
Il réunit autour de lui une petite communauté de femmes : esclaves ou
disciples, qui à moitié sous l’emprise de son regard charbonneux et fascinant
et pour l’autre moitié sous l’emprise de la drogue, lui obéissent
inconditionnellement. Cependant, Charlie Manson, au gré de son humeur se
proclame tantôt Jésus, fils de Dieu, et tantôt Satan.
A la lumière de son thème,
nous sommes frappés par la puissance que revêt Pluton, il apparaît en effet
comme l’un des astres dominants de ce ciel, situation qu’il partage avec
Uranus. Les raisons de la valorisation de Pluton sont évidentes : il est
angulaire au FC, il aspecte l’AS, le Soleil, la Lune et Vénus. En outre, il est
maître du Soleil, de Mercure, de Vénus et de Jupiter. Par sa maîtrise qu’il a
sur les planètes en Scorpion il a la main mise sur des astres importants :
le luminaire du jour : le Soleil, sur Vénus qui est maîtresse d’AS
Taureau, de ce fait Pluton tient le Moi dans sa main ; enfin, la
conjonction Mercure-Jupiter est forte puisqu’elle est angulaire au DS.
Or, Pluton dominant dans un
thème, c’est la marque de la main mise d’un astre du Ça sur le psychisme du
sujet. Il faut reconnaître que dans la gamme des planètes instinctives, Pluton
se présente comme l’un des plus violents représentants des pulsions
souterraines d’agressivités et d’érotisation.
La force d’impact de Pluton
sur une âme est telle, qu’il la marque au sceau d’une puissance qui peut être
dangereuse voire démoniaque ou magique, selon ce qu’homme en fait. C’est qu’en
effet, avec Pluton l’être se trouve face à un choix. Car Pluton peut aussi bien
construire que détruire, selon le sens que l’on donne à son action et que l’on
veut donner à sa vie.
Qui fait une prise de
conscience des pulsions primitives de Pluton et s’en saisit solidement afin de
s’en rendre maître, peut alors grâce à cet astre, être amené jusqu’au seuil des
plus étonnantes découvertes des mystères de la vie et de la mort, et devenir de
ce fait un de ces hommes qui fait avancer le savoir de ce monde (biologiste,
chimiste, physicien, etc.).
On trouve des dominantes
plutoniennes chez l’anatomiste et physiologiste, Xavier Bichat
(il est le fondateur de l’anatomie générale et contribua au développement de
l’histologie), chez Sigmund Freud, Johanne Wolfgang Gœthe, Carl
Gustav Jung ou Saint Jean-Marie Vianney (le Curé d’Ars)…
Par conséquent, ne me faites
pas dire ce que je ne dis pas à savoir que Pluton fait les grands criminels, je
n’ai jamais avancé une telle assertion. Seulement, qui ne peut dominer Pluton,
qui se laisse entraîner et saisir par cet astre, devient en vérité, victime des
terribles instincts de mort que porte en lui Pluton.
Finalement lorsque Charlie Manson, se désignait à la
fois comme prophète (fils de dieu) et Satan ; il soulignait très bien
l’ambivalence plutonienne qui l’habitait.
Ainsi, il y a des êtres qui
se sont laissés entraîner sur les routes infernales de Pluton : Fritz
Haarmann (le boucher de Hanovre), Henri Désiré Landru, le Docteur
Marcel Petiot, Eugène Weidmann, etc. Autant d’hommes que Pluton
entraîna sur de bien diaboliques chemins.
Avec Pluton dominant dans
une carte du ciel il n’y a pas de milieu : d’un côté le Diable et de
l’autre Dieu (comme disait le plutonien Jean-Paul Sartre : Le Diable et
le Bon Dieu).
Or, le thème de Charlie
Manson ne compte guère de valeurs thématiques de conscience et de lucidité,
regardons-le : nous allons apprendre ce qu’est la pesée du Moi dans un
thème car c’est ce qui est primordial en astro-psychanalyse.
Regardons Mercure, planète
de la raison, de la ratio, de la clarté mentale, qui est l’auxiliaire du Moi.
Comment se présente t-il dans ce thème ?
Il est brouillé par la
quadrature qu’il forme avec la Lune, astre d’inconscient. Ajoutons que l’axe
Taureau/Scorpion, qui marque ce graphique céleste, est un axe d’instinct.
Enfin, outre la puissance de
Pluton et du Scorpion, nous remarquons la présence de Mars conjoint à Neptune.
Or, qu’est-ce que Mars dans un thème ? C’est le second astre de
l’agressivité. Ici, Mars est tout entier investi par le voile de brouillard de
l’inconscient neptunien avec lequel il est en conjonction. Neptune conjoint à
Mars, c’est un Mars qui s’exprime sans conscience : l’agressivité est
noyée. Pour le pire ou le meilleur, selon le contexte du thème.
Aussi, Charlie Manson fut-il
hors de toute volonté comme soumis à Pluton. Il fut soumis à cet astre qui
porte un nom d’enfer : “Pluton, Dieu des Enfers…”
Seul, l’entourage, la
présence d’un père, les conseils et les exemples d’un éducateur admiré auraient
pu avoir une influence heureuse sur la psyché de cet homme et incliner cette
âme, alors malléable, sur les chemins d’une réalisation profitable à
l’humanité… Surtout, si ce père ou cet éducateur était astrologue et eut
compris qu’il fallait donner à cet enfant la vision la plus haute et la plus
sublime de l’univers plutonien : toutes choses que le destin refusa à
Charlie Manson.
Dès son enfance son thème
lui imposa la tragique impression d’être exclu du monde et son orgueil s’y
développa, sa personnalité s’y aiguisa. Et sous la poussée de Pluton, Charlie
Manson, ne pouvait concevoir son destin qu’imparti d’une puissance. Et puisque
le sort ne lui avait pas donné de père, il lui avait donné pour mère une
prostituée qui ne sortait de prison que pour y retourner. Puisque le sort, en
quelque sorte, ne lui avait pas donné d’être pour aller avec, il fallait bien
qu’il allât contre.
Ajoutons, que dans son thème
il y a un élément capital : c’est un complexe de culpabilité qui est
représenté par la quadrature Saturne-Soleil. Complexe dont nous apprendrons
qu’il peut pousser certains êtres à se chercher des juges et des bourreaux qui
se présentent comme des moyens d’arracher leur âme à leur univers névrotique.
Gaston Bachelard,
né le 27 juin 1884 à Bar-sur-Aube (Aube) à 11 heures.
Lorsque nous analysons ce
thème, nous sommes frappés par la présence primordiale de Mercure. En effet, il
est tout d’abord le représentant direct du Moi dans ce thème. Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’il
est maître de l’AS Vierge, de ce fait, il est le Moi. Cependant, ceci ne le
valorise pas pour autant, car il peut très bien y avoir des astres qui sont
plus puissants que lui. Pesons ce Mercure :
Il est conjoint à la pointe
du MC (2° d’orbe), il aspecte l’AS, enfin il est maître de l’AS, de la Lune et
de Mars en outre, il est en domicile Gémeaux. Mais ce n’est pas tout, il tient
par Maîtrise Saturne et Uranus.
