Typologie Juguienne : Extraversion/Introversion

Introduction

Il existe, pour un individu face au monde et à soi-même, deux sortes d’attitudes diamétralement opposées, qui font que les uns s’intéressent à leur monde intérieur plus qu’aux objets extérieurs, et les autres au contraire, s’intéressent d’abord et plus intensément aux objets extérieurs dans lesquels ils se projettent et ils se retrouvent.

C’est Carl Gustav Jung, qui le premier a mis l’accent sur ces deux types d’attitudes. En effet, c’est en étudiant l’hystérie d’une part, et la démence précoce d’autre part, qu’il eut la révélation de ces deux extrêmes où les êtres peuvent être conduits.

En effet, ces deux affections révèlent en elles-mêmes – du moins dans leur aspect général – un contraste frappant dans l’attitude du malade vis-à-vis du monde extérieur. Dans l’hystérie, il y a une importance excessive du monde extérieur, au contraire dans la démence précoce, il y a indifférence et insociabilité. Les symptômes de l’hystérie sont caractéristiques en ce que toute l’énergie psychique est tournée vers le dehors, tandis qu’elle est tournée vers le dedans chez les schizophrènes. Absence de manifestations extérieures, invasion du monde du rêve et de la création mythique appartiennent à l’univers des schizophrènes.

Ce sont ces deux directions opposées de l’énergie psychique, que Carl Gustav Jung nomma et appela : l’extraversion et l’introversion.

Chez l’extraverti, l’attitude générale, l’intérêt, l’énergie, sont dirigés vers le dehors. Chez l’introverti, au contraire, l’être est tourné vers son monde intérieur, vers le dedans. Il s’agit donc ici, d’une attitude générale de l’individu entre le monde et soi. En effet, personne ne peut se soustraire à ses deux réalités : tourné vers l’extérieur, il faut vivre son rêve ; tourné vers l’intérieur il faut au contraire rêver sa vie : c’est le dilemme...

Dans le premier cas qui est donc celui de l’extraversion, l’être a peur de perdre le contact avec le monde, dans le second cas, qui est celui de l’introversion, l’être a peur d’établir le contact. En fait, et vous vous en doutez bien, rares sont les êtres qui ne sont qu’extravertis ou qu’introvertis purs, bien sûr un dosage s’opère au niveau de l’âme, faisant dominer une des deux attitudes, mais rarement au détriment absolu de l’autre. Nous dirons simplement qu’un tel sera plus extraverti que la moyenne, tel autre au contraire sera plus introverti...

Mais avant que nous puissions aller plus loin, il serait bon de peindre les deux types à l’état pur, pris dans l’absolu.

L’Extraverti

Comme son nom l’indique, c’est un être qui est tourné vers l’extérieur, vers le dehors, vers l’objet. Il aime s’exprimer, il aime le contact et il a des atouts, des qualités pour établir les contacts : il est spontané, expansif, actif et quelquefois – c’est la rançon de ses belles qualités – il est superficiel.

Il est caractérisé par une manière d’être, ouverte et conciliante. Il accueille le présent promptement, sans préjugés. C’est un être qui est toujours d’accord avec lui-même ne laissant jamais le doute l’envahir. Il se lie volontiers avec les autres et il s’adapte aux exigences de la vie.

Mais, l’extérieur compte beaucoup plus pour lui que l’intérieur. C’est un être qui est sensible aux marques extérieures, c’est-à-dire qu’il est sensible à la façade des choses.

Ses qualités et ses défauts font qu’il entre en scène dès sa jeunesse. Il se lance et commence très vite dans la vie et dans le social. Il est d’ailleurs très riche en actions et en mouvements, toujours prêt à des expériences nouvelles car il est très actif, très dynamique, sur-actif. Disons que les extravertis forment la masse des consommateurs traditionnels, car avec eux le monde bouge, ce sont de grands consommateurs de biens et de produits. Ce sont des gens qui aiment le bruit, le mouvement, la foule, les fêtes, les lieux publics, les cafés, les bals, bref, les endroits vivants.

On peut déjà voir que ces individus vont être marqués par Jupiter, par Mars, par le Soleil qui vont leur donner l’extraversion, la confiance en eux-mêmes, l’élan vital, l’esprit d’entreprise.

Cependant, il y a deux sortes d’extravertis :

        

1) Celui qui va utiliser son énergie pour accepter le monde et le recevoir.

2) Celui qui va utiliser son énergie pour dominer le monde et s’imposer.

        

Ce sont deux attitudes différentes qui partent du même point qui est le besoin du monde, le besoin de l’extérieur.

L’Introverti

C’est un être qui est tourné vers le dedans, il est replié sur son Moi, il a une apparence froide, c’est celui avec lequel les contacts sont difficiles car il est timide et réservé. Il a les qualités d’être contenu, retenu, réservé, concentré. Il apparaît comme hésitant, timide voire passif, en fait, il est intériorisé.

L’extraverti avait une force dynamique, lui, l’introverti, a une force statique ; l’extraverti avait une force électrique voire électrodynamique, lui, a une force magnétique.

Cet individu, avec sa retenue et son repliement sur soi est totalement détourné de la vie extérieure qui lui est indifférente. Il n’exprime pas en mots sa vie intérieure, il n’en ressent pas la nécessité, puisqu’il n’a pas besoin de contact, et d’ailleurs, non seulement il n’en a pas besoin, mais le contact lui est difficile. Il ne s’accorde pas du tout au monde extérieur parce qu’il en a peur,  il le ressent comme déstabilisant, en fait il se livre peu, car le monde extérieur est perçu par lui comme une agression. Le biologiste Jean Rostand, disait : “Un brin d’herbe qui bouge dans mon jardin, c’est suffisant comme événement dans ma journée”, c’était quelqu’un qui vivait dans sa peur du monde extérieur qui lui était plus déstabilisant qu’autre chose.

Très généralement, ceci est un des traits qu’il faut remarquer : il se cache derrière le masque du spectateur désintéressé : il a l’air d’observer de loin les choses. Il aime méditer, réfléchir, mais il n’aime pas agir. Par conséquent, il écarte ce qu’il survient au niveau des événements extérieurs, et de ce fait, son mouvement est faible, d’ailleurs, on dit en psychologie qu’il “ressemble à un dormeur éveillé”.

Mais il a des qualités d’intériorisation très grandes : de rêveries, de prémonitions, de visions mais, s’il est mal influencé, ce seront les hallucinations et au stade psychopathologique : la schizophrénie.

Car la vision n’est pas quelque chose du monde extérieur. La vision, c’est vraiment l’expression du monde intérieur, et ce dernier est à tel point riche que la vision se concrétise au sens de se concrétiser, mais en fait ce n’est qu’une projection de l’intérieur. D’ailleurs, quand des mystiques ou des Saints ont des visions, les gens qui les entourent ont beau s’écarquiller les yeux, regarder, ils ne voient rien, alors que le visionnaire lui, il voit clairement l’image, qui est en fait le fruit d’une projection intérieure si riche, qu’il finit par la concrétiser, voire à la matérialiser. Par conséquent c’est bien l’introversion qui permet d’avoir de telles visions.

Nous allons maintenant passer en revue, les Éléments, les Qualités Basiques, les Signes, les Secteurs, les Planètes et les Aspects à la lumière de ces deux notions que sont l’extraversion et l’introversion.

LES ÉLÉMENTS 

Le Feu

Le feu est extraverti. Avec le feu, l’extraversion prend une expression chaude de type Bilieux.

La Terre

La terre est introvertie. Avec la terre, l’introversion prend une expression sèche de type Nerveux.

L’Air

L’air est extraverti. Avec l’air, l’extraversion prend une expression humide de type Sanguin.

L’Eau

L’eau est introvertie. Avec l’eau, l’introversion prend une expression froide de type Lymphatique.

LES QUALITÉS BASIQUES 

Le Chaud

C’est un principe de dynamisme, en lui, l’énergie s’assemble comme dans un foyer. La chaleur est à l’origine du mouvement, elle apporte le changement, elle est centrifuge. Par conséquent elle agit vers le dehors. C’est un principe d’extraversion.

Dans la psyché, le rôle de la chaleur se manifeste par une poussée vers l’action, l’élan, la vivacité, l’esprit d'entreprise, vers la conquête et l’optimisme.

Cette extraversion qui est propre au chaud peut déboucher sur deux possibilités :

1) Cette extraversion peut-être une extraversion de feu, nous débouchons alors sur le type Bilieux.

2) Cette extraversion peut-être une extraversion d’air, et là nous débouchons sur le type sanguin.

Le Froid

Le froid est un principe de condensation. Par l’effet de la condensation va découler un principe de concentration. C’est la force d’inertie et l’effort vers la cohésion. Le froid a une force centripète. C’est un principe d’introversion.

Dans la psyché, l’être marqué par le froid est calme, dur, persévérant, il est dirigé vers le dedans. Le froid dans la psyché va donner le “sang froid”. Mais le froid est un obstacle puisque c'est un ralentissement, de ce fait, les sentiments de l’être marqué par le froid sont lents. Hésitant, il retient ses mouvements. Il a peu de joie de vivre, il est méfiant, ne se mêle pas facilement aux choses, il a peu de contacts avec le monde extérieur, il ne les recherche pas car il en a peur, il garde ses distances. C’est un être qui ne va pas vers les autres, qui ne donne pas, mais qui au contraire qui suce, qui amasse, il ramène les choses vers lui, vers son monde intérieur, c’est le type même de l’introverti.

L’Humide

L’air c’est le principe du mouvement, du balancement des ondes. C’est le principe de la vague, de l’ondulation de l’onde. L’humide n’a pas de tension, il se présente comme un mou, comme un informe. L'humide est par essence élastique.

Dans la psyché, l’être marqué par l’humide est indécis, adaptable à l’image de l’eau qui épouse les contours du récipient qui la contient, de la même façon, l’être marqué par l’humide va tendre soit vers la liaison ou soit vers la communion avec les autres. C’est un facteur d’extraversion.

Le Sec

Le sec est un principe de solidité, le sec donne une forme stable au corps (les os). Le sec s’affirme donc par sa résistance, par son indépendance. Il représente ce qui matériellement résiste, c’est-à-dire ce qui est durable, ou bien dans l’âme, ce qui est persévérant. Lorsqu’un corps perd son humidité (nous l’avions dans l’exemple de l’éponge) il devient tendu et inflexible, il se rétrécit en se concentrant autour de son noyau central, et il se renforce. Le sec est un principe d’individualisation.

Dans la psyché, vont s’assigner : la précision, l’affirmation virile, la décision, la valorisation de soi, une volonté claire qui peut tendre à la domination puisque l’être est sûr de son fait, et qu’il est inflexible. Si le sec est conflictuel, c’est le tyran, un être sec et cassant, autoritaire. Il est très difficile de ramener quelqu’un qui est très marqué par le sec à modifier son état d’esprit, parce qu’il n’a pas de souplesse, la seule possibilité c’est de le casser comme une baguette de bois sèche.