Pourquoi je parle de cette
maîtrise que Mercure exerce sur deux planètes lentes ? Tout simplement,
parce que Saturne et Uranus sont également forts et dominants dans ce thème, du
fait de leur angularité et des aspects qu’ils émettent à ces dits Angles. Par
conséquent Mercure, tout en étant également puissant, est maître de ces deux
planètes (Saturne et Uranus) qui sont placées dans des signes mercuriens
(Gémeaux et Vierge) donc sous son hégémonie.
Ce bilan technique nous
montre donc un Mercure très puissant.
En valeur de Signe, nous
voyons poindre en prime instance la Vierge et les Gémeaux, avec un fond
cancérien, par la présence du Soleil et de Vénus.
Ainsi, d’après nos
corrélations, Mercure est une planète de Moi, par nature, c’est l’auxiliaire du
Moi. La Vierge et les Gémeaux sont signes de Moi. Nous pouvons inférer, ainsi,
que le thème est dominé par l’instance du Moi. Avec un fond de Surmoi, par
l’apport de Saturne, car Saturne est fort : angulaire au MC et surtout Mercure,
maître d’AS, s’identifie à Saturne par conjonction, et de son côté l’AS (autre
branche du Moi) de par sa conjonction à Uranus s’identifie aux valeurs
uraniennes. Par conséquent, on peut dire que les dominantes sont :
Mercure, Saturne et Uranus dans un cadre mercurisé par la Vierge et les Gémeaux
avec un fond Cancer.
Ainsi, cette main mise de
Mercure sur le thème de Gaston Bachelard, nous met en présence d’un thème où
dominent les valeurs du Moi.
Quelles sont les valeurs du
Moi ?
La lucidité, la ratio, l’accomplissement
de soi-même, etc. Tout ceci est au programme de cette vie.
Avec Mercure, l’accent est
mis sur les valeurs de la pensée et de l’objectivité. D’ailleurs, à la lecture
des œuvres de Gaston Bachelard, nous assistons à l’action de Mercure sur cet homme :
la préhension qu’il a du monde, son style, ses idées sont en parties dictées
par l’influence même de cet astre.
De son côté, Saturne lui a
apporté la méthode, l’esprit de suite, la structure, la profondeur de la
méditation, etc. Mais Mercure a été l’outillage de travail de cet homme.
D’ailleurs, on peut dire que c’est sous la poussée de Mercure, c’est-à-dire à
travers l’écriture, que l’homme se trouva et sa personnalité s’y affina.
Prenons au hasard, un
extrait de la préface de son ouvrage La Psychanalyse du feu, on y voit
un récital de Mercure, et dans la grande centrale psychique trinitaire, on sent
le rôle qu’exerce Mercure sur le Moi et l’attitude que celui-ci, dans son
développement, va adapter par rapport à tout ce qui l’entoure c’est-à-dire au
monde extérieur. Il écrit :
“Il suffit que nous
parlions d’un objet pour nous croire objectifs. Mais par notre premier choix,
l’objet nous désigne plus que nous le désignons et ce que nous croyons nos
pensées fondamentales sur le monde sont souvent des confidences sur la jeunesse
de notre esprit.”
Ici, il est à noter qu’à
Mercure vient s’allier le Cancer : “…sont souvent des confidences sur
la jeunesse de notre esprit.” C’est écrit de main de maître !
Il continue : “Parfois
nous nous émerveillons devant un objet élu ; nous accumulons les
hypothèses et les rêveries ; nous formons ainsi des convictions qui ont
l’apparence d’un savoir. Mais la source initiale est impure : l’évidence
première n’est pas une vérité fondamentale. En fait, l’objectivité scientifique
n’est possible que si l’on a d’abord rompu avec l’objet immédiat, si l’on a
refusé la séduction du premier choix, si l’on a arrêté et contredit les pensées
qui naissent de la première observation. Toute objectivité, dûment vérifiée,
dément le premier contact avec l’objet.”
C’est vraiment une analyse
mercurienne étonnante. Et maintenant vous allez voir avec Mercure apparaître la
Vierge, il continue : “Elle doit d’abord tout critiquer : la sensation,
le sens commun, la pratique même la plus constante, l’étymologie enfin, car le
verbe, qui est fait pour chanter et séduire, rencontre rarement la pensée. Loin
de s’émerveiller, la pensée objective doit ironiser. Sans cette vigilance
malveillante, nous ne prendrons jamais une attitude vraiment objective.”
Pour un avant-propos, je
vous assure que c’est un festival de Mercure.
Marie Noël
(Marie Rouget, dite) née le 16 février 1883 à Auxerre (Yonne) à 20 heures 30
minutes.
Lorsqu’on analyse le thème de la
poétesse Marie Noël, on peut y voir l’importance prise par Saturne et le
Capricorne, Signe et Planète qui sont directement rattachés au Surmoi.
Nous remarquons que Vénus, qui
est maîtresse de l’AS Balance qui est de ce fait une des fonctions de Moi, est
angulaire au FC et surtout, elle est située dans le Signe saturnien du
Capricorne. Par conséquent, ce Moi, est dans la main de Saturne avec lequel
cette Vénus est de surcroît en trigone.
Par ailleurs, Saturne est en
aspects avec les deux angles du thème : sesqui-carré à l’AS et semi-carré
au MC et il est maître de Vénus et des planètes situées en Verseau :
Soleil, Mercure et Mars, ce qui n’est pas une mince prise. Enfin, Saturne est
maître par exaltation de l’AS Balance.
En outre, le Soleil est au
trigone du Milieu-du-Ciel et de la Lune.
Ainsi, lorsqu’on analyse le thème
en profondeur on voit l’importance que revêt Saturne.
Compte tenu de l’appartenance de
Saturne à la grande centrale du Surmoi, il représente donc, dans l’âme de
Marie-Noël, les impératifs moraux les plus rigides et les plus rigoureux.
Son existence fut douloureuse.
Fille d’un universitaire incroyant, elle sera une chrétienne ardente. Après des
études remarquables, obtention du brevet supérieur, elle passa toute son
existence dans sa ville natale (Auxerre), à l’ombre de la vieille cathédrale.
Cependant, son œuvre poétique fut couronnée en 1962 par le Grand Prix de poésie
de la Société des gens de lettres et le grand prix de poésie de l’Académie
Française. Elle était pénétrée d’une piété franciscaine, simple et familière,
mais dont l’innocence et la naïveté laissent transparaître une recherche
douloureuse de Dieu et les mouvements d’angoisse d’une âme qui ne consent
jamais à se payer de mots. Malgré cet AS Balance qui la portait vers la vie du
couple, elle est restée célibataire et ce fut un célibat tragique dont elle
souffrit toute son existence et non un célibat désiré. Elle a mené une vie
pieuse, n’oubliant aucune messe et aucun service. En fait, son existence fut
entièrement faite de refus, de regrets et de privations. Ses seuls moments de
bonheur furent ceux passés à l’édification d’une œuvre poétique riche et
merveilleuse.