Résumé

Si nous voulons faire une synthèse des éléments du quaternaire en rapport avec la typologie de Carl Gustav Jung, on pourra dire que :

        

L’extraversion est une bi-partition du chaud entre les éléments Feu et Air.

L’introversion est une bi-partition du froid entre les éléments Terre et Eau.

LES SIGNES

Nous allons analyser chaque signe en rapport avec la typologie de Carl Gustav Jung.          

Le Bélier          

Il tend naturellement vers l’extraversion. Toutefois, selon la dominante planétaire, il peut être introverti. Cependant en lui-même le bélier est extraverti.

Le Taureau

A dominante froide : Saturne ou la Lune, il est introverti.

A dominante chaude : Jupiter, Mars ou le Soleil, il est extraverti.

Les Gémeaux

Ce signe étant double, il tend cependant à l’extraversion. Selon la dominante :

A dominante froide (Castor E. nA), il y a une extraversion chaude.

A dominante chaude (Pollux nE. A), il y a une extraversion froide.

La dualité va résider dans le chaud ou le froid, car le Gémeaux est toujours extraverti : tourné vers l’extérieur car il a besoin de contacts et d’échanges.

Le Cancer

C’est un des signes les plus introvertis. En effet, c’est le type Narcisse, qui est ramené vers le sentiment de sa personne. C’est un contemplatif, mais surtout un contemplatif de lui-même. Il se détourne de l’action sur les choses pour les ramener vers la conscience de Soi. Il se tourne vers ses rivages intérieurs. Si les planètes d’introversion le marquent fortement, on peut déboucher vers une forme de schizoïdie.

Le Lion

Il est extraverti, cependant, il a un Moi important. Mais comme il est extraverti, il tente d’imposer seigneurialement ce Moi au monde extérieur.

La Vierge

Ce signe est généralement introverti, souvent même il est inhibé. Cependant, une dominante Marso-Plutonienne va chauffer la Vierge et là on débouche sur l’anal relâché, qui porte à l’extraversion.

La Balance

A dominante chaude : Jupiter ou Soleil, c’est le Sentimental extraverti.

A dominante froide : Saturne ou Lune, c’est le sentimental introverti.

Le Scorpion

Il est généralement extraverti, c’est le type anal-relâché Cependant, avec des dominantes inhibitives (Surmoi) Saturne - Soleil - Uranus, c’est le type anal-replié qui est introverti. En fait, c’est la même dualité que celle de la Vierge, mais en sens inverse.

Le Sagittaire

C’est un extraverti, car ici, le Moi est en expansion, il aspire à dépasser ses propres limites, comme s’il voulait atteindre une espèce d’au-delà du Moi.

A dominante froide : Saturne, Lune ou Neptune, c’est un introverti : à l’instar du Bélier, qui partira à la conquête intérieure, ici le Sagittaire cherchera un au-delà du Moi intérieur. Cependant, le Sagittaire est en général extraverti.

Le Capricorne

C’est un signe introverti. C’est un froid à la sensibilité refoulée.

Le Verseau

Généralement il tend vers l’extraversion. Cependant il présente une ambivalence :

A dominante Saturnienne, il tend vers l’introversion.

A dominante Uranienne, il tend vers l’extraversion.

Les Poissons

A dominante chaude Jupiter, Mars, Uranus c’est l’extrême dilaté, il est extraverti.

A dominante froide Neptune, Lune, Saturne c’est l’extrême resserré, il est introverti.

        

RÉSUMÉ

        

Les Extravertis

L’extraverti Bélier a pour mot clé : Agir sur le monde. Il veut agir sur le monde extérieur par sa tension énergétique.

L’extraverti Gémeaux a pour mot clé : Connaître le monde.

L’extraverti Lion a pour mot clé : Se faire apprécier. Car il est en perpétuelle recherche d’admiration.

L’extraverti Balance a pour mot clé : Plaire. Il s’introduit harmonieusement dans le monde où il sait se faire aimer et apprécier par sa douceur et sa délicatesse.

L’extraverti Sagittaire a pour mot clé : Entraîner. C’est la flèche qui entraîne les autres dans son élan. Cependant, il y a des Sagittariens qui ont des luttes intérieures, mais ils les masqueront, et ici, on sent la dualité du Sagittaire.

L’extraverti Verseau a pour mot clé : Intégration sociale. Car son dynamisme fixe agit à cause de ses besoins sociaux.

         Les Introvertis

L’introverti Taureau a pour mot clé : Conserver. Car il est tenace, lent et conservateur.

L’introverti Cancer a pour mot clé : Rêver. Il peut y avoir des rêves et des contemplations de très haut niveau, comme aussi bien des rêvasseries de bas niveau, c’est selon.

L’introverti Vierge a pour mot clé : Observer. Car il a un sens critique, le souci du détail, une grande lucidité d’esprit.

L’introverti Scorpion a pour mot clé : S’observer. En effet, il est tenace, avec une vie intérieure riche, il a aussi “l’idée fixe”, il est sûr de convaincre, ses sentiments sont profonds et durables, ils peuvent être aussi un peu égocentriques, avides, possessifs et jaloux. Nous pouvons ici faire une dialectique avec la Vierge, car ces deux signes sont représentés par un M, par conséquent ils ont bien un rapport ; d’ailleurs à l’origine ils étaient confondus tous les deux, et la Balance fut placée entre les deux, qui les sépare et les ajuste l’un à l’autre. C’est pour cela que si nous voulons donner un mot clé à chacun des deux signes, nous dirons que la Vierge c’est : observer et le Scorpion c’est : s’observer.

L’introverti Capricorne a pour mot-clé : S’affirmer. Il y a chez lui une grande stabilité et un immense besoin d’affirmation de Soi. Il s’affirme par distanciation c’est-à-dire en prenant ses distances, en se détachant. C’est l’ambitieux tranquille, les uns vont choisir une affirmation sociale et les autres une affirmation intérieure.

L’introverti Poissons a pour mot-clé : Aimer. Il a une sensibilité réceptive, car il est sensible aux ondes, aux climats d’amour ou de haine qui peuvent l’entourer. De ce fait, il prend peu de décisions, il est entre deux eaux, il attend de voir le courant le plus avantageux qui va l’entraîner.

LES PLANÈTES

Les planètes sont ce qu’il y a de plus important pour déterminer de quel côté de l’introversion ou de l’extraversion penche l’individu. Les deux astres principaux à examiner lorsqu’on fait une recherche sur les deux paramètres jungiens que sont l’extraversion d’une part et l’introversion d’autre part, c’est Jupiter et Saturne.

En effet, Jupiter se présente comme la grande planète de l’extraversion, et Saturne se présente comme la grande planète de l’introversion.

Le Soleil

Il est extraverti dans la mesure où il est associé au symbolisme du jour et de la lumière, de surcroît, il y a émanation des rayons solaires à partir d’un centre actif.

Mais le Soleil a aussi une valeur d’introversion dans la mesure où il est un centre créateur intensif autant qu’extensif.

D’ailleurs, le Soleil en astrologie traditionnelle est neutre, car il épouse les valeurs du signe qu’il occupe. Cependant, tel qu’en lui-même il est plutôt extraverti.

La Lune

Elle est introvertie dans la mesure où elle est associée au symbolisme de la nuit et de l’obscurité qui nous retranche en nous-mêmes, et nous restitue à notre propre nature dans la mesure où elle nous isole du monde ambiant. Toute fois, si la Lune est influencée par le chaud, elle donne alors un type matériel extraverti, le type qui se perd dans la superficialité.

Mercure

Il tendrait plutôt à l’extraversion, en tant qu’il est agent de liaison, intermédiaire centré sur le rapport avec l’objet. Cependant, il est neutre, un Mercure Capricorne dominant fait un introverti pur.

Vénus

Elle peut être introvertie comme aussi bien extravertie, selon le signe où elle se trouve et selon le contexte thématique. Elle est neutre, ceci se comprend, dans la mesure où elle est ouverture accueillante à l’objet dont elle a besoin (extraversion), et d’autre part elle est sous la pression constante que l’objet produit sur elle (introversion).

Mars

Il tend vers l’extraversion, dans la mesure où il tend vers l’emprise de l’objet, il y a une tension conquérante vers le monde. C’est le symbole de la flèche qui est pointée vers la droite. Mais de ce fait, il est aussi introverti, s’il veut imposer les conceptions de son Moi au monde extérieur. Carl Gustav Jung, cite le cas de Tertullien comme étant un introverti et dans le même temps il note son caractère agressif, dominateur, intolérant. Son ardeur et la profondeur de ses idées religieuses ; lutteur implacable qui ne voit sa victoire que dans l’anéantissement de son adversaire.

Cependant, Mars est très intéressant à étudier sous l’angle de l’astrologie traditionnelle. En effet, nous avons deux sortes de Mars, il y a d’une part le Mars du Bélier, c’est-à-dire un Mars du feu, qui est extraverti, puis, d’autre part, nous avons le Mars du Scorpion qui lui est introverti, le Mars du Scorpion doit d’abord vaincre sa résistance intérieure avant d’exploser.

Mais ce qui est très étrange dans la planète Mars, c’est que c’est un introverti qui fait de l’extraversion. En effet, Mars a une puissance énergétique : c’est la flèche, le glaive qui est la représentation d’un Moi solide et agressif et, qui se tourne vers l’extérieur pour imposer ses idées et sa volonté aux autres. Il a besoin du monde extérieur pour s’exprimer, mais, malgré tout, il ne participe pas au monde extérieur, c’est-à-dire qu’il n’est pas comme un entonnoir qui se remplit du monde extérieur, mais au contraire, il projette sa volonté. C’est donc bien ici, un introverti qui fait de l’extraversion.

Uranus

Il est extraverti, dans la mesure où il braque le sujet vers l’objet, mais il a aussi une forme d’introversion, dans la mesure où il tend à l’intensification, à la concentration, à la singularisation.

Neptune

Il est introverti.

Pluton

Il est introverti.

RÉCAPITULATIF

Nous avons placé les deux planètes les plus importantes pour déterminer de l’extraversion  et de l’introversion en gras (Jupiter et Saturne), les planètes suivantes sont complémentaires. Car ce qui détermine l’extraversion ou l’introversion c’est d’abord Jupiter et Saturne.

LES ASPECTS DE JUPITER ET DE SATURNE

Etant donné que Jupiter et Saturne sont les deux grandes portes de l’extraversion d’une part et de l’introversion d’autre part, nous allons les analyser en détail dans leurs rapports avec les autres planètes.