Et pourtant, “de tout son
instinct, nous dit son biographe André Blanchet, Marie Noël avait
demandé à la vie deux choses : la liberté et l’amour. A s’en tenir aux
apparences, peu d’êtres humains auront été privés comme elle d’amour et de
liberté. En réalité, peu d’êtres humains auront aimé comme elle, et comme elle
conquis la liberté intérieure”. Elle est décédée le 23 décembre 1967 dans
sa maison d’Auxerre.
Ainsi, si nous ouvrons l’œuvre de
Marie-Noël, il nous est possible d’y retrouver l’action du Surmoi saturnien
avec sa discipline et sa rigueur.
Par exemple, il y a un poème qui
s’intitule Vision qui apparaît comme tout entier bâti sur la toute
puissance du Surmoi qui pèse sur l’âme même du poète.
Ce très beau poème, qui est très
inspiré, nous fait ressentir ce qu’est le poids de cette instance psychique que
Sigmund Freud a dénommé le Surmoi.
En outre, grâce à ce précieux
matériel poétique, il va vous être donné de pouvoir délimiter l’exacte zone de
résonance qu’exerce le Surmoi sur le psychisme et qui plus est, le double
apport à la fois positif et négatif de Saturne sur toute conscience humaine
rejoignant par là la double branche du Surmoi à savoir : une branche
extérieure introjectée et une branche intérieure qui est la voie de Dieu que
nous avions dénommée comme étant : “l’Idéal du Moi”. Idéal du Moi, signé
dans ce thème par les beaux trigones qu’émet le Soleil à la conjonction
dominante : Lune/Jupiter/MC.
Voici quelques extraits de ce
long, grand et beau poème :
Mais avant, sachez que le poète
suppose qu’il meurt et que son âme arrive dans l’au-delà.
VISION
“O mon âme, est-ce toi que j’ai si longtemps eue
Cachée entre mes os, captive dans mon corps
Sans pouvoir te l’ouvrir, sans t’avoir jamais vue
A travers ma poitrine et que voilà dehors ?”
Te voilà donc, mon âme ! O pauvre créature,
Comment ai-je bien pu te croire si longtemps
Presque sage, presque fervente, presque pure ?
Comment me suis-je fait ces contes imprudents ?
Et maintenant il faut, mon misérable ouvrage,
Toi que j’ai fait de nuit, qu’on t’examine au jour.
Qu’est-ce que Dieu va dire ? Auras-tu le
courage
De laisser jusqu’à Lui s’élancer ton amour ?
Toute confuse encor de m’être découverte,
Entre ! Pour le toucher tu n’as qu’à faire un
pas.
Par la porte du ciel devant toi grande ouverte,
Entre, cours à ton Père, entre… – Je n’ose
pas !
Comment m’avancerai-je à travers cette fête,
Parmi les saints autour du ciel assis en rond,
A pas lents et portant mon péché sur la tête
Pendant que tous ensemble ils me regarderont ?”
Remarquez l’image : “A
pas lents et portant mon pêché sur la tête”, image magnifique et
extraordinaire, issue de l’inconscient du poète et qui dépeint si parfaitement
cette grande couronne du Surmoi qui est posée au-dessus de nous : elle le
dépeint en disant :
“Comment m’avancerai-je à
travers cette fête,
Parmi les saints autour du
ciel assis en rond,
A pas lents et portant mon
péché sur la tête.”
Quelle belle image pour dépeindre
le Surmoi, car je vous faisais remarquer, plus haut, que le Surmoi se
présentait comme le chapeau au-dessus de la tête. Le poème continue :
“Comment affronterai-je une telle assemblée,
Moi qui sur terre, hélas ! pauvrette que je
suis,
Me suis cachée aux gens, par un souffle troublée,
Comme le rossignol qui chante au fond des
nuits ?
Je n’ose pas… O Dieu, qu’il était plus facile
De te trouver sur terre et d’approcher de Toi
En entrant à l’église, en ouvrant l’Évangile,
Et même, sans changer de place, au fond de moi…
Qu’il était plus facile ailleurs qu’en ton royaume
De se blottir entre tes bras comme un enfant
Dont le cœur bat d’effroi pour le moindre fantôme
Et s’enfuit dans le cœur qui de tout le défend.
Si je n’avais trouvé personne à l’arrivée
Que Toi seul, ô mon Père, au seuil de ta maison,
Je t’aurais appelé, Toi tu m’aurais sauvée.
Ne t’ai-je pas connu sur terre en oraison ?
Mais maintenant comment atteindrai-je ton ombre,
O mon Seigneur, quand tant de saints grands et
petits,
Ces papes, ces docteurs, ces évêques sans nombre
Remplissent devant Toi l’effrayant Paradis ?
Quand tant de pèlerins, de moines et de nonnes,
Tant d’ermites, de confesseurs, de pénitents,
Serrés autour de Toi, portent haut leurs couronnes
Et traînent dans le ciel leurs manteaux
éclatants ?
Eux qui pour leur salut résolus à tout vendre
S’empêchaient de manger, de boire, de dormir,
De rire, de chanter, de regarder, d’entendre,
Ces saints, les voilà tous et je me sens frémir.
Quand je les rencontrais l’un ou l’autre sur terre,
J’en avais peur, je cachais vite mes pensées,
Mes rêves, mes amours à leur regard austère
Et le monde était grand quand ils étaient
passés !
Et maintenant les voilà tous ! Et moi, la
folle,
Je tremble sur le seuil comme un mauvais enfant
Qui va tomber aux mains de ses maîtres d’école,
Seul, et qu’aucune autre mère auprès d’eux ne
défend.
Mais ils n’osent rien dire, hélas ! et le ciel
crie
Autour de moi comme les gardes d’un palais
Après un vas-nu-pieds, comme en la bergerie
Les bergers, sus au loup !… Entends-les !
Entends-les !”
Et maintenant vous allez voir la voix du Surmoi : elle se dit :
“Qu’elle est cette pauvresse ? Où va cette
inconnue ?
Est-ce ici ? De quel droit ?
Par quel chemin est-elle à la porte venue ?
Par le large ou l’étroit ?
(….)
Elle a passé ses beaux matins à ne rien faire,
Et ses soirs à rêver,
Comme si nous n’avions, Seigneur, pas d’autre
affaire
Et pas d’âme à sauver.
Elle a mangé son saoul, dormi tout à son aise,
Usé son superflu ;
Sans règle qui l’arrête et sans joug qui lui pèse,
Elle a ri, chanté, lu.