Avant d’aller plus loin dans notre investigation, il est bon de vous mettre en garde sur l’interprétation des aspects. En effet, nous allons en donner une peinture très générale et il ne faut pas la prendre systématiquement à la lettre. D’autant plus que lorsque nous parlons d’aspects, il faut que d’une part, cet aspect soit déterminant : angulaire, touchant le Maître d’Ascendant ou l’Ascendant (le Moi), voire la dominante, etc. En outre, il faut qu’il y ait, par ailleurs, des tendances convergentes qui vont dans le même sens que l’aspect, qui viendront renforcer ou accentuer celui-ci. Prenons un exemple, imaginons un thème qui présenterait un carré ou une opposition Soleil/Jupiter, n’allez pas dire que l’individu est prétentieux, arrogant, exhibitionniste ou je ne sais quoi encore qui se rattache à cet aspect, car s’il n’y a que cet aspect et que rien ne confirme cette tendance, il n’en sera rien. N’oubliez surtout pas qu’un aspect Soleil/Jupiter va rester une quinzaine de jours dans le ciel, par conséquent, durant ce laps de temps, il va en naître des individus...

Par conséquent, tout ce qui va suivre est à mettre au conditionnel, ce ne sont que des ramifications possibles, qui sont infinies, du phylum de base de l’aspect. Par exemple, Saturne/Vénus c’est d’abord et avant tout, une introversion du verbe aimer qui se manifestera d’une manière spécifique et personnelle à chacun.

En outre, les peintures des aspects qui vont suivre sont valables pour la  Planète en Signe. Par exemple l’aspect Soleil/Jupiter a pour variante un Jupiter en Lion, ou encore un Jupiter qui s’exprime dans un cadre léonien ou solaire : sans pour autant qu’il y ait une liaison avec le Soleil. Ou bien, un Soleil en Sagittaire, etc. ce sont des variantes. Egalement valables aussi, pour les transits.

Jupiter/Soleil

C’est un facteur d’extraversion par excellence, dans la mesure où nous avons deux planètes chaudes à haute représentativité : ce sont des valeurs de jour et de rayonnement. Toutefois, il peut y avoir un rapport harmonieux ou dissonant entre ces deux planètes.

L’aspect harmonieux Soleil/Jupiter

C’est un aspect d’expansion de la puissance vitale, orienté dans la voie d’une ambition réalisatrice. Cet aspect apporte une supériorité sociale. Les idéaux solaires vont être mis en forme et socialisés avec Jupiter.

         L’aspect dissonant Soleil/Jupiter

L’extraversion de soi-même qui existe va s’exprimer de façon néfaste ou excessive, pouvant entraîner une hypertrophie du Moi qui débouche sur l’orgueil, la vanité, l’ostentation, la démesure voire l’exhibitionnisme dans l’ambition. La volonté solaire peut déboucher sur l’arrogance parce qu’il y a excès. Si cet aspect s’exprime sur le plan financier, il peut y avoir une tendance à jeter de la poudre aux yeux, c’est “le complexe de la baudruche”, c’est-à-dire vide mais gonflé d’air...

Jupiter/Lune

Ici c’est un facteur d’extraversion (Jupiter) de la sensibilité (Lune). Il y a un coefficient de chance et de bonheur.

         L’aspect harmonieux Lune/Jupiter

C’est un coefficient de bien-être intérieur, d’épanouissement de la sensibilité.

Chez la femme, cet aspect indique une féminité généreuse, c’est un indice de fécondité, car c’est la maternité épanouie, le goût et le sens de la famille, l’appétit culinaire, la personne épouse les qualités de femme, de mère, de maîtresse de maison, en un mot : toutes les qualités féminines. Et très souvent, chose étrange, ces qualités sont en liaison avec une heureuse influence maternelle. C’est ici le mythe d’Amalthée, cette chèvre généreuse qui a donné la corne d’abondance à son petit Zeus Jupiter. C’est le sens maternel par excellence.

Chez l’homme, cet aspect donne la joie de vivre, c’est un coefficient de plénitude et d’optimisme. L’appétit est développé, il y a un coté euphorique. C’est l’indication heureuse avec la mère, la femme. Il permet une réussite affective, matérielle, c’est un facteur de chance.

        

L’aspect dissonant Lune/Jupiter

Cet aspect donne une tendance pléthorique, il y a excès de tous ordres : sensualité, gourmandise, volupté. Cet aspect peut indiquer, s’il participe avec la maison II, à des dépenses excessives, une grande prodigalité. Parce qu’à chaque fois, bien sûr, l’aspect va se spécialiser en fonction des maîtrises, en Secteur et du reste du thème. Si c’est la VIII cela peut donner un excès de sensualité...

D’autre part, la Lune est en rapport avec l’image, la mode, ce qui passe, le quotidien, c’est l’enveloppe des choses ; Jupiter de son côté c’est l’apparence sociale, ainsi avec cet aspect, c’est l’image que l’on donne de soi, c’est pour cela qu’il participe à la composante de l’exhibitionnisme : c’est le côté spectaculaire. N’oublions pas que la Lune est un miroir.

Jupiter/Mercure

C’est l’extraversion (Jupiter) de l’intellect (Mercure).

         L’aspect harmonieux Mercure/Jupiter

C’est l’indication d’une forme d’intelligence qui est portée aux échanges et aux contacts, l’esprit éminemment social, libéral, médiateur. L’individu a des  qualités d’arbitre, de négociateur, de diplomatie. Il y a ici une aptitude à l’organisation, à l’exploitation, car l’esprit est habile, souple et conciliant. L’individu va savoir tirer le meilleur parti des choses. En un mot : il a du “flair”.

         L’aspect dissonant Mercure/Jupiter

C’est une extraversion néfaste de l’intellect, entraînant des idées fausses en tout genre, ainsi cet aspect est un des paramètres du “complexe de Tartarin” avec le côté vantard qui vient du côté exhibitionnisme de Jupiter et fabulateur par une déviation du rayon mercurien.

Le fait de nommer les aspects : “complexes”, nous les fait beaucoup mieux comprendre et retenir. Cependant, il faut nous défaire du sens réducteur du terme “complexe” telle que l’entend le commun des mortels. Ainsi un complexe : c’est un groupe d’idées et de sentiments conscients et inconscients qui sont réciproquement liés les uns aux autres, et qui exercent un effet dynamique sur le comportement d’un individu. Par conséquent, c’est un faisceau de forces conjuguées qui agit aussi bien consciemment qu’inconsciemment.

Jupiter/Vénus

C’est l’extraversion (Jupiter) de l’affectivité (Vénus).

         L’aspect harmonieux Vénus/Jupiter

C’est l’indice d’un épanouissement affectif, dans la mesure où c’est un aspect d’ouverture, car avec Jupiter il y a une socialisation de l’affect. De là vont découler des qualités de générosité, de cœur, de bonté, de douceur, de tendresse. C’est aussi l’indice d’un coefficient de chance et de réussite, car il ne faut pas oublier que ces deux planètes, en astrologie traditionnelle, sont les deux “Bénéfiques”, il est donc certain qu’un aspect harmonieux entre ces deux planètes est un heureux présage. Ici on peut dire que c’est le meilleur aspect  du zodiaque.

         L’aspect dissonant Vénus/Jupiter

Cet aspect présente une incompatibilité psychique entre l’amour, les sentiments (Vénus) et l’avoir (Jupiter), c’est-à-dire que le natif a tantôt l’un tantôt l’autre, mais rarement les deux à la fois. Cela peut créer des conflits affectifs résultant des questions d’intérêts. Il peut y avoir aussi, avec Jupiter, une exagération dans l’épanouissement des sentiments, c’est-à-dire que ceci peut donner un caractère un peu jouisseur, avec des irrégularités sentimentales, les sentiments sont outranciers. Cet aspect incline vers les plaisirs (Vénus) mais avec un abus (Jupiter). Souvent on parle, avec cet aspect, d’infidélité dans le mariage, c’est parce que Jupiter est le grand significateur du mariage, dans la mesure où c’est l’astre du social par excellence. Par conséquent, tout ce qui est légal est du ressort de Jupiter, tout au moins dans son sens universel (significateur universel selon Ptolémée), donc à partir de là, il peut en résulter une infidélité sur le plan du contrat de mariage qui, lui, est signifié par Jupiter. D’où la tendance à mettre des coups de couteaux dans le contrat affectif (Vénus).

Il peut y avoir aussi, avec cet aspect, un exhibitionnisme sentimental, l’individu parle en permanence de sa vie sentimentale ou de ses problèmes affectifs. C’est-à-dire, qu’il est structuré et “fixé” sur cet aspect et il n’est pas capable de parler d’autre chose.

Enfin, avec cet aspect on peut penser aussi au problème de l’argent par rapport à l’amour, par exemple l’être a une aisance matérielle qui se paie par un manque d’affectivité ou bien le contraire : il a une vie affective épanouie et il vit d’amour et d’eau fraîche. Ou encore, l’amour lui coûte, etc. Les possibilités vont à l’infini.

Jupiter/Mars

C’est l’extraversion (Jupiter) de l’activité (Mars).

         L’aspect harmonieux Mars/Jupiter

C’est un indice de vitalité, dans la mesure où Mars c’est l’énergie et Jupiter fait une extraversion de cette énergie, ceci va générer de la force et de la puissance avec de grandes ressources énergétiques. Jupiter donne de l’amplitude à l’énergie martienne, ce qui incite l’individu à construire, à réaliser de grandes entreprises, c’est le complexe de Solnès. C’est pour ces motifs que l’être est courageux, actif, ferme, plein de vitalité, entreprenant et optimiste. L’individu à une grande largeur de vue dans son activité, il est porté aux réalisations de grande envergure sur le plan matériel et social, car Jupiter et Mars sont deux planètes de la matière. Enfin, avec cet aspect, il y a une bonne intégration sociale de l’activité, ceci peut donner une reconnaissance sociale (Jupiter) de l’activité martienne par exemple, la médaille du travail.

         L’aspect dissonant Mars/Jupiter

Ici, c’est l’extraversion négative de l’activité, c’est l’envers du bon aspect : une mauvaise intégration sociale de l’activité. Cela peut pousser l’individu à une certaine forme de marginalisation, dans la mesure où il y a une difficulté à intégrer l’activité (Mars) au monde social (Jupiter). Ici l’énergie est mal canalisée, il peut y avoir de l’impulsivité, des emportements inattendus, ou encore de l’autoritarisme. D’autre part, l’agressivité martienne peut se retourner contre le social, et de ce fait l’individu peut être rejeté par la société ou par le groupe. Il est évident qu’un chef d’entreprise, ou qu’un dirigeant de groupe qui a un tel aspect, ne doit pas faire preuve d’une autorité déplacée et excessive, et ne pas prendre de décisions trop hâtives, car il risquerait de se retrouver avec tous ses subalternes sur le dos. En fait cet aspect, représente tous les défauts du caractère Colérique de Le Senne.