(…)
Si tous les vagabonds que la mort nous ramène
Entrent tout droit ici,
Vraiment, Seigneur, vraiment ce n’était pas la peine
De nous lasser ainsi.
Le ciel est aux vaillants qui livrent la bataille,
C’est toi qui nous l’as dit.
Nous t’avons cru, Seigneur… Alors qu’elle s’en aille
De notre Paradis.”
Mon Dieu, mon Dieu, c’est vrai ! D’eux je ne
suis pas digne,
Je le sais.
Ce qu’ils disent, c’est vrai ! Crois-les… Je me
résigne,
Je m’en vais.
Et je n’étais rien, rien, non, mon Dieu, rien qui
vaille
Ou je mens !
(…)
Je n’ai pas mérité d’entendre leur cantique :
A jamais,
Soit ! jette sur mes sens un silence
hermétique,
Noir, épais.
Mais dans ton sein garde mon cœur à tout le monde
Bien caché,
Comme un petit oiseau qui dans ta main profonde
S’est niché.
Je ferai si peu d’ombre, ô Dieu, dans ta lumière
Que, bien sûr,
Les saints ne me verront pas plus qu’une poussière
dans l’azur.”
Voilà ce que peut faire chanter à
un grand poète inspiré un Surmoi exigeant à la fois terrible et merveilleux
comme celui que Marie Noël avait dans son thème, donc dans sa psyché, dès
l’instant de sa naissance.
Conclusion :
Si nous reprenons maintenant en
un seul grand ensemble les trois thèmes que nous avions pris pour exemple, nous
remarquons, non sans curiosité, qu’ils ont en commun une particularité
cosmique. En effet, dans les trois graphiques Uranus se trouve angulaire à son
lever. La similitude d’un tel fait céleste dans trois cartes natales de sujets
aussi différents que peuvent l’être : Charlie Manson, Gaston Bachelard et
Marie Noël, nous permet d’ainsi saisir sur le vif l’exacte action d’Uranus en
astrologie et l’ambivalence de son rôle, si ce n’est du reste, son ambiguïté en
astro-psychanalyse. En effet, chacun des trois thèmes ayant été choisi à
dessein pour vous montrer tour à tour l’action du Ça, du Moi ou du Surmoi sur
l’âme humaine, nous ne voyons en aucune façon Uranus interférer pour modifier
le climat général de la psyché. Sa situation, dans la grande centrale du
psychisme humain tel que l’a délimité Sigmund Freud, est donc celle d’un
catalyseur. Uranus, en effet, n’intervient ni pour incliner dans quelque sens
que se soit l’orientation générale du thème, ni pour donner d’apprécier la
couleur du psychisme, il est là en ces trois thèmes, comme du reste en tous les
thèmes qu’il marque et surtout lorsqu’il se trouve à l’AS, il est là pour
donner la puissance.
Ainsi, Uranus se présente comme
un détonateur qui ne fait qu’ajouter aux valeurs thématiques globales et qui
les verticalise. Uranus est vertical.
Le thème de Charlie Manson
est tout entier soumis aux pulsions primitives du Ça plutonien et Uranus
angulaire n’intervient que pour ajouter aux puissances des ténèbres.
Le thème de Gaston
Bachelard est marqué par la prédominance de Mercure et des valeurs de
la lucidité, de la ratio et Uranus angulaire intervient et lui apporte le
précieux concours d’une originalité créatrice. Ici, Uranus est le détonateur de
Mercure et il lui donne la puissance.
Le thème de Marie Noël
est dominé par le pôle de conscience morale, par le Surmoi saturnien et Uranus
angulaire n’apparaît que pour donner la pleine force aux impératifs du Surmoi,
pour leur donner la puissance et permettre, à Marie Noël, d’exprimer ce Surmoi.
Un Uranus à son lever signe, en
vérité, le thème d’un être qui a reçu mission, que cette mission soit sublime
ou perverse.
Charlie Manson
comme un animal instinctif qui n’a pas conscience de ses pulsions cruelles ni
contrôle sur elles, agit comme un tigre ou un animal préhistorique.
Gaston Bachelard se
présente comme un homme à la recherche d’une lucidité et en quête de
compréhension.
Marie-Noël, comme
une femme scrupuleuse et droite.
Tels se présentent ces trois
personnages, et voilà qu’Uranus arrive avec son miraculeux pouvoir et les trois
êtres se trouvent projetés au maximum de leur efficience et leur personnalité,
ainsi, s’impose au monde par des chemins extrêmes. Notons qu’André
Barbault fait pencher Uranus vers le Surmoi.
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Nous allons voir à travers des
thèmes d’exemples les jeux qui s’opèrent entre les trois instances que
sont : le Ça, le Moi et le Surmoi.
Le Ça
l’emporte sur le Surmoi et le Moi
Dans ce cas, le Moi, non pressé
par le Surmoi, témoigne d’une grande faiblesse vis-à-vis du Ça dont il est le
fidèle serviteur et dont il s’empresse de satisfaire les exigences et
d’exécuter les ordres du Ça.
C’est le règne du principe de
plaisir : l’être se laisse absorber et envahir par ses passions. C’est le
type de l’impulsif, du spontané, du passionné, de l’abandon à ses instincts,
qu’ils soient agressifs, érotiques, captatifs…
Il correspond au type Excitable
de Pavlov.
Paul Verlaine né
le 30 mars 1844 à Metz (Moselle) à 21 heures :
Son thème présente une suprématie
des planètes du Ça : Puissance de la Lune angulaire au MC,
de Neptune, angulaire au FC, de la conjonction Vénus/Mars
en Taureau (signe instinctif), du Bélier (signe instinctif) par la présence du
Soleil, de Mercure et de Pluton (maître d’AS Scorpion signe instinctif).
Joseph Goebbels né
le 29 octobre 1897 à Rheydt (Allemagne) à 22 heures 30 minutes.
Valorisation puissante du Scorpion
par la présence du Soleil (Maître d’AS), de Mars, de Mercure et d’Uranus.
Valorisation de Mars-Scorpion
par sa conjonction au Soleil et à Mercure et l’identification que le Soleil (le
Moi car Maître d’AS) fait avec Mars.
Angularité de deux planètes du
Ça : Jupiter et Vénus ; puis la Lune aspecte les deux angles. Pluton
est maître de l’amas en Scorpion et il aspecte l’AS par semi-carré.
Ici la puissance du Ça, avec
Pluton, Mars et le Scorpion, a joué dans le sens de l’agressivité.
Le Surmoi
l’emporte sur le Ça :
Ici, les impératifs moraux, plus
ou moins justifiés, ont le pas sur les pulsions instinctives et sur le Moi. Le
Moi est complice du “gendarme” intérieur, il adopte le parti des puissances
refoulantes au détriment des puissances passionnelles refoulées.