En Résumé

Ainsi, lorsqu’il y a une dominante jupitérienne, nous avons affaire à un extraverti. Il suffit ensuite d’examiner les aspects que forme Jupiter avec les autres planètes, et de savoir, que toutes les facultés que représentent ces planètes, sous l’influence de Jupiter, travailleront vers le dehors, vers les objets extérieurs. Et les facultés de ces astres sont très simples : l’individualité (Le Soleil), les émotions (La Lune), l’intellect (Mercure), l’affect (Vénus), l’activité (Mars).

Par conséquent, s’il y a une liaison de Jupiter avec le Soleil, ce seront les idéaux et la volonté qui seront extravertis, c’est-à-dire que la volonté (Soleil) va chercher à s’affirmer dans le monde.

Si c’est la Lune qui est en aspect de Jupiter, les émotions, la mémoire, la sensibilité et l’imagination, qui sont du ressort de la Lune, auront un caractère d’extraversion.

Si c’est Mercure qui est en aspect de Jupiter, c’est le verbe penser et l’intelligence qui seront tournés vers l’extérieur.

Si c’est Vénus qui est en aspect de Jupiter, c’est une extraversion du verbe aimer et de tout ce que représente Vénus : l’esthétisme, l’affectivité, etc.

Si c’est Mars qui est en aspect de Jupiter, c’est l’activité qui est tournée vers l’extérieur. Aussi, avec Mars, il faut penser à la sexualité.

Vous voyez combien un aspect est très simple à comprendre, il suffit de revenir à la base et de voir ce que la planète signifie archétypiquement et, étant en rapport avec Jupiter, il suffit de voir que c’est une extraversion de ce sentiment là. Par conséquent toutes ces facultés qui sont marquées par Jupiter, travaillent vers l’extérieur, vers le dehors de l’individu.

Quant aux aspects des planètes invisibles que sont Uranus, Neptune et Pluton vis-à-vis de Jupiter, ceci sort du cadre individuel dans la mesure où ces planètes sont des planètes du collectif et ici on entre dans ce que l’on nomme : “des aspects de génération” qui induisent des choses qui concernent surtout la collectivité.

Ceci étant, ces planètes, lorsqu’elles aspectent les planètes bio-psychiques de l’individu : Soleil, Lune, Mercure, Vénus et Mars, ont le même rôle que Jupiter sauf, qu’elles vont colorer les fonctions des planètes de leur empreinte personnelle. C’est ainsi par exemple que si Vénus est en rapport avec Uranus, le verbe aimer sera “uranianisé” avec tout ce que cela engendre au niveau du vécu intérieur. Si c’est Neptune qui est en aspect de Vénus, le verbe aimer sera “neptunisé” et enfin, si c’est Pluton qui est en aspect de Vénus, le verbe aimer sera “plutonisé”.

Nous allons voir maintenant les aspects de Saturne : vous avez déjà compris que s’il y a une liaison de Saturne avec le Soleil : c’est la volonté qui est introvertie. Si c’est la Lune qui est en aspect de Saturne, c’est l’imagination qui est introvertie. Si c’est Mercure qui est en aspect de Saturne c’est l’intellect qui est introverti. Si c’est Vénus qui est en aspect de Saturne c’est l’affectivité qui est introvertie. Si c’est Mars qui est en aspect de Saturne c’est l’activité qui est introvertie.

Saturne c’est le grand maître de l’introversion au même titre que Jupiter est le grand maître de l’extraversion. Par conséquent, toutes les facultés que nous venons d’analyser dans le cadre de l’extraversion vont jouer avec Saturne, dans le dedans de l’être, en mode d’introversion. Il s’agit là, dans le cadre de la fonction saturnienne, d’une rétraction autour du noyau de la faculté en cause. Si c’est l’Ascendant ou le Maître d’Ascendant qui est en aspect de Saturne, c’est une rétraction du Moi ; si c’est Vénus qui est en aspect de Saturne, c’est une rétraction du sentiment etc...

En conséquence, vous comprenez bien le principe qu’induit Saturne lorsqu’il aspecte une planète : il introverti, rétracte, condense la fonction en cause.

Saturne/Soleil

Ici c’est une introversion (Saturne) de la volonté (Soleil), il y a un pôle de secondarisation.

         L’aspect harmonieux Soleil/Saturne

C’est une introversion ou une rétraction de la volonté.  De là vont découler une puissance intérieure, une maîtrise de soi, un self-control, un sang-froid, une détermination intérieure. C’est l’accomplissement par la volonté dans la stabilité (Saturne) d’une ambition, d’un idéal (Soleil).

         L’aspect dissonant Soleil/Saturne

C’est une introversion excessive et nuisible de la volonté, cela peut donner une difficulté dans l’expression de l’idéal ou bien une incapacité à affirmer son pôle intérieur de décision. Car la résultante d’une volonté trop introvertie, c’est l’inhibition. Ceci génère des mécanismes d’impuissance et d’échec, c’est tout le problème de la culpabilité avec ses syndromes d’angoisse et d’échec. Culpabilité et auto-punition sont les rançons de cet aspect. Ici nous saisissons déjà les causes, dans la mesure où il y a une introversion excessive de la volonté : l’individu est tellement replié sur lui-même, qu’il est incapable de se tourner vers l’extérieur, par conséquent il est obligé de renoncer à affirmer ses idéaux dans l’existence, d’où cette impuissance. Lorsque nous étudierons le rôle de Saturne en astro-psychanalyse, nous verrons pourquoi l’être marqué par Saturne peut avoir des difficultés d’affirmation. 

Saturne/Lune

C’est une introversion (Saturne) de la sensibilité (Lune).

         L’aspect harmonieux Lune/Saturne

C’est une introversion positive de la sensibilité, de l’imagination et de l’émotion. Mais qu’est-ce donc une introversion de la sensibilité, de l’imagination et de l’émotion ? C’est un élément de sang-froid, de self-control, de maîtrise de soi et de retenue, car l’émotion est retenue, gérée. Bien souvent cet aspect s’exprime sur le plan affectif par de la fidélité ; au niveau digestif par de la frugalité ; au niveau de l’éthique, par un sens moral, de la probité, de l’honnêteté ; sur le plan financier, par un sens de l’économie. Cet aspect donne un coté non-émotif, mais positif, c’est-à-dire que l’individu n’est pas tributaire d’une affectivité envahissante, lui permettant d’avoir une objectivité. C’est l’aspect du traditionalisme, de la fidélité au passé, aux racines, à la famille, à l’enfance. C’est un aspect qui donne de la profondeur à la sensibilité, une espèce de recul de la sensibilité sur elle-même, car avec Saturne, il y a une entrée de l’émotionnel dans l’abstrait.

Cet aspect, chez un homme peut le porter vers le choix d’une femme qui sera Saturne/Lune, cela ne veut pas dire pour autant que dans le thème de la personne choisie il y aura du Saturne/Lune, mais par exemple ce pourra être une femme traditionnelle de la Vierge anale-repliée, parce que cet aspect Saturne/Lune indique toutes les constances de la Vierge anale-repliée : probité, frugalité, réserve, timidité, etc.

         L’aspect dissonant Lune/Saturne

Ici il s’agit d’une introversion excessive et négative de l’affectivité, qui entraîne un sentiment de solitude, de tristesse, de mélancolie, de sensibilité douloureuse. Cet aspect peut entraîner un refus de se fixer, c’est la Lune vagabonde, l’être est en revendication affective, il se sent sevré de tendresse. Car Saturne apporte une zone de glace dans la vie émotionnelle, avec un sentiment d’abandon, les amours sont malheureuses. Par ailleurs, il peut y avoir une imagination excessive qui peut porter l’être dans une fermeture intérieure conduisant à un état de schizoïdie.

Quelquefois, cet aspect – notamment dans un cadre capricornien, léonien avec des valeurs d’ego très fort – en raison de son introversion excessive de la sensibilité, peut donner une sensibilité refoulée : l’être est froid et dur, il a un cœur de glace, ceci afin de se préserver des souffrances affectives, et ici on aura affaire à un non-émotif car ici c’est Saturne qui domine fortement : l’être se protège derrière une insensibilité, il renonce à aimer. Mais le plus souvent cet aspect donne une émotivité douloureuse.

Saturne/Mercure

C’est l’introversion (Saturne) de la pensée (Mercure), une association des valeurs cérébrales, une secondarité de la pensée.

         L’aspect harmonieux Mercure/Saturne

C’est une intelligence introvertie qui se donne du recul. L’esprit a de la rigueur et de la moralité dans le sens où Saturne donne un code moral très fort. Autant Jupiter socialise, autant Saturne moralise au sens propre du terme.

L’esprit est précis, lucide, méthodique, organisé. Le mental tend vers l’abstraction, vers la réflexion, l’être a une intelligence analytique, avec le goût des théories abstraites. L’esprit est profond, il est secondarisé.

L’aspect dissonant Mercure/Saturne

Il y a excès d’introversion de l’intellect, au point que l’individu a du mal à sortir de lui-même, c’est-à-dire qu’il est inhibé. Mercure est important à analyser, car c’est l’auxiliaire du Moi, c’est l’agent de liaison entre le Moi et l’extérieur. D’ailleurs, dans la mythologie, il est Hermès, le messager des Dieux. Ici, dans cet aspect, Mercure est inhibé, bloqué, cela peut entraîner des mécanismes de retard dans la formation du Moi, par exemple des difficultés d’assimilation intellectuelle ou des retards scolaires. Parfois on trouve aussi des difficultés d’expression, dans la mesure où Mercure est le verbe, la parole, le langage, ceci peut donner le bégaiement. Avec Mercure qui est l’astre de l’échange et de la gestuelle, il peut y avoir ici, des problèmes de motricité, voire de la gaucherie, l’être est maladroit. On trouve ici les inhibés en tout genre, les grands timides. C’est le gaucher auquel on oblige à écrire de la main droite ; à partir de là s’en suit un certain nombre de mécanismes qui ont été cernés de façon claire par Jean Piaget, qui font entrer l’enfant dans des systèmes de gaucher contrarié : inversions de mots, dyslexie. Mercure régit les sens cognitifs de l’individu, l’entendement, donc il peut y avoir aussi des problèmes de réflexes, de surdité, de vue, etc.

Mais cet aspect est intéressant à étudier : au niveau mythologique, Saturne Chronos dévorait ses enfants. A travers cette articulation de la légende, il nous est clairement indiqué la boulimie et l’avidité saturnienne. Par conséquent ici, cet aspect conflictuel Mercure-Saturne va se retrouver chez ceux qui vont manifester une grande avidité intellectuelle, une soif de connaissance, c’est l’aspect de l’autodidaxie par excellence.

C’est pour cela qu’un carré ou une opposition Saturne-Mercure va donner les premiers et les derniers d’une classe scolaire, parce que Saturne peut bloquer la tendance de la planète qu’il aspecte, comme aussi bien il peut lever le voile de l’inhibition et faire entrer l’individu dans un mécanisme d’avidité et de boulimie.