C’est donc par crainte du Surmoi
que le Moi redoute les instincts, c’est sous sa pression qu’il met en branle
ses différents mécanismes de défense : refoulement, régression, formations
réactionnelles, isolation, annulation rétroactive…
Il correspond au type Inhibé
de Pavlov.
Wolfgang Amadeus Mozart
né le 27 janvier 1756 à Salzbourg (Autriche) à 20 heures :
Son thème présente Mercure
(Maître d’AS) qui s’identifie par conjonction au Soleil et à Saturne en Verseau
donc Signe et planètes de Surmoi. Les deux astres du Surmoi (Saturne/Soleil)
s’opposent à Neptune astre de Ça.
Uranus angulaire au DS est au
carré de la conjonction Lune-Pluton.
Ici, comme le préconise André
Barbault, Uranus prend valeur de Surmoi, ainsi il est plus puissant que la
conjonction Lune-Pluton et il est en dissonance avec elle signifiant par là,
qu’il y a une lutte entre le Surmoi (Uranus) et le Ça (Pluton-Lune). Mais le
Surmoi l’emporte car Uranus est angulaire au DS, il aspecte le MC puis il a
maîtrise sur les planètes en Verseau, il est donc plus fort que Pluton et la
Lune.
Paul Doumer né le
22 mars 1857 à Aurillac (Cantal) à 3 heures.
Valorisation puissante de Saturne :
il vient de ce coucher, l’heure de naissance est arrondie car s’il est né 10
minutes avant l’heure officielle, Saturne est angulaire au DS et il aspecte le
MC. Cependant, Saturne aspecte la Lune par quinconce, le Soleil et Mercure et
il est maître de l’AS Capricorne. Notons l’angularité d’Uranus au trigone de l’AS,
ce qui fait pencher la balance vers
Uranus comme étant un astre de Surmoi.
De tous les présidents de la IIIe
République, il est celui dont les origines furent les plus modestes et qui est
parti du plus bas. Fils d’ouvrier venu à Paris avec sa mère veuve (Lune carré à
Pluton et Soleil carré Saturne), il travaille dans un atelier et, sa journée
terminée, suit des cours du soir : baccalauréat, licence ès science,
professeur de mathématiques, journaliste, chef de cabinet, député, ministre,
président de la République…
Cependant, il est sans
imagination ni originalité, mais il a de la mémoire (Lune en I) et de
l’intelligence ; son talent s’acquiert par l’effort obstiné, l’effort
ascétique d’un bûcheur inaccessible à la fatigue, au service d’une volonté qui
ne fléchit jamais. Vertueux, il se marie, jeune, devient père de sept enfants
et ne connaît d’autres joies que celles du foyer et du devoir accompli.
Cruellement frappé par le destin : quatre fils morts à la guerre, deuil
qu’il affrontera avec stoïcisme. Son livre : Le Livre de mes fils,
est un ensemble de réflexions et de préceptes moraux sur les devoirs de l’homme
envers lui-même, sa famille, sa patrie : “il faut maîtriser,
travailler, respecter ses parents, se marier, avoir des enfants, servir son
pays” ; la vertu romaine.
Dialectique
du type Ça et du type Surmoi :
Ces deux types sont
diamétralement opposés.
Le premier (le type Ça) fait un pervers :
Le Ça est la souche sur laquelle fleurissent toutes les perversions.
Le second (le type Surmoi) fait un
névrosé : Le Surmoi est l’artisan de toutes les névroses.
Sigmund Freud a déclaré que
la névrose est le négatif de la perversion, et l’un de ses disciples a précisé
que : la névrose est une perversion qui n’a pas le courage d’aboutir, pour
bien situer le rapport de passivité à activité qui se fonde entre ces deux
dispositions extrêmes opposées.
En fait le type Ça
a un peu trop tendance à vivre en animal et à imposer ses besoins ; il
risque d’être amoral, asocial, tout à la satisfaction active de ses appétits.
Le type Surmoi
risque, lui, de ne pas s’autoriser à vivre ses légitimes aspirations
affectives, étouffées, condamnées par une conscience morale trop sévère et
rigide ; il est menacé par l’angoisse, par des sentiments de culpabilité,
par des conduites d’auto-punition et même d’auto-destruction, dans la
soumission passive à ses impératifs d’interdiction morale.
Ce schéma n’est toutefois pas
aussi simple.
Ainsi, le Surmoi peut s’allier au
Moi contre le Ça pour réprimer les instincts, dans le cas de sentiment de
culpabilité ; mais, dans des cas graves, le Moi doit se défendre contre
des sentiments de culpabilité, et alors le Surmoi s’allie avec le Ça.
Par ailleurs, si la suprématie du
Ça fait l’être spontanément (et en partie inconsciente) actif, de même que
celle du Surmoi fait l’être inhibé et donc plutôt passif, dépendant, soumis, il
est des cas complexes.
Tel est le cas de criminels
(perversion-Ça), marqués par un Surmoi sévère et qui accomplissent leurs
forfaits en vue (inconsciente) d’une expiation destinée à satisfaire un
impérieux besoin d’auto-punition. C’est le cas d’un assassin qui présente un
puissant Saturne qui le conduit à la guillotine ou à la prison à perpétuité,
faisant ainsi montre d’une conduite auto-punitive et soulageant subséquemment
un complexe de culpabilité.
Ici il n’est question que d’une
présentation générale aussi reverrons-nous tous ces points plus en détail dans
des cours afférents (Névroses, Perversion, Sublimation et Répression).
Le Moi
l’emporte sur le Ça et le Surmoi :
C’est assurément le type
caractérisé par une certaine stabilité caractérielle et par une certaine
maturité psychologique.
Il correspond au type Équilibré
de Pavlov.
Le Moi est la proie de trois
grandes sortes d’angoisses :
- Peur des
instincts ;
- Peur de
la conscience morale ;
- Peur de
la réalité extérieure.
Afin d’assurer sa sécurité,
le Moi organise une série d’actes défensifs, efficaces ou illusoires. Pressé
par le Ça, opprimé par le Surmoi, repoussé par la Réalité, il lutte pour
accomplir sa tâche économique, rétablir l’harmonie entre les diverses forces et
influences qui agissent en et sur lui.
Lorsque le Moi l’emporte sur
le Ça et le Surmoi, l’être dispose de lui-même et réalise la synthèse de sa
personnalité.
En se conformant au principe
de Réalité, il se sent dans le Réel, et par suite acquiert de la solidité, de
la force et de l’efficience.
Il est un être de raison et
de volonté ; à mi-chemin entre l’impulsion et l’inhibition, il dispose
d’un self-control qui le rend maître de lui-même et en fait un être social.
François Pétrarque
né le 20/30 juillet 1304 à Arezzo, Toscane (Italie) à 5 heures.
Son thème présente une
puissance du Moi : le Soleil
(Maître d’AS) est conjoint à Mercure (auxiliaire du Moi) à l’AS Lion. Le Moi
l’emporte sur le Ça : Mars/Cancer, conjonction Lune Poissons/Pluton et sur
le Surmoi Saturne.
Ce fut le page à la
recherche d’un Soleil, d’un idéal, d’une lumière. Caractère noble, élégant,
mondain, amoureux des plaisirs supérieurs, de la vérité, de l’indépendance, blâmant
les vices de la Cour pontificale, il devient le poète paré de l’idéal
aristocratique avec la grandeur morale et la noblesse du cœur, consulté sur les
grandes affaires et zélé pour la cause de l’unité italienne.
A) Désaccord
(tension) entre le Ça et le Surmoi :
L’être a l’âme qui est
déchirée ou écartelée par un conflit qui doit aboutir :
- Soit à une victoire de
l’une des parties intéressées,
- Soit à la formation d’un
compromis entre les deux.
Stéphane Mallarmé
né le 18 mars 1842 à Paris à 7 heures.
Son thème présente un Saturne
(Surmoi) en Capricorne angulaire au MC au carré d’une conjonction Pluton-Mars
(Ça) en bélier angulaire à l’AS.
Par conséquent deux natures
diamétralement opposées en rapport avec le pôle extrême du froid et un des
pôles extrêmes du Chaud. Chacune d’elle crée son personnage. Les nuits
solitaires de l’hiver font apparaître Hérodiade et, à la belle saison, le Faune
inspira Mallarmé.
Mallarmé était un grand angoissé,
passant ses nuits d’hiver replié sur son impuissance à s’exprimer devant la
page blanche et immobilisé dans son angoisse qu’il a communiquée dans certains
de ses poèmes. Ici c’est le Surmoi qui l’a emporté sur le Ça.
B) Accord
(harmonie) entre le Ça et le Surmoi :
Le Moi a alors des chances d’être
victorieux. La paix intérieure et la paix extérieure sont assurées.
Alexandre Dumas Père
né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts (Aisne) à 5 heures 30 minutes.
Son thème présente une
conjonction Lune-Mars en Taureau (Ça) au sextile d’une conjonction
Soleil-Mercure qui se lève. Notons que le Soleil est par nature Surmoi et dans
ce cas étant maître d’AS Lion, il prend fonction de Moi, de son côté Mercure
est par nature auxiliaire du Moi.
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Si les psychanalystes n’ont pas donné dans la
caractérologie des instances psychiques, ils ont tout de même débouché dans
l’étude de quelques types de caractère. La littérature spécialisée contient
même des descriptions d’une assez grande variété de types : oral, urétral,
phallique, génital, hystérique, anal, phobique, schizoïde… cependant, cette
typologie n’a jamais été clairement organisée en une classification
significative.
Elle n’en est pas moins
intéressante. Elle est même la plus intéressante car elle a une base biologique
et s’inscrit dans la structure génétique de la psyché en faisant
sienne l’histoire de la personne. En fait, et pour ces raisons, elle rejoint
directement la typologie astrologique.
Les psychanalystes s’attachent à
suivre les manifestations des tendances instinctives de l’enfant dans sa
croissance somatique et psychique.
Ces instincts, pour réaliser leur
évolution et atteindre une maturité normale, doivent franchir des étapes
critiques : sevrage, apparition des dents, apprentissage de la propreté,
etc.
Au cours de ces phases
caractéristiques du développement psychique qu’il traverse dans la nuit de son
enfance, l’individu tend à se fixer à des “stades affectifs”.
Qu’il rencontre une difficulté,
qu’il subisse un conflit, un traumatisme, et l’être s’empare de la difficulté
pour se fixer au point où il est, ou même pour retourner en arrière
(régression). Les fixations de l’individu aux différents stades
infantiles déterminent chez lui des attitudes affectives définitives qui se
déplacent d’objet en objet et s’étendent par la suite pour déterminer de
nombreux intérêts. C’est ainsi qu’il est établi qu’à un même degré
d’évolution instinctive, chez les individus les plus différents en apparence,
les plus éloignés logiquement en raison de leur différence d’évolution, les
produits psychiques sont analogues entre eux.
Ici, l’analogie affective règne
en maître, et c’est elle qui se présente à la base du symbolisme
astrologique.
Le type oral négatif :
Saturne
Les instincts du nourrisson sont
centrés sur l’action de téter, d’absorber le lait, d’incorporer la nourriture.
Le petit enfant ne voit dans les objets et les individus qu’une nourriture ou
une source de nourriture ; il porte tout à sa bouche. Si ses appétits sont
contrariés par une alimentation insuffisante ou défectueuse, ou encore s’il est
brusquement privé de ses désirs (sevrage précoce, brutal ou tardif) et plus
encore si la frustration est également affective (manque de soins, d’attention
et d’affection de la mère), il en résulte une fixation orale négative.
L’individu tend à devenir avide,
exigeant, revendicatif, quémandeur insatisfait, possessif, captatif,
récriminateur ; en maintes circonstances, il se sentira frustré, privé,
abandonné, défavorisé. Le nouveau-né n’est qu’une bouche ; adulte, ce type
reste une bouche : il suce, avale, prend, veut recevoir ; il aime
souvent boire, fumer, parler, embrasser. Il cherche partout un substitut de sa
nourrice ou de son biberon perdu, attendant la protection d’autrui, détestant
les responsabilités, fuyant l’effort et l’engagement.
Engagé sans entrain dans la vie,
il se tourne vers le passé, vers la sécurité, se montre routinier, peu enclin à
s’adapter à toute situation nouvelle, et surtout à toute innovation.
D’où égoïsme, mesquinerie, humeur
maussade, sentiment de peur, de dégoût de la vie, pessimisme, mélancolie,
renoncement, refus de vivre.
La régression névrotique à ce
stade conduit à la mélancolie.
La tendance dominante est l’avidité,
à quelque plan qu’elle se manifeste : avidité alimentaire du boulimique,
matérielle du cupide, financière de l’avare, sentimentale du jaloux, sociale de
l’ambitieux ou du mégalomane, esthétique du collectionneur, intellectuelle de
l’encyclopédiste, de l’érudit, etc.
Il s’agit toujours
d’une tendance captative d’acquisition, de conservation, d’appropriation, de
possession.
La relation de ce stade et de ce
type avec Saturne se passe de commentaires tant elle est
frappante.
Exemples étudiés par les
psychanalystes : Charles Baudelaire, Alfred de Musset
et Alphonse Lamartine.
Charles Baudelaire :
né le 9 avril 1821 à Paris à 3 heures. Son thème présente un Saturne conjoint
au Soleil, au semi-carré du MC et au carré de la Lune. Cas de jalousie et
d’assisté social.
Alfred de Musset :
né le 11 décembre 1810 à Paris à 11 heures. Son thème présente un Saturne
culminant au MC, conjoint au Soleil et à Mercure et opposé à la Lune. En outre,
il est maître d’une Vénus en Capricorne. Cas de pessimisme et de mélancolie.