Cette dialectique saturnienne avidité/renoncement nous fait bien comprendre ce qu’est un aspect. En effet, dans le cas d’un aspect harmonieux, il y a adaptation et assimilation naturelles de la tendance. L’association des tendances représentées par les planètes en cause s’opère naturellement sans heurt, dans une espèce de paix intérieure. Alors que dans l’aspect conflictuel, il y a une problématique, à savoir que les tendances représentées par les planètes en cause vont devenir le pivot central d’une problématique à résoudre, qui peut devenir le moteur d’une évolution. Lorsque nous présentons deux individus ayant un conflit Saturne-Mercure dont un serait un attardé mental et l’autre un érudit, certes il y a une différence à l’arrivée, mais il n’en demeure pas moins vrai qu’ils ont l’un et l’autre un problème identique à la base : ici, un problème intellectuel. Car celui qui a une soif intellectuelle, qui passe son temps à dévorer des livres pour épancher sa soif de connaissance, nous montre bien qu’il a un problème intérieur à résoudre car ce n’est pas naturel. Il rejoint son homologue l’attardé mental qui, celui-ci, a renoncé à la connaissance. Car on sent bien dans les deux cas, qu’il y a à la base un problème d’ordre intellectuel, mais qui est traité par deux attitudes opposées et contraires, à savoir pour l’érudit c’est la boulimie et pour l’attardé mental c’est le renoncement.

Par conséquent, dans les aspects conflictuels, il ne faudra jamais perdre de vue cette dialectique, notamment en ce qui concerne Saturne avec sa dialectique avidité/renoncement. C’est le problème de la surcompensation.

D’ailleurs, la différence entre un aspect harmonieux et un aspect conflictuel est très simple. L’aspect harmonieux est “plat”, c’est le juste milieu.

Tandis qu’un aspect conflictuel, c’est un aspect “hors norme”, c’est-à-dire qu’il peut être vécu en dessous de la moyenne : problématiques de blocages, d’inhibitions ou d’excès négatifs et vie de retardés, de malchanceux, etc.

Ou bien, au contraire, l’aspect dissonant est vécu au-dessus de la moyenne, et là ce sont les bons côtés : la puissance et la sublimation. D’ailleurs, regardez les thèmes des génies et vous serez surpris par le grand nombre de dissonances qu’ils ont dans leur thème. Car ce sont des gens “hors norme”, ils sont au-dessus de la norme ou de la moyenne.

D’ailleurs, toute création, toute puissance à tous les niveaux : dans le sport, dans la culture, dans les sciences ou dans n’importe quel autre domaine de l’existence, non seulement il faut faire des sacrifices et des efforts pour obtenir un résultat mais de surcroît, il faut un moteur pour motiver l’individu et le moteur se trouve dans les aspects dissonants. Car un complexe (aspect dissonant) se présente comme un faisceau de forces conjuguées qui agit aussi bien positivement que négativement.

Quant à celui qui a un aspect harmonieux, il n’aura pas de fringale intellectuelle pour autant, il aura une attitude normale et naturelle, sans excès.

Saturne/Vénus

C’est une introversion (Saturne) des sentiments (Vénus).

         L’aspect harmonieux Vénus/Saturne

C’est une introversion des sentiments et du verbe aimer. Par conséquent les sentiments sont profonds et durables, car avec Saturne, il y a la notion du temps qui rentre en jeu. De là découlent la fidélité et la stabilité affectives. Cette introversion des sentiments donne à l’individu une apparence froide, une timidité, de la pudeur, de la réserve, de la retenue. L’être est sélectif dans ses sentiments. Il peut être exigeant dans ses choix affectifs, chaste. Cependant, chasteté ne signifie pas continence, mais pureté, donc sélectif, à la recherche d’une certaine qualité affective ou relationnelle.

         L’aspect dissonant Vénus/Saturne

C’est une introversion excessive du sentiment. Il y a une fermeture de l’individu à la réceptivité des sentiments, c’est-à-dire une froideur, les sentiments sont bloqués. Par conséquent, cette attitude est incompatible avec l’amour, dans la mesure où ce dernier est une communion, une ouverture à l’autre. L’individu est sec, glacial, très peu ou voire, pas du tout sentimental. Il y a refus de la vie sentimentale. C’est le renoncement.

Mais cet aspect peut entrer dans l’avidité saturnienne, et ici il y a une quête interminable des sentiments, c’est-à-dire, frustration affective, besoin de sentiment. C’est le type d’aspect que l’on va retrouver, entre autres, dans les schémas des complexes de Don Juan ou de Messaline.

L’individu se sent solitaire, parce que l’aspect parle de solitude, même s’il ne l’est pas objectivement : c’est le fameux célibat dans le couple. C’est donc une solitude douloureuse, et cela peut se traduire au niveau d’un masochisme moral qui fait que l’être recherche une certaine souffrance, le plus souvent inconsciemment.

Cet aspect est aussi une des deux branches du complexe de sevrage, car il y a deux branches principales qui sont l’aspect négatif Saturne/Lune d’une part et l’aspect Saturne/Vénus d’autre part.

Saturne/Mars

C’est une introversion (Saturne) de l’activité (Mars).

         L’aspect harmonieux Mars/Saturne

C’est une introversion de l’activité, c’est-à-dire une puissante volonté intérieure qui permet d’agir et de voir loin. Avec cet aspect il y a de la durée et de la continuité dans l’action. Par conséquent, cet aspect permet de prendre de lourdes responsabilités ou bien de s’affirmer face à des situations difficiles.

Cet aspect, comme aussi bien son corollaire qui est la position de Mars en Capricorne, fait que l’individu est comme une citadelle de force, avec une grande détermination intérieure. Le natif n’est jamais aussi solide que pendant l’épreuve, car c’est là qu’il donne sa pleine mesure et qu’il s’affirme.

C’est aussi un aspect de sang-froid. L’agressivité est bien gérée, il y a une autorité froide, virile et contenue.

         L’aspect dissonant Mars/Saturne

Cet aspect présente un conflit entre l’impulsion, l’activité (Mars) et l’inhibition. Cela crée une cyclothymie qui peut conduire en psychopathologie à la tendance maniaco-dépressive. Si Saturne domine, c’est un aspect assez difficile à vivre, névrotique et destructeur parce qu’il y a refoulement, provoquant une impuissance devant l’action avec écroulement et chute dans le vide c’est-à-dire dépression.

Plus couramment, cet aspect provoque une discontinuité dans l’activité, ici l’être abandonne facilement ce qu’il avait entrepris ou bien il entrecoupe ses activités par des périodes d’arrêt et de reprise, car il n’y a pas de continuité dans l’effort. Ou bien, si Saturne est plus fort, il bloque ou inhibe l’activité martienne.

Si c’est Mars qui est plus fort alors cet aspect peut donner des penchants plus ou moins immoraux ou du “mauvais” caractère. Car l’agressivité (Mars) est associée à l’avidité (Saturne), c’est le côté destructeur aux calculs égoïstes. C’est aussi l’individu qui a une froideur d’exécution comme le criminel, qui travaille derrière le mur de glace isolant de Saturne, avec un manque total de sensibilité et d’émotions, car Mars est une planète émotive et ici, Saturne vient bloquer l’émotivité.

Jupiter/Saturne

Association de deux valeurs contraires qui sont liées à la maturité.

         L’aspect harmonieux Jupiter/Saturne

C’est un facteur de stabilité, il y a un équilibre intérieur entre ces deux tendances que sont l’extraversion et l’introversion, apportant de la profondeur, de la structure et de la compétence par Saturne. Jupiter de son côté, va permettre d’utiliser toutes ces qualités saturniennes de compétence, d’organisation, de profondeur dans le monde extérieur. En fait, Jupiter va socialiser Saturne, l’être est en mesure d’utiliser ses qualités saturniennes d’ordre, de méthode, de stabilité, de conservation, de traditionalisme, puisque c’est aussi cela la fonction Jupiter/Saturne : la conservation au plan social des traditions, dans la mesure où Jupiter et Saturne sont deux planètes de conformité, cela fait les conservateurs (Saturne) modérés (Jupiter). C’est un aspect d’assise sociale, d’intégration sociale.

        

L’aspect dissonant Jupiter/Saturne

Cet aspect représente une antinomie entre l’extraversion et l’introversion. L’individu passe par des phases lumineuses d’extraversion et par des phases nocturnes d’introversion, il y a dichotomie intérieure. Son problème c’est de trouver un équilibre, soit une activité qui allie ses deux tendances.

Cet aspect peut se traduire par une introversion négative et néfaste de la vie matérielle et sociale. Car si l’on traduit l’aspect, nous avons Saturne qui donne l’introversion, aspect négatif, donc néfaste, et Jupiter qui représente la vie matérielle et sociale. De même que l’on peut avoir une difficulté à se structurer par le fait d’une extraversion excessive qui porte l’individu à la superficialité. C’est-à-dire, si nous traduisons la constellation à nouveau : nous avons Jupiter, qui donne l’extraversion, aspect négatif donc néfaste, et Saturne qui représente le sérieux, la stabilité, la structure, qui sont perturbés.

Cet aspect peut se manifester de mille et une façons, il peut donner par exemple la peur de manquer, qui peut en conséquence, générer l’avarice.

Il peut donner aussi la peur de se lancer dans une entreprise, d’où découle un esprit routinier et statique. Il peut entraîner des actions malhonnêtes d’où possibilité d’ennuis juridiques et fiscaux par Jupiter et Saturne qui sont les astres du corps social : la police, la loi, la justice etc... Cette fois cet aspect se présente comme un facteur de malchance, de difficultés internes qui peut se traduire par une malchance extérieure.

Le rôle de l’Introversion et de l’Extraversion des Planètes

Nous avons vu que les deux astres phares de l’extraversion et de l’introversion sont Jupiter et Saturne. Puis nous avons dit que secondairement venaient s’ajouter les autres planètes notamment la Lune et Neptune pour l’introversion, etc. Cependant il serait bon de faire le distinguo qu’il y a entre l’introversion saturnienne et l’introversion lunaire par exemple. C’est ainsi que :

Saturne

Nous l’avons situé comme donnant une introversion faite de concentration, de contraction, de rétraction. Il y a une rétraction autour d’un noyau, et si ce noyau c’est l’AS ou le Maître d’AS, c’est donc le Moi qui est concerné, il y aura un processus de rétraction autour du Moi. Si c’est le Soleil, il y aura une rétraction et une concentration autour de l’idéal du Moi, si c’est Mercure se sera une rétraction autour de la pensée ; si c’est Vénus il y aura une rétraction autour de l’affect ; si c’est Mars la rétraction se portera sur l’activité ; si c’est la Lune la rétraction s’articulera autour de la sensibilité.

La Lune

La Lune tend à faire une introversion, parce qu’elle isole l’être du monde ambiant. En effet, le lunaire est envahi par son monde intérieur et son imaginaire. Par conséquent l’introversion lunaire n’est pas du tout la même que l’introversion saturnienne. Le lunaire est coupé du monde extérieur, il est pris dans son univers intérieur, d’ailleurs ne dit-on pas de quelqu’un qui est dans son monde imaginaire qu’il est “dans la Lune”, c’est-à-dire qu’il est coupé de la réalité. Tandis que le saturnien, il ne rêve pas, il observe et scrute le monde extérieur tout en étant replié et concentré sur lui-même : il est objectif alors que le lunaire est subjectif.

Neptune

Le processus d’introversion neptunien est un peu similaire à celui de la Lune. Le processus neptunien tend lui aussi à faire entrer l’être dans son monde intérieur. La différence, c’est que le lunaire est pris dans son monde personnel et étroit c’est-à-dire son Moi, alors que le neptunien est pris dans le monde, dans l’univers, il a une vision large et cosmique. Le lunaire est un Narcisse alors que le neptunien est un allocentrique. Mais étant donné que le processus neptunien est un processus de communion et de fusion avec le monde et les autres, il peut être aussi extraverti.

Jupiter

Le processus d’extraversion de Jupiter est expansif et large. Il n’est pas sous tension, c’est une extraversion détendue et souple. Le jupitérien ne peut pas vivre en dehors du monde, car il a besoin du monde et du social pour s’exprimer, c’est sa fonction. Avec Jupiter il y a une dilatation, une détente, une inflation, une amplitude autour d’un noyau. Si ce noyau c’est l’AS ou le Maître d’AS, c’est le Moi qui est détendu et dilaté, si c’est Vénus c’est l’affect, etc.

Le Soleil

Le solaire a besoin des autres puisqu’il est un centre de lumière et de chaleur. Par conséquent c’est pour éclairer et chauffer les autres qu’il existe. Néanmoins, méfiez-vous du Soleil, car s’il est dans le Lion il sera plutôt extraverti, alors que s’il se trouve en Capricorne il tendra vers l’introversion. Cependant, le Soleil a une fonction éclairante, il met l’astre avec lequel il se trouve en aspect en lumière - d’ailleurs c’est pour cela qu’il est un pôle valorisateur dans la recherche de la dominante.

Mars

Nous avions vu que c’était un introverti qui faisait de l’extraversion, car il veut et cherche à imposer les conceptions de son Moi (ses idées et sa volonté) au monde extérieur et aux autres. De ce fait, il y a participation avec le monde extérieur, c’est pourquoi il est extraverti. Cependant, avec Mars l’extraversion est en mode de tension et d’activité. En outre, d’après les statistiques, Mars s’avère être, avec Jupiter, l’astre de l’extraversion.

Uranus

Il peut présenter une ambivalence, il peut-être extraverti, l’être ayant alors des échanges aigus et brûlants avec le monde extérieur, car c’est un astre de tension et de singularisation. Le rôle d’Uranus dans le monde c’est d’individualiser, de singulariser, de démarquer, d’excentrer (hors du centre). Il marque l’indépendance, “ne pas être et faire comme les autres”. Mais étant donné que l’univers uranien tend à la contraction, à l’individualisation et à la singularisation, il peut de ce fait prendre une forme extravertie.

Mercure

Il est ambivalent par excellence, il est un pôle d’extraversion en signes extravertis comme les Gémeaux et introverti en signes introvertis comme le Capricorne.

Cependant, étant donné qu’il est un agent de liaison, l’intermédiaire centré sur le rapport du sujet à l’objet, il tendrait plus vers l’extraversion.

Vénus et Pluton

Ils tendraient vers l’introversion mais l’ambiguïté demeure. C’est astres suivent la pente générale du thème, car ils ne s’alignent pas sur cette classification. Vénus est l’astre de l’amour qui peut donner (extraversion) et recevoir (introversion)...

En Résumé

A part Saturne et Jupiter qui s’expriment dans le droit fil d’une introversion et d’une extraversion, les autres planètes viendront apporter seulement leur appoint.

Cependant, il ne faut pas négliger deux autres couples que sont : Soleil-Lune et Uranus-Neptune.

Conclusion

Il ne faut pas s’attendre à trouver que de l’extraversion ou de l’introversion dans un thème. Il faut savoir que selon Carl Gustav Jung, sous le psychisme manifeste, conscient, agit un psychisme latent, inconscient. Par conséquent, celui qui est introverti dans le premier est un extraverti dans le second et inversement. On peut dire que Jupiter est extraverti dans le conscient et introverti dans l’inconscient ; Saturne est un introverti dans le conscient et un extraverti dans l’inconscient.

Par ailleurs, un excès d’extraversion rend l’individu superficiel, et un excès d’introversion fait s’égarer l’être dans ses propres problèmes. Ce peut être l’indice d’éventuels problèmes névrotiques, car Saturne est l’un des grands artisans de la névrose car c’est un des grands maîtres du refoulement.

Il y a aussi des cas où en dépit d’un équilibre entre l’extraversion et l’introversion, une tension peut exister, provoquée par des carrés ou des oppositions qui vont générer un conflit entre les facteurs d’introversion et les facteurs d’extraversion. L’individu est écartelé entre le repliement sur lui-même et l’ouverture à l’extérieur, cela donne un pôle cyclothymique, avec un jeu de bascule au sein de la personnalité.

Dans le cas d’une introversion excessive, l’individu vit dans une schizoïdie, qui, si l’on pousse jusqu’à la psychopathologie débouche alors sur la schizophrénie et l’autisme. L’être vit dans son univers intérieur, il est coupé du monde extérieur et des autres, il ne peut plus communiquer.

Dans le cas d’une extraversion excessive, l’individu va se construire une façade bien plâtrée derrière laquelle le Moi est très lézardé, amenuisé et ébranlé, c’est-à-dire une dissimulation du Moi réel, c’est tout le problème de la persona.

Corrélations astrologiques :

L’Extraversion :

Essentiellement Jupiter et Mars ; occasionnellement le Soleil (selon le Signe) également Uranus.

Outre les toiles de fond de l’hémisphère supérieur et de l’hémisphère zodiacal printemps-été, qui sont des indices d’appoint insuffisants par eux-mêmes.

L’Introversion :

Essentiellement Saturne ; secondairement la Lune (selon le Signe) et Neptune. Outre les indices d’appoint de l’hémisphère inférieur et de l’hémisphère zodiacal d’automne-hiver, mais qui restent des indices d’appoint car ils sont insuffisants par eux-mêmes.

C’est la correspondance qui s’impose : Jupiter correspond à l’attitude extravertie et Saturne à l’attitude introvertie.

Par ailleurs, on est plus particulièrement extraverti dans le Secteur où se trouve Jupiter : dans le métier ou la situation s’il est en VI ou en X ;  et plus particulièrement introverti dans le Secteur qu’occupe Saturne : avec ses proches ou sa famille s’il est en III ou en IV.

LES INTROVERTIS

Johannes KEPLER né le 27 décembre 1571 à Weil (Allemagne) à 14 heures 30 minutes.

Son thème, présente une Lune qui se lève et Neptune conjoint à l’Ascendant ; en outre 4 astres : Soleil, Vénus, Uranus et Mercure (Maître d’Ascendant) en quadruple conjonction en Capricorne et Saturne est en aspect du Soleil, de Vénus et d’Uranus.

C’est le savant à l’esprit obstiné dans ses desseins, qui poursuit une aventure exceptionnelle dans une solitude intellectuelle totale.

Isaac NEWTON  né le 4 janvier 1642 (grégorien) à Woolsthrope (Angleterre) à 1 heure.

Son thème présente un Soleil du Capricorne, sortant du FC au centre d’un triangle formant un double sextile au trigone d’Uranus à une conjonction Jupiter/Saturne.

Saturne est au trigone du MC, au quinconce de l’Ascendant, au sextile du Soleil et au carré de Mercure. Tandis que sort de culmination une Lune du Cancer à l’état de pleine Lune.

On lui dépeint un caractère, taciturne, introverti, complètement plongé dans ses pensées, s’intéressant médiocrement à ses interlocuteurs. Plutôt ours et sombre.

Urbain LE VERRIER né le 11 mars 1811 à Saint-Lô (Manche) à 10 heures. Saturne se couche en compagnie de Neptune, il est au carré du Soleil, au sextile de Mercure en Verseau et il forme une quadrature à la Lune. De son côté Neptune est angulaire au DS, au sextile du MC puis il est Maître du Soleil en Poissons.

C’est un matheux de première grandeur, Pierre Rousseau dit de lui que c’est un “calculateur-né, qui n’adorait rien tant que ses formules longues d’une lieue, hérissées de logarithmes à treize décimales, dont la seule vue donne le vertige aux non-initiés.” Si l’on en croit la légende, ce cérébral schizoïde n’eut jamais la curiosité de regarder dans un télescope la planète qu’il avait découverte ! Quand il fut nommé Directeur de l’Observatoire de Paris, il n’avait d’ailleurs jamais mis l’œil à une lunette ; ce n’était pas son affaire… Ce solitaire était affligé d’un caractère épouvantable, au point de se mettre “à dos” ses confrères de l’observatoire.

Mais, n’est-ce pas, aussi, avec Saturne, la planète qui domine le thème, qu’il a découvert Neptune ? Ces deux planètes sont de part et d’autre au DS. Si l’AS est un lieu de l’être, le DS devient un lieu d’objet (“ce qui est placé devant” ou en face) : Neptune fut l’objet essentiel de son existence. 

Louis Pasteur, né le 27 décembre 1822 à Dôle (Jura) à 2 heures.

Saturne est angulaire au DS au carré du MC,  il envoie un trigone au Soleil, à Mercure et à Vénus en Capricorne et il est semi-carré de la Lune. Enfin le Capricorne contient 6 planètes : Soleil, Mercure, Vénus, Mars, Uranus et Neptune. Cependant, Pasteur n’est toutefois pas qu’un introverti. Le Pasteur penché sur son microscope, enfermé dans son laboratoire, n’entendant pas son épouse lui rappeler que le repas est prêt, est, certes une image exacte, mais incomplète. Car il faut aussi se représenter le savant concret, qui travaille sur le terrain (enquête sur l’épidémie du vers à soie dans le midi ou celle des moutons atteints de la maladie du charbon) expérimentant à plein bras pour mener l’objectivité à la victoire et avec elle atteindre le but. C’est que derrière Saturne (en Taureau, signe positif et concret par excellence) intervient Mars qui est angulaire au FC et au carré de l’Ascendant. Pasteur, doublement passionné (à froid et à chaud), est aussi un intense, qui vit dans l’ardeur et l’enthousiasme, ne dédaignant pas de se battre en allant droit au but : sa vie aura été un combat continuel pour imposer ses découvertes.