Alphonse de Lamartine né le 21 octobre 1790 à Mâcon (Saône et Loire) heure inconnue. Son
thème présente Saturne opposé à Vénus et conjoint à la Lune : toute sa
vie, il a eu besoin du soutien matériel et moral des femmes avec qui il vivait.
Sa poésie lyrique est souvent mélancolique.
Le type oral
positif : Jupiter
Ce type n’a pas été étudié autant que le précédent, et cela se comprend
puisqu’il correspond à une disposition “normale”. C’est le cas de l’enfant qui
a joui de toutes les faveurs nourricières et a copieusement tété dans un climat
d’abondance et de confiance. C’est l’oralité satisfaite : Type Oral
positif.
Il donne un caractère heureux, facile, une disposition à la
gourmandise, à l’optimisme, à la générosité, à la sympathie, à l’insouciance
aussi, mais également à l’ambition, un sentiment de confiance en soi, l’humeur
satisfaite.
N’est-ce pas là le type Jupitérien ?
Benjamin Disraeli
né le 21 décembre 1804 à Londres (Angleterre) à 5 heures.
Son thème présente un Jupiter dominant : il est angulaire à
l’AS, en aspect de la Lune, de Mars et de Mercure, en outre il a maîtrise sur
le Soleil en Sagittaire.Homme politique et écrivain britannique.
Brillant, fastueux, mondain, dandy, un brin aventurier et passablement
fantaisiste, jetant sur toutes choses le manteau de pourpre et d’or qui
embellit et anoblit, amoureux des richesses et des splendeurs de “l’étincelante
comédie de la vie”. Premier ministre il mena une politique de prestige et
d’expansion. Il fit proclamer la reine Victoria impératrice des Indes.
Le type sado-oral :
Mars
Une nouvelle étape dans
la vie instinctive de l’enfant se présente avec l’apparition des dents : à
la succion succède la morsure.
L’enfant montre un
plaisir évident à mordre ce qui est sous sa main, au moment où sa musculature
s’affirme et où il s’exerce à saisir les objets. Le désir de blesser et de
détruire l’objet est visible.
Le caractère
“sado-oral”
Marqué par une fixation à ce stade, il est
spécifié par la tendance agressive. L’envie de mordre signe le
comportement de ce type qui montre des dispositions volontaires combatives,
tyranniques, destructrices.
Il affirme une puissance
d’exécution, ose et impose, force même et se dépense pour un but à conquérir.
Il s’abandonne à la passion avec son emprise dominatrice sur les objets et les
gens. Il est exposé à l’impulsivité, à la répulsion, à la colère, à
l’hostilité, à la violence, à la haine, au sadisme.
On le trouve fréquemment
chez les criminels, les bouchers, les militaires, les chirurgiens…
Nous avons ici tout
le tableau psychologique de Mars et personne ne peut mettre en doute
cette corrélation.
Exemple cité par les
psychanalystes : Léon Gambetta né le 1er avril
1838 à Cahors (Lot) à 20 heures.
Son thème présente Mars dominant : il aspecte l’AS,
le MC, la Lune, il est conjoint au Soleil et il est Maître de l’AS et de l’amas
au Bélier.
Homme à la puissance d’exécution, à la nature combative qui ose et
s’impose. En 1870, il prit en main l’organisation de la résistance du pays et
fut l’âme de la défense contre l’invasion allemande. Le bouillant tribun de la
gauche républicaine fut tenu pour l’homme de la revanche, de la guerre et même de
la dictature. Agressif, il suscita l’agressivité au point d’être réduit à
l’impuissance au Parlement, alors qu’il était leader de la majorité. C’est lui
qui déclara ouvertement la guerre au cléricalisme ; il ouvrit le feu dans
un discours terrible d’octobre 1872 : “Cet ennemi, vous l’avez
nommé : c’est le cléricalisme.”
Le type anal :
Les instincts digestifs ne sont
pas uniquement centrés sur la zone buccale et sur la phase
d’incorporation ; il en est qui se rapportent à la phase anale
d’élimination.
Il existe, en effet, une période
de développement où l’enfant attache un intérêt au fait de retenir et d’évacuer
ses matières fécales.
On peut ainsi parler d’un accent
affectif attaché au fonctionnement rectal dans ses deux temps de réplétion et
de déplétion.
Aussi existe-t-il deux types opposés et complémentaires de complexe
anal.
1) L’anal contrôlé : la
Vierge.
On dit aussi “anal
replié”. Il correspond au type chez qui domine, dans l’enfance, l’intérêt pour
la retenue des excréments et l’éducation de la propreté.
A la naissance, l’enfant se plaît dans la liberté de ses
excréments : mais il arrive un âge où il préfère se retenir et adopte ce
que le psychanalyste hongrois Sándor Ferenczi appelle “la morale des sphincters”.
Si l’individu se fixe à ce stade il possède le caractère (ou
complexe) anal contrôlé.
Selon Charles Baudoin, il va “de la constipation à l’avarice, en
passant par le pédantisme, l’esprit pointilleux et puritain, les petites
manies, le goût des collections et des classifications, l’amour plutôt excessif
de l’ordre, de l’exactitude, de la propreté. Tous ces traits ne sont
naturellement pas toujours apparents dans un cas donné, mais ils présentent,
dans l’ensemble, une solidarité remarquable.” (L’Ame et l’Action,
Éditions du Mont-Blanc)
Ce portrait saisissant nous fait apparaître dans toute sa pureté le
type immuable de la Vierge.
On reconnaît au type anal contrôlé les traits suivants :
ponctualité, parcimonie, scrupule, contrôle de soi, attachement aux principes,
à la règle, à la consigne, sentiment du devoir, temporisation inhibitrice,
refus de donner, désir d’accumuler, tendance à retenir, avarice, amour de
l’ordre, de la propreté (met chaque chose à sa place), sens de l’organisation
et de la systématisation ; amour de la lucidité, de la clarté, des
classifications, des précisions, des statistiques, des règlements, de la
discipline, de la méthode ; attachement à la forme, pédanterie ;
tendance à collectionner, amasser, goût du travail bien fait ;
“analyse” ; conscience, sens de la pureté.
Exemple : Jean-baptiste Colbert né le 29 août 1619 à
reims (Marne) à 7 heures.
Jean-baptiste Colbert, son thème présente une valorisation de la Vierge
par la présence du Soleil, de Mercure et de l’AS. En outre l’AS est au carré de
Saturne angulaire au MC.
Cet homme fut un exemple
de ponctualité, de parcimonie, de scrupule, de contrôle de soi,
d’attachement aux principes, à la règle, à la consigne, au sentiment du devoir,
du refus de donner, du désir d’accumuler, d’une tendance à retenir, à
l’avarice, à l’amour de l’ordre, au sens de l’organisation et de la
systématisation, à la conscience. Il fut traité de “ministre avare et lâche”
dans un carnet de l’époque.