Emile ROUX : né le 17 décembre 1853 à Confolens (Charente) à 22 heures :

Saturne est conjoint au MC au sextile de la Lune, au quinconce du Soleil et opposé à Mercure (Maître d’Ascendant Vierge).

Le Dr Jonas dans Cent Portraits de médecins illustres, nous dit d’Emile Roux : “Ce savant vivant comme un moine, au troisième étage de l’Institut Pasteur dans une chambre d’interne, son pigeonnier, ne s’est jamais marié ; il a eu une amie à qui il est resté fidèle jusque dans sa grande vieillesse.”

Hyacinthe VINCENT né le 22 décembre 1862 à Bordeaux (Gironde) à 6 heures.

Saturne est conjoint au MC en Balance, il est au carré du Soleil, de Mercure et de Vénus. Le Capricorne est occupé par le Soleil, la Lune et Vénus.  Georges Guillain dit :

“Il marchait lentement, très digne, avait une attitude plutôt froide. Sous cette apparence de froideur se dissimulait une réelle bonté ; il était accueillant et courtois envers ceux qui venaient lui demander un conseil scientifique ou un avis sur leur carrière. (…) Le professeur Vincent détestait la vie mondaine ; il avait le culte de la famille.” Tel était le savant qui a inventé le vaccin contre la typhoïde et le tétanos…

Henri POINCARÉ : né le 29 avril 1854 à Nancy (Meurthe et Moselle) à 1 heure.

Saturne est conjoint à la Lune, angulaire au FC et au trigone de l’Ascendant Capricorne. Le barbu à binocle aux quinze cents mémoires qu’on a appelé “le prince de l’abstraction” est un introverti type. Précurseur majeur de la théorie de la relativité restreinte et de la théorie des systèmes dynamiques. Il est considéré comme un des derniers grands savants universel, maîtrisant en particulier l’ensemble des branches des mathématiques de son époque.

Cependant, son thème nous montre un Jupiter conjoint à l’Ascendant en Capricorne au trigone de la conjonction angulaire Lune/Saturne. Ainsi, ce Jupiter a joué sur le plan social, car avant de mourir à 58 ans il avait magistralement occupé la scène de la science : membre des académies et couronné par le prix Nobel, génie populaire tenu pour le géant de son temps, oracle que, de tous les coins du monde, on venait consulter, chapeau bas...

Par conséquent, il avait sa part d’extraversion, conséquence et couronnement de son introversion.

Maine de BIRAN : né le 29 novembre 1766 à Bergerac (Dordogne) à 21 heures.

Jusqu’ici, nous avons vu à l’œuvre Saturne angulaire, les signes saturniens, les conjonctions ou les aspects de Saturne avec le Soleil, la Lune ou Mercure ; outre la Lune et Neptune. Cependant, pour saisir ce thème de Maine de Biran, il faut s’ouvrir à une plus large configuration générale qui nous introduit à une nouvelle approche de l’introversion.

Nous sommes ici dans le règne des dissonances. Il y a 3 oppositions : deux de Saturne, et celle de Mars-Jupiter, la Lune sortant de l’opposition d’Uranus. En cette circonstance, il serait bon de méditer la définition que Carl Gustav Jung donne de l’introverti : “Chez lui, il se glisse entre la perception de l’objet et sa propre action une opinion personnelle qui empêche l’action de prendre un caractère correspondant à la donnée objective. La réaction habituelle de l’introverti est une réaction d’arrêt, de critique, de retour sur soi-même.” Dans la situation présente, l’on peut traduire de la sorte: il y a un effet de conflit qui, pour nous astrologues, est l’expression de la dissonance. Ce qui revient à dire que, d’une façon générale, les thèmes à dominante harmonique penchent vers l’extraversion, comme les thèmes à dominante dissonante inclinent vers l’introversion.

Or, dans ce genre rédactionnel, le conflit est d’autant plus sensible que la dissonance confronte le trio Soleil, Lune, Mercure, représentant les valeurs de vie, au duo Saturne-Uranus, expressif des valeurs de Surmoi. On remarquera un parallélisme d’aspects chez Emmanuel Kant et Maine de Biran : le premier avec les duos Lune-Saturne et Soleil-Uranus ; le second avec le Soleil (maître d’AS) et Mercure opposés à Saturne, la Lune de son côté, sortant de l’opposition à Uranus. Il s’agit là, dans un cas comme dans l’autre, de natures bloquées, d’êtres noués, leur introversion étant typiquement le produit de conflits intérieurs.

Emmanuel KANT : né le 22 avril 1724 à Königsberg (Allemagne) à 3 heures.

Ici, Saturne est détrôné. Et même, voilà que Jupiter en Verseau se lève. Cela pourrait suffire à en faire un extraverti. N’allons pas si loin, mais ne minimisons pas la part d’extraversion qui lui revient. Car il s’illustra comme l’apôtre d’une philosophie nouvelle qui compte des disciples nombreux et dévoués, venant de toute l’Allemagne, avides de recueillir les paroles du maître. Dès qu’il eut renoncé à l’enseignement public, les hommes d’état et les diplomates les plus célèbres venaient le visiter. De même, il aimait une certaine compagnie.

Mais ce qui passe avant ce lever jupitérien, c’est le jeu étroit et serré d’une combinaison de deux dissonances : un carré Lune-Saturne au double semi-carré de l’Ascendant qui occupe le signe saturnien du Verseau. En outre l’opposition Soleil-Uranus est reliée au MC par sesqui-carré et semi-carré. Ici, les deux luminaires collectent les dissonances des deux astres d’inhibition et de secondarité que sont Saturne et Uranus. C’est ici le règne de la raison sans passion, de la pensée froide, de la vie austère, soumise à la systématisation des principes et des habitudes jusqu’à une raideur dans la répétition (d’autant que le Taureau accentue la secondarité).

Arthur SCHOPENHAUER : né le 22 février à Dantzig (Allemagne) à 12 heures 30 minutes.

Saturne sort de culmination, il est conjoint au Soleil et à Mercure. Avec lui prime une Lune en Vierge maîtresse d’AS Vierge au FC, tandis que Mars et Uranus sont de part et d’autre de l’AS.

L’impression d’une souffrance du monde est le centre même du pessimisme schopenhauerien (Saturne/Poissons). En outre, si la joie dilate, sur l’étalement de l’extraversion, la douleur creuse dans les plis de l’introversion. Il ne faut donc pas s’étonner que les extravertis soient plutôt généralement gais et les introvertis à prédominance d’humeur morose ou triste. Or, d’un pessimisme féroce (intensité martienne : levé de Mars) érigé en métaphysique (cérébralisation uranienne : Uranus va se lever), Schopenhauer ne voit que le mal en ce monde ; la douleur y est partout, l’existence devenant une horreur.

Alfred de VIGNY : né le 27 mars 1797 à Loches (Indre-et-Loire) à 22 heures.

Ici Saturne est absent, non angulaire, sans maîtrise, il ne fait qu’un carré à Vénus (faut-il avoir recours au quintile au MC et au biquintile à l’AS?). La Lune ne le repêche pas, qui ne fait qu’un sesqui-carré à l’AS. Mais Neptune vient en renfort en raison de sa position à l’AS, sa maîtrise sur Mercure, Vénus et Jupiter, et son trigone à Mercure. A l’imaginaire de Neptune Scorpion/Poissons (que chargent Pluton au FC et Saturne en VIII en tonalité dramatique) se joint une forte cérébralité tendue d’Uranus (sextile) opposé à Mercure (trigone).

Au départ, la partie se joue sur la dualité de l’opposition Neptune-Mars de l’AS au DS, le premier s’épaulant sur le trio planétaire des Poissons et le second sur les luminaires en Bélier. Il faut savoir que Vigny, qui fut fortement influencé par une mère tyrannique (Lune en Bélier), s’était destiné à une vocation militaire. “Il me prit alors plus que jamais un amour vraiment désordonné de la gloire des armes (…) Ce ne fut que très tard que je m’aperçus que mes services n’étaient qu’une longue méprise, et que j’avais porté dans une vie toute active une nature contemplative.” Et Sainte-Beuve de dire, en la circonstance : “Ses deux vocations le tiraient en sens contraire.” Chatterton aura le dernier mot : “En toi le rêve a tué l’action ! Car le travail du poète, c’est la rêverie. Bonaparte ou Byron, poète ou capitaine…”

Emily DICKINSON : née le 10 décembre 1830 à Amherst, Massachusetts (USA) à 24 heures.

Soleil, Mercure et Vénus sont conjoints au FC, au semi-carré de la Lune. Saturne se lève dans le signe de la Vierge au sextile de la Lune en Scorpion. La Lune Scorpion est au semi-carré de l’AS et au sesqui-carré du MC, en outre elle est au quinconce de la conjonction Pluton Mars en Bélier en secteur VII (qui sont maîtres de ladite Lune Scorpion).

Emily Dickinson, c’est un tempérament exigeant, corseté dans une austère éducation calviniste et victorienne, qui, à force de repli sur soi, en est arrivée à un soliloque tournant au solipsisme.

A l’exception d’un bref séjour à Washington, elle passe toute sa vie retirée du monde, cloîtrée dans la maison familiale parmi seulement quelques proches, ne dépassant pas les grilles du jardin et refusant les visites (la conjonction au FC et Saturne en XII). Pour meubler la solitude de son âme meurtrie, elle écrit secrètement sur les papiers qui traînent, dos d’enveloppes et factures, des centaines de lettres et surtout de poèmes, dont seulement trois ou quatre seront publiés de son vivant. 

August STRINDBERG : né le 22 janvier 1849 à Stockolm (Suède) à 8 heures.

Sur une toile de fond Capricorne, Verseau, Poissons se dégage une dominante luni-martienne (présence au lever)  fortement saturnisée (Saturne a maîtrise sur 5 points vitaux outre une conjonction à Vénus) avec résonance neptunienne qui est au semi-carré de l’AS et au carré du MC.

Une enfance difficile, une adaptation pénible au milieu familial puis universitaire ; de la timidité, de la gaucherie, du tâtonnement, de l’instabilité ; August Strindberg apparaît complexe dès le début de sa vie. C’est un intense, un passionné, d’un individualisme exaspéré, qui est l’objet d’excessives contradictions. Ce Mars en conjonction de la Lune se convertit en passion plus qu’en action ; une telle conjonction est un foyer de pulsions puissantes, l’expression du “Ça” impérieux et turbulent, d’un sauvage élan vital (renforcé par la conjonction Uranus/Pluton en Bélier). En sens contraire se présente l’instance saturnienne neptunienne, par laquelle se manifeste la pression d’un “Surmoi” faisant barrage à cet élan vital en complexifiant au maximum la conscience et la sensibilité. Il n’est donc pas étonnant qu’il se soit penché sur le mystère du subconscient et que son œuvre soit un témoignage artistique anticipé des thèses de la psychanalyse.