2) L’anal relâché : le
Scorpion.
Il correspond au type chez qui l’enfant a été
affectivement influencé par l’acte de défécation, lequel n’est pas sans
procurer une satisfaction instinctive, un plaisir. Si l’éducation de la
propreté s’accompagne d’associations pénibles, si l’enfant est mis trop tôt sur
le pot, s’il éprouve, dans son dressage, le sentiment trop vif d’une contrainte
ou d’une spoliation, il attachera au fait de rester sale une valeur de
protection.
Fixé à ce stade, l’individu
est alors marqué par le caractère anal relâché (complexe sado-anal).
Ce type, poussé à son extrême,
donne dans le culte du sale, du laid, du mauvais, joint à l’idée de
décomposition, de destruction et de mort ; il est, dit Charles
Baudoin : “malpropre, grossier, cruel, éminemment antisocial”.
Ce type est caractérisé de la
façon suivante : mauvais caractère, irritabilité, critique, autoritarisme,
entêtement, persévérance, agressivité, indiscipline, hostilité, protestation,
cruauté, sadisme, rage de destruction, tendance à souiller, à avilir, à salir,
à tâcher, à polluer, à contaminer : tendance à la névrose obsessionnelle.
Il est aussi caractérisé par un
besoin de produire, de sortir quelque chose de lui-même, de créer, de donner
également, d’offrir.
Une certaine sublimation se
présente dans la passion de façonner et de manipuler des substances plastiques.
Ce stade sado-anal, pendant
lequel l’enfant cherche à réaliser ses désirs de toute-puissance sur les
parents, correspond à la pensée magique et de ce fait, à la magie, au
merveilleux, au mystère, à l’occulte.
Précisément, tous ces traits
caractériels se rencontrent chez le type scorpion, intégralement
dépeint.
Il n’est pas inutile de préciser
qu’une liaison a été établie entre la matière fécale (objet détruit par élimination)
et les instincts de Mort (Sigmund Freud).
Exemple : Villiers de
l’Isle-Adam né le 7 novembre 1838 à Saint-Brieuc (Côtes du Nord) à 3
heures.
Son thème présente une
valorisation du Scorpion par la présence de Soleil, de Mercure, de Vénus et de
Saturne. En outre le Maître, Mars, est au carré de Saturne et opposé à Uranus.
Autrement dit, Mars, astre du Ça, est en lutte avec les astres du Surmoi :
Saturne et Uranus. Les contes Cruels ; Les nouveaux Contes
Cruels et Le Secret de l’échafaud sont des œuvres caractéristiques
du type anal relâché.
Très souvent, les deux
temps de ce type anal sont liés, et l’individu présente un mélange des
caractéristiques de la phase de rétention et de la phase d’expulsion.
Nous voyons ainsi le sujet
osciller entre des extrêmes : tendance à remettre aussi tard que possible
le moment d’agir, puis accomplir les choses au dernier moment, dans une hâte et
un effort extrême ; habitué à cumuler des objets pendant longtemps pour
les faire disparaître tout d’un coup ; ponctualité au quart de minute près
et inexactitude flagrante ; économie de petites quantités d’argent et
dépense subite de grosses réserves ; désordre relâché et manie subite du
rangement, sinon mélange de propreté et de laisser-aller, etc. Mais en général,
l’un des deux tableaux domine l’autre.
En astrologie, on constate que,
dans certaines circonstances, les valeurs du Scorpion sont susceptibles de se
transformer en valeurs de la Vierge, de même que les valeurs de la Vierge se
métamorphosent en valeurs du Scorpion.
Dans le premier cas :
cela arrive lorsque les planètes occupant le Scorpion sont (par
occupation ou aspect) à dominante d’inhibition : Saturne,
quelquefois Uranus.
Dans le second cas :
cela se présente lorsque les planètes occupant la Vierge font prévaloir
(par occupation ou aspect) l’impulsion : Mars,
Pluton, Lune, quelquefois Jupiter et Uranus.
Le renversement d’une valeur en
son contraire peut aussi survenir dans le cas où la dominante du thème incline
dans le sens opposé au signe : impulsion avec la Vierge, inhibition
avec le Scorpion.
Agatha Christie,
née le 15 septembre 1890 à Torquay (Angleterre) à 4 heures 20 minutes.
Son thème présente une
valorisation du signe de la Vierge avec la présence du Soleil, de l’AS et de
Saturne conjoint à l’AS. Saturne apporte la marque d’inhibition, c’est la femme
pointilleuse à la tenue morale impeccable, qui a mené une vie rangée.
A l’autre bout du thème, on voit
la conjonction Neptune-Pluton angulaire au MC au carré de l’AS. Ici, avec Pluton,
c’est l’autre face d’un Janus du personnage, c’est le côté réactionnel
virginien de la noire nature scorpionnesque (Pluton) qui s’est manifesté à
travers ses romans. Ici, la reine de la detective novel, est dotée d’un
sombre appétit dramatique, médite et perpétue des mauvais coups : les
crimes mystérieux.
Il est à noter cependant, que
dans ses romans, il n’y a pas de sang, ni de bagarres, ni de rafales de
mitraillette, la violence du roman noir n’étant pas son affaire. Cette
manipulatrice du poison est une “duchesse de la mort” : c’est entre gens
distingués de bonne compagnie et dans un climat mondain qu’elle noue et dénoue
ses intrigues criminelles. Ici, on sent que Pluton (la violence)
s’identifie à Neptune (les poisons, les mystères) par conjonction.
Conclusion
En nous arrêtant aux corrélations
relatives à Mars, Jupiter, Saturne, la Vierge et le Scorpion (Pluton), nous
sommes sûrs d’asseoir une relation fondée entre les types psychanalytiques et
nos propres types astrologiques. Force nous est, actuellement de nous en tenir
à ces résultats.
En effet, il est difficile, à
notre niveau d’investigation, de trouver des corrélations précises et
suffisantes pour les trois autres types : le caractère urétral,
signé surtout par la compétition et l’ambition ; le caractère phallique,
à consonance martienne (agressif, provocateur, exhibitionniste), et le
caractère génital, type de la maturité instinctive et de la
sublimation. Cependant en astro-psychanalyse nous verrons d’autres types qui
s’en rapprocheront.
Frédéric MUSCAT
Bonjour Frédéric
RépondreSupprimerTrès intéressant ton article, je me suis arrêté à Charlie Manson. On peut y voir dans la phase de construction de la personnalité de l'ascendant au FC (les bases psychiques), le carré Uranus/Ascendant et Pluton/FC, l'idée de dieu est venu à lui plus tard. Il y a la conjonction Lune/Saturne au MC qui domine le ciel intérieur et hante le but sociale ...
J'ai partagé le lien dans mon article sur Freud et Jung, merci encore pour la qualité de ton travail astrologique