LES EXTRAVERTIS

Gustave COURBET : né le 10 juin 1819 à Ornans (Doubs) à 3 heures.

Jupiter est en culmination supérieure au trigone du Soleil et au carré de Vénus en Taureau qui se lève. Vénus est au trigone de la Lune.

Fort appétit de la nature, il aime le sol qu’il piétine, la terre, les pierres, les rochers, la forêt et les animaux entre l’eau et le ciel. Son regard est tourné vers le monde extérieur rural et la vie triviale.

Honoré de BALZAC : né le 20 mai 1799 à Tours (Indre-et-Loire) à 11 heures.

Jupiter entre en culmination, il est conjoint au Soleil, s’oppose à la Lune en Sagittaire, en outre Jupiter est conjoint à un Soleil qui aspecte l’Ascendant (Lion) par quadrature.

Observateur de la vie de son temps ; cadre grandiose (Jupiter) d’une fresque de cette vie ; peinture du détail, reproduction du concret, mot à mot, image par image.

Victor HUGO : né le 26 février 1802 à Besançon (Doubs) à 22 heures 30 minutes.

Jupiter Lion est posé sur un axe dominant alignant 5 planètes où il figure à l’approche de la culmination, à l’opposition du Soleil et de Vénus, au trigone de la Lune et au sextile de l’AS. En outre il a maîtrise sur la Lune en Sagittaire et sur le Soleil, Mercure, Vénus et Pluton en Poissons, Neptune qui l’escorte lui sert de caisse de résonance.

Cadre grandiose (Jupiter) de son œuvre ; observation et description du réel, avec le romantisme dû au côté introverti des Poissons valorisés.

Auguste RENOIR : né le 25 février 1841 à Limoges (Haute-Vienne) à 6 heures.

Jupiter Sagittaire est angulaire au MC il est au sextile de l’Ascendant et au trigone d’une conjonction Lune, Vénus, Pluton en Bélier.

Amour de la matière, sensualité des volumes, franchise. Projection : “chez lui, une fleur, un fruit, sont colorés, savoureux et palpitants de vie comme un corps humain sous la peau duquel on devine que coule le sang.” Et il dira : “Je me bats avec mes figures jusqu’à ce qu’elles ne fassent plus qu’un avec le paysage qui leur sert de fond.”

Auguste RODIN : né le 12 novembre 1840 à Paris à 12 heures.

Jupiter conjoint au Soleil est sur le MC au sextile de l’AS et au quinconce de la Lune, en outre, il a une maîtrise sur Mercure, Vénus, Saturne en Sagittaire. En outre, sextile angulaire Soleil-Mars.

Recherche de l’expression vivante et puissante de l’objet. Il dira : “L’homme de génie est un étalon qui fait quelque chose avec la nature.”

Arthur HONEGGER : né le 10 mars 1892 au Havre à 7 heures selon lui-même et à 8 heures selon l’état civil.

Jupiter en Bélier angulaire à l’AS, conjoint au Soleil au sesqui-carré de la Lune (Lion) et au carré du MC. Mars, maître d’AS Bélier est conjoint au MC, au carré de l’AS, au sesqui-carré de la Lune et au carré de Jupiter.

Sa musique est descriptive et puissante. C’est l’objet que Honegger décrit dans “Rugby” et dans “Pacifique 231” qui est l’écoute grisante d’un train s’élançant à toute allure et dévorant joyeusement l’espace. (Mars-Sagittaire en IX). C’était, par ailleurs, un homme agissant, sportif et passionné de moto.

Jacques OFFENBACH : né le 20 juin 1819 à Cologne (Allemagne) à 3 heures.

Jupiter est angulaire au MC, trigone à Mercure (Maître d’AS) conjoint à l’AS Gémeaux.

Un amuseur, parodiant “la sacro-sainte Antiquité” vivant dans une atmosphère de gaieté parisienne. Cette effervescence joyeuse (qu’on ne saurait trouver chez les Gémeaux saturnisés comme Alfred de Musset), ne s’explique ici qu’en fonction de la sous-dominante jupitérienne d’où son côté euphorique, vivant et passionné.

RAIMU (Jules-Auguste César Muraire, dit) : né le 18 décembre 1883 à Toulon (Var) à 3 heures.

Jupiter Lion angulaire au MC et au carré de l’AS. Angularité au MC de la conjonction Lune-Mars en Lion au trigone du Soleil sagittaire.

Le type même de l’extraverti dans ses rôles dans la trilogie de Marcel Pagnol.

Vincent AURIOL : né le 27 août 1884 à Revel (Haute-Garonne) à 18 heures.

Jupiter est angulaire au DS (s’il est né quelques minutes après 18h, Jupiter est au trigone du MC), en outre, il est au carré de la Lune, au sextile de Mars. La Lune culmine au MC au carré de l’AS au trigone de Vénus en Cancer. Le Soleil s’apprête à se coucher et aspecte le MC.

L’homme au tempérament méridional, cordial, bon vivant et actif. Pour la publicité de la France à l’étranger, indispensable à son renom, il entreprend de nombreux voyages en province et à l’étranger.

Benjamin DISRAELI : né le 21 décembre 1804 à Londres (Angleterre) à 5 heures.

Jupiter (Maître du Soleil en Sagittaire) est conjoint à l’AS/Vénus/Neptune en Scorpion au carré de la Lune en Lion. Conjonction Lune/Mars en Lion au carré de l’AS et au trigone du Soleil.

Dandy, séducteur, mondain, aventurier et ambitieux qui a besoin de jouer un rôle capital dans “l’étincelante comédie de la vie.” Il mènera une politique de prestige et d’expansion.

Camille Benzo di CAVOUR : né le 10 août 1810 à Turin (Italie) à 17 heures 45 minutes.

Jupiter en Taureau est au FC, il est au trigone de Vénus et au sextile de Mars, en outre, il a maîtrise sur la Lune en Sagittaire. Mars en Lion est au DS au sesqui-carré de la Lune. Conjonction Soleil-Mercure en Lion au carré du MC, au quinconce de l’AS et au trigone de la Lune.

Un bon vivant, à la vie amoureuse bien remplie, d’un dynamisme débordant. Esprit concret, idées libérales, ample vision politique.

FRANÇOIS 1^er : né le 12 septembre 1494 à Cognac (Charente) à 22 heures.

Conjonction Soleil-Jupiter reliée à l’AS par carré et au MC et à la Lune par quinconce, à Mercure et à Mars par semi-sextile. Mars en Lion est angulaire au FC.

Excessif et optimiste, il est dominé par le sens de la grandeur, de l’ampleur, de la somptuosité et de la magnificence. Le plus fastueux des souverains ne distinguera pas entre la gloire et son royaume et sa gloire personnelle, faite de passion chevaleresque, de bravoure théâtrale, d’orgueil, de domination et d’attrait vers les agréments et jouissances de la vie. 

HENRI VIII d’Angleterre : né le 28 juin 1491 à Greenwich (Angleterre) à 11 heures.

Jupiter angulaire au MC au carré de la conjonction Mars-AS et opposé à Neptune qui amplifie. Le Soleil culmine au carré de la Lune Bélier. C’est le jupitéro-martien type.

C’est un géant, un puissant, un ambitieux qui joue les grands rôles sur la scène européenne.

Mise en garde

La majorité des manuels d’astrologie mentionnent que la partie nocturne du thème, c’est-à-dire la partie qui est sous l’horizon : celle qui contient les Maisons I, II, III, IV, V, et VI, serait introvertie ; tandis que la partie diurne : celle qui est au-dessus de la ligne d’horizon et qui comprend les Maisons XII, XI, X, IX, VIII et VII serait extravertie.

Ainsi, d’après ce raisonnement, si le natif présente la majorité des planètes situées sous l’horizon il est introverti ! Et si la majorité des astres se trouvent au-dessus de l’horizon il est extraverti !!! Comme si c’était si évident…

Afin que vous ne tombiez pas dans des absurdités aussi naïves, voici deux personnages célèbres : Emile Zola et Charles Baudelaire.

Emile Zola : né le 2 avril 1840 à Paris à 23 heures. Remarquez l’amas en  Bélier en fin de IV : Le Soleil, la Lune, Mercure, Mars et Pluton, en outre, toutes les planètes sont situées sous l’horizon à l’exception de Jupiter. Par conséquent, selon la règle énoncée dans les manuels Emile Zola serait un introverti.

Charles Baudelaire : né le 9 avril 1821 à Paris à 15 heures. Remarquez l’amas en VIII en Bélier : Le Soleil, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Toutes les planètes sont sur l’horizon, à l’exception d’Uranus et de Neptune. Ainsi, Charles Baudelaire serait extraverti.

De Baudelaire à son frère zodiacal Zola, il y a apparemment un monde qui rend tout rapprochement inconciliable. On comprendra ce qui les rapproche en identifiant ce qui les oppose. C’est que Baudelaire est un introverti pur, entièrement tourné vers lui-même, tandis que Zola est un extraverti typique, exclusivement dirigé vers le monde extérieur.

En effet, Emile Zola présente un Jupiter (Maître d’AS) en Scorpion qui se lève, au quinconce d’un amas de 5 astres au Bélier : Soleil, Lune, Mercure, Mars et Pluton. Jupiter s’impose sur une toile de fond Bélier. Mars en Bélier est au sesqui-carré de l’AS, conjoint aux deux luminaires et à Mercure, en outre, il est maître de l’amas en Bélier.

De son côté, Charles Baudelaire, ne présente aucune angularité, mais le “poète saturnien” a Saturne conjoint au Soleil, au carré de la Lune et au semi-carré du MC. En outre, la Lune en Cancer est aussi au semi-carré du MC.

Ainsi, nous ressentons à travers le thème d’Emile Zola du Chaud et une couleur Rouge ; tandis que dans celui de Charles Baudelaire on ressent du Froid et une couleur Bleue.

Le combat que Baudelaire a mené avec lui-même, c’est au-dehors que Zola l’a assumé. Et si Baudelaire a découvert l’enfer au bout de son exploration intime, Zola a renouvelé la vision du romancier mais en sondant les ténèbres extérieures, en découvrant l’enfer dans l’alcoolisme des Lantier, des Coupeau, des Bec-salé, dans la prostitution de Gervaise, au plus noir du fond de la mine.

Par conséquent, si avec la moitié du système solaire dans le même signe, le premier est d’un bord et le second de l’autre, preuve est faite par ce seul exemple qu’il faut chercher ailleurs que dans le signe lui-même la détermination de l’extraversion et de l’introversion. Car si la moitié du système solaire dans le même signe ne fait pas basculer le sujet d’un côté ou de l’autre, et encore moins l’hémisphère diurne ou nocturne, c’est que se sont surtout les astres en cause qui décident. N’oublions pas que le Signe est le chiffre après la virgule (il n’est là que pour colorer) car le chiffre premier c’est la planète.

Frédéric MUSCAT